« Cher journal,

Les circonstances m’ont malheureusement amené à m’absenter durant une large semaine de terreur. Je ne suis qu’un esclave de ma conscience, ne pouvant rien faire du tout. Tous les aspects de l’environnement m’ont manqué, chacun d’entre eux…mais je ne savais pas, lors de mon réveil, ce que j’allais trouver par la suite…à savoir ce grand malheur. »

Je ne m’en rendais pas réellement compte, mais cela faisait quand même une semaine, que j’étais plongé dans le noir profond de l‘inconscience. Cette tragédie m’avait secoué au point de m’écarter de ce pauvre monde, en me laissant ainsi, dans cet état. Ma peine était grande, car je ne faisais plus rien. Pour moi, rien n’était pire souffrance que la torture et l’inutilité. J’aimais aider les gens, car cela m’aidait à me sentir vivant, mais là, comment pouvais-je être moi-même, en étant plongé dans le coma. Allais-je mourir ? Allais-je rester constamment plongé dans le coma, figé dans le temps comme une vulgaire statue ? Je ne pouvais pas le savoir…en tout cas pas encore. En même temps, comment comprendre ce qui m’amenait toujours vers le chemin du malheur, quand aucune entité ne pouvait prouver l’existence du destin, ou bien de quelque chose qui dirigerait nos vies ? Impossible réponse…

Mes espoirs demeuraient affaiblis, au fur et à mesure que les jours passaient. En une semaine, j’étais parvenu à ne plus croire en quoi que soit, car rien de positif ne m’arrivait, afin de me prouver que j’étais capable de m’en sortir. J’avais beau penser à l’environnement, qui n’était plus le mien, mais je ratais son évolution. L’extérieur me manquait, beaucoup trop.

*Mais…mais…Samuel, as-tu sérieusement réussi ?*

A l’instant même, comment y croire, mais je venais juste de parvenir à bouger ma main, sans pour autant toucher Nathan, mais elle avait bougé. Mon sens de l’ouïe fonctionnait de nouveau. J’entendais Nathan comme si j’étais en réalité conscient, alors que je n’étais pas là. Comment pouvais-je réellement croire en ma résurrection prochaine, après une semaine d’absence ? Ce n’était pas logique.

*Prière, prière…tu peux réussir avec tout ton espoir Sam.*

Nathan était là. Je venais de le toucher, pour reconnaître enfin sa présence. C’était une sensation, qui me manquait, depuis cette terrible semaine. Il fallait que j’ouvre les yeux, c’était nécessaire…tout de suite.

- Nathan…Nathan…c’est toi ?

Venais-je juste de me réveiller, de retrouver pleinement ma conscience ? Le problème était maintenant ma localisation. Mais où étais-je ? Je ne connaissais pas cet endroit, qui n’avait en aucun cas un air familier, mais rien du tout sérieusement. Tout ceci avait l’air si sécurisé, si secret. Était-ce une possession personnelle du Gouvernement, afin de protéger leurs petits secrets ? Mais ceci serait insensé, car je n’avais rien à faire dans ce genre d’endroit. Je n’étais pas un secret, mais juste moi-même.

- Mais…Mais…où suis-je exactement ?

J’étais perdu, sérieusement mal, mais je ne pouvais rien y faire, rien du tout. Ma douleur était encore présente, et je ne pouvais pas l’ignorer, pour ainsi faire comme si elle n‘existait pas.

Enfin, après une semaine d’attente, mon corps pouvait enfin exprimer quelque chose de positif, qui n’avait rien à voir avec ma période de coma post-traumatique. J’étais présent, largement réveillé, et le sourire de Nathan avait pu revenir grâce à cela. Mon retour était quelque chose de bien, aussi incroyable que cela puisse paraître. Parvenir à croire, ne serait-ce qu’une seule seconde, au fait que cette série d’événement puisse être réellement présente, et me rendre heureux, ne définissait pas une tâche si facile, loin de là. Au contraire, tout ceci ressemblait plus à un rêve qu’à une vérité, mais Nathan tentait de me ramener à la réalité. C’était lui, réellement Nathan. Il était heureux de me revoir, et me le disait sincèrement. En même temps, il m’avait sérieusement manqué, car Nathan était la dernière chose, que j’avais pu entendre avant de perdre connaissance, durant une semaine… Le revoir, après tout ce temps, était quelque chose d’inespéré.

- Je suis également heureux de te revoir Nathan, je ne peux pas ressentir autre chose que cela, surtout après ce qui s‘est passé. Rester une semaine dans le noir n’est pas une expérience plaisante, surtout quand on ne peut pas exprimer sa douleur à voix haute…et…et…être sincère avec soi-même; disais-je encore faible. C’est vraiment dur de parler…car je suis encore faible.

Une semaine s’était quand même écoulée, et ceci ne ressemblait guère à une définition d’un rien, d’un vide largement inconcevable. Quand je voyais cet endroit, je découvrais une large preuve, du fait que j’avais manqué beaucoup de choses, depuis le jour où j’étais parti. Je restais perdu, ce qui était logique, mais qui ne le serait pas à ma place ? Rester dans le noir avait suffisamment été pénible comme ça pour continuer à y penser sans arrêt.

Nathan me disait alors, qu‘après m‘avoir sauvé, il m‘avait emmené dans l‘endroit le plus sûr qu‘il connaisse, afin que je puisse être soigné. Nathan ne voulait pas me laisser dans un hôpital public car, selon lui, tout le monde aurait pu se poser des questions à mon sujet. Je me trouvais dans un des bâtiments sécurisés du pays, moi ce simple Samuel Langster. Un médecin m‘avait soigné et fait tout le nécessaire pour que je puisse me rétablir et revenir à moi. Bien sûr, à présent, Nathan aimerait savoir comment je me sentais. Il avait eu peur de me perdre, mais que pouvais-je lui dire ? La vérité, dans le but de rester sincère ? Un mensonge, pour ne rester que dans ma stupidité ? Mais quelle horreur…

- Je te dois la vie…Nathan… Sérieusement, j’aurais pu mourir, et tu m’as aidé à m’en sortir. Je dois apprendre à remonter la pente à présent…et…à revivre normalement ma vie, comment je le faisais auparavant.

Je revoyais sans cesse ces images. Ces brutes ne m’avaient pas loupé, et cet acte me hantait en profondeur. Revoir tout ceci interrompait même mon discours.

- Pour être honnête avec toi Nathan, je ne me sens pas parfaitement bien, mais je crois que c‘est logique. Tout ce qui s‘est passé m‘a quand même rendu dans cet état, pendant une semaine, ce qui n‘est pas rien. Je vais certainement avoir besoin de repos, avant de reprendre ma vie, comme je la vivais auparavant. Je ne peux pas éviter cela malheureusement. J‘ai du louper des trucs en plus en une semaine entière, ce qui n‘est pas rien. Je ne sais pas du tout ce qui s‘est passé. Je suis perdu.

*oublie-les Sam*

- Est-ce que tu as des nouvelles du ceux qui m’ont fait ça ? Ils sont toujours dans la nature ou bien sont-ils hors d‘état de nuire ?

Si seulement je pouvais oublier ces images, ceci m’arrangerait tellement, car je pourrais au moins sérieusement apprendre à revivre ma vie, et non rester figer dans ce noir, qui avait failli par me tuer.

J’étais enfin réveillé, après une longue durée passée dans mon absence. Tout ceci symbolisait ma douleur, car je ne comprenais rien du tout à ce qui avait pu arriver. J’aimerais tellement pouvoir tout réparer, mais ma conscience savait pertinemment que c’était impossible, car je n‘étais qu‘une simple chose, une machine humaine incapable de bouger dans le temps, pour réparer ses erreurs. J’étais fixé aux chaines du présent, sans pouvoir rien faire. Nathan était heureux de me revoir, moi aussi, mais je restais quand même perdu, puisqu’il me manquait encore beaucoup trop d’informations pour m’ancrer dans ce monde. Il fallait que je redevienne moi-même, capable de tout faire pour jouer mon rôle dans le camp du bien, mais je ne le pouvais pas encore. Il fallait que je me repose, mais je ne le pouvais pas. Selon Nathan, l’important était que je sois encore vivant, et désormais réveillé. Il m’avait sauvé la vie, et je lui devais mon réveil, et ma présence en ce monde. Selon Nathan, seul un temps de réadaptation pourrait m’aider à réintégrer la société. Il pourrait m’aider, et me donner tout ce dont j’avais besoin. Il suffisait que je lui demande n’importe quoi, tout ce dont j‘avais besoin.

- Toi aussi, tu comptes beaucoup pour moi. Je ne sais pas ce que je serais devenu sans toi, et surtout sans ce que tu as fait pour moi. Cette absence a été trop dure à supporter, tu ne peux pas savoir à quel point.

A la fin de ce discours, mes yeux furent attrapés par l’humidité. Je ne pouvais pas me retenir, malheureusement. A vrai dire, j’étais encore trop faible pour disposer de l’intégralité de mes forces. Par contre, il avait évité une partie de ma question, car je souhaitais savoir ce qui avait pu arriver pendant mon absence. Il l’avait probablement éclipsé pour me ménager, mais je n’en savais réellement rien en vérité. Il ne s’agissait que d’une supposition en vérité…

Au sujet des hommes, qui m’avaient agressé, Nathan m’avait dit ensuite que je n’avais plus besoin de m’inquiéter, car je n’avais plus rien à craindre d’eux désormais. Mais que voulait-il dire par là ? Les avait-il arrêté ? Etaient-ils en fuite ? Je ne comprenais rien…

- Mais…mais…si tu dis que je n’ai plus rien à craindre d’eux, que s’est-il passé ? Dis-moi ce qui s’est passé, s’il te plait. Je sais que tu veux peut-être me ménager, mais il va bien falloir que je me réadapte à la vie. Je sais que cela va être dur, mais il faut bien supporter cela.

Je ne savais pas qui remercier pour ce retour, mais je savais pertinemment que Nathan cherchait à me dissimuler quelque chose, soit pour me ménager, soit parce que c’était grave. Cela pourrait très bien être les deux en plus. Mais comment découvrir ce qu’il savait si jamais il ne me disait rien du tout ?

Sans repères chronologiques, ma mémoire ne pouvait pas se stabiliser sur un contexte historique logique, et donc faire penser à quelque chose de normal. Je n’étais pas un légume, mais c’était tout comme. Ma seule joie était de revoir Nathan, mais j’avais un grand sentiment me montrant qu’il me cachait quelque chose, certainement assez grave pour qu’il ne veuille rien me dire. Je lui avais manqué, j’en avais conscience, mais cette dissimulation me faisait peur, et me donner l’envie de me poser tout un tas de questions, plus ou moins pertinentes. Me trouver dans le noir, si seul et si mal, avait forgé une expérience beaucoup trop pénible, que j’allais devoir désormais oublier. Ceci n’allait pas être simple, mais il fallait bien le faire, si je voulais revivre ma vie comme avant. Mes yeux étaient trop humides, c’était horrible, mais je n’arrivais pas à me retenir, comme si j’étais obligé de pleurer autant.

- Moi aussi j’étais tellement perdu sans toi. Me trouver dans le noir a été réellement pénible, et ce n’est pas une expérience à revivre, crois-moi. Je me suis souvent senti partir, au point de me demander si j’allais survivre, mais personne ne m’a entendu, à chaque fois que j’ai crié. La solitude que je vis, en étant en vie, n’a rien à voir avec celle que j’ai pu expérimenté en étant dans le coma.

En voyant mes yeux si humides, Nathan s’approchait de moi afin de me consoler, et montrer qu’il était présent auprès de moi. L’épreuve de ma réadaptation allait probablement être dure. J’allais devoir subir des hauts et des bas, comme tout le monde, mais il le fallait bien, surtout si je souhaitais survivre. J’écoutais alors le discours de Nathan, qui allait m’expliquer ce qui était arrivé à ces hommes. Nathan me disait alors qu’ils étaient morts, tués par un des agents les plus expérimentés du Gouvernement. Il espérait que j’allais lui pardonner pour ce qu’il avait fait, et il pensait que j’allais le considérer comme un monstre sans cœur. Tout ce qu’il souhaitait, c’était me protéger, mais ces hommes avaient terminé leurs vies, assassinés par un agent. Il me proposait alors une chose. Si je souhaitais connaître l’identité de celui, qui s’était chargé de tuer les hommes, qui m’avaient agressé, Nathan pourrait me le présenter, comme répondre à d’autres questions, si jamais j’en avais.

J’avais du mal à accepter cette idée, à être serein comme si rien n’était arrivé, car ceci n’était pas rien. C’était quand même un assassinat, même intenté par le Gouvernement. Comment réagir à cela ? Sérieusement comment pouvais-je bien réagir à cela ?

- Ils sont…ils sont…morts ? Sérieusement, tu as demandé à un de tes agents de les tuer, même dans le but de me protéger ? Je ne pensais vraiment pas que tout ceci allait finir de cette manière…manière aussi sanglante pour être honnête. Ils sont morts, et ils ne pourront plus faire de mal à qui que ce soit, mais ils sont quand même morts. Ce n’est pas quelque chose, que je peux facilement digérer, surtout en me réveillant à peine d’une absence aussi longue. Cela a été pénible, et je vois que je n’ai pas été le seul dans cette situation-là, à priori.

Je ne lui en voulais pas, car c’était Nathan, mais l’acte était quand même horrible. En même temps, avec la migraine que je me tapais, comment pouvais-je disposer de l’intégralité de mes moyens ? J’avais sérieusement mal, sérieusement.

- Mon dieu, ce que j’ai mal…J’ai vraiment mal à la tête, c’est une horreur. Je peux pas juste me réveiller d’un coma et revivre ? Il faut réellement que je subisse cette migraine maintenant. Mais pitié laissez-moi tranquille, au moins une fois dans ma vie. Est-ce sérieusement trop demandé d’avoir un peu de tranquillité ? Le monde est-il devenu si pire pendant mon absence, pour me laisser souffrir de cette manière ? Je suis sérieusement perdu là…c’est de pire en pire.

*Et cela ne va probablement pas s’arranger.*

Je voyais Sam perdu alors que nous nous trouvions dans un des bâtiments les plus sécurisés de la ville. Le médecin ne m'avait rien précisé concernant l'état de Sam après un possible. J'aurais dû poser la question. Il pleurait toujours. Je n'aimais pas le voir dans cet état. Je me sentais coupable de ce qui lui était en train d'arriver. En effet, les hommes qui s'en sont pris à lui savaient pour l'amitié que je portais à Sam et ils ont voulu se venger. Sam me disait qu'il était également perdu sans moi. Se trouver dans le noir a été réellement pénible pour lui et ce n'est pas l'expérience à revivre. Il s'est souvent senti partir au point de se demander s'il allait survivre mais personne ne l'avait entendu à chaque fois qu'il avait crié. La solitude qu'il vit en étant en vie n'avait rien à voir avec celle qu'il a pu expérimenté en étant dans le coma. Je pouvais comprendre son sentiment. Je me souviens avoir été dans le coma notamment après l'explosion au-dessus de la ville de New-York. Je me sentais tellement seul et abandonné de tous. J'étais livré à mes démons intérieurs.

Nathan : Je peux comprendre ce que tu ressens. Etre dans le noir, sans pouvoir se réveiller ni pouvoir appeler à l'aide est quelque chose de pénible à supporter. On est totalement livré au néant. Tu ne revivras plus jamais ce genre de calvaire. On ne se perdra plus à présent.

J'essayais de le consoler. Je devais lui montrer qu'il pouvait compter sur moi pour le sortir de cette épreuve douloureuse. Alors que j'avais expliqué ce qui était arrivé aux hommes qui s'en sont pris à Sam, celui-ci était surpris. Il n'arrivait pas à croire ce que j'ai fait. Mais ils méritaient de mourir. Il se demandait s'ils étaient bien morts. Il me posait la question de savoir si j'ai bien ordonné à cet agent de les tuer. J'ai bien fait ça mais ils ne méritaient pas de deuxième chance. Ils étaient une menace et en plus ils s'en sont pris à quelqu'un à qui je tenais beaucoup. Il ne pensait pas vraiment que tout ceci allait finir de cette manière, si sanglante. Il reconnaît que les hommes qui lui ont fait du mal ne pourront plus en refaire mais ils sont morts. Il ne peut facilement le digérer surtout en se réveillant d'une absence aussi longue. Cela a été pénible et il voit qu'il n'est pas le seul dans cette situation-là à priori. Il a donc vu ce que je ressentais. Sam me connait bien. Cela me faisait plaisir d'une certaine façon car notre relation est quelque chose de solide.

Nathan : J'ai demandé à l'un de mes agents de les retrouver et de les tuer. Ils étaient une menace pour toi, pour moi mais aussi pour toute la population. Je ne pouvais les laisser continuer leurs manoeuvres. Ils travaillaient pour une société qui aurait pu provoquer le chaos. Je devais les arrêter et mon agent a fait le travail. Je sais qu'ils sont morts et que j'aurais cela sur ma conscience mais je devais agir. J'espère que tu me comprendras Sam et que tu ne m'en voudras pas surtout.

Je priais tant pour que Sam ne m'en veuille pas. J'ai fait ça simplement pour lui éviter des ennuis même si au fond, je voulais éliminer une menace potentielle pour moi. Je voyais par contre qu'il avait mal. Sam précise qu'il a vraiment mal à la tête et que c'était une horreur. Il se demande s'il ne peut pas juste se réveiller d'un coma et revivre. Il en a tous les droits. Il dit qu'il doit subir cette migraine maintenant. Il demande à ce que l'on le laisse tranquille au moins une fois dans sa vie. Il va falloir que j'appelle le médecin mais est-ce qu'il est resté dans le bâtiment ? C'est une bonne question. Je faisais signe à un de mes agents d'aller le chercher. Il se demande si ce n'est pas trop demandé d'avoir un peu de tranquillité. Il pose ensuite la question de savoir si le monde n'est-il pas devenu pire pendant son absence pour souffrir de cette manière. Là, je ne pouvais répondre car je sais très bien qu'il va me détester. Il est sérieusement perdu. Je dois cependant l'aider.

Nathan : Ne t'inquiète pas, tout va s'arranger. Je vais appeler le médecin afin qu'il puisse de nouveau t'examiner. Tu te sentiras mieux ensuite. Peut-être que c'est simplement temporaire, le temps que tu te réadaptes à ce monde. Tu sais que tu peux compter sur moi pour te soutenir.

Mais où est donc ce médecin ? J'espère que ma seule présence pourra lui permettre d'aller mieux même si là, je me faisais peut-être des illusions. Je priais pour que mes souhaits puissent se réaliser.

Affecté par ma période de coma, mon corps ne ressemblait plus à grand-chose. En même temps, les événements actuels ne jouaient guère en ma faveur, car ils m’affaiblissaient à une mesure plus importante. J’avais un mal énorme à supporter ce qui m’arrivait, alors que je restais affaibli par ma période de coma. Rester une semaine dans le noir, où j’avais du ressentir chaque seconde d’absence comme une torture éternelle, définissait une expérience largement pénible. Cette migraine, cette couche supplémentaire, me dérangeait complètement, car je savais pertinemment que j’augmentais l’inquiétude de Nathan avec mes bêtises. Il se souciait de moi, de mon état, et avait envie que je me sente bien, mais il ne pouvait guère voir cela sur mon visage. Ce qu‘il pouvait voir, c‘était ma faiblesse, mon unique faiblesse. Pour moi, je n’étais que le seul responsable de sa peine, comme d’habitude. Ma tête me faisait affreusement mal, et comment pouvais-je voir si la cause était médicale ou bien psychologique ? Rien ne me montrait mes symptômes, ce qui m’amenait cette migraine. Tout n’était qu’un ensemble de suppositions… Mais qu’avais-je donc ? Pourquoi étais-je si mal ? Je n’en savais rien.

- Je ne comprend pas ce que j’ai. J’ai peur, sérieusement peur, et je ne comprend même pas d’où vient ce sentiment.

Mes larmes commençaient à sortir un peu plus, au point que je ne parvienne plus à les retenir.

- J’ai déjà passé une semaine dans le noir, à me demander quand j’allais pouvoir sortir de ce calvaire. Je voulais crier, mais j’en étais incapable. C’était trop dur à vivre.

Mon regard se baissait, car je n’avais pas envie de montrer mes larmes. J’avais beaucoup trop de mal à admettre ma peine, surtout devant l’inquiétude de Nathan. Rien qu’en parlant, ma peine pouvait se faire remarquer.

- J’ai trop mal à la tête Nathan…J’ai…j’ai…besoin d’aide. Je ne sais pas ce qui m’arrive. Le monde a envie de me faire du mal, et je ne comprend pas pour quelle raison. J’ai été absent pendant une semaine, ça ne leur suffit pas bon sang !? J’ai besoin de tranquillité, pour une fois.

Je bougeais légèrement la tête afin de la maintenir contre Nathan. Je pensais que sa présence allait pouvoir m’aider, d’une manière ou d’une autre.

- Nathan…aide…moi

Ma voix était trop affaiblie. Je n’arrivais même plus à parler. Ma peine avait repris le dessus et je n’avais pas envie de replonger dans le noir. Une seule fois m’avait largement suffit, alors je ne veux pas en vivre une seconde, non merci.

Mon esprit souffrait terriblement, et ceci ne m’aidait pas à me réadapter à la vie. J’avais quand même été absent pendant une semaine, plongé dans un coma profond qui me laissait sans défense, alors que je voulais tant m’en sortir. Nathan souhaitait m’aider et il voulait même comprendre mes paroles, notamment cette citation qui incriminait le monde. Selon moi, cette chose était responsable de mon malheur, mais ceci avait fait réagir Nathan d’une étrange manière. Il avait évoqué son frère, comme le fait que je n’étais pas comme lui. Finalement, nous étions deux à ne pas réellement comprendre ce que disait l’autre personne… Mais, ma faiblesse rendait mon discours compliqué, que ce soit à dire ou bien à comprendre.

- Mais…mais…quel est le rapport avec ton frère ? J’év..J’évoque une généralité…quelque…quelque chose de non démonstratif…mais toi tu parles de lui. Dis-moi…dis-moi…de quoi tu parles ?

Ma douleur bipolaire me prenait dans ma tête, mais également dans mes cordes vocales, me rendant presque muet. Cette vie n’était pas simple, loin de là. J’avais tant besoin d’une réadaptation, quelque chose de simple me permettant de revivre, et non autant de problèmes. Je voudrais tant être calme, au moins une fois.

*ta tête…ta tête…mais quelle horreur ! Fies-toi à la présence de Nathan et ne sois pas stupide pour une fois.*

Tant de mal, rien qu’à tenir, restait une issue que je détestais. Nathan ne souhaitait qu’une chose : que je puisse m’en sortir et enfin me réadapter à mon existence. Je ne voulais pas le quitter et, pour cela, je devais me fier à sa présence. Le noir avait déjà largement forgé une expérience bien pénible, et je n’avais pas envie de voir ceci recommencer, encore une fois. Je n’étais que Samuel, certes un pyromane, mais quand même un humain dans le fond. J’avais besoin de stabilité…

- Nathan…j’ai…j’ai…je n’ai pas envie de retourner là-dedans. Je…je…je ne veux pas me retrouver dans le noir. Je…t’en…supplie.

*De l’aide…bon sang de l’aide…*

- J’ai…besoin…d’aide. Ma tête…Cela me fait trop mal.

C’était trop dur ! Par pitié, que quelqu’un puisse me sortir de cet enfer.

J'étais de nouveau perdu. Je perdais littéralement le contrôle et cela ne me plaisait pas du tout car j'étais capable de n'importe quoi. Mais où était donc passé ce médecin ? L'agent n'arrivait même pas à le trouver. C'est un incapable ! Le fait d'avoir évoqué mon frère surprenait Sam. Je peux le comprendre. On a toujours comparé mon frère à une personne pouvant à chaque fois ressentir les souffrances de ce monde. Il comprenait les autres. Il arrivait à copier le pouvoir des autres car il était proche d'eux. Quand j'ai vu la souffrance que Sam ressentait, j'ai tout de suite pensé à celle de mon frère. Il me demande quel est le rapport avec mon frère. Il arrivait difficilement à parler mais il évoquait une généralité, quelque chose de non démonstratif mais moi, je parlais de lui. Il me demande de quoi je parlais. Je devais essayer de lui expliquer.

Nathan : J'essaye de comprendre tout simplement ce que tu as Sam. En tant qu'ami, je devrais essayer de faire ça, de trouver la cause de ton mal, de te guérir. Mon frère est capable de comprendre les autres, d'être en accord avec eux grâce à son empathie. En décrivant ce que tu ressentais, je me suis retrouvé en arrière où j'essayais d'aider mon frère. Tu évoquais une généralité mais moi, j'essaye de te sauver. Je me demande si j'en suis capable. J'ai tout fait, tout pour y arriver mais je suis impuissant. J'aimerais avoir le pouvoir nécessaire.

Je perdais espoir. J'ai l'impression de me retrouver dans le même état que la dernière fois juste après avoir sauvé Sam des griffes de ses monstres. Sam avait de plus en plus de mal à parler. Sam me dit avec beaucoup de difficultés qu'il n'avait pas envie de retourner là-dedans. Il ne voulait pas se retrouver dans le noir. Il me suppliait de l'aider. Je n'avais pas d'autre choix que de le trouver moi-même ce médecin et de donner une bonne leçon à cet agent incapable. Il avait besoin d'aide, il avait trop mal. Je souffrais rien qu'en le voyant.

Nathan : Tu vas t'en sortir, je vais faire le nécessaire.

Je prenais mon téléphone et je tentais d'appeler le médecin miracle. Je tombais sur le répondeur.

Nathan : J'ai besoin de vous. Revenez ici le plus vite possible pour sauver Sam et vous obtiendrez encore plus. Vous ne serez pas déçu, croyez-moi.

J'allais faire une bêtise de plus. Je vais devoir donc faire appel à un médecin qui est d'ailleurs le diable en personne et qui a plusieurs cordes à son arc. Je vais devoir payer le prix de cet appel. Je priais pourtant pour qu'il arrive et c'était ça le paradoxe, c'est assez impressionnant. Si ça se trouve, l'agent que j'ai envoyé a dû être tué pour qu'il ne soit pas revenu. J'aurais dû penser à ça. La rage recommençait de nouveau à refaire surface. En plus d'avoir appelé cet homme, mon envie était de nouveau de me venger de ce monde. J'aimerais une grande traque. J'avais des criminels, tellement de criminels en fuite que je ne savais pas du tout où est-ce que je pourrais commencer. Je réfléchissais à ce moyen de satisfaire ce besoin.

Ma faiblesse commençait à me faire terriblement peur. Mes forces me quittaient à cause de cette migraine, dont je ne connaissais même pas la cause. En plus, aux problèmes que j’avais déjà, s’ajoutait celui de ma voix, qui commençait à se briser, à perdre pied, et ainsi à ne plus servir à grand-chose. J’étais démuni, largement démuni, et quel était l’intérêt ? Aucun…il n’y en avait aucun. Mon inutilité dans cette étape restait flagrante, surtout maintenant. Quel était mon but ? Quelle était mon utilité ? Quel était mon rôle ? Je n’en savais rien…

A tout ce qu’il avait dit au sujet de son frère, de sa volonté de me sauver, et de tout le reste, je n’avais su adopter qu’une seule et unique réponse stupide.

- Merci…Nathan…

Je perdais espoir peu à peu, alors que je souhaitais tout faire pour m‘en sortir. Rien que le fait de penser, que n’importe quelle complication pourrait de nouveau me conduire dans le noir, que je souhaitais tant éviter. Rien que le fait d’y penser me terrifiait, mais à une mesure terrible. Ce problème me dominait de part en part, à chaque instant et n’améliorait guère ma position. Nathan voulait me convaincre, que j’étais capable de m’en sortir, car il allait faire tout le nécessaire pour m’aider. En restant silencieux, j’observais Nathan en train de prendre son téléphone et composer un numéro. J’ignorais le nom de la personne qu’il appelait, mais il ne l’avait pas au bout du fil, car il tombait sur son répondeur, en tout cas ceci en avait bien l’air. Mais de quoi parlait-il bon sang ? Qu’avait-il promis à cette personne ? Ceci avait bien l’apparence d’une promesse, et je ne pouvais pas avoir tort. Nathan disait bien que cette personne allait pouvoir obtenir encore plus qu’avant, et qu’il n’allait pas être déçu. Mais de quoi parlait-il bon sang ?

- Mais…mais…de quoi…tu…parles ? Nathan…qu’est-ce que tu lui as promis ?

*Oh non, j’espère que tu n’as pas fait de bêtises par ma faute. Je m’en voudrais tellement si jamais c’était le cas.*

- Nathan…parle-moi…

*Je t’en prie, dis-moi que je n’ai pas raison. Je ne veux pas que tu ais des ennuis, ou bien quelque chose de bien pire, surtout par ma faute.*

- Nathan…

Il était censé y avoir une suite à ma phrase, mais je ne parvenais pas à la dire.

Sam avait peur et il était même inquiet. J’étais également dans le même état que la dernière fois. Je n’arrive pas à reprendre le contrôle. Il fallait que Sam puisse guérir si je voulais retrouver la sérénité. J’avais surtout peur de le perdre. Une deuxième perte et en plus tragique serait la fin de tout pour moi. J’étais prêt à faire n’importe quoi et c’est ce que j’ai fait. Après finalement tout mon discours au sujet de mon impuissance, il me disait tout simplement merci. Il avait sûrement remarqué tout le mal que je me donnais pour lui sauver la vie. Il est avant tout mon ami et je tiens à lui plus que tout. Cette amitié me permet de tenir dans un monde que je ne reconnais plus depuis longtemps.

Nathan : J’espère sincèrement que tu vas guérir car je tiens énormément à toi mon ami. Tu es quelqu’un d’exceptionnel que ce monde ne doit perdre sous aucun prétexte.

Je priais pour que mon ami puisse s’en sortir mais il me fallait de nouveau faire appel à cette personne si énigmatique et pourtant qui se trouve dans une bonne place au sein de l’équipe. Il pouvait en plus soigner Sam ce qui était un atout majeur. Il avait un grand savoir que malheureusement je n’avais pas mais il tardait à revenir. Je ne savais pas où il se trouvait actuellement. Je commence véritablement à m’inquiéter. Sam avait observé ma conversation sans rien dire. Alors que j’avais raccroché et que je reprenais espoir pour mon ami, celui-ci me regardait attentivement. Il me demandait ce dont j’ai pu parler et surtout ce que je lui ai promis. Je n’osais pas vraiment répondre car je savais très bien que faire appel à cet homme allait avoir des conséquences. Il me demandait de lui parler. J’étais perdu dans mes pensées. Il m’appelait de nouveau. Finalement, je reprenais mes esprits. Je devais lui donner une explication en espérant que cela sera suffisant. J’ai peur de ce qui pourrait arriver si Sam essayait d’en savoir plus.

Nathan : Cette personne est la personne ayant pu te ramener parmi nous. Je ne me voyais pas faire appel à quelqu’un d’autre. Il pourra trouver ce que tu as mais je sais très bien que ce n’est pas sans conséquence.

J’essayais de trouver mes mots de telle sorte à ne pas aggraver la santé de Sam. Je ne le supporterais s’il lui arrivait quelque chose après ça.

Nathan : Je lui ai promis qu’il pourrait participer à la recherche des anciens membres de la Compagnie qui pourraient se cacher. Il préfère assurer la sécurité du gouvernement. En effet, ses membres pourraient attaquer le gouvernement et je dois y préparer. Je lui ai donné carte blanche pour ce projet. Mais surtout, ne t’inquiète pas pour moi, tout ira bien. C’est d’ailleurs très gentil d’ailleurs de te soucier de mon bien-être. C’est rare que l’on se préoccupe de ma santé ou de mes émotions mais le plus important en ce moment, c’est uniquement ta santé et ton rétablissement par la suite. Tu pourras de nouveau reprendre une vie normale. Ce sera le moment le plus merveilleux. Je sais que tu te dois poser des questions sur celui qui t’a soigné. Je te comprends. Il peut paraître mystérieux ou énigmatique mais je m’en occupe.

Je ne sais pas si ce sera suffisant comme explication. J'appréhende la réaction de Sam. Cette promesse concerne beaucoup de choses mais c’est vrai qu’il souhaitait particulièrement s’occuper des membres de l’ancienne Compagnie qui auraient pu s’échapper après le démantèlement de l’organisation. Je regardais Sam en essayant de lui faire comprendre que je m’en sortirais. Je sais très bien que j’ai pu commettre une erreur après cet appel mais je préférais me préoccuper de Sam. Je verrais ce qui se passera pour moi plus tard.

Mon dieu…j’avais si mal et si peur que ma douleur restait pleinement présente en moi. La preuve, je n’avais même pas pu réussir à terminer ma phrase précédente, ne poussant qu’un seul mot : Nathan. Aucun verbe, aucun groupe nominal, aucun sujet, aucun complément, ni aucun sens, cette phrase restait dans ma tête, mais n’allait pas être révélée dans mon discours, malheureusement… J’écoutais ce que Nathan me disait en guise de réponse à ma question, au sujet du médecin qu‘il avait employé pour me soigner. En échange de mes soins, Nathan aurait promis à cette personne une possibilité de participer à la recherche des anciens membres de la Compagnie, qui pourraient encore être dans la nature et se cacher pour éviter d’être pris dans les mailles du filet gouvernemental. En effet, ils seraient capables également d’attaquer le Gouvernement et Nathan voulait se préparer à ce type d’issue. Pour cela, il lui avait donné carte blanche pour ce projet. Comment pouvais-je ne pas m’inquiéter pour lui ? Sérieusement, j’avais mal, et également peur, alors l’inquiétude était également appropriée à toute cette succession de sentiment. Tant qu’à faire, il fallait continuer à aggraver mes bêtises, c’était une vachement bonne idée oui. Bien sûr, j’étais ironique. Pas besoin de me prendre pour un fou.

Je restais tout contre lui, pensant retrouver ma sérénité, mais je restais toujours aussi effrayé par ce qui m’arrivait.

- Nathan…où est…ce médecin ? J’ai…j’ai…vraiment besoin de quelque chose…quelque chose pour ma migraine. J’ai…j’ai déjà tant besoin de dormir, mais j’ai aussi…aussi…mal.

J’étais tellement fatigué…tellement fatigué, que cela en frisait la répétition. J’avais tant besoin de sommeil.

- Je…suis…fatigué Nathan. Faut…que…je dorme.

*sommeil…faut que je dorme.*

Mais…mais…combien de temps avais-je encore dormi ? J’avais été absent, plongé dans le noir de l’inconscience. Cet état me déplaisait, et j’ignorais surtout combien de temps j’avais du rester ainsi. J’avais mal, trop mal…

Finalement, ma mauvaise expérience n’était pas encore terminée, vu la situation actuelle. Il aurait très pu s’écouler quelques secondes, minutes, ou bien des heures, et je ne m’en rendrais probablement jamais compte, si je ne posais pas la question.

J’ouvrais les yeux très lentement, et retrouvais Nathan juste à côté de moi. Il était resté sans me quitter. Faible, je parvenais quand même à toucher la main droite de Nathan, et à la caresser, même si la vitesse de mon mouvement laissait sérieusement à désirer. Mais j’étais là. Je n’étais pas retourné dans le noir pendant si longtemps, et Nathan restait présent auprès de moi, pour me soutenir dans cette épreuve. Que pouvais-je espérer de mieux hein ? Dans mon extrême malheur, j’avais quand même un minimum de la chance. J’avais probablement perdu la tête pour pouvoir dire cela.

- Nathan ? Mais…mais…combien de temps est-ce que j’ai perdu connaissance ?

*Ma tête…*

J’avais encore mal à la tête, moins que tout à l’heure, mais cette douleur était encore présente.

- Comment est-ce que je me sens maintenant ?

Ma voix était encore faible, beaucoup trop, mais ceci se justifiait par ma fatigue. J’avais besoin de temps pour me remettre de tout ce qui s’était passé.

J'étais inquiet pour Sam, c'est certain. Je n'aimais pas le voir dans cet état. Le médecin était finalement passé et lui avait injecté un produit pouvant le ramener parmi nous. Il irait ensuite mieux. Je ne pouvais que lui faire confiance. Tout ce qui concerne la médecine était plutôt du domaine de mon frère. Je ne suis qu'un novice. Un laps de temps s'était écoulé entre l'injection et le réveil de Sam. Quand je le voyais en train de bouger ses yeux, je me dis que le médecin avait réussi à le ramener. Le sourire commençait à refaire surface. Je pouvais sentir ensuite sa main près de la mienne. Maintenant, je savais que Sam était réveillé et cela me faisait plaisir. Je séchais mes larmes qui avaient pu couler lorsqu'il était absent. Avec tout ça, cela montre que je tenais vraiment à lui comme la dernière fois où j’ai été aux côtés d’une personne remplie d’humanité. Sam, très faible, me demandait combien de temps est-ce qu'il avait perdu connaissance. Je ne pouvais dire le temps exact sinon, j'aggraverais son cas et je ne le souhaitais en aucune façon. Dans ces moments-là, il valait mieux le rassurer et taire l’information.

Nathan : Ne t'inquiète pas Sam, cela n'a pas fait très longtemps. Tu es revenu et c’est l’essentiel.

J'avais pu remarquer qu'il avait du mal à parler. Il avait besoin peut-être de repos. Il devait être ramené chez lui. Il demandait comment il se sentait maintenant. Cette question pouvait paraître au départ un peu surprenant mais je sais maintenant qu'il veut son diagnostic. Il souhaite savoir ce qui est arrivé.

Nathan : Tu n'es plus en danger Sam. Le médecin t'a fait une injection. Elle va te remettre sur pied en instant. Les douleurs sont terminées. Tu as peut-être besoin de repos. Ce serait mieux si l'on te ramène chez toi. Tu retrouverais ton lit. Qu'est-ce que tu en penses ?

J'ai résumé ce qui s'était passé. J'espère que cela répondra à la question de Sam. Je me souciais de l'état de santé de mon ami. C'était d'ailleurs ma seule préoccupation sur le moment mise à part ce qui allait se passer à cause de cette promesse. J’avais d’ailleurs fait cette proposition dans le but que Sam puisse se rétablir rapidement.

Je ne me trouvais plus dans le noir intense d’une période de coma, car j’étais réveillé, bien présent, même si je souffrais encore. En même temps, c’était quand même logique, à la vue des événements antérieurs. J’étais faible, bien sûr, mais je ne pouvais pas être en meilleur état à présent. Déjà, j’avais de la chance. Être en vie définissait probablement la chose la plus inespérée à atteindre, et je l’avais fait, oui moi. Selon Nathan, je n’avais plus à m’inquiéter. J’étais revenu, c’était l’essentiel, et en plus je n’étais pas absent très longtemps.

- Merci Nathan. J’ai eu si peur. J’ai cru que j’étais parti encore très longtemps, et je n’ai pas envie de revivre cela. Une semaine m’a déjà beaucoup trop affaibli, alors davantage de temps n’était pas nécessaire.

Nathan me disait alors que je n’étais plus en danger. Le médecin m’aurait fait une injection, capable de me remettre sur pied en un instant. Mais de quoi il s’agissait ? Comment une simple injection pouvait me guérir hein ? C’était insensé, largement impossible. Au moins, Nathan était d’accord avec moi en disant que j’avais besoin de repos. Il jugeait mieux le fait que l’on me ramène chez moi, pour retrouver mon lit. Nathan me demandait mon avis au sujet de cette proposition.

- Nathan, le fait qu’une injection puisse me remettre sur pied en un instant est pour moi largement absurde. Comment cela pourrait-il être possible hein ? Mais bon…je suppose que tu ne vas probablement pas me le dire.

*c’est pas faux en même temps…*

- J’ai vraiment besoin de repos, je le pense. J’ai déjà du mal à me maintenir réveillé car je tombe de sommeil. Peu importe où je serais, je ne pourrais que dormir. Au sujet de ta proposition, fais comme tu le sens, vu que je ne suis pas réellement en état de décider seul. Si je reviens chez moi, je serais seul. Si je reste ici, je suis surveillé par des gens que je ne connais pas du tout. Il n’y a que toi que je connais ici, c’est tout. Choisis vite…s’il te plait.

Je n’ai pas la force de choisir, jamais je ne l’aurais.

Je voyais Nathan, et me sentais vivant de nouveau. Cette sensation était bénéfique pour mon esprit, car j’avais tant besoin de ressentir ceci, d’aller bien, même si ce n’était pas encore réellement le cas. Même si mon état s’améliorait, je restais faible et fragile dans un contexte de vie, qui ne demandait que le contraire, à savoir une désolation sans faille. Mais que c’était dur, trop compliqué à vivre ! Pourquoi moi ? Je me le demandais. Le destin s’acharnait souvent sur moi, au point que je ne puisse plus voir la lumière, mais existait-il une raison spéciale à cela, une raison qui motivait la vie à me faire mal à ce point ? Au sujet de l’injection, Nathan était d’accord sur le fait, que tout ceci pouvait paraître absurde, car il aurait réagi de la même façon que moi. A priori, cet homme serait doté d’un grand savoir, qui lui avait permis de me ramener, et Nathan disait qu’il lui en serait reconnaissant. Il voudrait bien me donner les renseignements, que je lui demandais, au sujet des composants exacts de l’injection. Il se posait des questions, mais se disait être le seul à devoir s’occuper de cela.

- Ce n’est pas grave…je le comprend. Ce n’est pas de ta…faute. Mais…mais tu n’es pas obligé de te charger de tout cela tout seul. Tu peux…demander mon aide…tu sais.

Mais quel épuisement ! Cette fatigue me pesait et me faisait souffrir, car je me sentais mal. J’avais réellement besoin de repos, de dormir, et enfin de sommeil, dans le but de retrouver ma forme physique. J’avais besoin de cela, à tout prix, mais je ne parvenais pas à choisir le meilleur moyen, pour mettre cette volonté en œuvre. Nathan comprenait le fait que je n’avais en aucun cas confiance dans le fait de rester ici. Il allait me ramener chez et prendre soin de moi le temps que je me rétablisse, mais il abandonnait cet idée pour finalement penser au fait de me ramener chez lui, là il vivait en dehors de ces problèmes de gouvernement. Au moins, on allait rester ensemble, pendant ma convalescence. Etais-je capable de marcher ? Je n’en savais rien…

- Merci de me proposer cela. Par contre…euh…je ne sais pas si je saurais marcher en restant stable, car…je suis vraiment épuisé.

Je faisais alors un test, mais je ne parvenais pas au succès escompté, car ma tête tournait.

- Je n’y arrive pas. Je n’arrive même pas à rester debout…

*c’est pas faux*