Le mammifère et le lézard... [PV Samuel]

Light Of The Assassin

Depuis des années, en évoquant mon évasion de ce laboratoire, mais aussi la mort de Genevieve, j’étais hanté par des souvenirs, que je croyais derrière moi, mais avec un immense tort, car ces échos du passé demeuraient sous mon nez, et ranimaient mon inquiétude profonde. Dans ma tête se cachait ce que ces types cherchaient à tout prix à avoir. Ils ne vivaient que pour tester mon cerveau, et comprendre comment cet organisme changeant parvenait à fonctionner à l’intérieur de moi, afin de découvrir si ceci pouvait changer l’avenir en positif, ou bien en négatif. Uniquement à cause de ma différence, et d’une conviction réelle qui allait forcément me mener à vivre le pire, je savais que je devais fuir cette équipe de scientifiques comme la peste, si je voulais sauver ma peau, et continuer à vivre ma vie comme je l’entendais.

En disant à voix haute, que je souhaitais voir ces types s’en aller, Rexia vit ceci comme une confirmation, qui lui montrait que je souhaitais qu’elle agisse. J’étais fermement contre le meurtre par plaisir, mais je voulais quand même les voir partir. Rexia sauta du toit, me laissant derrière elle. Je ne pouvais que vivre cette scène d’en haut, en espérant que tout ceci allait bien se terminer. Je n’étais pas inquiet pour ces types, mais plutôt pour Rexia. En peu de temps, j’avais pu apprendre à l’apprécier, et à la voir comme quelqu’un de bien, d’exceptionnel même. Pour moi, elle était bien meilleure que nous, et je ne voulais pas qu’elle subisse le pire par ma faute. En vivant cela, j’aurais un sentiment terrible à l’intérieur de moi : une culpabilité.

N’ayant pas envie de rester figé, ni bloqué sur moi-même, je voulais observer la scène, par peur pour Rexia. Quand la dragonne atterrit sur le sol, elle poussa un rugissement, qui eut l’effet escompté. Les types présents devant tombaient en arrière, alors que les autres eurent le réflexe de reculer de plusieurs pas. De hauteur, l’impressionnant corps de Rexia prenait toute son ampleur, face à la présence des types, qui me recherchaient.

Quand l’un des types tirait à bout portant sur Rexia, ma réaction fut la surprise et la peur, notamment parce que je craignais que Rexia ait pu recevoir une balle, et ainsi être blessée, mais je pus être rassuré quelques instants plus tard, car il ne s’agissait que de flèches tranquillisantes. Heureusement…j’avais eu sérieusement peur…

Peu après, Rexia arrachait le fusil des mains du tireur, et la brisait avec l’aide de sa mâchoire. Avec cette action, l’arme était devenue inutilisable, brisée en trois morceaux. Après cela, et une lourde riposte, j’entendis ce qu’elle disait, et ces paroles me percutaient.

Rexia me défendait, et demandait à ces types de quitter cet endroit, sous menace de gouter à sa colère. J‘appréhendais la réaction des types à cet instant, mais je pensais tout de même à une chose. Il voyait un dragon pour la première fois de leur vie, juste sous leurs nez, alors comment rester serein face à cela ? Ils ne pouvaient pas. Aucun d‘eux ne le pouvaient.

Leur réflexe fut radical. Ils prirent leurs jambes à leurs cous et partirent en courant de cet endroit. Voir ceci me soulageait dans un sens.

Après cela, je remontais et me positionnais de nouveau sur le toit de l‘appartement, les bras emprisonnés près de mon visage. Dans un sens, j‘évacuais mon inquiétude, même si j‘étais conscient que d‘une chose : mes ennuis n‘allaient jamais prendre fin, tant que ces scientifiques souhaitaient connaître la vérité au sujet de ma tête…et cette chose qui me rendait tellement unique aux yeux de n‘importe quel idiot de scientifique à la noix.

Je respirais fort, dans le but de retrouver mon calme. Tout était terminé pour le moment…et je devais m‘en convaincre.

Spoiler:

Invité

[Oui, ça m'allait très bien ^^]

Rexia s'amusait vraiment beaucoup, à faire peur à ces deux-pattes... si elle n'avait pas fait en sorte de se retenir pour ne pas perdre la face, pour ne pas perdre l'image impressionnante qu'elle leur avait donnée d'elle, elle se serait littéralement roulée par-terre de rire. En tous les cas, son petit numéro de "gros lézard de garde très méchant" eut l'effet qu'elle espérait : tous le groupe se retourna et s'enfuit en courant à travers la rue, certains abandonnant lampes et fusils derrière eux, certains bousculant leurs camarades pour aller plus vite... bientôt, ils disparurent dans la nuit noire, mais les oreilles de la dragonnes entendait encore leurs pas qui s'éloignaient aussi loin que leurs métabolisme d'humain était capable de les faire courir. Bientôt, il ne resta plus que la grande bête au sol... et le gars qu'elle avait envoyée valdinguer d'un coup de queue, qui ressortait de sa poubelle, en se frottant la tête d'un air assommé...

Rexia s'avança vers lui et baissa le museau au niveau de son visage, tellement proche de lui qu'elle lui touchait presque le bout du nez. L'homme poussa un petit cri et essaya inutilement de se protéger en se cachant derrière ses bras. Il avait devant lui les yeux de brasier, les crocs pointus et le souffle qui empesté la feu de bois à l’essence du monstre qui l'avait attaqué. Elle l'observa un petit moment, ouvrit grand la gueule en faisant mine qu'elle allait le manger, puis, finalement, la referma et se contenta de faire un...

Bouh,

ce qui eut l'effet qu'elle espérait de faire déguerpir le bipède à toute jambes en criant :

Eh, les gars ! Attendez-moi !!

Son travail terminé, Rexia fit un geste affirmatif du museau, en soufflant par les naseaux un nuage de fumée qui vola dans la direction par où ses adversaires avaient pris la fuite, puis elle fit demi-tour et escalada à nouveau le mur de l'immeuble, au sommet duquel elle rejoignit Samuel. La dragonne observa son ami, qui se tenait le visage dans les mains, semblant essayer d'évacuer le stress qu'il avait eu, durant un petit moment... puis finalement, elle n'y tint plus : elle se laissa tomber sur le dos et roula comme un cheval dans un pré d'herbes fraîches, riant aux éclats en battant l'air avec ses quatre pattes...

AH AH AH !! Tu les as vu partir... !?

Réussit-elle à articuler entre deux fous-rires.

EH EH... encore plus vite que des lapins devant un loup, je les entends encore courir d'ici !

Après une longue minute, la dragonne réussit tant bien que mal à se calmer, surtout qu'elle commençait très sérieusement à manquer de souffle. Alors elle roula sur le ventre, le torse toujours secoué de sursauts. Si elle avait toujours eue sa peau d'humaine, ses joues auraient sans doute prises la même teinte que ses écailles avaient aujourd'hui. Elle reprit sa respiration avant de continuer :

ça pourrait devenir ma nouvelle activité, faire peur aux touristes. Finalement, c'est pas si désagréable que ça d'être considérée comme une mangeuse d'hommes.

Elle ria encore un peu à sa remarque, puis, gardant son air fière d'elle, elle commença tranquillement à se lécher la pattes, se nettoyant à la manière des félins... ce n'était pas tout-ça, mais cette petite escapade dans la rue lui avait coincé des graviers entre les écailles, et elle était en train de se les déloger avec sa longue langue râpeuse, dont elle se servait généralement pour dépecer ses proies de leur viande morte. Tendis qu'elle se concentrait sur son labeur, elle se souvint qu'elle avait également dit quelque-chose qui aurait pu vexer l'humain, qu'il aurait pu prendre pour lui... alors elle releva le regard vers lui, sans pour autant retirer sa serre de son museau, et lui dit :

Au fait, excuse-moi pour le "mammifères inférieurs", ça m'a échappé... mais je ne le pensais pas, rassure-toi. C'était juste pour paraître un peu plus impressionnant.

Une étrange odeur attira l’intention de Rexia qui tourna la tête vers son épaule, celle qui avait été touchée par la seringue... là où elle s'était brisé et où le liquide s'était déversé, il y avait une odeur entêtante, qui lui prenait le museau et lui donnait mal à la tête. C'était une odeur qu'elle n'aimait pas du tout, elle lui rappelait celle des produits que les scientifiques de DESTINÉE utilisaient pour la calmer lorsqu'ils voulaient l'étudier de trop près à son goût, ou pour nettoyer une des plaies qu'elle aurait pue se faire pendant un entraînement. Elle s'activa donc aussi à nettoyer son épaule en se la léchant...

Light Of The Assassin

Les scientifiques avaient décidé de fuir, sous l‘effet de la présence et de la détermination de Rexia, mais ils n’allaient probablement jamais abandonner l’idée de me capturer, uniquement parce que ma tête les intéressait. Ils ignoraient ce que pouvait bien être cet organisme changeant, qui siégeait dans mon cerveau : ce que les autres ne possédaient pas. Uniquement parce que j’étais différent, je devenais une proie logique pour ces scientifiques, qui ne me lâchaient pas depuis la fois où je les avais revus, devant moi, et que ma traque était pleinement établie désormais.

Les bras devant mon visage, je repensais à mes problèmes actuels, mais aussi aux problèmes à venir. A cause de mon cerveau, ma vie allait changer et devenir plus pénible, à cause de la détermination de ces types. Ils me voyaient certes comme quelque chose d’unique, mais ils voulaient me torturer pour cela. Leurs méthodes demeuraient encore présentes dans mon esprit. Leurs tortures et leurs analyses n’étaient guères légales, car elles jouaient avec les douleurs des cobayes, souvent contre la volonté de ceux-ci., et ceci amenait de la souffrance, beaucoup de souffrance… C’était dur, très dur.

Je devais évacuer un stress passager, mais cela n‘avait rien de simple, même si la tâche avait l‘air anodine rien qu‘en l‘entendant de ma bouche. En effet, je l‘évoquais pour le moment, mais ce stress allait revenir, même si j‘ignorais quand il allait vouloir faire son retour, et me torturer physiquement comme moralement. Et oui…malheureusement, je ne pouvais pas éviter mes problèmes, du moins pour l‘instant…

Rexia revenait vers moi, et montrait une bonne humeur que j‘aimais beaucoup. Ces fous-rires me plaisaient assez, mais je ne parvenais pas encore à retrouver le sourire, encore préoccupé par ce que ces types voulaient de moi. J‘avais encore peur, car leur détermination grandissait. Moi, je ne me sentais pas si unique que cela, mais eux ils me voyaient comme quelque chose de grand, une découverte scientifique importante. Mais, même avec les meilleures corrections du monde, n‘importe quelle paire de lunettes serait incapable de comprendre l‘importance qu‘ils positionnaient en moi. Oui, pour moi, je n‘étais pas important. J‘enlevais finalement mes bras de l‘avant de mon visage, à la fin de son discours, mais je ne disais rien.

Peu après, quand elle s‘excusait pour avoir employé le terme de « mammifères inférieurs », j’osais enfin ouvrir la bouche et parler.

- Je peux comprendre, rassure-toi. Cela ne m’a pas vexé, le fait que tu ais utilisé cela. Je suis juste encore secoué parce que je pense à ce que ces types veulent de moi, et à ce qui m’attend à l’avenir. En gros, je me prend la tête maintenant alors que ce n’est pas utile. J’ai le chic pour faire les choses au mauvais moment moi… disais-je en baissant les yeux pour regarder le sol…enfin un peu plus mes pieds qu’autre chose de plus important…

- Mais merci pour ce que tu as fait pour moi. Peu de personnes me sauve comme tu l‘as fait.

Et j’étais sincère…

Je vis alors qu’elle s’activait à nettoyer son épaule en se la léchant, probablement à cause de l’odeur qui se dégageait du produit, que la destruction de la seringue avait su éjecter.

- Veux-tu que je t‘aide à quelque chose, quoi que ce soit ? demandais-je en me sentant en quelque sorte responsable de la mauvaise odeur. Elle n’aimait pas cela, et à vrai dire moi non plus. Ceci faisait écho à mon passé et ces captures de scientifiques. Cette odeur me rappelait une des seringues, que James avait voulu m’injecter quand j’étais retenu dans son laboratoire, et qu’il avait souhaité me tuer.

Invité

Rexia sentait très bien que, malgré le fait qu'elle vienne de chasser les gars qui se croyaient suffisamment important pour traiter un autre être-humain, un de leur semblable, comme un rat de laboratoire, son ami se sentait toujours terriblement stressé, comme si une menace planait au-dessus de lui. Là, sur le coup, elle était un peu occupée par sa "douche" et ne pensait pas vraiment à le lui dire maintenant, mais elle lui accorda quand-même un regard amical et à la fois déterminé... elle était l'une des meilleure placée pour savoir qu'un échec ou même l'apparition d'un monstre ne suffirait pas à faire abandonner les scientifique, mais elle non-plus, elle ne l'abandonnerait pas. Et même si elle avait surtout tentée, à ce moment-là, de seulement leur faire peur, elle était on ne peut plus sérieuse lorsqu'elle disait que le responsable de tout cela aurait la "joie" de pouvoir goûter à du feu de dragon : d'abord, elle brûlerait son nid... enfin, sa maison, mais d'instinct, elle parlait avec un dialecte de dragon et elle avait pris l'habitude de dire "nid"... puis elle le chopperait par la peau du cou. Elle ne le tuerait pas forcément, mais s'occuperait de le secouer un grand coup pour lui faire entrer un peu de plomb dans la cervelle.

Au bout d'un moment, Samuel se décida enfin à retirer ses mains de devant son visage... mais la jeune dragonne fut un tout petit peu déçu : il n'avait pas l'air de trouver aussi amusant qu'elle le fait de voir ses semblables s'enfuir comme des lapins devant son immense et effrayante masse pleine de piques. Mais bon, au fond, elle sentait qu'elle ne pouvait pas vraiment lui en vouloir : c'était parce qu'il ressentait encore la peur de se faire capturer à nouveau... elle savait ce que c'était, car même si elle, cela la stressée un peu moins que le deux-pattes, car elle retenait ses erreurs du passé tout en se concentrant sur le présent et ne songeant jamais à l'avenir, elle avait également la crainte, qui de temps en temps lui gâcher les joies du monde qu'elle découvrait de plus en plus jour après jour, de se faire retrouver et recapturer par les chasseurs de DESTINEE. Elle se disait parfois que, si elle devait un jour être ramenée là-bas, elle préférerait se trancher la gorge elle-même avec ses propres griffes...

C'était sans doute parce qu'il ressentait la même peur que ce qui l'envahissait parfois à elle qu'il devait préférer se tair... d'ailleurs il n'accepta finalement de lui répondre que lorsqu'elle s'excusa. Il lui dit que ce n'était pas grave, et il enchaîna en lui expliquant qu'elle avait vue juste : il avait bien peur parce qu'il songeait à ce que les scientifiques voulaient de lui et le fait qu'ils ne le lâcheraient pas de si tôt... Rexia bailla un grand coup, faisant rouler sa langue sur son palet, et lui répondit :

Tu te prend trop la tête, Samuel. Ce qui doit arriver arrivera un jour. Contente toi de vivre en suivant ton instinct, et agit en conséquence au moment voulu...

en bref, elle était en train de lui conseiller de vivre à la manière d'un animal, comme elle.

Et non merci, c'est gentil, mais je n'ai pas besoin d'aide. Je viens de finir.

Le reptile géant venait de terminer de nettoyer ses écailles pourpres, alors elle se leva pour aller voir le bipède et lui donna un léger coup de museau sur l'épaule... c'était le genre de geste que l'on pouvait comparer chez les humains à un ami qui te donnerait une tape amicale sur l'épaule. Mais très vite, un nouveau bâillement vint étirer ses deux mâchoires... elle ne savait pas pourquoi, sur le coup, mais...

Waaah, j'ai un de ces coups de bar, moi, tout à coup... j'ai l'impression de ne pas avoir dormi depuis trois jours.

... et elle commença à se dandiner d'une patte à l'autre, comme si elle avait du mal à trouver son équilibre. En fait, sans vraiment s'en apercevoir, la dragonne avait léchée le contenue d'une seringue qui avait été remplie de suffisamment de tranquillisant pour endormir un étalon. Bon, c'était vrai, elle, elle était bien plus grande qu'un cheval, et l'effet du produit était plus faible car elle l'avait avalée au lieu de se le faire injectée directement dans le sang. Mais elle en ressentait quand-même suffisamment les effets pour sentir la fatigue s'emparer à la fois de son corps et de son esprit, à tel point que l'effet fut le même que si elle avait bue trois tonneaux de bière... et je dis tonneaux, parce que son organisme supportait mieux l'alcool que les deux-pattes. Elle se laissa alors tout d'un coup glisser sur le ventre en s'approchant davantage de Samuel, puis roula sur le dos, griffa l'air dans sa direction en lui jetant un regard... disons un peu bizarre...

Dis-donc, t'es plutôt mignon, toi, pour un deux-pattes,

lui dit-elle d'une fois gloussante, en poussant un ronronnement.

Mignon, mignon, trop craquant...

[Un peu inspirée d’Alpha et Oméga pour ce passage x) ]

Light Of The Assassin

A l’intérieur de ma conscience siégeait la peur, une terrible constante que je ne parvenais pas à éteindre, à cause de cette traque que je subissais. Uniquement parce que ces types voulaient analyser mon cerveau, j’étais contraint à une course épuisante, pour éviter de croiser leur regard, et subir cette torture qui me pendait au nez. C’était une menace sérieuse, et j’avais pu comprendre cela au fil des semaines. Ces scientifiques étaient des chasseurs, des gens passionnés par la science et qui parvenaient à des extrémités incroyables, uniquement pour pouvoir obtenir ce qu’ils voulaient. Dans ce cas précis, c’était moi. Tout ce qu’ils voulaient, c’était moi et seulement moi, enfin plutôt ce truc qui se situait dans mon cerveau, cette chose que j’étais le seul à avoir, et que je serais le seul à avoir. Tant qu’ils n’obtenaient pas mon cerveau, ils n’allaient jamais arrêter leur course folle, et j’allais toujours vivre dans la peur, sans savoir quand elle allait pouvoir prendre fin et me laisser tranquille.

Alors que je repensais à tout ce que je pouvais subir à cause de la détermination de ces scientifiques, je regardais Rexia, qui se mit à bailler. Dans un sens, elle n’avait pas tort. Je me prenais trop la tête, je le savais, mais comment pouvais-je faire autrement ? J’avais déjà vécu sous leurs griffes et je n’avais pas envie d’y retourner, car je savais que je n’allais jamais pouvoir m’en sortir. Une capture et une torture physique définissaient le cocktail suffisant pour changer quelqu’un, surtout quand cette personne le vivait deux fois, pour la même chose…

- Tu as peut-être raison dans le fond. Malheureusement, je ne risque pas de pouvoir oublier ce qui m’est arrivé, et ce qui risque de m’arriver si jamais ils me capturent de nouveau. J’ai déjà perdu celle que j’aimais la première fois, qui vais-je perdre par la suite s’ils me reprennent ? Je…suis trop stressé parfois, il faudrait que j’arrête…

Il était vrai que je parvenais souvent à une lourde période de stress, surtout quand il s’agissait de ce qui avait pu m’arriver, et de ce qui pouvait m’arriver. J’avais compris que j’étais différent, mais si cette différence devait mener à autant de peur, je ne voyais pas en quoi cette chose pouvait être bonne pour moi. Je ne parvenais pas à sourire, et je ne voyais pas en quoi je devais sourire en pensant à ma différence, à ce cerveau qui intéressait les scientifiques.

Pendant que je m’enquiquinais encore à songer à mon avenir, Rexia baillait encore après m’avoir donné un léger coup de museau sur l’épaule. Ce geste me sortait de mon stress, car je pouvais bien voir qu’il se passait quelque chose. Rexia était comme fatiguée…enfin dans un état qui n’était en aucun cas une forme olympique. Je me demandais ce qui pouvait bien se passer.

- Tout va bien Rexia ? Tu n’as pas l’air…bien…c‘est étrange.

Là…je compris ce qui se passait. Rexia était peut-être sous l’emprise du produit éjecté à cause de l’explosion de la seringue. Il était peut-être assez fort pour quand même lui faire subir des effets, bien qu’il ne s’agissait pas des effets prévus au départ. Cela ressemblait plus aux effets d’un trop plein d’alcool dans son organisme, alors qu’elle n’avait rien bu. C’était bizarre de la voir ainsi, car je ne comprenais pas tellement ce qui se passait. Que faire dans ces cas-là sérieusement ?

Rexia se laissait soudainement glisser sur le ventre en s’approchant davantage de moi. Le discours qu’elle tint en cet instant me surprenait énormément. C’était étrange. Il s’agissait un peu d’une sorte de réaction interrogative, mais déteinte d’une sorte d’embarras interrogatif : une réaction typique du « Non de Dieu mais que vais-je faire là ? »

- Rexia, je crois que le produit a vraiment un effet sur toi là…

Une voix vint à mes oreilles. Il s’agissait d’un scientifique, pas le même que ceux de tout à l’heure. C’était un autre type, quelqu’un qui n’avait pas eu peur de Rexia. A ce que j’entendais, il me cherchait lui aussi.

- Il doit être ici. Ils sont partis en courant depuis cet endroit, alors Samuel Langster est ici. Le patron va être heureux si je le ramène vivant. Enfin il pourra avoir ce qu’il souhaite grâce à lui ! disait-il

Assez stupide de tout dire à voix haute, son discours n’échappa guère à mes oreilles. Voyant l’état de Rexia, je n’allais pas lui demander de faire peur à celui-ci aussi. C’était à mon tour d’agir.

Je scrutais le ciel pendant un petit instant, et vis un petit nuage d’orage, suffisamment intense pour que ce type puisse décamper le plus vite possible, et enfin s’enfuir. Je me concentrais sur lui, lorsque je pouvais voir qu’il allait décharger son orage quelque part, même si c’était loin d’ici. Avec mon extension de pouvoir, j’allais pouvoir l’utiliser et le rediriger vers ici, à côté de ce type. L’orage finit à ses pieds. La surprise qui fut provoquée grâce à cela suffit finalement à le faire fuir, mais ce ne fut pas simple pour moi. Ma concentration cessait, mais ma migraine fut très forte. Je n’espérais qu’une seule chose à présent, à savoir que mon nez puisse tenir le choc et éviter de saigner. Je n’avais pas envie de provoquer d’autres sensations en Rexia alors qu’elle avait l’air de ne pas se sentir très bien.

Je respirais très fort, pour tenter de retrouver mes esprits. Je n’arrivais pas encore suffisamment bien à maitriser l’utilisation que je pouvais faire des orages. C’était une extension dont j’avais conscience, mais que je ne maitrisais pas encore suffisamment bien pour ne pas en subir les conséquences.

Maintenant, une question demeurait présente en moi. Comment allais-je pouvoir aider Rexia à retrouver ses esprits ?

(j'espère que cela ira...)

Invité

[Je ne voies pas pourquoi cela n’irait pas =} ]

Rexia n’écoutait plus son ami, elle ne s’était même pas rendue compte qu’il lui avait répondu lorsqu’elle lui avait dit qu’il se prenait trop la tête… sous l’emprise de la drogue qui aurait due avoir l’effet de l’endormir, la dragonne n’avait plus du tout les idées claires. Avec sa façon de se coucher à ses pieds et de griffer l’air dans sa direction en le couvrant de louange, elle était en train de faire quelque-chose qu’elle n’aurait jamais fait dans son état normal : elle était en train de draguer Samuel. Peut-être que le produit réveillait en elle le peu d’humanité qu’il y restait, ce qui la poussait à trouver un humain aussi mignon qu’un dragon mâle. En tous les cas, le monde lui semblait tout à coup incroyablement lumineux, les formes dansaient devant ses yeux, changeant sans arrêt, et plus le temps passé, plus elle perdait contact avec la réalité pour entrer dans un monde des plus loufoques où elle avait l’impression de flotter en riant, alors qu’en fait, elle était en train de se dandiner d’un côté et de l’autre et qu’elle gloussait comme une ivrogne qui venait de sortir de son bar préféré.

Lorsque le deux-pattes lui demanda si elle allait bien, et qu’il ajouta que finalement ce produit semblait avoir quand-même de l’effet sur elle, elle se remit sur ses quatre pattes et se mit un peu à marcher sans but précis, son corps penchant dangereusement de droite à gauche… heureusement, elle était encore assez lucide pour se souvenir qu’elle pouvait se servir de sa queue pour se retenir et rester droite. Elle lui répondit :

Me suis jamais sentie aussi bien… j’pourrais presque faire le tour du monde en volant en juste une heure…

au bout d’un moment, sa queue ne suffit pas et elle chuta sur le côté, tombant sur l’une de ses ailes. Mais tout ce que ça déclencha, chez-elle, ce fut :

hi hi… suis tombée…

Elle releva alors la tête et essaya de repérer son ami le manipulateur de feu… elle vit sa masse floue à l’autre bout du toit. Apparemment, il regardait quelque-chose très intéressant… alors, tant bien que mal, elle le rejoignit, s’affalant contre le bord et laissant pendre sa tête dans la vide pour observer un humain solitaire qui marchait dans la rue. Malgré son ouïe fine, elle n’arrivait même pas à comprendre ce qu’il disait…

Hi hi, il a une drôle de tête, lui,

gloussa-t-elle, et son air devint de l’émerveillement lorsqu’un éclair vint frapper à ses pieds et qu’il prit la fuite… ce n’était plus l’homme, qui l’intéressait, c’était l’éclair.

Ooooh, c’est beau !

Elle leva le museau en direction du nuage d’orage… et s’aperçue que même si il était petit, il était quand-même assez grand pour cacher les rayons de la lune derrière-lui. Rexia fit une moue en voyant qu’elle ne pouvait plus admirer la sphère qu’elle aimait tant et dit d’un ton triste :

Oh, le vilain nuage, il nous cache la lune ! Vient, copain, on va voler par-dessus-lui, ça lui apprendra !

Et, sans plus attendre l’avis de Samuel, elle réussit malgré son état à se mettre debout sur les pattes de derrière, attrapa le bipède dans celle de devant par les bras et s’éleva avec lui. Etrangement, son manque de lucidité ne l’empêchait pas de voler droit, même si elle allait vraiment très vite. Sourde aux protestations que pourraient lui faire son ami, elle continua à monter, de plus en plus haut, en chantant de sa voie gloussante une chanson qu’elle était en train d’inventer sans se soucier des rimes…

Volons droit vers lune,
Mes écailles sont en formes d’œufs.
Après être allé bien haut,
Et on tombe !

Et, avec ses trois derniers mots, elle fit une pirouette, plaqua Samuel contre son ventre en le serrant comme une petite fille serrerait son nounours contre elle, et se laissa tomber vers le sol, ne s’apercevant absolument pas de ce qu’elle faisait. Ils chutèrent quelques secondes… puis d’un coup, le nuage d’orage qui était juste au dessus d’eux se mit à pleuvoir. Rexia leva haut la tête et ouvrit la gueule en disant :

J’adore l’eau de pluie…

et, quelques secondes plus tard, son regard vitreux redevint peu à peu lucide... l’eau froide lui pleuvait sur les naseaux, et ce fut suffisant pour la ramener à la réalité.

Mais qu’es-ce que… ?

Elle sursauta tellement fort qu’elle lâcha Samuel… mais le temps qu’elle comprenne où ils étaient et qu’elle le voie, elle réussit à se remettre droite et passa en dessous de lui pour qu’il lui retombe assis sur le dos.

Accroche-toi,

lui cria-t-elle, tendis que le toit duquel ils avaient décollés se rapprochait dangereusement.

La chute se termina mieux que ce que ça aurait pu être si elle n’était pas revenue à la réalité… la dragonne réussit à se ralentir suffisamment pour qu’ils ne s’écrasent pas, mais l’atterrissage se termina quand-même en dérapage pas très contrôlé sur le sol de béton mouillé. Elle réussit à protéger Samuel en l’enveloppant dans une se ses ailes, mais elle ne put éviter à son épaule un choc lorsqu’elle rentra de plein fouet dans une cheminée qui se fissura sans s’écrouler sous l’impact. Elle ne fut pas gravement blessée, mais elle allait quand-même avoir droit à un sacré hématome sous ses écailles, à tel point que, pour le moment, elle n’arrivait plus à poser sa patte avant-droite au sol, et qu’elle la maintenait repliée contre elle en sautillant sur les trois autres. Elle secoua la tête et demanda, avec l’air de ceux qui ont l’impression d’avoir raté un épisode :

Par mes écailles de dragonnette, mais enfin, qu’est-ce qu’il c’est passé ?!

Light Of The Assassin

L’orage avait grondé, et un des impacts était tombé aux pieds du type, qui pensait être capable, à lui seul de m’attraper et de me ramener vivant à son fichu patron. Ce dernier me voulait vivant, et ses sbires n‘allaient jamais abandonner la chasse, et me laisser revivre ma vie, comme avant, sans me la gâcher constamment dans leur surveillance ridicule. Maintenant, j’étais contraint à tenter de respirer assez fort, et à une vitesse suffisamment convenable pour pouvoir éviter une étape non joyeuse. Je n’avais pas envie que mon nez puisse saigner, et la seule solution pour cela était que je puisse parvenir à me calmer…enfin que je puisse calmer ma conscience afin d’éviter que mon cerveau ne puisse me provoquer d’intenses migraines, accompagnées d’un saignement intense dans mon nez. Je voulais éviter cette issue, pour éviter quelque chose de pire. Si jamais Rexia reniflait le sang qui serait capable de tomber de nez, je n’imaginais pas ce qui pourrait arriver par la suite. Elle était déjà sous l’emprise du produit, alors ajouter du sang à cette équation ne provoquerait que le pire…du moins je le pensais.

Les réactions de Rexia me faisaient réellement peur, car cela prouvait bien qu‘elle était sous l‘emprise des effets secondaires du produit, qui aurait du être destiné à une injection dans mon organisme, et non à lui faire du mal. C‘était injuste, car je m‘en sentait plutôt responsable. Alors que je pensais pouvoir prendre mon temps pour me calmer, je vis Rexia lever son museau en direction du nuage d‘orage, afin de voir qu‘il cachait la lune. Là, elle se mit en tête de voler en direction du nuage. Au départ, je pensais qu‘elle allait voler vers lui, seule, mais elle ne le fit pas. Malgré son état, elle parvint à se mettre debout, et à m‘attraper plutôt rapidement. Je n‘étais pas dans un état très joyeux, alors que Rexia volait de plus en plus haut. C‘était de pire en pire, plus elle montait. Je pourrais crier, protester, mais je n‘en avais pas la force, car je ne parvenais plus à me calmer. Ma voix était comme muette, inexistante, comme si ma vie ne tenait plus qu’à un fil. Je n’avais pas beaucoup de chance. Si mes pieds étaient sur le sol, mon corps l‘aurait rapidement rejoint dans un évanouissement, mais là j‘étais en l‘air. Je ne risquais pas de m‘évanouir en étant soulevé par des pattes qui me protégeaient. Sans être capable de m‘écrouler, je ne pouvais que voir mon état s‘aggraver, sans pouvoir rien faire, à part écouter sa chanson…et subir une chute très rapide…sévèrement rapide. Je voudrais crier pour exprimer ma peur, mais je ne parvenais même pas à crier.

Après…voilà la pluie. Cette pluie tombait en abondance et forgeait une douche plutôt froide, qui pouvait suffire à un retour brutal à la réalité. Quand il fut brutal, ce n‘était pas une blague. Quand la pluie percuta les écailles de Rexia, celle-ci sursauta, et ma lâcha, pendant quelques instants, avant qu‘elle ne réussisse à comprendre ce qui se passait et à me rattraper. Rapidement, nous commencions à tomber…tomber…et à atterrir sur le sol de bêton mouillé. Rexia réussissait à me protéger avec son aile, mais elle se prit un grand coup sur l’épaule, probablement suffisant pour provoquer un sacré hématome…quelque chose d’important. Rexia avait l‘impression d‘avoir raté un épisode…et ce n‘était pas un tort. L’odeur dégagée par le produit l‘avait rendue un peu étrange, et son impression ne pouvait être qu‘être justifiée après ce qui avait pu se passer tout à l‘heure.

Une fois définitivement posé sur le sol, je n’étais plus retenu par quoi que ce soit. Par la suite, le réflexe que j’adoptais fut très simple. Je m‘écartais un instant pour m‘asseoir sur le côté, même si le sol était encore mouillé. La pluie était devenue plus faible, comme une douche un peu plus supportable, mais mon état n‘avait pas suivi le même chemin, en s‘aggravant pendant que Rexia volait. A vrai dire, ma migraine était immense, sérieusement. Si je ne parvenais pas à me calmer dans les secondes qui pouvaient suivre, je n‘allais jamais pouvoir éviter le saignement de nez.

- Je ne sais pas ce qui s’est passé, mais ce produit était suffisamment fort pour te faire tourner la tête. La fraicheur de la pluie a peut-être suffi à t‘aider pour retrouver tes esprits…du moins je le pense. disais-je faiblement

Ma voix demeurait faible, car j’étais épuisé par l’intensité de ma douleur. Ma migraine était très forte. Si je n’avais pas encore perdu connaissance, ceci devait relever du miracle.

J’allais probablement devoir arrêter d’utiliser mon extension de pouvoir, et ainsi contrôler les orages, sinon…je n’allais probablement pas m’en sortir. Plus j’utilisais ce pouvoir, plus je m’épuisais, et plus je me torturais. A force, mon corps n’allait probablement jamais supporter autant de douleurs. Ceci allait probablement mal finir si je continuais à espérer maitriser ce contrôle que je pouvais avoir sur les orages. Je n’allais probablement jamais y arriver.

- Veux-tu que je t’aide par rapport au choc que tu as subi ? Peut-être que je peux parvenir à arranger ça…

J’étais terriblement cinglé. Dans mon état, il n’était que peu probablement que je parvienne à faire quoi que ce soit.

Je ne me faisais peut-être que des illusions en pensant avoir suffisamment de forces pour espérer faire quelque chose.

Invité

La pauvre Rexia se sentait exactement comme quelqu’un qui aurait la gueule de bois, bien qu’elle-même ne savait pas ce que voulait dire cette expression exactement, car elle n’avait jamais goûtée à une seule goute d’alcool de sa vie, si on exceptait celui que l’on pouvait trouver dans les produits tranquillisants… et ce n’était pas forcément à mal, car avec son organisme remplit des produits chimiques qu’elle sécrétait pour cracher son feu et son sang froid, elle aimerait sans doute la chaleur qui se répandait en nous grâce à ce liquide.

Un immense trou noir avait prit place dans son esprit… elle se rappelait avoir fait peur aux chasseurs qui en voulaient à son ami, puis plus rien. S’était-elle pris un mauvais coup sur la tête ? Est-ce que c’était pour ça qu’elle avait une telle migraine qu’elle avait l’impression que son crane allait exploser, comme si le choc qu’elle s’était prise contre la cheminée lui avait, en plus de lui faire un gros bleu à l’épaule, fissurer les os sous la peau écailleuse de sa tête ? La dragonne baissa le museau pour regarder Samuel…

Le deux-pattes s’était assis pas-terre, sur le sol mouillé, juste à côté d’elle… avec la douleur qui la parcourait, et qui s’étendait aussi sur sa nuque et sur son membre avant-droit en entier, elle ne s’était pas tout de suite aperçue qu’il pleuvait. Elle avait tellement mal que les goutes qui s’écrasaient sur elle ne lui faisait pas beaucoup de sensation. La puissante pluie qui l’avait ramenée à la réalité n’était en fait qu’un très faible rideau, qu’ils avaient ressentis puissant car elle leur était tombée dessus près du nuage qui la faisait naître. Mais là, sur le coup, Rexia commença à s’intéresser à autre-chose que son propre état : Samuel semblait blessé !

Il avait l’air de soufrir, sa respiration était puissante alors qu’il essayait de calmer l’immense stress qui s’était emparé de lui. D’où elle était, elle entendait les battements de son cœur tellement fort qu’elle aurait pue danser la gigue sur son tempo. L’écailleuse s’avança vers lui en sautillant… puis se laissa à son tour tomber au sol, se couchant dans un choc humide. Elle n’avait plus assez de force pour tenir seulement sur trois pattes, l’effet entêtant du liquide ayant cédé la place à une grande fatigue… mais surtout, à de l’inquiétude : elle avait oubliée l’incident avec le dernier chasseur, et elle croyait que c’était de sa faute si Samuel était comme-ça.

Il lui expliqua que le produit qu’elle avait léchée sur son épaule semblait avoir eu de l’effet sur elle… et à ce moment-là, la dragonne se souvint que parfois, lorsqu’ils faisaient une grande découverte, sur elle ou sur quoi que ce soit d’autre, les scientifiques de DESTINEE passaient la soirée à boire des bières, et que le liquide à l’odeur forte les rendait souvent fous et leur faisait faire des choses bizarres, parfois dangereuses et parfois humiliante… parfois même les deux. Un jour, un des gars soul avait crié à ses collègue que vu qu’elle était leur animal, elle devait être marquée… alors il avait bricolé une longue tige avec des trombones et au bout un grand S, qu’il chauffa à blanc avec un briquet. Il entra ensuite dans sa cage avec l’intention de lui bruler le ventre avec, en croyant qu’elle dormait… le lendemain matin, il était aux urgences, avec un bras en moins.

Rexia supposa qu’elle avait due se retrouver dans le même genre d’état, et elle couina un peu, honteuse. Elle espérait qu’au moins elle n’avait pas fait quelque-chose de trop humiliant…

Oh, je suis vraiment désolée, Samuel,

marmonna-t-elle.

Et le pire, dans tout-ça, c’est que je t’ai mi en danger.

Elle avança son museau vers lui et posa le bout son épaule…

tu as l’air horriblement secoué. Est-ce que je peux faire quelque-chose ?

Le geste de son cou pour faire avancer sa tête lui arracha une grimace de douleur… et elle entendit le bipède lui demander si elle voulait qu’il essai de lui arranger ça… il était vrai qu’il possédait sa lumière guérissant. Mais Rexia fit un geste négatif du museau, et répondit d’un ton qui ne souffrait d’aucune réplique :

Non, merci, je t’ai déjà fait assez de mal comme-ça ! Tu as l’air terriblement faible… et cette pluie n’arrange rien !

Maintenant qu’elle était au repos depuis un petit moment, la douleur s’était un peu calmée… mais ce ne fut que pour laisser place à la sensation désagréable de l’eau qui s’infiltré entre ses écailles et coulait dans ses naseaux. La grande bête mythologique leva une de ses aile bien droite et plaça sa tête en dessous… si elle ne pouvait pas protéger tout son corps, elle pouvait au moins abriter son museau. Elle tourna son regard ambré vers Samuel et lui dit :

Viens par-là, mon aile te servira de tente et te protégera de la pluie. C’est le moins que je puisse faire pour m’excuser…

Light Of The Assassin

Juste à côté de Rexia, je demeurais encore assis sur le sol mouillé, à tenter de calmer le stress qui s’était emparé de moi, uniquement à cause de ce que j’avais fait. Le problème immense, qui traversait mon esprit, n’était autre que ma douleur, et je ne parvenais pas encore à me calmer. Cette issue me faisait peur, car j’y parvenais habituellement en moins de temps que cela. Voir le temps devenir de plus en plus long n’était pas quelque chose de rassurant loin de là. J’aimerais tellement que cela puisse changer, mais j’avais l’impression de n’être capable que d’espérer dans le vide, que la chance puisse enfin me sourire.

Je respirais trop fort, trop vite, et ma tête me faisait beaucoup souffrir. Je ne me sentais pas très bien, mais je parvenais tout de même à me maintenir réveillé, bien que ceci demeurait très difficile. Je trouvais quand même la force de parler à Rexia, mais heureusement que je n’avais pas besoin de crier, car là je n’aurais pas pu être suffisamment capable de le faire.

- Tu n’as pas besoin de t’excuser Rexia, je te l’assure. L’important est que tu ais pu retrouver tes esprits.

Pendant quelques instants, ma vue s’était brouillée, comme si j’allais m’écrouler, mais ceci avait pu se rétablir très vite. J’avais eu beaucoup de chance pour au moins une fois dans ma vie.

- Tu n’es en rien responsable de ce qui m’arrive, je te l’assure. Mais…au sujet de ta douleur, tu es certaine que tu peux t’en sortir ? Même si je suis faible, je peux quand même faire ça pour toi…

Là je me surestimais largement, car je savais que ceci était impossible avec la force que je possédais. Ma générosité était plus forte que ma force, mais il ne faudrait quand même pas que cela puisse me tuer.

J‘écoutais ce que Rexia me disait par la suite, avec probablement le regard le plus faible que je pouvais espérer lancer…et oui je pouvais faire encore pire. Elle me proposait de m‘abriter de la pluie par l‘intermédiaire de son aile. Je voudrais bien dire oui, mais ce mot ne sortit pas de ma bouche.

Avec une faiblesse exemplaire, je ne pus que dire oui, mais avec ma tête, sans pour autant parler. Mon épuisement me dominait, et je ne parvenais pas à m‘en défaire…c‘était trop dur en quelque sorte.

Le seul mot qui parvint à sortir de ma bouche ne put être exprimée qu‘au bout de quelques minutes, probablement cinq minutes. Quand je disais bien un seul mot, ce n‘était pas pour rire…

Ce mot fut celui-ci :

- Merci…

J’étais toujours éveillé, mais l’action de parler n’était plus vraiment possible. J’avais beaucoup de mal à m’exprimer. La preuve, pour exprimer rien qu’un remerciement, il m’avait fallu cinq minutes.

Invité

Samuel disait à la jeune dragonne qu’elle n’avait pas à s’en vouloir pour son état, que ce n’était pas de sa faute… et même si elle se sentait toujours mal de voir son ami comme-ça, elle sentit dans son cœur la pointe que l’on ressentait quand on était un peu rassuré : elle n’était pas responsable de son état, ce qu’elle lui avait fait subir n’était pas la cause de son malaise… même si elle se demandait malgré-tout si elle n’était quand-même pas un peu coupable de ne pas avoir arranger les choses avec son vol et sa chute forcée.

Rexia se sentait inquiète pour lui… il semblait avoir de plus en plus de mal à parler, de plus en plus de mal à respirer. A plusieurs reprises, elle crut qu’il allait tomber dans les pommes, et au cas où cela arriverait, elle fit doucement glisser sa queue derrière-lui, pour pouvoir le rattraper facilement et l’empêcher de se cogner la tête par terre. Et malgré son état qui semblait assez grave, il continua d’insister pour qu’elle le laisse essayer de lui soigner son épaule… ce qui arracha à la bête pourpre un grognement agacé.

Oh, tais-toi, Samuel,

protesta-t-elle d’un ton qui ne souffrait aucune réplique.

Tu n’as même plus assez de force pour réussir à parler normalement, et tu voudrais me soigner un bleu qui de toute façon ira mieux demain ? Arrête de tenter le diable et viens t’abriter sous mon aile, ou c’est moi qui viens te chercher par la peau des fesses !

Le deux-pattes finit par réussir à se trainer jusque sous la petite tente, faite d’une membrane de peau rouge, de fortune qu’elle lui proposait, et elle l’aida à s’installer un minimum confortablement en le poussant un peu avec sa queue et le bout de son museau. Lorsqu’il fut mis en place, elle coucha sa tête tout près de lui, essayant d’oublier son épaule endolorie… et elle se massa un peu ses yeux fermés avec ses serres, essayant tant bien que mal de chasser son atroce migraine.

Alors que ses doubles paupières lui caché la monde sombre et humide dans lequel ils se trouvaient, quelques images commencèrent à danser devant ses yeux ambrés, des images floues, comme venant d’un rêves… s’était en fait quelques souvenir de ce qu’il venait de se passer qui se ranimer. En outre son vol et sa chute, elle se vit ramper aux pieds de Samuel… cela lui arracha un grognement, à la fois de honte et de colère contre elle-même. Elle venait de se ridiculiser ! Et elle détestait ce sentiment…

Un faible « Merci » vint lui chatouiller les oreilles, comme un souffle de vent perdu dans la nuit. Elle rouvrit un œil et le tourna vers son ami. C’était le bipède qui venait de la remercier, sans doute pour l’aile tendu qui lui offrait un abri temporaire… sauf qu’il lui avait quand-même fallu cinq bonnes minutes pour dire ce simple mot. Le pauvre n’était même plus capable d’articuler convenablement.

Rexia lui accorda un sourire compatissant, puis, tout doucement, colla à nouveau le bout de son nez contre lui, le poussa et le plaqua contre son ventre. Les dragons avait le sang froid, mais leur poche de produit chimique ne servait pas seulement à cracher du feu… déjà, ces produits étaient censés rendre malade, voir tuer ceux qui les ingurgité. C’était pour cela que les membres de son espèce étaient naturellement immunisés contre les maladies des hommes et la plupart des poisons. Ensuite, il leur servait également de chauffage interne, qui les réchauffé et aidait les femelles à couver leurs œufs.

Je t’en pris,

lui répondit-elle d’une voie douce.

Maintenant essai de dormir, tu en as vraiment besoin ! La chaleur de mon ventre devrait te suffire comme couverture. Ne t’inquiète pas, je te promets que je ne laisserais personne t’approcher.

Et lorsqu’elle disait cela, elle voulait bien-sûr parler des chasseurs et des scientifiques qui le recherchaient…

Light Of The Assassin

Ma faiblesse me faisait de la peine, tout bêtement parce que je n‘étais même plus capable de faire quoi que ce soit. Parler me prenait énormément de temps à présent, et m‘épuisait encore davantage. Rien que pour dire un simple merci, il m‘avait fallu cinq minutes, en échange de seulement quelques instants si j‘étais dans mon état normal. Je devais tout ceci à ma migraine et uniquement à ma migraine. Oui, c‘était terrible.

Cela ne servait à rien d‘insister. Je voulais l‘aider, aider Rexia à aller un peu mieux, mais ma déchéance ne m‘arrangeait pas tellement que cela, et oui… Je ne faisais que me voiler la face. Rexia était désormais juste devant moi…mais la succession des actions allait très rapidement me précéder, puis me dominer largement. En une accélération très simple, je me retrouvais désormais plaqué contre le ventre de Rexia, à tenter de me maintenir encore présent, malgré la migraine qui envahissait mon esprit avec violence. Ceci n‘était pas simple…non…

Mes yeux ne voulaient que me voir dormir, car je ne pouvais plus me maintenir réveillé. Voilà encore une illusion bien flagrante…oui… Ma faiblesse était un peu comme une maladie, quelque chose qui me faisait sérieusement souffrir. Dans le fond, je me posais cette question? J’étais capable de contrôler la source de chaleur des orages, mais pouvais-je réellement la maitriser sans me mettre en danger. Tout ceci était probablement impossible, comme une opposition de choses qui n’allaient jamais pouvoir fusionner et vivre ensemble…comme une union qui servirait enfin à quelque chose. N’ayant même plus la force de bouger, je restais dans la même position, sans en changer, tout en écoutant ce que Rexia me disait. Elle me conseillait de me reposer mais elle n’avait pas tort. Dans l’état dans lequel j’étais, je ne pouvais rien faire d’autre que m’écrouler, perdre connaissance, ou dans le plus positif des cas : dormir…oui dormir.

De là où j‘étais, les yeux faiblement ouverts, je pensais pouvoir dire quelque chose à Rexia, comme une sorte de dernière parole avant de fermer les yeux, mais je n‘y parvenais pas réellement. Je ne pouvais que bouger lentement ma tête, de haut en bas pour signifier une sorte de oui, que Rexia allait pouvoir ressentir à cause de la proximité qu‘elle avait désormais avec moi.

Après ce geste, je ne pus que laisser la fatigue me dominer, et prendre la victoire sur ma conscience. Mes yeux se fermaient lentement, et je ne vis plus rien. Je trouvais le sommeil très vite, ce qui n‘était pas surprenant.

Rien qu‘en me regardant ainsi, en train de dormir, on ne pouvait pas dire que j‘étais tout bêtement en train de faire la sieste. Poser les yeux sur mon visage était la seule action capable de faire comprendre, à n’importe qui, que quelque chose n‘allait pas chez moi, et que je ne me sentais pas bien du tout. Je n‘étais pas en danger de mort, mais mon épuisement était total, et sans aucune issue de secours capable de me sortir d’ici, en tout cas pour l‘immédiat

FIN

» Using a friend (Pv avec Samuel Langster)
» You are my hope (Pv avec Samuel Langster)
» Far From Home (Pv avec Samuel Langster)
» It's not over (Pv avec Samuel Langster)
» Broken (Pv avec Samuel Langster)

Le mammifère et le lézard... [PV Samuel]

Le mammifère et le lézard... [PV Samuel]

Sujets similaires

Sujets similaires