Las Vegas…déesse même de l’artifice et du pêché, mais que pouvait bien faire Sam dans ce genre de ville ? Ceci était loin d’être un endroit pour lui, non, lui qui préférait tant le calme et la tranquillité. Alors, je ne comprenais plus rien. Si sa volonté était de s’isoler, pourquoi partir ici ? Pourquoi ici ? Honnêtement, je ne parvenais pas à répondre à ces questions, n’étant même pas au courant de ce qui avait pu arriver. En effet, depuis notre dernière discussion, nos retrouvailles, nous étions en froid, à cause d’une stupide dispute, dont je savais définir la pure responsabilité. Voici ma faute. J’étais stupide, horrible, et voilà mon état. Sam ne méritait pas ma présence, oh non.

Quand j’arrivais en ville, je rencontrais un temps immonde, quelque chose de réellement détestable pour n’importe qui aimant la présence douce de l’air extérieur. Il pleuvait, et des impacts de tonnerre frappaient la terre au hasard…mais…n’y avait-il pas du soleil de prévu pour aujourd’hui ? Décidément, il ne fallait plus faire confiance à la météo.

Je me mettais à l’abri, sous le premier truc qui venait, pensant attendre que cela se calme, mais j’avais tort. Un impact percutait mon abri, et perforait sa protection. Ce n’était définitivement pas naturel. Quel était le sens de ce temps ? Sérieusement, je n’en avais aucune idée.

- Excusez-moi mademoiselle, mais où pourrais-je trouver cet endroit ?

Je tendais un papier, avec une adresse notée dessus. C’était là où j’allais probablement retrouver Sam. La jeune femme, jouant le rôle du GPS occasionnel, me montrait le chemin, et me proposait même de monter dans sa voiture pour éviter le temps d’orage. Mais, en voyant l’impact que j’avais pu observer tout à l’heure, sa voiture n’était pas un abri plus solide. Malgré tout, j’acceptais sa proposition, et elle me conduisit jusqu’à son véhicule, qui s’accordait habilement avec sa personnalité, en tout cas à mon avis. Nous commencions donc à rouler, sous une pluie battante, et la circulation était plutôt compliquée.

Pendant qu’elle roulait, je pianotais les touches de mon téléphone dans le but d’appeler Sam, mais je tombais sur la messagerie.

- Sam, je t’en supplie, quand tu entendras ce message, rappelles-moi. J’ai tant besoin de te parler, et je m’inquiète pour toi. Cela fait déjà quatorze fois que je tente de te joindre, et sans succès, alors je t’en supplie appelles-moi.

J’étais de plus en plus inquiet. Sam n’abandonnait jamais autant son téléphone, et ceci m’effrayait progressivement. Sam avait peut-être des problèmes et je l’ignorais.

J’arrivais au sanctuaire du pêché qui était devenu l’isolateur émotionnel de Sam, sans que je ne puisse comprendre ce qui l’avait amené à choisir cet endroit. Pour moi, s’il cherchait à s’isoler, il n’aurait jamais choisi une ville comme celle-ci. C’était un choix insensé, surtout venant de quelqu’un d’aussi bon que lui. J’étais devant la porte, et je frappais.

- Sam ? Sam, je t‘en supplie ouvre la porte ! C‘est moi, c‘est Duncan !

Aucun bruit. Cela commençait sérieusement à m’inquiéter. Sam devait avoir des problèmes. Immédiatement, sans hésiter, je décidais de mettre en œuvre mes techniques imparables d’ouverture de porte. La porte céda très vite sous ma pression, et je pus pénétrer dans cet endroit. Je ne comprenais plus rien…

Alors, je commençais à parcourir cet endroit, à la recherche de Sam. Je le trouvais quelques instants plus tard. Il était à terre.

- Oh non, Sam ! Sam, tu m‘entends ?

Visiblement, il était inconscient et mal en point. Je ne comprenais pas ce qui avait pu lui arriver, et c’était bien cela le pire. J’étais proche de lui, et je ne savais pas comment l’aider. Je me sentais inutile, alors que mon ami était au plus mal. Il avait besoin de mon aide, et je ne pouvais rien faire.

- Sam, il faut que tu te réveilles.

Quand il commençait enfin à ouvrir les yeux, mon sourire revenait, mais pas entièrement, car Sam tremblait. Je devais à tout prix faire quelque chose pour le sortir de cet enfer. Je pensais alors à la vision, que j’avais su lui montrer la dernière fois, celle qui avait pu lui redonner son calme, comme avant.

Je mettais mes deux mains à chaque extrémité de sa tête et repensait à cette vision. Pourvu que Sam puisse la voir, car c’était le seul moyen de le calmer.

L’orage déchirait le ciel, et c’était ma faute. Désormais, j’étais suffisamment lucide pour penser comprendre ce qui était en train de se passer. L’orage relevait peut-être de ma propre responsabilité, une face cachée de mon pouvoir que je ne soupçonnais peut-être pas depuis le départ. Finalement, peut-être que mon passage auprès de ce désastre de James avait suffit à me faire comprendre que j’avais encore des choses à apprendre.

Maintenant, me voici au sol, plongé dans le noir, et c’était ma faute. Je n’arrivais même plus à arrêter ce que je faisais subir au ciel, parce que je n’avais plus de forces. Duncan était là, je l’entendais, mais je n’arrivais même pas à réagir. Il arrivait même au point de me faire partager une vision, qui demeurait dans son esprit. Cette dernière avait su calmer l’une de mes crises les plus violentes. Il s’agissait d’une des visions les plus tranquilles que j’avais pu voir, et la seule qui savait me rendre tranquille, serein… Duncan était le seul à connaître cette stratégie, et également le seul à être capable de me calmer.

Une fois la vision achevée, et ma tranquillité retrouvée, je parvenais enfin à retrouver mes esprits et à me réveiller. A peine émergé de mon sommeil, je mettais fin au calvaire orageux, mais cette fin fut difficile à donner. Mon nez saignait et ma migraine me faisait souffrir.

- Merci...

*sans lui j’aurais pu les tuer…oh malheur…*

- Mais...mais que fais-tu ici ?

J’avais un sérieux besoin de repos. Alors que Duncan tentait de me ramener sur le canapé, j’eus du me battre plusieurs fois pour parvenir à me maintenir réveillé, ce qui n’était pas une mince affaire.

Une fois allongé, je ne quittais plus Duncan des yeux, car j’avais peur de replonger dans le noir.

Sam avait enfin pu se réveiller. Secoué et sérieusement affaibli, je ne pouvais que comprendre son état, l‘ayant très souvent connu par moi-même. Je le montrais beaucoup trop, mais je m’inquiétais pour lui. Quelque chose de spécial venait de se produire, et nous étions tous les deux si perdus, que ceci en devenait pathétique. Je souhaiterais tellement pouvoir faire quelque chose, mais je ne le pouvais pas sans savoir ce qui se passait. Malheureusement, cette information était impossible à obtenir, en tout cas pas pour le moment.

Avec une voix réellement affaiblie, Sam me remerciait de l‘avoir aidé, mais il voulait savoir ce que je faisais ici. Mais que lui dire ? Allais-je remettre le sujet de notre dispute sur le tapis ? Non…il ne valait mieux pas faire cela…

- C‘est ma faute. Toute cette dispute, qui a entrainé ta fuite, est uniquement de ma faute. Je voulais tellement me racheter, faire quelque chose pour toi, alors je me suis souvenu de cet endroit dont tu avais parlé, qui se situe ici-même à Las Vegas. Etant très improbable, je pensais que ce serait justement le premier choix que tu adopterais, en pensant que je n’y songerais pas, mais pourtant je l’ai fait, oui je l’ai fait. Quand je t’ai trouvé, dans cet état si tremblant, je ne pouvais pas te laisser ainsi, jamais, alors je t’ai fait partager cette vision, la seule qui sache clairement te calmer. Te souviens-tu d’elle ? De tout ce qu’elle contient ? Moi je m’en suis rappelé, et c’est pour ça que je te l’ai montrée. J’espère réellement que tu vas bien. Je m’en voudrais dans le cas contraire.

Je ne quittais pas Sam des yeux, si fragile et si touchant à la fois. Le voir si perdu n’était pas dans mes habitudes. Je préférais davantage le voir fort, courageux, car c’était ainsi que je voyais mon ami. Les rôles étaient désormais inversés. D’habitude, Sam m’aidait, et là je devais le remplacer, car il avait désormais un problème. C’était ma responsabilité, et mon rôle en tant qu’ami.

- Sam, je t’en supplie, dis-moi que tu te sens bien. J’ai réellement besoin d’entendre que tu vas bien. Dis-moi que je n’ai pas fait cela pour rien. Sam ? Sam, tu m’entends ?

Si épuisé, Sam ne montrait guère un signe de mouvement, et ceci me faisait peur. Il était réveillé mais il ne me parlait pas…C‘était peut-être ma faute. Sam était si mal, et c‘était ma faute.

- Je te demande pardon. Si nous ne nous étions pas disputés, à cause de ce type, tu ne serais pas venu ici, et rien ne se serait passé. Je n‘aurais jamais du aborder le sujet. Je suis tellement désolé. Je tiens à toi et je te fais sans cesse souffrir, alors que tu ne mérites pas cela.

Cet orage m‘avait épuisé, tellement épuisé, que je n‘arrivais même plus à parler, alors que Duncan monopolisait la parole. Il m‘avait tout de même sauvé la vie, et je ne parvenais même pas à le remercier pour ce qu‘il avait fait pour moi, alors que c‘était tout de même la moindre des choses. Je n‘étais qu‘un incapable, un pur incapable. Il s‘était même rappelé de la vision, qui avait su me calmer lors de ma dernière crise, ce problème si puissant… Il avait beau me parler, demander aussi une réponse de ma part, mais je ne pouvais pas parler. J‘étais comme bloqué, sans aucune issue de secours. Duncan s‘excusait même, sans arrêt, se sentant responsable de la dispute qui avait conduit à ma fuite vers Las Vegas. Il disait même que rien ne se serait passé sans cela, mais je n’y croyais pas vraiment. Même si nous ne nous étions pas disputés, j’aurais probablement déclenché moi-même les festivités, avec ce qui changeait en moi. Mon pouvoir changeait peut-être et je ne m’en rendais peut-être même pas compte.

- Ce…ce…ce n’est pas de ta faute. Je te l’assure.

J’avais réussi à ouvrir ma bouche mais ma voix était réellement faible. J’avais tant de choses à dire, mais mes forces ne parvenaient pas à s’exprimer.

- C’est à moi…à moi…d’être désolé. Je n’aurais pas du m’enfuir…jamais.

La faute était uniquement la mienne, et Duncan n’avait rien à se reprocher. Celui qui avait décidé de s’enfuir n’était autre que moi et personne d’autre que moi. Duncan n’avait pas décidé de partir sans rien dire suite à notre dispute au sujet de James Flanagan, car c’était moi qui avait pris les devants, et non lui.

- L’orage, dehors…je crois que je suis responsable de ça…Je sais que cela peut paraître grotesque…mais c’est ma faute…enfin je le pense…

*j’ai peur de l’orage maintenant*

Le ciel s‘éclaircissait enfin, car l‘orage n‘existait plus. Tout était terminé…enfin, mais Sam était sérieusement épuisé, notamment par cette crise intense qu‘il avait du subir. Tant de douleurs aurait pu me tuer, mais lui il avait survécu, même s‘il était sérieusement épuisé. Il avait même assez de force pour écarter ma responsabilité au sujet de cet orage, en mettant en cause sa fuite. Sa voix était sérieusement affaiblie mais il parvenait à me parler, à dire ce qu‘il voulait me dire.

Là, il me disait quelque chose, que je comprenais pas sur le coup, mais tout me revenait quelques instants. Ces séries de vision, sur l‘orage, sa responsabilité, tout devenait clair. Les événements, qui m‘avaient hanté pendant un long moment, venaient de se produire. Mais…mais il n‘y avait pas de lune rouge, alors quel était le rapport encore ? Pourquoi une lune rouge devait-elle présente, et surtout quand ? Malheureusement je n‘en savais rien…

- Mais, pourquoi crois-tu que tu es responsable de l’orage qui s’est produit à l’extérieur ? Pour quelle raison penses-tu cela ? Dis-moi Sam, je t’en supplie.

*parle-lui de la lune…tu ne perdras rien…*

- J‘ai vu cet orage dans mes visions, et je t‘ai vu toi aussi. Par contre, j‘ai vu quelque chose qui m‘intrigue sérieusement. J‘ai pu observer une lune rouge, dans le ciel, pendant que l‘orage avait lieu. Tu y comprend quelque chose toi ?

*tu n’y comprend rien toi non plus en même temps…*

Tant de douleurs, surtout en une seule fois, aurait pu me couter la vie, me tuer, et j’aurais pu ne plus exister en ce monde. Rien que le fait de penser à cela me perturbait sérieusement, car mon problème était que le fait de penser à la mort me faisait mal. C’était une torture intérieure et spéciale, malheureusement je ne pouvais pas l’oublier.

Au sujet de ma responsabilité, enfin ce que je croyais, j‘avais tout dit à Duncan, mais il n‘y croyait pas réellement. Il me demandait d‘ailleurs pourquoi je croyais que j‘étais responsable de l‘orage qui s‘est produit à l‘extérieur. Mais que pouvais-je lui dire, sérieusement, alors que je comprenais à peine ce qui était en train de se passer ? Malheureusement, je devais apprendre à improviser, car je n‘allais pas rester muet face à sa question, qui méritait une réponse.

- J’ai vécu une expérience terriblement déplaisante, que j’aurais aimé ne pas vivre. Quelqu’un, pensant que j’étais spécial, m’a enlevé pour me torturer et découvrir ce qui clochait chez moi, et j’ai eu l’impression d’avoir une sorte de confirmation au sujet de cette idée, quelque chose qui tentait de me convaincre d‘une chose, à savoir que cet orage n‘était que de ma faute. Quand j‘étais dehors, j‘ai pensé à cet orage, à le provoquer, et il a été provoqué, alors t‘en penses quoi toi ? Que penserais-tu si tu étais à ma place : que ce serait de ma faute, ou bien que ce n‘est qu‘une simple coïncidence ? En quoi l‘orage pourrait-il avoir un rapport avec le feu ? Je ne comprend strictement rien.

Il me parlait alors d‘un événement qui m‘intriguait, une sorte de lune rouge présente dans le ciel, pendant que l‘orage avait lieu. Il me demandait si j‘y comprenais quelque chose, mais je n‘y comprenais rien. Que pouvais-je penser exactement ? Une lune rouge serait présente dans le ciel et en quoi ce phénomène pourrait-il être spécial ? Je n‘étais pas un fin astronome, sérieusement, alors comment pouvais-je savoir ce qui se passait ?

- Tu aurais vu une lune rouge, dans le ciel, alors que l’orage était en train de se dérouler, mais comment est-ce possible ? Comment une chose pareille pourrait-il influencer sur l’orage ? J’aimerais bien te dire que j’y comprend quelque chose, mais je n’y comprend rien, alors je ne vais pas te mentir. Cet événement m’intrigue tout comme toi, car je ne sais pas ce qui se passe…Comment pouvons-nous découvrir le rapport entre la lune rouge et l’orage ?

*je n’y comprend rien non plus en même temps, mais quel est le rapport ? Que se passe-t-il ?*

Je ne comprenais plus rien, rien du tout. Sam se sentait responsabilité de la perturbation climatique, qui avait eu lieu à l‘extérieur, mais je ne voyais pas la nature exacte des raisons, qui l‘amenaient à penser cela. C‘était pour cette raison, que je lui avais posé la question, afin de pouvoir enfin mettre un nom sur tout ce qui se passait autour de moi.

Sam commençait à me parler, réellement, et ce qu‘il me disait était sérieusement traumatisant à entendre. Il aurait vécu une expérience, qu‘il n‘aurait pas aimé vivre. Quelqu‘un pensant qu‘il était spécial, l‘avait enlevé pour le torturer et découvrir ce qui clochait chez lui. A cause de cela, notamment, il pensait que cet orage n’était autre que sa faute. Quand il était à l’extérieur, Sam avait pensé à cet orage, et cette pensée aurait provoqué cet orage, en tout cas il s‘agissait de ce qu‘il croyait. Il me demandait alors à quoi je penserais si j‘étais à sa place entre deux solutions. D‘une part, cela pourrait être sa faute, et d‘autre part, ce ne serait qu‘une simple coïncidence. Mais ce n‘était pas simple de répondre à sa question, loin de là ! Il était certes mon ami…mais cet obstacle était sérieusement grand…

- Mais...mais c‘est horrible ! Comment une personne peut-elle être capable de faire subir une chose pareille à l‘un de ses semblables ? Si je le tenais, je lui ferais payer cet affront, sérieusement…Honnêtement, je ne sais pas quoi penser par rapport à cet orage, mais il est vrai que c‘est étrange. Comment être capable de provoquer un orage, alors que ton pouvoir de base n‘est autre que le feu ? Sérieusement, je ne comprend pas. Même si je ne t‘aide pas à trouver une réponse à ta question, je serai avec toi pour te soutenir, et t‘aider à aller bien, comme ce qu‘un ami ferait pour un autre ami. Je tiens réellement à toi Sam, et je n‘ai pas envie de te perdre, car je sais que je me perdrai aussi.

Sam m‘avait révélé son traumatisme, et moi je lui avais révélé ce que j‘avais vu : la lune rouge, l‘orage, tout… Tout comme moi, il était embrouillé, ce qui ne me surprenait point. Cet événement l‘intriguait tout comme moi. Il se demandait même comment nous pouvions découvrir le rapport entre la lune rouge et l‘orage. Sérieusement, je l‘ignorais, mais nous pouvions très bien travailler ensemble, dans le but unique de le découvrir, afin de pouvoir en savoir plus. Il le fallait…sérieusement il le fallait…

- Je ne sais pas comment nous allons pouvoir découvrir le rapport entre la lune rouge et l’orage, mais je peux te dire une chose, c’est que nous allons découvrir cela ensemble. Je ne te laisserai pas tomber, et nous allons pouvoir y arriver, réellement…

*Peut-être que ce James pourrait…non c’est pas important. Il ne vaut mieux pas que j’aborde le sujet de nouveau, car cela pourrait encore conduire à une dispute…*

- Je t’aiderai Sam…je te le promets…

*Il ne reste plus qu’à savoir comment nous allons faire pour pouvoir tout savoir*

J‘avais tout raconter à Duncan, absolument tout au sujet de ces personnes, qui avaient su enfermer des spéciaux, comme Taylor et moi, dans des bâtiments réputés comme sécurisés, mais pour moi ceci ressemblait davantage à une prison. Après toute mon histoire, Duncan demeurait choqué, beaucoup trop choqué. Il serait même capable d‘atteindre une volonté de vengeance dirigée contre ceux qui m’avaient fait ça. Dans le fond ceci ne me surprenait pas venant de sa part.

Au sujet de l‘orage, il était tout aussi perdu que moi. Il ne comprenait pas ce qui pouvait très bien m‘arriver, pour que des orages comme ceux-ci puissent être provoqués, alors que mon pouvoir n‘était que le feu. Mais il me disait une chose qui me faisait énormément plaisir. Duncan me promettait qu‘il allait rester avec moi, sans me laisser tomber ne serait-ce qu‘une seule seconde, car il n‘avait pas envie de me perdre, sachant qu‘il pourrait aussi se perdre lui-même. Si seulement il savait ce que je deviendrai sans lui…

- C’est vraiment gentil ce que tu m’as dit Duncan. Rien que ton soutien suffit à mon soulagement, car j’en ai vraiment besoin, surtout quand je suis convaincu que quelque chose est en train de clocher chez moi, sérieusement. Rien que ceci m‘aide à me sentir bien, et cela me donne envie d‘avancer. Au sujet de mon traumatisme, tu n‘es pas obligé de te sentir responsable de ce qui m‘est arrivé, au point de vouloir te venger. Ceci n‘est pas ce qu‘il faut Duncan. Je n‘ai pas envie que tu ais des ennuis par ma faute.

*Rien que ta présence me suffit…*

- Merci Duncan…merci pour tout…

Je tenais la main droite de Duncan et je n’avais pas envie de la lâcher, pas tout de suite…

*Sam est mon unique chance de rester vivant, je l’ai compris.*

Par mes paroles, je venais d‘aider Sam à retrouver le sourire, chose que je pensais littéralement impossible, surtout que celui qui venait d‘y parvenir était quelqu‘un comme moi : une belle, unique, et horrible ordure. Je ne savais absolument pas comment aider Sam à trouver les réponses à ses questions, mais il m‘avait aidé à trouver une réponse à une des miennes. Sam m‘avait aidé à découvrir une facette de moi-même que je ne connaissais pas avant. Je pouvais être bon parfois, vraiment bon, et cet objectif devenait plus clair quand j‘étais présent avec Sam, et qu‘il me regardait.

Au fond, son caractère devait déteindre sur moi, à force de le connaître, peu à peu. Son cadeau pour moi n‘était autre que ça. En étant là pour moi, il m‘avait aidé à devenir meilleur, et probablement encore mieux que ce que j‘aurais pu être sans personne à mes côtés. Si je n‘avais pas rencontré Sam, je ne serais resté qu‘une ordure, et j‘aurais peut-être commis un meurtre, ou même pire que cela. Voilà ma honte.

Je tenais la main de Sam à mesure qu‘il tenait la mienne sans la lâcher. J‘appréciais réellement cet instant.

- Sam, je serais présent pour toi, je te le promets. Tu m‘as sauvé en me rendant meilleur, et c‘est à mon tour de t‘aider désormais. Je vais te soutenir, sans faiblir. Tu es mon meilleur ami, le seul qui a su m‘accepter comme je suis réellement, même si je suis instable parfois. Tu n‘as pas besoin de me remercier pour ce que je fais, alors que je ne fais qu‘être présent pour toi, c‘est tout. Ce n‘est pas grand-chose comparé à tout ce que tu fais pour moi, je te l‘assure.

*c’est uniquement grâce à toi que je suis bon Sam.*

- Sam, rentrons chez nous et oublions un peu cette histoire, d’accord ?

*Ai-je sérieusement quelqu’un sur qui compter ?*

Je n‘avais plus besoin de penser que j‘étais seul, car ce n‘était qu‘une erreur. Duncan était si gentil avec moi, et me soutenait comme personne, que je demeurais touché par cette attention, car j‘entendais rarement une promesse comme celle-là de la bouche de quelqu‘un, surtout destiné à quelqu‘un comme moi.

Pourtant, tout était vrai. J‘avais désormais la promesse d‘avoir quelqu‘un sur qui compter, et elle n‘allait pas chuter dans les minutes qui viennent. C‘était quelque chose de réel, de sincère pour une fois.

- Duncan, merci, vraiment merci. Je suis sérieusement touché par tout ce que tu m’as dit, car cela me montre, au moins, que j’ai quelqu’un sur qui compter. Je ne sais pas si je mérite vraiment une attention comme la tienne, mais je te remercie sincèrement. Jamais je ne pourrais te rendre la pareille, jamais… Ne dis pas que ce n’est pas grand-chose, car pour moi cette attention à une valeur inestimable pour moi. Quand je t’ai rencontré, notre amitié a commencé, et elle a survécu malgré les années. Nous sommes toujours ensemble, et ce n’est pas ton instabilité qui va m’arrêter en si bon chemin. Tu es quelqu’un de réellement spécial pour moi, car tu me rends meilleur dans un sens. Ne dis pas que tu n’es personne, car tu es vraiment important pour moi.

*je suis meilleur grâce à toi Duncan, et il faut être vraiment stupide pour ne pas le voir.*

Duncan me proposait alors de rentrer, pour oublier cette histoire. Il n’avait pas tort. Le fait de rentrer pourrait nous aider, nous rendre plus tranquille.

- T’as entièrement raison Duncan. S’éterniser ici ne nous aide pas, car on se repasse sans arrêt la même chose dans notre tête. Rentrons et retrouvons notre tranquillité.

J’avais retrouvé mon sourire. J’étais content grâce à lui.

Je me relevais, enfin, et nous nous dirigions à l'extérieur. Nous allions enfin rentrer chez nous, et oublier cette histoire.

FIN du RP