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 This is the world they left to us... (ft. Alan)

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Ezechiel A. Romanoff
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Ezechiel A. Romanoff

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MessageSujet: This is the world they left to us... (ft. Alan)   This is the world they left to us... (ft. Alan) Icon_minitimeSam 27 Avr - 20:51

    « Saloperie ! »

    Une claque partit dans sa joue droite, lui arrachant une grimace sourde. Il halète, le visage endolori, prêt à répliquer. Pourtant aucun membre ne daigne se mouvoir, comme si sa volonté avait été inhibée par magie. Des coups de feux retentirent et deux visages se tournèrent dans la direction qui avait interpellé leurs sens respectifs. Une tension palpable les liait alors qu’un compromis les avait monté l’un contre l’autre. Ils refusaient de s’avouer qu’ils étaient frères, préférant se montrer dédaigneux et rompus par la violence. Et, alors que le dénouement semblait profiler au loin, son crâne explosa comme une vulgaire pomme que l’on avait pétri par une force mécanique.

    Sans pouvoir me retenir davantage, je laissai échapper un ricanement amusé. La situation était clownesque.

    Je détachai mes yeux de l’écran géant afin de vérifier l’heure sur mon téléphone. Il n’y avait pas plus d’une dizaine de personnes dans la salle et j’avais été le seul (à juste titre) à avoir ri à ce moment tragique du film. J’inspire profondément, me concentrant sur les idées qui fusaient à la vue de l’horaire. Une heure un quart passé, j’avais encore de quoi rester sur ce siège où s’était accroché des tonnes de bactéries…et j’étais loin d’être le responsable.

    Rares étaient les fois où je mettais les pieds dans ce genre d’endroits. La plupart du temps, je le passais à décortiquer minutieusement mes écrits – et ceux des autres, accessoirement. Orion prenait en otage beaucoup de mon énergie, mais je n’étais pas là pour m’en plaindre. Si je n’avais pas eu l’idée de cette start-up, je n’aurais jamais pu mener à bien ma mission vengeresse.

    Je pris la peine de terminer la séance et filai vers la sortie dès que les lumières revinrent nous piquer la rétine. Rester au beau milieu de la populace, même si elle n’était pas dense, m’était insupportable.

    Les yeux collés à l’écran de mon Smartphone, je faisais naturellement semblant de ne pas voir où je mettais les pieds. Mon rythme de marche n’était pas soutenu et je n’avais jamais voulu qu’il en soit ainsi. Du moins, pas à ce moment-là. Lorsqu’une ombre s’est démarquée dans mon champs de course, je me suis arrêté net et planté mon regard acier dans celui qui me faisait face. Etrangement, ses traits me parurent aussi clairs que l’eau que j’avais pu boire en accompagnant mes deux gélules matinales. Je reconnaissais cet homme.

    Et je ne comprenais définitivement pas pourquoi le passé voulait gratter le présent, encore et toujours…

    « Alan…, soufflais-je dans ma barbe, rangeant machinalement l’appareil dans la poche de ma veste. Tu m’as vraiment manqué. »

    J’espère que vous n’y avez pas cru.
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Alan J. Hamilton
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MessageSujet: Re: This is the world they left to us... (ft. Alan)   This is the world they left to us... (ft. Alan) Icon_minitimeDim 28 Avr - 20:35

Dans ce monde dans lequel je me trouvais désormais, il m'était impossible de faire un quelconque repérage tangible. En le comparant avec mon avenir, je me rendais compte de toutes les différences entre mon temps et ce temps dans lequel j'avais atterri. Même en restant ici quelques mois, je ne parvenais pas encore à me faire à tout cela. Je n'allais sans doute jamais pouvoir accepter tout cela. Ce qui m'était arrivé, jamais personne n'avait du le vivre à la même hauteur que moi, enfin cela m'étonnerait. Mon égarement était si intense que je ne parvenais pas à reconnaître quoi que ce soit. Je marchais pourtant au travers d'une ville que je devais pourtant reconnaître sur le bout des doigts. Chaque coin de rue devrait m'être familier et me rappeler quelque chose mais la vie avait tellement changé depuis cette époque-là pour mener à mon avenir que cela me paraissait irréel. J'avais littéralement atterri sur une autre planète qui ressemblait à San Francisco mais qui n'avait rien de semblable à ma ville, ma ville de San Francisco à moi, de mon époque...celle que je considérais comme étant chez moi. Là, ce que je voyais n'avait rien à voir avec ce que j'avais quitté et c'était ce qui me perdait. Mais bon, c'était le lot des voyageurs temporels, chose que j'aurais aimée découvrir d'une manière bien plus simple que celle qui m'était imposée et que je ne supportais pas.

Je marchais à travers ces gens têtes baissées qui ne pensaient qu'à eux et qui avaient leurs yeux déposés sur leurs téléphones. Ils se fichaient éperdument de ma présence tout comme je me fichais de la leur, sauf que ce fait me rendait en réalité de plus en plus seul. La vie n'avait plus de réel sens depuis que je me trouvais ici. Je n'étais qu'une chose qui avait été trainée là où elle ne le souhaitait pas. J'avais sans doute vécu le pire. On m'avait enlevé et déposé ici sauf que je ne savais pas qui avait fait cela et surtout pour quelle raison. Je ne pouvais que rester perdu à l'intérieur de ce monde auquel je n'appartenais sans savoir quoi que ce soit. J'aimerais pouvoir rentrer chez moi, mais l'idée de ne pas savoir pourquoi j'avais vécu une chose pareille était sans doute la pire des choses. J'aimerais en savoir plus sur ce qui m'était arrivé afin de pouvoir élucider bien des problèmes. J'en avais sérieusement besoin. Mais à qui pouvais-je m'adresser pour comprendre tout cela ? Où aller et que faire surtout pour tout savoir ? Je ne le savais pas du tout, et cela commençait à être sérieusement désagréable. Je percutais parfois quelques passants. Ils ne faisaient pas attention à moi et à vrai dire moi non plus.

A un moment donné, une voix m'interpella mais j'étais tellement perdu que je ne reconnus pas tout de suite de qui il s'agissait. Arrêté devant lui, je lui dis :


- Pa...Pardon ?

Débile comme première approche pas vrai ? Mais c'était sans doute la phrase la plus communément utilisée par les paumés...
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Ezechiel A. Romanoff
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MessageSujet: Re: This is the world they left to us... (ft. Alan)   This is the world they left to us... (ft. Alan) Icon_minitimeVen 10 Mai - 22:22

[HJ : Pas topissime, mais la longueur n'a jamais été mon fort...enfin, si, autrefois ^^]

« Pardon ? C’est tout ce que t’as trouvé à dire ? »

Je ne pu me retenir de rire. Un rire moqueur, suffisamment violent pour percuter quiconque aurait cru à une bonne et heureuse augure. Ce qui n’était visiblement pas le cas, il fallait l’avouer. J’essaie alors d’y aller un peu plus doucement. Je recule d’un pas, lui tourne le dos et repart dans la direction opposée.

« On la refait, bouge pas. »

Après cinq enjambées, je fais demi tour pour tomber face à lui. Il avait toujours cette tête d’ahuri sortit d’un labo de la NASA. Faisant le théâtre jusqu’au bout, je m’éclairci la gorge et lui susurre :

« Bonjour, Alan. C’est un immense – j’en ai un peu trop fait, là, non ? – plaisir que de te revoir. Tu m’as vraiment manqué. »

Brutalement, le sourire ironique qui s’était accroché à ses lèvres retomba immédiatement. On retrouvait enfin le véritable Ezechiel avec le véritable Alan. Enfin, ça, c’était une autre paire de manche. Il ne semblait pas avoir toute sa tête, peut-être devrait-il penser à aller en recommander une. Car, à le voir, il faisait nettement pitié. Et je ne serais pas le premier à lui chialer sur l’épaule, croyez-moi. J’avais bien d’autres chats à fouetter.

« Tu ne me reconnais, ça y est ? Les neurones sont de nouveau opérationnels ? »

Si c’était vraiment le cas, le problème ne pouvait que venir de moi. Je n’avais pas changé depuis dix ans, lui encore moins. Qu’est-ce qu’il pouvait bien s’imaginer ? Me vient alors à l’esprit ce film à la noix que je venais de voir. D’où il était atterrit, ça ne devait pas encore exister, ces trucs-là, non ? Je croise les bras contre mon torse et me capte sur les pulsations cardiaques de chaque individu qui rôdait autour de nous. La foule commençait à se faire de plus en plus dense, ce qui avait le don de me rendre plus qu’anxieux.

« On va parler…autre part, cafouillais-je en l’entraînant jusqu’à un bar. »

Le serveur arrive, nous sommes attablés et finalement sortis de cette tourmente agoraphobique. Je commande un bourbon sec et lui demande ce qu’il désire boire. Notre commande passée, je me renferme indescriptiblement dans mon mutisme. Sans doute avais-je déjà trop parlé dans la journée, à Alan, à l’autre aussi, qui lui avait éraflé la portière passager de sa voiture…
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Alan J. Hamilton
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MessageSujet: Re: This is the world they left to us... (ft. Alan)   This is the world they left to us... (ft. Alan) Icon_minitimeSam 11 Mai - 23:28

Décidément, jamais je ne pourrais réellement m'habituer à ce monde dans lequel j'étais désormais. J'avais été lâché dans cette époque radicalement différente de la mienne et je ne pouvais qu'admettre la lourde perte que cette échappée temporelle me procurait un sensation d'égarement incomparable. Je ne parvenais pas à me retrouver dans ce monde parce que j'avais l'impression de ne pas y appartenir et ce n'était pas qu'une impression d'ailleurs. Ce monde n'était pas le mien. Je venais du futur et non de cette époque. Mon mode de vie n'était pas le même et le paysage non plus. Rien n'était pareil. C'était comme si je ne pouvais plus faire un seul repérage tangible. J'étais juste perdu et je ne pouvais rien faire de plus que poursuivre cet égarement déjà engagé. C'était ainsi et pas autrement.

Même devant lui...j'étais paumé et cette réaction provoqua un rire assez intense chez lui alors que j'étais toujours aussi perdu. C'était comme si cette réaction était inévitable. Je vivais pour être perdu. Je vivais pour être quelqu'un d'horriblement perdu sur le chemin de l'existence et c'était horriblement désagréable. Pour me remettre son visage à l'intérieur de mon esprit, il avait fallu remuer mes neurones au moins une bonne dizaine de fois, comme si mes souvenirs étaient un peu en panne et qu'ils refusaient de fonctionner. Le flou s'envola pour laisser place à une pseudo tranquillité d'esprit. Enfin j'étais à l'aise avec quelqu'un. Le fait de dire "enfin" n'était pas une exagération mais au contraire la pure vérité car je ne me sentais pas vraiment à l'aise avec qui que ce soit.

Quand il me demanda si mes neurones étaient de nouveau opérationnels, je ne pus qu'acquiescer pour dire que c'était le cas même si on pouvait quand même voir que quelque chose n'allait pas rien qu'en fixant mon regard. Ce n'était pas compliqué de voir que j'étais perdu car même mon regard paraissait radicalement incertain et ne parvenait pas à fixer quoi que ce soit sans hésiter la seconde d'après. J'étais juste un fêlé du bocal radicalement paumé mais bon ça devait être mon karma. Finalement je me mis à le suivre dans un bar, où nous passions commande : un bourbon sec pour lui et la même chose pour moi, incapable de savoir quoi choisir d'autre.

Il ne parlait pas...et je détestais le silence. Je devais caser quelque chose...même le plus pourri d'entre eux. Si on restait muet tous les deux, autant creuser notre tombe.


- Décidément...je n'arrive pas à me sentir à l'aise peu importe où je me trouve...ça en devient lassant. Cela ne doit pas être agréable d'être en compagnie de quelqu'un comme toi…
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Ezechiel A. Romanoff
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MessageSujet: Re: This is the world they left to us... (ft. Alan)   This is the world they left to us... (ft. Alan) Icon_minitimeLun 13 Mai - 21:19

This is the world they left to us... (ft. Alan) Tumblr_mlxjrgg5kU1r8bgg0o2_250

Alan avait l’air ravi, lui aussi. Nous nagions sur un nuage visqueux, là, à nous regarder sans pouvoir bouger comme nous le voulions. Je ne savais pas quoi faire si ce n’est rester aussi naturel que je pouvais l’être habituellement, chose qui n’était pas très nette sortant de mon vocabulaire. À vrai dire, j’ignorais si je me voilais perpétuellement la face ou si j’avais perdu de vue l’homme que j’étais autrefois. Je pense qu’il n’y avait pas « d’autrefois ». Il n’y a que le présent, rattrapé par quelques souvenirs épouvantables que l’on appelait vulgairement « le passé ». Ce passé-là s’amusait à me marcher dessus. Ce fut la raison pour laquelle j’avais décidé de couper court à ma soumission. J’avais décidé de prendre en main mon destin. Et ce destin, je l’avais dédié à la vengeance.

Attablés, je fus déjà impatient de voir arriver nos commandes. Je ne supportais pas de devoir attendre, surtout pour deux misérables verres, qui étaient l’affaire de dix secondes montre en main. J’avais brassé des yeux la salle entière, chose qui me valut une bonne minute en plus de silence alors que j’aurais pu la passer à dire des obscénités sur ce regard de chien battu qu’il me livrait. Le fait même d’y penser me ramena à lui et à son visage, qui s’anima pour la première fois grâce à la plus longue phrase qu’il put me faire jusque là. Une merveille.

« Tu viens de me dire deux fois la même chose, remarquai-je, incapable de faire abstraction de ce double qui s’était produit dans mon esprit au même moment. Mais je m’en fous. T’as raison, je suis qu’un con fini. »

La seule chose que je lui offris à la fin de cette phrase fut un bref sourire, seuls mes muscles bougèrent, mes prunelles acier, elles, pleuraient des larmes de sang invisibles. Mon regard était mort, comme tout ce qui pouvait se trouver à l’intérieur de cette carcasse. Je pourrissais de l’intérieur sans rien pouvoir y faire. Et puis je voyais cet homme, là, que je n’avais pas revu depuis des plombes. Je venais à peine de quitter une salle de cinéma pour le croiser et l’amener dans un bar. C’était là le tableau le plus laid que je n’avais jamais vu.

« Qu’est-ce que tu fiches ici, dis-moi ? – lui demandais-je, ma main tenant ma tête, à la manière d’un enfant ennuyé par son cours de philosophie. J’imagine que tu n’es pas venu pour voir ma sale tête. Ça aurait été trop beau pour être vrai, n’est-ce pas ? »

Les deux verres claquent sur la table, le serveur en profite pour glisser la note sous le mien, morceau de papier dont je m’empare habilement avant de le froisser dans ma paume à m’en faire péter les phalanges. Je me racle discrètement la gorge, me redressant, colonne vertébrale perpendiculaire au sol. Mon verre est saisi et se porte jusqu’à celui de mon interlocuteur, qui n’avait visiblement pas comprit là où je voulais en venir. Santé. Santé…le regard insistant, j’espérais au moins que les gens autour de nous n’étaient pas là à assister à cette scène. Je sens le cœur d’Alan s’emballer, alors j’incline instinctivement ce que je portais entre mes doigts, sans pour autant lâcher l’affaire. C’était au moins ça d’évité.

« Profite tant que tu as encore des dents, le bourbon passe mieux… »

Une simple note qui aurait pu servir à ceux qui avaient eu le visage éclaté contre un mur bétonné après avoir voulu jouer aux plus malins. Des personnes que j’avais rarement recroisé par la suite, évidemment.

« Tu m’expliques ? »

Libre à lui d’interpréter comme il le désirait, toujours est-il que je ne pouvais pas le laisser me regarder comme ça encore longtemps, j’allais finir par vouloir chialer. En règle générale, un sourire et un verre d’alcool dans la tronche aurait suffit, sauf que ce n’était pas une personne comme une autre. Ça y est, il était temps que je m’en rende enfin compte. Y penser, c’est une chose. Se l’avouer, s’en est une autre. Alan avait quelque chose en plus. Ou en moins, apparemment. Mais dans ce cas de figure nous manquions tout deux de quelque chose…
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Alan J. Hamilton
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MessageSujet: Re: This is the world they left to us... (ft. Alan)   This is the world they left to us... (ft. Alan) Icon_minitimeJeu 16 Mai - 23:31

hj : Pardon pour le retard, les examens m'ont retardé et puis je suis toujours rouillé avec ce perso...


Au départ, je croyais qu'un bar n'allait pas être aussi différent que la perception que j'en possédais, mais ce n'était au final qu'un tort immense. Même un élément aussi commun qu'un bar pouvait parvenir à générer un sentiment de perte horrible dans ma tête. Pourtant ce n'était pas un monument de la vie, rien d'extraordinaire. Malheureusement, cela avait suffisamment changé pour me perdre. J'en pouvais plus de ne plus savoir où j'étais. J'étais juste...perdu. Cela faisait un petit moment déjà que j'étais là, des lustres, mais cela ne suffisait pas. J'étais encore atteint par ces sensations de pertes constantes, même après de longs mois passés dans cette époque. Ce monde était toujours étranger à ma cervelle et tous mes efforts pour l'accepter ne suffisaient pas. Je ne savais pas encore ce dont j'avais réellement besoin pour pouvoir me sentir bien dans ce monde. Le temps de l'acceptation commençait à s'étendre beaucoup trop pour être honnête et j'en avais sérieusement marre.

Pour le moment, je n'étais pas seul mais dans ma tête c'était un immense bazar. Je ne savais pas clairement où j'étais ni même ce que j'y faisais. Cacher cette perte était en quelque sorte une mission quasiment impossible pour moi. Il y avait toujours cette petite étincelle de distance dans mon regard qui ne cessait de me trahir à chaque fois pour dire que je ne me sentais pas bien du tout et que j'avais besoin d'aide pour pouvoir accepter ma vie ainsi que le monde dans lequel je me trouvais désormais, cette époque que je ne parvenais pas à accepter comme étant la mienne. C'était extrêmement compliqué pour moi, un peu trop d'ailleurs. C'était comme si on me demandait une chose que j'étais certain de ne pas pouvoir accomplir. J'écoutais ce qu'il avait à me dire mais avec une distance extrêmement déconcertante. C'était comme si j'étais là sans réellement l'être. C'était assez étrange, mais c'était pourtant ce qui m'arrivait.

Quand il me demanda des explications, afin de savoir ce que je faisais ici, je n'étais même pas capable de parler tout de suite, mon regard de chien battu dominant ma gueule comme jamais. J'étais même "réveillé" en quelque chose par le bruit des verres claquant sur notre table. Le sentiment de perte était en train de détruire mon crâne à un point que cela devienne extrêmement désagréable. J'avais peur...extrêmement peur, mais je ne parvenais même pas à expliquer pour quelle raison j'étais effrayé. Pourtant Ezechiel ne me faisait pas de mal, en tout cas cela n'en avait pas l'air. C'était juste moi la cause du problème, moi le "sale con". Je n'arrivais pas à m'habituer à ce monde et ce sentiment n'était pas près de changer pour l'instant. Je me perdais partout et parler était encore plus compliqué quand je ne parvenais pas à déterminer où je me trouvais, enfin je me comprenais quoi...

Je ne ressuscitais qu'au moment où il me demandait de lui expliquer.


- Excuse-moi, j'étais perdu dans mes pensées...à des kilomètres d'ici. Pardon...

Je pris enfin le courage d'exprimer ma perte.

- Pour ce monde, je ne ressens aucun sentiment d'appartenance. J'ai l'impression de ne pas me sentir à l'aise peu importe où je passe. Cela fait des mois pourtant...j'aurais du m'habituer mais je n'y arrive pas...
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Ezechiel A. Romanoff
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MessageSujet: Re: This is the world they left to us... (ft. Alan)   This is the world they left to us... (ft. Alan) Icon_minitimeMar 4 Juin - 17:52

[HJ : Moi encore moins, mais la longueur n'est pas mon fort ^^]

Avouons-le, je trouvais démesuré que ce soit moi et personne d'autre qui n'ait franchit le premier pas. J'avais cette impression à la fois frustrante et agaçante de n'agir que dans le vent le plus total. Ce n'était d'ailleurs pas un sentiment qui m'était étranger, je le connaissais aussi bien que le fond de ma poche de blouson, dont je raffolai particulièrement pour son paquet de clopes. Le fait de devoir rester un instant de plus à l'intérieur, coincé entre quatre murs, avait le don de m'insupporter. Je n'étais bien nulle part. Dehors, c'était une jungle périlleuse, où le moindre obstacle pouvait se révéler être un génie des arts divinatoires. La faune était la même à l'intérieur et je devais m'en protéger autant que je le pouvais, sans pour autant briser ces chaînes qui me maintenaient encore en vie. Le quotidien n'était plus ce qu'il était auparavant, certes : mais disons-le simplement, il n'aura jamais été plus gratifiant que d'en sortir invaincu.

Plus je le regardais, plus je sentais en lui un profond malaise. J'ignorais pourquoi il se mettait autant de réserves et préférait se perdre dans les méandres de son subconscient. Oui, ce mec était définitivement mal rôdé pour survivre ici. Mais qu'était-ce le « ici » dont on parlait si bien ? Etait-ce le fief de mes démons ? La réalité ? Sa réalité ? Que voyait-il, que sentait-il ? Mes yeux glissent sur sa jugulaire, là où le sang se déverse en quantité démesurée dans chacune de ses veines. Une envie échappait à ma conscience, et alors, dans son silence, je m'étais moi aussi perdu, mais bien plus loin qu'il ne pouvait l'imaginer.

Oui, j'avais envie de sa chair.

Oui, je voulais qu'il se décompose face à moi, chaque membres flasques explosant sur les murs, mariés d'une saveur sanguine.

Je me mords l'intérieur de ma joue, fermant les yeux. Je laisse ses paroles en suspends alors qu'il est revenu avec moi à cette table. La retenue dont je lui fais alors part est exceptionnellement malsaine. Je serais capable de le tuer pour un bonbon acidulé...

Et même pire : pour mon simple plaisir.

« Et..., commençais-je, grommelant presque, tu te souviens vraiment de moi ? Tu as l'air d'un pauvre ahuri, autant te l'avouer honnêtement...mais ce qui m'échappe, c'est ton absence permanente. Alors je réitère ma question : qu'est-ce qui se passe ? »

Au péril de devenir agressif, je rouvris mes yeux, le bombardant avec un ultime espoir, celui de retrouver l'homme que j'avais connu autrefois.
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Alan J. Hamilton
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MessageSujet: Re: This is the world they left to us... (ft. Alan)   This is the world they left to us... (ft. Alan) Icon_minitimeJeu 6 Juin - 0:24

Tous ces bruits ne cessaient de me perturber. Le brouhaha incessant de tous ces humbles mortels augmentait de plus en plus et sa force me brisait de l'intérieur, moi la coquille sans défense. Ce jour était à ranger parmi ceux qui me perturbaient le plus. Je tentais de faire abstraction de tout détail autour de moi mais cela ne suffisait pas. Ce sentiment de perte s'aggravait quand j'entendais des choses, des paroles concernant des événements pourtant communs auxquels j'avais l'impression de ne pas appartenir. Cela me faisait mal, vraiment, et je n'en pouvais sérieusement plus de tout cela. Plus le temps passait et plus je rêvais de revenir chez moi. Je n'avais rien à faire ici. Je me sentais perdu sans arrêt et surtout massivement inutile dans cet état. Tout le monde ne cessait de dire qu'un événement se passait toujours pour une raison et je ne parvenais pas à adhérer à cette croyance. Pour moi tout ceci était absurde. Franchement y avait-il une raison pour me déposer ici ? Pourquoi faire une chose pareille ? Impossible de le comprendre...impossible de le cautionner... j'étais une belle et grande cause perdue.

Mais allais-je parler de ma perte à Ezechiel, lui dire que je venais du futur et qu'on m'avait en quelque sorte kidnappé ? Comment placer ce genre de révélation dans une conversation ? C'était juste impossible de faire tout ça, impossible de dire ce que j'avais pu vivre avant de me retrouver complètement largué dans cette époque. Ce n'était pas une conversation qu'on pouvait avoir avec n'importe qui, sauf avec une personne de confiance, mais pouvais-je alors dire que j'avais confiance en celui qui se trouvait juste devant moi ? Pouvais-je être suffisamment lucide pour dire que j'avais confiance en Ezechiel alors que je ne parvenais même pas à être sûr de l'exactitude de l'endroit dans lequel je me trouvais ? Je ne le savais pas trop. En dehors de lui, je n'avais personne. Peut-être était-il temps de me confier, une bonne fois pour toutes, afin qu'il puisse savoir ce qui m'arrive. Je ne savais pas s'il pouvait faire quelque chose pour moi mais je pensais bien qu'il était temps qu'il le sache.


-Il faut que tu saches...Ezechiel...

J'allais faire la révélation, celle que je n'arrivais jamais à faire, celle qui allait sceller la compréhension de mon trouble...en espérant qu'il ait l'esprit suffisamment ouvert pour saisir l'ampleur de ce qui m'arrivait.

- Si je ne reconnais rien autour de moi...si même la plus infime des habitude me perd...c'est parce que je ne viens pas d'ici...pas de cette époque en tout cas. Je...je viens du futur, une époque un peu trop éloignée d'ici. Atterrir ici, c'est comme vivre dans un autre monde et je n'arrive toujours pas à m'y faire alors que ça fait maintenant un long moment que je suis là. La perte est encore intense...un peu trop, et je te la fais même subir alors que tu ne la mérites pas...

Le regard désespéré, extrêmement perdu, je l'observais, comme quelqu'un recherchant un sauveur. Au fond, c'était ce que je cherchais depuis mon arrivée dans cette époque, mais je ne l'avais jamais trouvé. Peut-être était-ce lui…Ezechiel…

- Je t'en supplie...aide-moi...
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Ezechiel A. Romanoff
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MessageSujet: Re: This is the world they left to us... (ft. Alan)   This is the world they left to us... (ft. Alan) Icon_minitimeVen 14 Juin - 18:39

J’avais cet élan de sincérité qui s’échappait de chaque pore de son corps, alors que moi, pauvre idiot, je jouais encore à avaler mon verre plus vite que mon ombre. Un bourbon sec qui avait de quoi faire disparaître tous les aphtes des vieux teigneux, dont je ne m’estimais pas encore faire partie. J’avais encore – et dieu merci – le temps avant d’avoir à me recentrer sur des intérêts moins sérieux, l’alcool par exemple. De quoi s’en arracher les cheveux. Je ne vous cachais pas que mon don d’observation m’empêchait de m’emmerder à proprement parler, car malgré le peu de réactivité de mon interlocuteur, il avait certainement beaucoup plus de ressources que je pouvais en posséder à moi seul. Je n’en raffolais pas pour autant, il est vrai. Je priais intérieurement pour qu’il ne me sorte pas une connerie plus grosse que lui, sinon, j’avais de quoi quitter mon siège et me barrer pour le septième sous-sol. Je n’étais pas d’un naturel patient ce qui avait de quoi surprendre la plupart des personnes qui me côtoyaient. Le peu, du moins. Malheureusement pour lui, Alan avait fait partie de ces personnes que j’avais côtoyées, et il avait encore moins de chance sur son nom : je me souvenais de lui. Et je n’allais pas le lâcher de si tôt, à moins que mes nerfs ne fassent des bonds que je n’étais pas capable de contrôler…

Des bonds dont je raffolais malgré moi. Je porte la coupe aux lèvres et me rend compte que celle-ci est vide. On en hume encore le parfum brut de l’alcool, sans en avoir le breuvage. Un tic d’agacement anime mes traits alors que levais mon verre, coude sur la table, le remuant de telle façon que quelqu’un le voit – de loin, à ce qui pouvait ressembler à un serveur. Je commence à me concentrer sur lui, ce qui me permet d’annihiler nombre de mes craintes liées à la foule.

Lorsqu’il engrène sa tirade, je l’incite à rentrer dans le vif du sujet avec un bref et curieux :

« Oui ? »

Chose qui sut faire son effet puisqu’il commença enfin…pendant un instant, j’ai cette impression que le silence envahit cette pièce qui pourtant est bombardée de sons divers. Mon verre à bout de bras manque de glisser alors que mes yeux clignent, provoquant des échos d’image. Je trouve ses propos à la fois fascinants et troublants, et j’étais loin de le qualifier de fou. Je savais pertinemment qu’il disait la vérité et elle brillait de mille feux dans cette conversation dont la morosité n’avait même plus lieu d’être discutée. Le serveur est à côté de mon épaule, chose que j’ai remarquée depuis quelques secondes déjà sans avoir prononcé un seul mot à son égard. Jusqu’à ce qu’il se décide à parler.

« Il y a un problème avec la boisson ? », demanda t-il à tout hasard.

Mon visage s’incline légèrement vers le sien, sans que je n’ai à poser mes yeux sur lui.

« Un conseil : vire de là, annonçais-je de but en blanc, le regard injecté de sang. »

Mes yeux se reposent avec une délicatesse mesurée sur Alan. Si lui avait changé, j’étais pour le moins dans le même cas que lui. J’avais même eu des séquelles qu’il n’imaginait même pas. Mais alors, je prends le temps de lui répondre, reposant violemment mon verre sur la table.

« Sais-tu qu’est-ce qui t’as parachuté jusqu’ici ? »

Je me doutais bien qu’il ne connaissait pas la réponse, car sinon il aurait déjà réussit à repartir de là où il était venu. La première question qui aurait dû me venir à l’esprit : c’est comment, dans le futur, je suis toujours aussi con ? Chose qui n’était pas le cas. Je me surprenais moi-même, preuve que je n’étais pas avec n’importe qui. J’avais vraiment cette impression de ne plus me reconnaître une fois en sa présence. Comme si j’étais moi-même retourné au pays d’autrefois…

« Je suppose que je ne suis pas le premier à qui tu parles…il faudrait que tu fasses attention, les autres ne sont pas aussi ‘compréhensifs’ que moi. »

Et je ne cachais pas, intérieurement, que son cas m’intéressait. Surtout pour Orion et son avenir. Combattre le gouvernement en les bombardant dans le futur ? Changer l’avenir changerait notre présent, assurément. Et la soif de sang avait raison de moi.

« Alan…, l’interpellais-je, hé, tu m’écoutes ? »

Indirectement, j’avais porté ma main sur son coude, l’incitant à être attentif au son de ma voix. J’avais coupé net à ce geste.

« Ecoute-moi…ici, c’est chacun pour sa peau. Et la première chose à faire c’est de te brancher sur le présent, si tu veux survivre. Alors cesse de te perdre dans tes pensées et regarde où tu marches. Je ne souriais pas. Pauvre de lui. Je suis là, j’espère que tu l’as remarqué. »

Ces derniers mots parlaient pour toute un pavé de phrases…
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Alan J. Hamilton
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MessageSujet: Re: This is the world they left to us... (ft. Alan)   This is the world they left to us... (ft. Alan) Icon_minitimeDim 16 Juin - 17:20

Pour la première fois depuis mon arrivée dans cette époque, j'osais être sincère avec quelqu'un en dévoilant enfin la cause profonde de mon trouble. Cet enlèvement assez particulier avait détruit ma vie. J'étais encore debout, je marchais, mais mon cœur ne battait pas d'une façon sincère. Ce que je vivais était une vie en quelque sorte forcée, quelque chose que je n'avais pas souhaité vivre. J'aurais aimé rester dans mon époque et vivre cette vie que j'avais prévue. Mon monde était un monde de paix, un monde qu'avait construit mon père durant plusieurs vies...atterrir là où la paix n'était qu'absente était bien trop dur à supporter. Je ne savais plus où aller ni même comment vivre, ou plutôt survivre. Toute sensation me paraissait étrange parce que je ne parvenais pas à leur rendre un sens authentique. Me trouver dans cette époque ne faisait que me perdre et les carnets de mon père ne me suffisaient pas pour m'y retrouver. C'était bien trop étrange pour que je parvienne à m'y habituer comme cela. Malheureusement, le silence n'arrangeait rien du tout, bien au contraire. Tout était pire en fermant ma gueule car je gardais le problème pour moi, sans me donner l'occasion de m'en libérer et peut-être de me sentir mieux. J'avais pu ouvrir ma gueule et dire clairement à Ezechiel ce qui m'arrivait, mais de là à me sentir mieux ? Pas vraiment. J'avais besoin d'aide, pour m'en sortir, car sinon je savais bien que je ne pourrais jamais m'en sortir, jamais de la vie. Ezechiel était pour le moment le seul en qui j'avais confiance, le seul avec qui j'avais pu parler. Pourvu qu'il puisse être celui qui allait m'apporter son aide. Je ne savais pas si mon geste allait m'apporter quelque chose mais j'aurais au moins eu le courage d'essayer. Ce n'était pas facile de l'ouvrir mais j'avais pu le faire, pour Ezechiel. Après le résultat allait-il être à la hauteur de mes espérances ? Malheureusement cela je l'ignorais complètement. Je ne pouvais qu'attendre et espérer.

Je restais en tête à tête avec lui, quand Ezechiel décida de renvoyer le serveur au moment de son retour. Quand il me demanda ce qui m'avait parachuté dans cette époque, là ce fut assez compliqué de répondre, pour la simple et bonne raison que je n'avais jamais eu la réponse à cette question.


- Je n'ai jamais su ce qui s'est passé. Je sais juste que la nuit j'étais dans ma chambre, dans mon futur...le lendemain j'étais dans une autre chambre, ailleurs, mais dans cette époque. J'ai voyagé dans le temps...à cause de quelqu'un...et je ne sais même pas pourquoi. Je ne sais pas ce que je fais ici. A quoi ça sert de me parachuter dans cette époque ? C'est carrément un autre monde pour moi...un monde que je ne parviens pas à saisir. Je n'ai que très peu de repères...presque aucun en vérité.

Le regard baissé un moment sur la table, j'ajoutais :

- Tu es le premier à qui j'avoue toute la vérité par moi-même...pas simple de bombarder une nouvelle pareille à n'importe qui...sans avoir un minimum confiance avant de parler. Je sais bien ce qui se passe, dans cette époque. C'est pour ça que j'ai peur de parler et de dire clairement ce qui m'arrive. J'avais du mal à croire tous les dires de mon père, tout ce qu'il me racontait concernant cette époque, mais tout ce qu'il me racontait se révèle véridique depuis que j'ai atterri dans cette époque.

Jamais je n'avais parlé autant depuis qu'on était dans ce bar. J'arrivais enfin à me libérer et dire clairement ce qui m'arrivait.

- Je ne sais pas où aller, ce que je fais là, ni même s'il y a un but dans tout ça. Je suis paumé dans cette époque. Je dois avoir confiance dans des croyances que je n'avais jamais pu avoir jusque là, ce qui est assez compliqué pour moi. Qu'est-ce que je peux faire d'après toi ? Déjà arrêter de me perdre moi-même ça je l'ai compris, mais après ?

Je le regardais dans les yeux avant de dire ceci :

- S'il te plait, aide-moi... 
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Ezechiel A. Romanoff
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MessageSujet: Re: This is the world they left to us... (ft. Alan)   This is the world they left to us... (ft. Alan) Icon_minitimeDim 4 Aoû - 1:21


    « Le jour où on demandera notre avis... », ressassai-je, toujours prit dans la prétendue contemplation de ses gestes.

    Mais je devais bien avouer que le futur m'intriguait. J'avais entendu parler de certains surhumains capables d'altérer le temps, mais de là à se projeter directement dans une autre époque...son corps avait-il disparu de cette chambre où il se trouvait ? Y avait-il eu des témoins ? Des tonnes de questions me brûlaient les lèvres mais j'étais incapable de lui dire quoi que ce soit, simplement l'observer. Il se lamentait mais je ne pense pas que j'aurais pu faire mieux si ça m'aurait arrivé. Etrangement, le changement me faisait peur. Pas de là à m'effrayer, ça non, mais je le craignais. Pourtant c'était moi qui orchestrait mon futur avec parcimonie, prêt à faire détaler n'importe qui se dresserait sur mon chemin. Quel idiot je pouvais être de croire à la bienfaisance de mon avenir. Je perdais mon temps à vouloir en savoir plus là-dessus alors qu'il était clair et net que ça ne m'amènerait à rien. Et encore moins à une quelconque gloire. J'ignorais ce que je méritai, même si pour moi le choix était déjà fait. J'avais pourtant décidé de modifier le cours de l'histoire. Le tragique s'était progressivement changé en moteur surnaturel. La vengeance...

    La vengeance était devenue ma raison de vivre. Mais cette force me consumait...

    Je pris mon verre, le fit glisser sur la table. Je réfléchissais. Trop de choses se bousculaient dans ma tête. Et puis il reprit la parole, m'incitant à lui venir en aide. Mais que pouvais-je faire pour lui ? Que pouvais-je apporter sur cet édifice bringuebalant, si ce n'est des paroles bercées d'illusions ? J'étais impuissant face à son malheur, comme j'avais pu l'être face au mien. Je m'étais laissé littéralement avaler par cette spirale infernale et j'en avais souri. La mort était-elle si peu généreuse ? Pourquoi m'infliger tant ?

    La personne qui s'occupait du service ne daigna pas revenir. J'avais dû faire suffisamment d'effet négatif pour la faire fuir, cela ne faisait aucun doute. Aujourd'hui j'avais dû parler pour pouvoir me faire détester. Mais l'habitude voulait que je sois naturellement repoussant. Par mes pensées, mon aura, mon propre cœur...si cœur il y avait. J'en doutais sincèrement.

    « Où loges-tu ? », demandais-je à tout hasard. Je craignais le pire...mais à en voir son allure, il n'était pas sous les ponts. Une bonne nouvelle, si on pouvait dire ça ainsi. Depuis le temps, je ne m'inquiétais plus pour les autres. Mais c'est vrai qu'un fantôme de mon passé avait toutes les capacités nécessaires pour faire pencher la balance.

    « J'espère que je serais le dernier, avouais-je suite à ses confidences, c'est vraiment pas prudent de le crier sur tous les toits. Mais ça tu le sais déjà...et je vais t'aider. Dans la mesure du possible. »

    Je pourrais toujours le garder chez moi le temps qu'il prenne ses marques. Je n'étais pas bon hôte, il fallait être honnête. Mais si je pouvais lui venir en aide, j'en aurais beaucoup moins sur la conscience...ça me ferait tout de même chier d'avoir à regretter pendant le restant de mes jours d'avoir laissé Alan sur le bord de la route. Etrange réflexion me direz-vous, ce n'était pas dans mes habitudes...

    Je sens son pouls, son sang irriguer la moindre de ses veines. Je ravale discrètement ma salive : mes pulsions meurtrières m'étouffent. Depuis que j'y avais goûté, je ne pouvais plus m'en passer. Alors les voix alentours commencent à s'amplifier, tambourinant mon crâne. Je me sens plonger, ma tête entre mes mains. Mes yeux clairs se referment, mes paumes appuient sur mes tempes. Mon cœur s'emballe, mes coudes se collent l'un contre l'autre alors que je me tiens la tête fermement. J'ai mal d'envies, j'ai mal de Sang. Je veux éclater ces sacs à viande...

    Sors-moi de cet abîme...
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Alan J. Hamilton
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MessageSujet: Re: This is the world they left to us... (ft. Alan)   This is the world they left to us... (ft. Alan) Icon_minitimeLun 5 Aoû - 23:28

Ezechiel était la toute première personne à qui je confiais toute l'histoire, car avant jamais je n'avais pu oser le dire à qui que ce soit. Les circonstances de mon enlèvement relevaient littéralement d'un film de science-fiction et peu de personnes pourraient me croire sans me prendre pour un fou. Je ne sais pas ce qui m'avait poussé à le dire à Ezechiel mais c'était le tout premier à m'inspirer suffisamment de confiance pour oser lui avouer un tel secret. Au fond, c'était un appel à l'aide. Je savais bien qu'il n'allait jamais pouvoir élucider le mystère de ma venue dans cette époque, mais j'espérais dans un sens qu'il puisse me venir en aide, au moins un petit peu. J'avais besoin de lui. Il était en quelque sorte la seule compagnie de confiance que je possédais dans cette époque, en dehors bien sûr de cette personne qui m'avait recueilli sans m'expliquer pourquoi il le faisait. En d'autres termes, Ezechiel était mon seul et unique espoir de m'en tirer et de m'accrocher enfin à une époque qui aurait enfin un intérêt pour moi et non pas l'impression de n'être qu'un ramassis d'histoires inconnues que seul mon père avait pu vivre avant moi. Je croyais en quelque sorte qu'Ezechiel me sauverait, un peu. Je me faisais peut-être des illusions mais au fond je ne pouvais pas réellement croire en grand-chose, surtout après ce qui m'était arrivé, un enlèvement inter temporel que je n'avais guère réclamé. En même temps Ezechiel avait raison, les choses arrivaient souvent sans qu'on nous demande notre avis. J'aurais quand même aimé avoir cette liberté...même si personne ne l'avait réellement dans une vie.

Quand il me demandait où je logeais, là ce fut la douche froide. Comment allais-je pouvoir expliquer toute l'histoire ? Comment allais-je pouvoir dire la vérité sur ce type qui m'avait recueilli chez lui et qui savait tout de moi ? Je ne savais pas trop par où commencer mais au fond il méritait la vérité, du moins un semblant de vérité.


- Quand je suis arrivé dans cet époque, j'ai découvert le pouvoir que je possède et j'en ai d'ailleurs fait une expérience un peu douloureuse car mon pouvoir a couté la vie à quelqu'un sans que je ne le veuille. J'ai pris la fuite, après cela. Je ne savais plus où j'en étais. En courant, j'ai percuté un type qui sortait de chez lui. Il m'a dit qu'il connaissait plusieurs personnes comme moi et qu'il les protégeait, du moins à ce que j'ai compris. Il a fait preuve d'une extrême bienveillance à mon égard, vraiment, en me proposant même de me recueillir chez lui, enfin ses deux "chez lui" plutôt. C'est sa gentillesse qui fait que je ne loge pas sous les ponts. Il m'a fait confiance sans me connaître, ce qui est assez rare à l'heure actuelle. Il est gentil au point de m'héberger mais je me vois mal lui dire que je suis un taré qui a été enlevé de son époque pour être implanté ici. Je le ferais fuir si jamais je lui disais la vérité. C'était déjà un miracle que je reste chez lui encore aujourd'hui d'ailleurs. Il m'a déjà fait une fleur en m'acceptant autant de temps...

C'était la vérité. Je restais chez ce type mais je ne savais pas si son hospitalité allait être éternelle...

- Par contre toi...j'ai senti une confiance positive qui m'a amené à te dire la vérité...j'ai confiance en toi. Merci..merci vraiment de vouloir m'aider.

Il y avait une chose que je voyais dans le regard d'Ezechiel depuis tout à l'heure, un fait familier qui me rappelait quelque chose. Cela me rappelait en quelque sorte ces instants où j'avais du me préserver de mes pulsions, de mon pouvoir. C'était exactement la même chose que moi.

Peut-être avait-il le même pouvoir que moi mais je ne pouvais pas en être certain. J'osais quand même parler, pour en avoir en quelque sorte le cœur net.


- Ce que tu ressens...je suis passé par là...

*Pourvu que je ne me trompe pas...*

- Quand mon pouvoir s'est manifesté, je ressentais cette envie incontrôlable. C'était le meurtre...je voulais du sang...alors que je n'étais pas un meurtrier. Pourtant l'envie était forte. Je voyais ces veines et je voulais les exploser...et plus les secondes passaient et plus j'en avais envie. La première fois, je n'ai pas contrôlé mon envie et j'ai tué quelqu'un. J'ai encore du mal à m'y faire à ce don...enfin si on peut appeler ça un don...

J'arrêtais alors de parler...de peur de m'être trompé. Je baissais le regard, attendant de voir si mes paroles l'avaient percuté pour leur vérité ou bien pour leur fantastique erreur.
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Ezechiel A. Romanoff
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MessageSujet: Re: This is the world they left to us... (ft. Alan)   This is the world they left to us... (ft. Alan) Icon_minitimeSam 10 Aoû - 23:42


    Autour de moi, tout se bousculait, les sons s'amplifiaient, les corps se raidissaient. Je ne comprenais pas ce qui m'arrivait, pourquoi pas à lui ? Je devais mériter tout ce qui me transperçait à cet à instant, c'était le revers de ma "paisible" existence, la dette que je devais payer avant de quitter cette Terre. Moi, j'aurais aimé ne pas avoir à rester coincé dans cette époque, j'aurais tout fait pour ne pas subir ça, j'aurais aimé vivre une autre vie, bien plus lointaine encore de mes soucis. J'aurais tout donné, tout fait pour ne pas subir ça. La mort de ma fiancée - que Dieu la garde - avait été vaine et inutile. Je l'avais laissée à son propre sort sans pouvoir la venger...et encore aujourd'hui, j'étais bien trop impatient de voir ces visages du gouvernement tomber dans leur propre sang. Comment survivre seul lorsque l'on a été deux ? Comment aimer de nouveau sans ressentir ce même pieux me percer la chair du coeur ? Je ne pouvais plus supporter tout cela seul. Mes frères n'étaient pas des confidents comme on pourrait se l'imaginer dans les familles idylliques, non, ils n'étaient que mes frères

    Je ne savais pas comment rendre ce fardeau plus léger, car on ne m'avait pas apprit. J'avais toujours intériorisé, incapable de partager. J'avais gardé tout pour moi, sale égoïste. J'avais absolument tout gardé à m'en assassiner le corps et l'âme. Mais pour combien de temps encore ?

    Les seuls mots que j'avais pu entendre d'Alan étaient des remerciements. Le reste m'était passé au dessus, tellement j'étais incapable d'entendre quoi que ce soit. Mon cerveau était en charpie, il ne savait plus quoi faire, et moi non plus. Des remerciements ? Allons, Alan, regarde ce que tu as en face de toi...regarde cette épave sans coeur ni avenir qui se tord sur sa chaise afin de trouver la paix de l'âme ! Regarde comme il se torture, il meurt à petit feux ! Il se consume sous tes yeux et tu ne fais rien ! POURQUOI ?

    - Arrête, lui maintins-je avec une force reptilienne, arrête de raconter des conneries...

    Toujours mes yeux clos, je tentais dans un ultime effort de lui dire ce que j'avais sur le coeur.

    - Tu ne sais rien de ce que j'ai pu vivre, ressentir...tu n'as aucune idée de ce que j'ai pu subir depuis toutes ces années. Mais toi, oui, toi, où étais-tu passé ? Je t'ai cherché partout Alan...et c'est ça la seule chose que tu arrives à me dire ? Nous ne sommes pas si différents l'un de l'autre ? Mais comment peux-tu dire ça ?!

    Je ravalai mes larmes. Mes membres crispés, tendus.

    - Si tu as si peur de blesser quelqu'un, recommençai-je, alors pourquoi vivre avec des gens que tu es susceptible de tuer ? Pourquoi ne le fais-tu pas ? Pourquoi résistes-tu à cette tentation grandiose, hmm ? Pourquoi ? Je veux... JE VEUX SAVOIR !

    Je frappai d'un coup sec sur la table après avoir crié mes derniers mots. Mes yeux étaient injectés de sang, ma respiration était courte et douloureuse.
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Alan J. Hamilton
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MessageSujet: Re: This is the world they left to us... (ft. Alan)   This is the world they left to us... (ft. Alan) Icon_minitimeDim 11 Aoû - 14:00

Le discours d'Ezechiel parvenait à mes oreilles avec une certaine violence à laquelle je ne m'étais pas attendu. Evidemment, j'avais conscience du fait que nos histoires étaient sérieusement différentes mais nos pouvoirs demeuraient malgré tout identiques. Je sentais cette rage qui l'habitait, une rage terrible que cette envie sanguine apportait à une conscience. Le tout premier jour, je l'avais ressentie moi aussi et le fait de l'assumer avait été extrêmement compliqué. Le choix de vivre avec était sans doute une décision inconsciente que personne ne comprendrait, y compris Ezechiel lui-même, mais je l'avais tout de même fait parce que je le voulais vraiment. Comprendre ce choix était en effet impossible sans savoir les raisons qui m'avaient amené vers lui. Les raisons en question étaient liés à la morale et à toutes les informations que mes parents avaient su m'apporter tout le long de mon éducation. En acceptant mon pouvoir, j'avais pris la décision de ne pas être un tueur parce que je savais que mon père n'aurait pas aimé que j'en devienne un. Certains me comprendraient et d'autres me prendraient sans doute pour un inconscient repoussant le châtiment qu'il trimbalait avec lui, mais j'étais malgré tout certain de ce que je faisais. C'était la vie que je souhaitais.

Ce que je souhaiterais faire était bien évidemment clair. J'aimerais pouvoir faire quelque chose pour aider Ezechiel et rendre ce pouvoir moins pesant sur sa vie...mais peut-être ne me faisais-je que des illusions...ou bien une idée trop forte de ce qu'était ma puissance. Rien n'interdisait pour moi d'y croire, évidemment. Le discours d'Ezechiel touchait visiblement mon âme. Rien qu'à en voir mon regard, d'une humidité grandissante, on voyait bien que les mots d'Ezechiel me percutaient. Plus le temps passait et plus j'avais peur de ne rien pouvoir faire pour lui. Pourtant j'en avais réellement envie. Je voulais l'aider...parce qu'il était le seul en qui j'avais entièrement conscience, et surtout quelqu'un en qui je croyais. Je ne voulais pas le laisser exploser de l'intérieur...comme j'avais failli le faire par le faire.


- Ezechiel...s'il te plait, je veux réellement t'aider. Je sais que nos histoires sont différentes...qu'on n'a rien en commun...que la vie n'est pas un cadeau non-obscurci par les ténèbres...mais j'ai vraiment envie de t'aider malgré tout car tu es le seul en qui j'ai confiance de cette façon. Je t'en supplie... J'ai vraiment envie d'être là pour toi comme tu proposes de l'être pour moi. Je n'ai pas envie de te laisser tomber...pas comme ça...surtout si je peux faire quelque chose pour toi.

Avant de poursuivre mon discours, je pris une intense respiration pour tenter de donner une certaine utilité à mes paroles. Je voulais vraiment lui venir en aide. Il le méritait selon moi...

- Cette tentation est immense, plus forte que n'importe quoi d'autre. La peur ne nous quitte jamais car il y a toujours un risque de tuer quelqu'un si jamais on se laisse dévorer par le stress et surtout cette envie...d'exploser les veines de n'importe quelle personne. Malgré la difficulté j'ai voulu faire un choix lorsque j'ai découvert ce que je pouvais faire une fois en colère. J'ai décidé de vivre avec ce que je sais faire...de telle sorte à ne pas devenir le tueur que je refusais de devenir. Même si c'est extrêmement compliqué, je tente tout de même de me battre malgré le fait que cette douleur semble être une torture de tous les instants.

De peur de l'énerver encore davantage, je n'osais pas prendre sa main. J'essayais plutôt de tout faire pour montrer que j'étais là pour lui, sans savoir si tout ceci allait être réellement utile ou non. Je voulais juste tenter ma chance et faire quelque chose de bien, pour une fois.

- S'il te plait Ezechiel...j'ai très envie d'être là pour toi, pour t'aider. Je le veux réellement...
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MessageSujet: Re: This is the world they left to us... (ft. Alan)   This is the world they left to us... (ft. Alan) Icon_minitimeDim 11 Aoû - 20:53


    « Je ne comprendrais jamais..., soufflai-je pour moi-même. »

    Je ne comprendrais jamais le cerveau humain. J'avais beau avoir étudié la psychologie, je ne m'en portais pas mieux. Je ne connaissais que des termes scientifiques, des mécanismes qu'on avait démontrés par a+b, autant dire que des choses irréfutables...mais où était la réalité dans tout ça ? Ce que j'en voyais, c'était des algorithmes incompréhensibles, des situations bouleversantes, des cas perdus. J'en faisais moi-même partie. Alan également. Je ne comprenais pas l'humain avec un grand H, à vrai dire, ces individus me terrifiaient autant les uns que les autres. J'avais beau les écraser au quotidien ils étaient forts par leur nombre. J'étais impuissant face à ça. Impuissant face à tout, même mes propres émois. Je pensais que j'étais seul contre le monde entier mais quelque part, je sentais que la présence qui émanait de mon compagnon de table avait quelque chose de particulier, de rassurant. Au fil de ses paroles, j'avais desserré mes mains de mon crâne, laissant alors quelques traces rougeâtres sur ma peau. Je me concentrai d'avantage sur ses mots plutôt que sur ses battements cardiaques, et encore moins celui des autres. Quelques battements de cils suffirent à me redonner une vue nette et une respiration adéquate. Avec le poids de l'alcool en prime, la tête me tournait encore un peu. Et dire que j'en voulais un autre...mais avec la frayeur que j'avais dû mettre à la serveuse, elle n'allait pas revenir de si tôt.

    « C'est drôle que tu me dises ça, tu vois. Je me suis redressé, dérouillant un peu mes vertèbres encore tremblantes. Moi, je ne suis pas de cet avis. Je ne pense pas qu'on puisse survivre en se laissant écraser par des sentiments niais. La raison ne veut pas dire agir avec son cœur. Le cœur, c'est un bon abat à bouffer, du reste...si on veut survivre, on doit faire avec ce que l'on a. Et je crois qu'on a la même chose, tous les deux. »

    C'était peu de le dire. Nous avions le même pouvoir, je le sentais mieux désormais. C'est pour cette raison qu'il ne me craignait pas réellement, il savait comment répliquer si je commençais à boucher ses veines et artères par des caillots de sang. Quelque chose me disait aussi qu'il n'était pas prêt à mourir tout de suite contrairement à ce que je m'étais prédit comme avenir. J'agirai, je mourrai ensuite. Et pas de façon naturelle. J'avais déjà prévu mes funérailles avant même d'avoir pu assouvir ma vengeance. Amusant, n'est-ce pas ? C'était pourtant un cheminement tout de ce qui a de plus normal à mes yeux.

    « La mort fait partie de nous tous. On ne perd rien à accélérer un peu certains processus. »

    Un sourire assez fade illumina mon visage brillant de mille vices. Je devais être tout bonnement effrayant. Je soupire, puis fouille dans ma poche. Je lui dégotte une carte de visite et la lui dépose près de sa main, l'invitant à la prendre.

    « Tiens. Tu vas en avoir besoin. Privilégie le portable, sinon tu risques de tomber sur ma secrétaire. »

    Oui. Je crois qu'il n'était pas encore bien au courant de mon statut, désormais. J'étais un PDG et ce n'était pas de tout repos. Je passai ma main sur mon visage, fatigué et encore secoué. Je vacillai un peu sur ma chaise, l'air pas très en forme. Je ne voulais pourtant ne rien faire paraître. Non, pour les autres, j'allais très bien, du moins je voulais le faire croire.
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Alan J. Hamilton
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Alan J. Hamilton

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MessageSujet: Re: This is the world they left to us... (ft. Alan)   This is the world they left to us... (ft. Alan) Icon_minitimeMar 13 Aoû - 14:54

Ce qui affectait mon incompréhension n'était pas tant les humains eux-mêmes mais plutôt la vie, cette généralité folle qui semblait bien plus complexe que prévu. On avait tous une vie, des instants plus ou moins horribles l'animant, mais certains étaient obligés de vivre à chaque fois les pires horreurs existantes et je trouvais cela injuste. Beaucoup croyaient en la vie facile mais cette dernière n'existait malheureusement pas du tout. La tristesse, la colère...toutes ces émotions demeuraient sérieusement insupportables au point que certaines personnes préféraient trouver refuge dans la mort, la fin de toute existence. J'avais fait le choix de survivre plutôt que d'abandonner le combat et croire que tout était fini. Certains trouveraient sans doute cela absurde de vouloir s'acharner comme ça, surtout après ce qui m'était arrivé, mais ce choix relevait de ma propre morale et surtout de l'éducation que j'avais eue de la part de mon père et de ma mère, à savoir cette envie incontrôlable de ne surtout pas abandonner alors que j'avais encore la chance de m'en sortir. Au fond, si je n'avais pas fait ce choix, j'aurais sans doute péri depuis longtemps et je n'aurais servi à rien du tout si j'étais six pieds sous terre plutôt que ici et bien vivant. Il était dur de survivre avec les sentiments qui m'envahissaient sans cesse à chaque fois que j'étais susceptible d'utiliser mon pouvoir, mais je tenais le coup. Je tenais le coup même si cela n'avait rien de facile bien sûr. En même temps, c'était la vie entière qui ne l'était pas du tout.

- Tu sais...on a tous notre conception de la vie...et surtout nos façons d'agir avec elle. J'ai surtout conscience du fait que je ne serais sans doute plus de ce monde si jamais je n'avais pas pris la décision de continuer de me battre pour survivre. Si je me laisse mourir, jamais je n'aurais la chance de pouvoir comprendre ce qui a pu m'arriver et surtout pourquoi je suis dans cette époque. A mon sens, tout arrive pour une raison...je suppose que mon enlèvement en fait partie et j'ai bien envie de savoir ce qui m'est arrivé. C'est ce qui fait que je ne lâche pas prise. Si on continue à survivre dans ce monde, c'est parce qu'on possède une très bonne raison de le faire. Sincèrement, j'espère que tu en possèdes une... S'il y a bien une chose que je n'ai pas envie, c'est de te perdre. Je tiens à toi.. lui dis-je en le regardant droit dans les yeux, comme pour appuyer la sincérité de mes paroles.

S'il y avait bien une chose qui demeurait certaine, c'était le fait que je pensais réellement ce que je disais. Au fond de moi-même, je tenais à Ezechiel car il était la seule personne en qui j'avais confiance. Malheureusement, d'un autre côté, il y avait une difficulté que je ne parvenais pas à peser pour l'heure. Je n'arrivais effectivement pas à le cerner. Même si je ne le montrais pas réellement, ce fait m'effrayait un peu. J'avais peur de ne plus réussir à le suivre, et par conséquent de le perdre...me perdre...en bref je ne savais pas tellement quoi faire.

Quand il m'invita à prendre sa carte de visite, je la saisis sans plus attendre, prenant le temps de l'observer pour repérer les numéros dont j'aurais besoin.


- Merci beaucoup.

Je sentais bien que les choses ne s'arrangeaient pas. L'heure était sans doute venue de partir d'ici une bonne fois pour toutes.

- Peut-être serait-il mieux de partir d'ici non ?
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Ezechiel A. Romanoff
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MessageSujet: Re: This is the world they left to us... (ft. Alan)   This is the world they left to us... (ft. Alan) Icon_minitimeMer 14 Aoû - 9:23


    Je fus étonné de ne pas l'entendre sermonner. C'est vrai, la plupart auraient déjà critiqué mon point de vue, jugé sensible pour le grand équilibre de l'univers. La vie, la mort, Dieu, toutes ces conneries-là...ce n'était décidément plus pour moi, mais à ce point-là j'étais tout de même surpris. Je pris tout de même la peine de l'écouter parler, après tout, je l'avais forcé à écouter mes propos, alors pourquoi pas moi, je ne l'écouterais pas ? Ce serait un manque total de respect, même si c'était là une notion qui m'était un peu floue...j'étais bien décidé à faire de lui un allié, un frère. J'étais plutôt bien partit. Mais à quel point voudrait-il m'aider ? Je l'ignorais. Et je n'étais pas à l'abri d'une déception, surtout venant de lui. Nous nous envoyâmes quelques fleurs mutuellement, puis je me préparai à me lever. Heureusement, je fus plus rapide que la normale et sortit quelques billets que je calai sous mon verre. Pour en consommer beaucoup, je savais ce que ça coûtait. Mais quelque chose me retint dans mon élan...le verre de mon « invité » ! A moitié plein. Je tiquai.

    « Tu n'as pas fini de boire...allez, cul-sec ! »

    J'insistai du regard, on allait tout de même pas jeter ça à la baille ! Une fois la réaction d'Alan prise dans les gonds, je me redressai, m'appuyant légèrement sur le dossier de ma chaise. Je me demandais vraiment ce que j'allais pouvoir faire de lui...il fallait que je trouve une solution, il avait l'air vraiment perdu. Je n'avais jamais vu un mec aussi paumé de ma vie croyez-moi, et là il fallait que je réagisse. Le temps de me remettre un peu le cerveau d'aplomb et je pourrais l'aider ne serait-ce qu'un peu...mais pour l'instant, c'était un peu compliqué. J'avais des courbatures au dos pour je ne sais quelle raison, la tension peut-être, et mes jambes étaient en compote, et pourtant j'avais pas d'arthrite. Je ne comprenais plus mon corps non plus. Je ne comprenais plus rien.

    J'acquiesçai à sa proposition.

    « Oui. On va sortir de là. »

    J'avais un peu pris ça comme une mission suicide, je m'étais d'ailleurs jeté ici comme un pauvre idiot, j'aurais pu en crever et lui aussi. Je passai devant lui pour engager le pas et m'arrêtai une fois à l'extérieur. Je pivotai légèrement vers lui.

    « J'ai du travail qui m'attends. Qu'est-ce que tu as prévu de faire ? »
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Alan J. Hamilton
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MessageSujet: Re: This is the world they left to us... (ft. Alan)   This is the world they left to us... (ft. Alan) Icon_minitimeJeu 15 Aoû - 18:28

Sérieusement, pourquoi aurais-je osé sermonner Ezechiel pour critiquer sa manière de percevoir l'existence. En réalité, lorsque j'avais découvert mon pouvoir d'hemokinésie, j'avais été plongé dans une période de doute extrêmement désagréable et j'aurais très bien pu ne pas m'en sortir si jamais je n'avais pas pris la décision de me battre, et ainsi faire confiance à ma morale. La morale de n'importe quelle personne lui était unique mais également propre. Ezechiel avait la sienne et je ne pouvais pas le critiquer pour cela. La seule chose que je craignais était l'idée de perdre Ezechiel. J'avais confiance en lui au point même de lui avoir confié ce qui m'était arrivé. Le perdre serait sans doute une déchirure que je ne pourrais pas supporter. Je n'avais pas un cercle social énorme dans cette vie et il l'était encore moins depuis que je me trouvais dans cette époque. Les seules personnes qui y figuraient étaient Ezechiel et cette personne qui m'avait hébergé sans me poser de question. Malgré tout, le seul en qui j'avais réellement confiance n'était autre qu'Ezechiel. C'était pour cette raison que je refusais de le perdre et que je voulais à tout prix lui venir en aide concernant son pouvoir, qui n'était autre que le même que le mien.

Quand Ezechiel me fit remarquer que je n'avais pas fini de consommer mon verre, je l'observais. En effet, depuis que nous étions ici, je n'avais pas vraiment bu grand-chose. Souriant, je lui dis :


- Bon allez, à l'attaque ! Viens ici toi ! dis-je avant de consommer le reste de mon verre et le remettre sur la table, complètement vidé.

Finalement Ezechiel accepta en fin de compte ma suggestion de quitter cet endroit. En même temps, c'était sans doute la meilleure chose à faire compte tenu des circonstances. Ezechiel passa devant moi. Je le suivis sans discuter. L'air extérieur était bien meilleure que cette ambiance douloureuse pour le mental d'Ezechiel mais également pour le mien, si jamais je n'avais pas pu me retenir. Une fois à l'extérieur, Ezechiel me demanda ce que j'avais prévu de faire aujourd'hui. Cela n'allait sans doute pas être une réponse bien magnifique. En même temps mes journées ne ressemblaient pas vraiment à grand-chose.


- Je n'ai rien de réellement prévu pour être honnête. Tu sais, mes journées ne sont pas réellement très animées car je ne suis pas très...important en vérité. Je trouverai bien de quoi gagner ma croûte à force. Je ne vais pas rester dépendant de celui qui m'héberge durant toute ma vie. Enfin, je pense que tu me comprends...

Il s'agissait de l'honnêteté à l'état le plus pur cette fois-ci...

- Si tu dis que du travail t'attend, cela veut dire qu'on doit se séparer maintenant..?


(réponse pas belle désolé..)
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