J’en avais assez, tellement assez, que je voudrais pouvoir mettre un terme à ma capacité, une bonne fois pour toutes. Mes visions devenaient de plus en plus horribles, et moi de plus en plus instable. L’intensité de l’horreur, qui atterrissait dans mon esprit, ne m’aidait guère à aller mieux, loin de là. Au contraire, cela me rendait encore pire, et je le cachais à Sam, car je n’avais pas envie de lui faire du mal. Parfois, je regrettais même d’être son ami, surtout avec toute la souffrance que je lui apportais. Il ne mérite pas autant de torture, surtout quand sa vie peut devenir largement meilleure sans moi. J’étais le frein dans son chemin vers le bonheur, et je ne pouvais pas ignorer ce détail. Mon dieu, mais pourquoi moi ? Pourquoi ?

A cet instant précis, je frappais contre le mur, de toutes mes forces, et me rendis compte seulement après de la stupidité de cette manœuvre. Maintenant j’avais mal. C’était malin…

Quelqu’un me tapotait l’épaule pour attirer mon attention. Bien sûr, je relevais la tête par réflexe, et vit l’image parfaite du pigeon, ou bien de l’âne, je savais pas trop quoi dire. En tout cas, cette espèce d’énergumène voulait me parler dans un endroit plus discret. Mais pourquoi ? Que me voulait-il encore pour changer ?

Je voulais lui répondre, mais une vision interrompit mes paroles. Mon dieu, Sam… Je le voyais en train de souffrir, et cette vision se mélangeait avec d’autres flashs. J’ouvrais les yeux quelques instants plus tard, et sortis par réflexe.

- Mon dieu Sam…

Je venais de faire une sacrée erreur…

- Non, s’il vous plait. Je pense que votre intérêt sera meilleur si vous partez en m’oubliant. Cela n’en vaut pas la peine.

Pour une fois, je n’avais pas tort.

Ma peur était dirigée vers Sam. Ce que j’avais vu ne me rassurait guère, loin de là. Observer une souffrance aussi flagrante, surtout pour mon ami, me faisait peur et m’amenait à me poser beaucoup de questions, surtout sur les raisons de l’arrivée de cette vision. Je n’avais fait que rencontrer ce pigeon, par hasard, alors qu’il siégeait quand même en haut lieu du pouvoir du pays le plus puissant du monde. Il voulait discuter avec moi, mais je ne voyais pas quel intérêt ce type pourrait obtenir en discutant avec moi. Ceci ne devait pas être rose, impossible… Selon lui, je n’allais pas bien, mais le fait de rester seul ne serait pas dans mon intérêt. Comment pourrais-je sérieusement lui faire confiance, dans le but qu’il puisse m’aider ? Je venais à peine de le rencontrer et, en plus, ce Président mettait en œuvre un unique régime de douleur. Mais quelle horreur… Je n’en pouvais plus.

- Non, sérieusement…Vous n’avez aucun intérêt dans le fait de m’aider. De tout façon, cela n’en vaut pas la peine. Je ne suis personne, quelqu’un de sans intérêt.

Quand j’avais évoqué le nom de Sam, ceci avait intrigué le pigeon, mais bon qui ne le serait pas, n’est-ce pas ? Il me demandait alors de qui il s’agissait, à savoir si c’était un membre de ma famille ou bien un ami, même s’il comprendrait le fait que je ne réponde pas à sa question. Nous en venions ensuite à l’étape de la présentation, qui était quand même plus que logique dans une conversation, même si je connaissais déjà le nom de mon interlocuteur. Alors qu’il répétait de nouveau sa proposition, j’étais encore frappé par des flashs, qui ne me plaisait pas du tout. Je ne l’écoutais plus du tout à cet instant.

- Non…non…ne faites-pas ça. Non !

J’avais même crié…mais quel idiot !

- Pardon, excusez-moi. J’ai mal réagi. Sam est un de mes amis, mais j’ai surtout l’impression de ne pas mériter sa présence, car c’est vraiment une perle rare. C’est une pure bonté. Il suffit de le voir pour me croire. Sinon, je m’appelle Duncan et, je le répète, je ne suis en aucun cas important.

*Oh non, pas encore ! Non !!!*

Je voyais que Duncan n’était pas vraiment rassuré. Je me demandais bien ce qui pouvait se passer. En étant gentil et surtout attentif à ses besoins, il pourrait avoir une bonne impression de moi. Duncan insistait sur le fait que je n’avais aucun intérêt dans le fait de l’aider. Seulement, c’était tout le contraire. Si je voulais qu’il travaille avec moi dans le but d’améliorer la sécurité de notre pays, je devais lui apporter mon soutien. Cela n’en valait pas la peine. Je ne le connaissais pas vraiment, c’est vrai mais le plus important était qu’il aille bien. Duncan précisait qu’il n’était personne, quelqu’un sans intérêt. Au contraire, Duncan est plus important qu’il ne le croit. Ses visions permettront de faire avancer la situation et peut-être même, je mettrais fin à cette chasse une bonne fois pour toute.

Nathan : Non, au contraire, toute personne est digne d’intérêt. Vous l’êtes comme chaque personne dans ce monde. Il ne faut en aucun cas vous dévaloriser. Vous êtes important.

J’espère l’avoir convaincu qu’il était quelqu’un d’important. C’était le seul moyen d’avoir une chance qu’il travaille pour moi. Par contre, je voyais qu’il n’allait toujours pas bien. C’est à ce moment-là qu’il commence à crier non, non ne faîtes-pas ça, non ! Mais de quoi parlait-il exactement ? Je ne comprenais pas vraiment mais j’essayais de ne pas montrer une certaine frayeur. Je devais rester concentrer au risque de passer pour quelqu’un de distance à ce moment-là mais il fallait que je sois assez fort. Cela lui permettrait de voir qu’il peut se reposer sur moi. Finalement, il s’excusait car il aurait mal réagi. Sam serait un de ses amis mais il a surtout l’impression de ne pas mériter sa présence car c’est vraiment une perle rare. Ce serait une pure bonté. Il suffirait selon lui de le voir pour le croire. J’ai bien l’impression qu’il connaît Sam. Toute cette description me fait penser à lui. C’est en tout cas les termes que j’aurais pu employer en parlant de cette personne si exceptionnelle. Il me dit son prénom ce que je savais déjà mais il fallait instaurer un bon climat afin que je puisse expliquer ensuite quel serait son rôle dans le pays. Il pensait encore qu’il n’était en aucun cas important. Il me fallait approfondir mon argument.

Nathan : Je vous assure que vous êtes important sinon, je ne serais pas ici en face de vous. Le pays a besoin de l’avis de tout le monde, de sa participation afin que l’on puisse se sortir de cette crise. Je sais que vous pouviez y participer activement. Croyez-moi, vous en serez un élément essentiel dans la résolution de cette crise. Vous n’avez pas besoin de vous sous-estimez. Je pense bien au contraire que vous êtes capable de grandes choses. J’ai besoin de vous. Sachez que vous pouvez me faire confiance et que si vous avez des soucis, vous avez la possibilité de m’en parler. Bien sûr, vous n’y êtes pas obligé.

J’ai été plutôt vague et je ne suis pas rentré dans les détails afin de l’intéresser. J’espère que cela va marcher cependant. Je priais pour ça.

Les visions, que je voyais, n’étaient guère un gage de tranquillité pour ma conscience, déjà beaucoup trop fragilisée par la vie, que je me menais. Je n’en pouvais plus, et j’avais mal, mais j’étais assez idiot pour me croire assez puissant pour survivre, et surtout continuer à être dans le monde, comme avant. Je n’étais pas un bon exemple, mais j’étais moi. Ma volonté n’avait envie que d’une chose : tout casser. Il fallait que je casse tout, que je détruise tout. J’en avais envie, sérieusement, et je me retenais depuis si longtemps. Mais quel fardeau bon sang ! Quel intérêt ce pigeon voyageur pouvait-il voir dans le fait de rester auprès de moi ? Sérieusement, je l’ignorais, et je n’avais pas un réel envie de le savoir…

- Cela n’en vaut pas la peine, je vous l’assure. Je ne suis en aucun cas une personne importante. Je ne suis qu’une épave, une sacrée épave, et j’en ai assez. Je ne fais qu’assister à des horreurs, et voir tout ceci me fragilise à la longue.

Selon ce type de pigeon horrible, puant, et sacrément intriguant, je serais important, car il ne serait pas ici, en face de moi, dans le cas contraire. Ce que je ne comprenais pas, dans l’ensemble de son discours, était son objectif. Ceci ressemblait à un recrutement. C’était bizarre.

- Je sais qu’un pays a besoin de la participation de ses habitants afin de sortir de la crise, mais votre discours m’intrigue sérieusement. Je n’ai pas l’impression de tout comprendre. Que voulez-vous de moi bon sang ?

*Ma tête…quelle horreur !*

L’orage qui déchirait le ciel était le résumé de ma vision. Je ne comprenais rien du tout, mais cette compilation d’horreur devait probablement avoir une raison d’être présente en moi. Laquelle ? Malheureusement, je ne le savais pas. Je mettais mes deux mains sur ma tête, car j’avais mal.

- Partez, je vous en supplie, partez. Ne restez pas avec moi, car je suis une épave. Je ne suis rien. Cet orage perfore mon esprit, et j’en ai marre !

Après l’orage qui déchirait mon esprit, voici que je déchirais l’atmosphère avec mon cri. J’avais sérieusement mal, et je ne pouvais pas retenir, au point même d’en pleurer.

Honnêtement, ce type ne pourrait recevoir qu’un meilleur intérêt en s’éloignant de moi. Plus il allait rester, plus cela allait empirer, et plus j’allais pouvoir tout planter par moi-même. A chaque fois, c’était la même chose. Cela était ainsi pour Sam, et cela ne pouvait que se conserver pour le reste des personnes, que j’allais rencontrer, sans possibilité de changement. Il ne devait pas rester…oh non. Plus il s‘approchait, plus je souffrais, et ce n‘était pas une blague.

*Dieu, si tu existes, pourquoi tu n’aides pas ce type à retourner chez lui ?*

- Combien de fois vais-je devoir vous le dire ? Partez d’ici. Sérieusement, ce n’est pas la peine de m’aider, car je suis un cas désespéré. Je fais même souffrir mon ami, alors qu’il ne veut que mon bien. Il cherche à m’aider, à améliorer ma vie, mais je ne lui apporte que des ennuis. Je sais qu’un véritable ami peut pardonner nos fautes, mais je ne peux pas me le pardonner à moi-même. Je me sens responsable de ce qui lui arrive, et il ne mérite pas ça, pas moi. En plus, maintenant, je n’arrête pas de voir cet orage, sans cesse. Cette image dans ma tête me fait mal…et en plus il est là, comme si…comme s’il provoquait cet orage. Je ne comprend pas tout, c’est étrange. Je tombe dans cette souffrance car je n’ai pas le choix. Tout ceci me hante, j’en ai assez, mais vous ne pouvez rien y faire, rien du tout. Vous y gagnerez davantage en partant d’ici plutôt qu’en restant avec moi. Je n’ai pas envie de vous faire souffrir, pas vous en plus du reste. Cela me suffit…

En restant avec moi, ce type prenait tous les risques du monde, car mes souffrances, leurs souffrances, elles étaient toutes aléatoires. Ces espèces d’aspirine ne m’aidaient pas à me maintenir entier, car j’avais encore mal. Je me torturais seul, pour changer… Je ne lâchais pas ma tête, et jamais je n’en serais capable…car cette migraine ne partait pas, et elle n’allait probablement jamais le faire. « Petrelli Airlines » se précipitait vers moi, me soutenait, et cherchait un endroit du regard, où on pourrait s’asseoir. Rester debout était en effet risqué, car je pouvais très bien m’effondrer et me trouver à la merci de ce type, que je n’avais pas envie de rencontrer.

- Je ne peux pas rester debout, vous avez raison. Le fait d’être secoué par ce que je vois ne m’aide pas…oh non. Au sujet de votre proposition, je pense que ce n‘est pas la peine de me ramener chez moi. J‘y serai encore plus mélancolique et endolori, car tout chez moi me rappelle ma faute. Tout est de ma faute bon sang… Mais pourquoi suis-je le seul à voir cela ? Pourquoi moi ? Parfois je me demande même pourquoi je suis né…

*Pourquoi ma misérable conscience est-elle encore responsable d’un malheur…pour changer ?*

- J‘ai mal bon sang…

*Voilà mon visage d‘épave, oh bravo !*

Je devais lui apporter mon aide et mon soutien. En effet, Duncan est très important pour la suite de mon projet et je ne pouvais surtout me permettre de l'avoir pour ennemi. Je risquerais d'être en mauvaise posture. Actuellement Duncan avait de plus en plus mal et je pouvais comprendre à force que c'était à cause d'une vision. Qu'est-ce qu'il pouvait voir ? Là, c'était la grande question. J'espère pouvoir le découvrir. Il se demande combien de fois il allait devoir me dire que je devais partir. Le souci pour lui c'est qu'il se trouve en face de quelqu'un de déterminé qui ne reculera devant aucun obstacle sur son chemin. Selon lui, sérieusement, ce n'était pas la peine de l'aider car il est un cas désespéré. En se mettant cela dans la tête, il est maintenant convaincu que tout est vrai alors que ce n'est pas le cas. Il m'explique qu'il ne fait souffrir que son ami alors qu'il ne veut que son bien. A vrai dire, je suis dans la même position que lui. Il ajoute que son ami ne cherche qu'à l'aider, à améliorer sa vie mais il ne lui apporte que des ennuis. Il sait qu'un véritable ami peut pardonner nos fautes mais il ne peut se pardonner à lui-même. C'est ce que l'on appelle de la culpabilité. Il se sentait responsable de ce qui lui arrive et il ne méritait pas ça. En plus, maintenant, il n'arrêtait pas de voir cet orage sans cesse. Cette image dans sa tête lui faisait mal et en plus il est là comme s'il provoquait cet orage. Je ne comprenais pas. Etait-ce moi le fautif ou bien une autre personne ? Il ne comprenait rien à ce qui lui arrive. Il tombe dans cette souffrance car il n'a pas le choix. Moi je pense au contraire qu'il a le choix et qu'il peut devenir un acteur important dans l'évolution de notre pays. Tout ceci le hante. Il en a même assez mais je ne pouvais rien y faire. Il pense même que mon intérêt serait de partir car j'y gagnerais plus qu'en restant avec lui. Il n'a pas envie de me faire souffrir en plus du reste. Il penserait à ma sécurité et à ma santé. C'est gentil de sa part. Peut-être que mon discours faisait son effet.

Nathan : C'est vous-même qui vous êtes convaincu que vous étiez un cas désespéré. Je resterais. Pour moi, peu importante ce qui se passera ensuite. Vous avez le choix encore de subir les choses ou au contraire de les affronter. Vous sortirez plus fort de cette épreuve. Votre ami, même si vous l'avez fait souffrir, restera toujours avec vous. Vous devez être présent pour lui même si vous le faîtes souffrir. Un ami est là en cas de besoin. Je parle par expérience. En essayant de ne pas le faire souffrir, vous ne ferez qu'aggraver la situation au point de le perdre ensuite. Vous vous sentez coupable, je peux le comprendre mais en suivant mon conseil, vos relations ne pourront que s'améliorer. La solitude n'est pas bon actuellement dans ce monde. Qu'est-ce que vous voyez exactement ? De qui vous parlez en disant comme s'il provoquait cet orage ? J'aimerais comprendre. Souvenez-vous que vous avez le choix. C'est gentil de penser à mon bien-être mais croyez-moi qu'au niveau de la souffrance, je suis rôdé.

Je me rendais compte que je dévoilais mes failles mais en me montrant ainsi, je pourrais le toucher. J'ai l'impression que cela commence à porter ses fruits. Il ne me reste plus qu'à savoir ce qu'il voyait. Il avait parlé de Sam tout à l'heure. Peut-être que c'était ça à moins que cela soit plus grave. Je l'avais aidé à s'asseoir dans un endroit plus discret afin de le ménager. Il me donnait raison sur le fait qu'il ne pouvait pas rester debout. Le fait d'être secoué par ce qu'il voit ne l'aide pas du tout. Je peux comprendre ce qu'il ressent. Par rapport à ma proposition, il la décline en me disant que ce n'était pas la peine de le ramener chez lui car il serait encore plus mélancolique et endolori car tout chez lui faisait référence à sa faute. Tout était de sa faute selon lui. Il était en colère et désespéré. J'ai l'impression de me revoir au moment où j'ai découvert la vérité sur ma vie, le moment où j'ai perdu la personne qui allait la changer pour du bonheur. Devrait-il faire comme moi ou bien être entouré ? Je pense la deuxième solution car ce n'est pas un cadeau que d'être comme moi. Il se demande par contre pourquoi il est le seul à voir cela. Il se demande même pourquoi il est né. Je me suis posé la même question il y a longtemps.

Nathan : Très bien, je comprends votre réaction et je ne vous ramènerais pas chez vous. Ce n'est pas de votre faute et je peux vous dire une chose, c'est que la solitude ne fera que vous détruire davantage. Vous devez être entouré. Vous devez avoir un but dans la vie. Ne reniez pas votre existence car il y a toujours quelque chose qui fait que nous existons dans ce monde.

Je faisais refléter ma propre expérience à travers mes paroles. Instinctivement, je pousse Duncan à venir me rejoindre et surtout à devenir comme moi. Je ne sais pas ce que va penser Duncan après mon discours mais le convaincre était mon objectif. Il avait mal. L'hôpital ? C'était déconseillé. Les bâtiments sécurisés du gouvernement ? Déconseillé aussi. Chez moi ? Encore plus déconseillé. Je me retrouve dans une position inédite. Cette fois-ci, ce n'était pas comme avec Sam que je connaissais. La seule chose que je peux voir pour que cela le soulage, c'est qu'il me décrive sa vision. J'espère qu'il le fera. Peut-être que cela pourra me servir.

La vision du cas désespéré, que j‘étais, n‘était pas une conviction personnelle, mais plus une réalité. En restant, ce type avait tort, car je causais tant d’ennuis à Sam, et même aux autres personnes que je rencontrais. Je ne voulais pas voir cette personne intégrer cette liste, car ce n’était pas la peine. Sérieusement, je ne voyais pas l’intérêt qu’il avait en restant avec moi, car il n’y en avait aucun. Ce dont je n’avais pas peur, c’était Sam. Je savais que je ne le perdrais pas, mais je ne voyais pas pourquoi mon remerciement devait être sa souffrance. Ce pigeon voulait savoir la nature de ma vision, et comprendre pourquoi je disais que quelqu‘un provoquait l‘orage que je voyais. Mais, je ne savais pas me dévoiler, surtout à quelqu‘un comme lui. Nathan Petrelli était le président des Etats-Unis d‘Amérique, quelqu‘un d‘influent, et il perdait son temps en restant avec moi.

- S’il vous plait, ne vous enquiquinez pas à vouloir à tout prix rester avec moi, alors que je ne suis pas quelqu’un de très important. Je ne suis quelqu’un de très intéressant, ni de très bonne compagnie, alors allez-y, partez d’ici. Si je vous raconte, ce qui se passe exactement dans ma vision, vous allez me prendre pour un fou, sérieusement pour un fou. Je n‘en peux plus et le fait d‘avoir peur de vous faire souffrir ne me plait pas…Par pitié, partez d‘ici.

En restant seul, j’ai appris une chose très importante, à savoir ne pas m’apitoyer sur mon sort, alors que je n’étais qu’une belle ordure. Sérieusement, j’étais mieux seul car n’importe qui, en restant avec moi, ne pouvait que souffrir. Ce type n’était qu’une personne parmi tant d’autres…

- Je suis seul, mais j’ai de bonnes raisons d’être seul. Mon comportement n’est guère digne d’une très bonne compagnie, car je ne suis pas quelqu’un de très sociable. Je n’ai pas de but dans ma vie, car je n’en ai jamais eu, jamais. Si franchement quelqu’un fait que j’existe, je vois l’intérêt qu’il a de faire cela… Je ne suis qu’une horreur ambulante. Sam ne devrait pas m’avoir en tant qu’ami, car je ne le fais que souffrir, très mal, sans arrêt. Il ne me mérite pas, non jamais…

J’étais sincère à propos de moi-même, car je n’en pouvais plus. Je me détestais, sans cesse, et réellement… Cet homme ne me méritait pas non plus… Personne ne me méritait…

- Sam ? L’orage ? Mais quel est le rapport ?

Ma vision était finie, mais je ne l’avais pas comprise…ce n’était pas très joyeux, oh non…

- Il vaut mieux que je m’en aille, cela vaut mieux comme ça… Je suis sincèrement désolé, mais vous perdez votre temps avec moi.

Je commençais à me relever, et j’allais m’en aller. Est-ce qu’il allait me rattraper ? Je l’ignorais…

Ce que je voyais n’était qu’un horrible orage, qui avait l’air d’être provoqué par Sam, ce qui était littéralement incompréhensible, et je me trouvais face à ce type, ce Nathan Petrelli. Il était Président des Etats-Unis, et il me gonflait plus qu’autre chose. Je n’en pouvais plus, à force de le voir. Tous ces discours d’aide, de soutien, ne me faisaient rien, car je n’étais qu’un moins que rien, quelqu’un qui ne méritait pas de voir la lumière du jour. J‘étais debout, je pensais m‘en aller, mais ce type revenait à la charge. Il voulait que je reste. Selon lui, je n‘étais pas en grande forme tout à l‘heure. Je ne devrais pas partir dans cet état. Je me préoccupais de lui, car je n‘avais pas envie de rester avec lui, de subir son influence. Je n’étais personne, personne d’important… Ce pigeon voulait me déposer, car je ne me sentais pas très bien, mais je ne voulais pas. Rester avec lui allait probablement me rendre encore plus mal, car la présence d’autrui n’était guère une bonne chose pour moi. Ce pigeon disposerait de beaucoup de moyens pour m’aider, notamment parce que j’avais dit que mon ami avait des problèmes, mais je ne souhaitais pas le voir…j’en avais réellement pas envie.

- Honnêtement, s’il vous plait, je n’ai pas envie que vous m’aidiez car je ne veux pas vous mêler à mes problèmes. Je ne suis qu’un grossier personnage, quelqu’un qui ne provoque des problèmes aux gens qui l’entourent, y compris à ses propres amis. Mon ami a des problèmes, et je les perçois dans mon esprit, les uns après les autres, sans être capable de faire quoi que ce soit. J’aimerais l’aider, mais je ne sais pas comment m’y prendre. Je déteste cela…car je tiens à lui, et que je ne peux pas l’aider. J’en ai assez.

*Crie ta colère Duncan ! Crie ta colère bon sang ! Arrête de te retenir !*

- J‘en ai assez. Je ne sers à rien dans ce monde…Il vaut mieux que je m’en aille, réellement.

Je commençais à avancer, mais je m’arrêtais tout d’un coup, à la mesure même de l’aggravation de ce que je voyais. Tout était plus grave, et la lune teintée de rouge, d’un rouge sang inquiétant…

Cet homme n’allait pas bien du tout. Je me retrouvais pris entre deux feux. En effet, mon principal but était qu’il rejoigne mon équipe mais dans cet état, il ne pourra pas. Je priais cependant pour que l’aide que je lui apporte puisse m’apporter la récompense tant espérée. A ce moment-là Duncan me dit qu’honnêtement, il n’avait pas envie que je l’aide car il ne veut pas me mêler à ses problèmes. J’obtiendrais gain de cause. Je suis persuasif et je ne devais pas perdre ce don naturel. Duncan ajoutait qu’il n’était qu’un grossier personnage, quelqu’un qui ne provoque que des problèmes aux personnes qui l’entourent y compris à ses propres amis. C’est un tort le fait qu’il ne voit pas ses capacités et surtout ce qu’il pourrait apporter à ce monde, à la cause du gouvernement. Son ami a donc des problèmes et il les percevait dans son esprit les uns après les autres sans être capable de faire quoi que ce soit. Il aimerait l’aider mais il ne savait pas comment s’y prendre. Il détestait cela car il ne peut l’aider. Je pouvais comprendre et cela m’énerverait également. Il devait se reposer sur moi. En effet, j’ai la capacité de l’aider plus facilement que d’autres avec tous les moyens nécessaires.

Nathan : Je sais que l’on est capable de tout pour protéger les personnes les importantes de notre vie. Je comprends votre colère. Je serais exactement dans la même situation. Je peux vous assurer qu’en étant avec d’autres personnes, vous avez plus de chances d’aider votre ami. Vous devez réfléchir à cette proposition.

Je ne sais pas si je l’avais convaincu. J’ai l’impression d’abattre ma dernière carte. Il criait qu’il en avait assez et qu’il ne servait à rien dans ce monde. Il valait mieux qu’il s’en aille réellement. Je n’avais pas le temps de dire quoi que ce soit. Il s’avance et s’éloigne de moi jusqu’à ce qu’il s’arrête tout d’un coup. Je commençais à sérieusement me poser des questions mais je voyais que le temps était vite passé et que ma réunion allait avoir lieu. Ma curiosité était forte.

Nathan : Est-ce que tout va bien ? Vous savez, à chaque moment, nous avons besoin d’un soutien et je peux être de ses personnes.

Je me demandais ce qui se passait exactement. Je me demande par contre s’il allait me donner la réponse ou non. Si jamais, la réponse est négative, j’aurais au moins tout essayé.

Arrêtée au beau milieu du chemin, ma carcasse aimerait bien crier, mais je n’en avais pas la force. Je ressemblais à n’importe quel idiot de cette Terre, et c’était bien ce qui me répugnait à une mesure inestimable. Voilà mon problème… Je faisais tout pour être meilleur, une personne plus respectée et non pas jetée comme une vieille chaussette, mais je demeurais toujours à la même place, en mauvais état mental. Je pourrais péter un câble, à chaque instant, et ceci ne pourrait être que par pur plaisir, sans m’en rendre réellement compte.

Ce pigeon voulait alors savoir comment j’allais, et me proposait, encore d’une manière un peu détournée, d’être un soutien pour moi, alors que ce n’était pas nécessaire. Je n’en avais jamais eu de sincère, sauf avec Sam, et cela allait être probablement être le seul à m‘en avoir jamais apporté un, surtout aussi beau.

Je pourrais même me jeter sous une voiture, rien qu‘en pensant à la stabilité de ma tête. Je ne supportais plus ma vie, à mesure que ma tête était frappée par des flashs constants. C‘était une horreur immense.

Je me mis alors à crier.

- Mais…mais bon sang, laissez-moi tranquille ! Vous ne pouvez pas subir ce que je suis en train de subir en cet instant ! C’est une horreur que vous ne pouvez pas comprendre ! Vous ne pouvez pas savoir ce que je vis ! Vous ne pouvez pas savoir, alors arrêtez de me faire croire que vous pouvez me soutenir, même me comprendre, car c‘est impossible !

*C’était réel. Tu ne peux pas m’aider espèce d’imbécile !*

Les flashs s’accéléraient alors dans ma tête, et ceci me faisait souffrir. J’avais très peur et très mal à la fois. Ma douleur était sérieuse, et Nathan Petrelli n’allait jamais pouvoir m’aider, jamais…

Ma douleur était sérieusement intense, uniquement parce que ces flashs atterrissaient dans mon esprit, et appuyaient ma migraine. Cela n’allait pas en s’arrangeant, et je n’aimais pas cela, car ce Nathan Petrelli ne m’inspirait aucune confiance. Il était le Président des Etats-Unis, et en théorie la population devrait avoir confiance en lui, mais je n’allais jamais faire confiance à quelqu’un comme lui, un monstre pure souche qui avait agi comme une réelle ordure. Il nous avait mis en danger, tous autant que nous sommes…et ceci me dérangeait tellement, que j’aimerais pouvoir m’enfuir.

- Malheureusement, je ne peux pas vous donner raison, et accepter votre aide, car je n’ai pas confiance en vous. Vos agissements sont les caractéristiques d’un monstre. Vous n’agissez pas dans le but de protéger la population alors que c’est censé être le rôle d’un Président digne de ce nom. Comment voulez-vous que j’arrive à vous faire confiance, car je me rappelle de ce que vous faites subir à vos concitoyens ? Franchement, vous voulez réellement que j‘éclipse vos mauvaises actions, uniquement pour réclamer votre aide ? Malheureusement, je ne peux pas faire ça… Ce serait comme me mentir à moi-même, et je n‘obtiendrai qu‘une seule chose en retour : la malhonnêteté de la souffrance.

Je me sentais mal, et ma souffrance grandissait. J’aimerais tellement pouvoir y remédier, mais tant que je ne retrouvais pas Sam, et que je n’empêchais pas ma vision. Rien n’allait pouvoir changer, en tout cas dans l’immédiat. Je ne portais pas Nathan dans mon cœur, parce qu’il ne protégeait personne. Il laissait ses concitoyens dans des ennuis pas possibles, et ce n’était pas un Président digne de ce nom en faisant cela.

- Non, ça ne va pas, et je pense que je vais m’en aller afin de me reposer. Cela vaut mieux comme ça il me semble. En plus, en voyant que vous scrutez votre montre prouve que vous êtes pressé vous aussi.

Plus les choses avançaient, plus je sentais que ma défaite était devenue une évidence. Je tentais le tout pour le tout. De toute façon, il valait mieux essayer. Je voyais que Duncan était au plus mal. Je devais lui apporter mon soutien et par la même occasion, si je pouvais lui montrer qu'il pourra compter sur moi, ce serait bien. Malheureusement, il ne pouvait pas me donner raison et accepter mon aide car il n'a pas confiance en moi. Il ajoute que mes agissements sont les caractéristiques d'un monstre. Je n'agirais pas selon lui dans le but de protéger la population alors que c'est censé être le rôle d'un Président digne de ce nom. Pourtant, je la protège. Il me demande comment je veuille qu'il arrive à me faire confiance car il se rappelle de ce qu'il a fait subir à mes concitoyens. Je sais donc que maintenant, Duncan est mon ennemi. Il me demande si je souhaite réellement qu'il éclipse mes mauvaises actions uniquement pour réclamer mon aide. Le but était de l'aider simplement. Il peut choisir d'éclipser ou non mes actions mais cela n'a rien à voir avec ce qui se passe. Lui expliquer ça risque d'être compliqué. Il répondait par le fait qu'il ne pouvait pas éclipser ça. Il ajoutait que ce serait comme se mentir à soi-même et il n'obtiendrait qu'une seule chose en retour : la malhonnêteté et la souffrance.

Nathan : J'essaye de faire le mieux possible pour mon pays. J'essaye de changer les choses. Vous ne me faîtes pas confiance et vous me considérez comme un monstre, c'est votre droit. J'aurais pu vous aider sincèrement. Beaucoup disent du mal de moi et je vois que vous pensez la même chose que les autres. J'espère que vous changerez d'avis. Vous avez juste devant vous ma carte où vous pourrez me joindre. Beaucoup pensent me connaître mais je peux créer la surprise. Je comprendrais bien sûr si vous ne m'appelez pas.

J'étais resté sobre et calme. J'espère le faire changer d'avis mais je dois lui laisser le temps. Je prie pour qu'il revienne sur sa décision car à l'heure actuelle, Duncan sera mon ennemi. Duncan avouait que cela n'allait pas et il pense s'en aller afin de se reposer. Pour lui, c'était le mieux. Il a vu que je scrutais ma montre et que cela prouvait que je suis pressé moi aussi. J'avais pris le temps avant de me rendre à ma réunion très importante.

Nathan : Très bien, je pense que c'est préférable que vous puissiez vous reposer. J'ai essayé de vous aider. En effet, je suis désolé si je vous ai montré que j'étais pressé mais je voulais apporter mon aide. Je suis venu dans cette ville car j'ai une importante réunion qui risque de changer beaucoup de choses à l'avenir. J'espère que vous irez mieux Duncan. Je vous dis peut-être à bientôt.

Je tendais la carte vers Duncan et il la prenait. Je ne sais pas ce qu'il allait en faire mais je priais au moins qu'il m'appelle et que ce soit une bonne nouvelle pour moi, pour l'équipe. Je m'éloignais de lui et je me dirigeais vers le lieu de ma réunion. Je devais garder mon sang-froid si je voulais que mes nouvelles idées passent. L'avenir est en marche.

Fin