I love you, me either [Pv Ella]

Invité

Je me suis toujours demandé s’il existait quelqu’un de plus puissant que moi, ici, en ce bas-monde. Je ne me considère plus comme un simple homme désormais, mais plutôt comme une divinité. C’est l’immortalité que Claire m’a gentiment accordée, qui m’a permis de me glisser à ce haut rang. Je sais très bien qu’elle m’en voudra longtemps, mais elle finira par comprendre que nous sommes pareils, au fond… Grâce à cette immortalité, rien ne m’était impossible. Monsieur Bennet ne pouvait plus espérer me vaincre pour venger sa pauvre petite fille qu’il aime tant. Ahaha, quel égoïsme. Il a toujours cru être un exemple pour elle, mais elle a fini par comprendre qui il était vraiment. Bennet n’était pas très différent de moi, lui non plus. C’était un meurtrier, un assassin, persécutant les mutants, nous forçant à nous cacher. Tout comme le Président Petrelli. Mais que dis-je… Suis-je le seul à ne pas me cacher ? Leur politique ne m’effraie pas. S’ils tentaient quoi que ce soit à mon égard, je n’aurai aucune pitié. En ce moment, je m’attendais à ce qu’une personne vienne se mettre en travers de ma route. Il s’agissait évidemment d’Ella. J’étais au courant de sa survie. Cela allait lui permettre de vivre peut-être un peu plus longtemps, mais pas assez pour réussir à se venger. Car oui, je suis immortel. Toutes les choses qu’elle pourrait tenter afin de m’avoir, seraient vaines. Elle ne parviendrait qu’à se faire du mal à elle-même. Quelle tristesse…

J’entendis d’ailleurs du bruit, dans le couloir longeant mon appartement. Un bruit assez aigu. Je me levai de mon fauteuil, allant regarder dans le judas, pour savoir de qui il s’agissait. Je pus voir une lumière, d’un bleu vif, électrique. Cela ne faisait aucun doute. C’était Ella. Elle m’avait enfin retrouvé, et elle avait l’air déterminée à me tuer. Un léger rire se fit entendre de ma part, pendant que j’ouvrais ma porte d’entrée.

« Tiens, Ella ! Comment se fait-il que tu sois encore en vie ? Je t’ai achevé de mes propres mains ! »

Elle me regarda avec son air légendaire, énervée et insouciante. Je souriais, en secouant légèrement la tête.

« Ne crois pas me surprendre. Je sais que tu as été sauvée par Peter. Et je sais également que tu veux te venger. Seulement… Te souviens-tu que je suis… Immortel ? »

Invité

Ivresse nocturne

J'étais ivre, complètement bourrée. La nuit avait été mauvaise, l'alcool avait coulé à flot. J'avais vidé une bouteille de vodka, seule dans une ruelle à quelques pâtés de maison de chez Gabriel. Non, de chez Sylar. Moi, Elle Bishop, m'étais mise la tête à l'envers comme une sale ivrogne, pour le plaisir de me détruire. Ils savaient tous que j'avais l'un des pouvoirs les plus puissants du monde mutant, et ils avaient tous conscience que j'aurais un rôle important à jouer, dans la destruction du Monstre. Le Monstre que j'avais aidé à créer. Le Monstre que j'avais aimé.

Alors, comme n'importe quelle fille bourrée ayant subit un chagrin d'amour malheureux, j'étais allée frapper à la porte de mon ex. J'étais dans un sale état. Il était presque deux heures du matin, je portais encore le tailleur bleu, très chic, que j'avais mis pour une réunion importante qui m'avait occupée toute l'après-midi. Mais mon maquillage avait un peu coulé à cause de la pluie qui tombait averse dehors, et de mes larmes. Des larmes de rage et de dégoût. De haine et de désespoir. J'étais trempée, j'allais prendre froid mais je m'en fichais. Et le pire, c'est que mon pouvoir allait certainement se retourner contre moi si je tentais de m'en servir alors que mes vêtements étaient mouillés. Mais ça aussi, ça ne m'importait pas.

En arrivant devant la porte d'entrée de Sylar, je sonnais. En l'attendant, je fis exploser les lampes du couloir. Aïe. Oui, décidement ce n'était pas une bonne idée de venir ici, trempée. La porte s'ouvrit rapidement. Il ne dormait donc pas, à cette heure-ci ? Visiblement non, il était encore tout habillé à deux heures du matin. Je doutais que ce soit les remords qui l'empêchent de dormir... Il ne paraissait pas surpris de me voir, alors que moi-même j'étais surprise de me trouver ici.

Ces paroles me firent mal. Elles étaient tranchantes comme des lames, mais rien ne parviendrait à faire couler mes larmes. Il avait voulu me tuer, et j'avais été prête à me laisser faire. Je me serais laisser tuer par l'homme que j'aimais, si Peter n'était pas arrivé à temps pour me sauver.

Et toi Sylar, as-tu oublié à quel point je pouvais être déterminée ? Tu ne te souviens pas que j'aime les défis plus que tout le reste ?

Je me tenais au milieu du couloir, devant le Monstre qui avait jadis été Gabriel. J'étais plongée dans l'ombre. Je lui adressais un sourire, en retour du sien. Je me sentais vide, sereine. Mes vêtements me collaient à la peau.

Tu m'invites à entrer ou tu préfères qu'on fasse ça au milieu du couloir ? demandais-je avec une lueur de défi dans le regard.

Invité

La belle Elle venait donc de sonner à ma porte, vêtue comme si elle avait passé la journée à une conférence, ou du moins quelque chose d’important. Ses vêtements et ses cheveux étaient trempés, lui collant à la peau. Je ne savais même pas qu’il pleuvait… Celle-ci sentait l’alcool à plein nez… Ce n’était pas glorieux. Pourquoi avait-elle bu autant, en cette douce nuit ? Je n’en savais rien, mais qu’importe. Cependant, je savais très bien que ses futurs propos allaient être légèrement falsifiés, sous l’effet de l’alcool. Allait-elle tenter de m’avoir, avec ses éclairs, alors que son corps était complètement trempé ? Ce serait se faire du mal pour rien, voyons. Cela faisait bien longtemps que je ne l’avais pas entendu m’appeler Sylar. Bizarrement, ce nom sonnait faux, sortant de sa bouche. Je savais bien qu’au plus profond d’elle-même, elle ne pouvait se résigner à me considérer comme un monstre, comme une simple cible à abattre. Je la connaissais un peu, depuis le temps… Mais, dès que j’eus terminé de parler, elle m’adressa un de ses plus beaux sourires. Je ne comprenais pas... Son attitude venait de changer d’un seul coup. C’était peut-être moi qui lui faisais cet effet, qui sait. Je la regardais, droit dans les yeux, avant de répondre à son interrogation.

« Je vois que tu as toujours l’air si déterminée. Je te retrouve bien là, Elle. Je t’en prie, entre. Fais comme chez toi. »

Sur ces mots, je refermai la porte derrière elle, avant de me diriger vers mon minibar afin de me servir un petit verre de vin. Je n’en proposais pas à Elle, sachant qu’elle semblait déjà avoir bu une assez grosse quantité. Je refermai la petite porte de mon bar, et me retournai en la direction de la belle. Le chauffage était à bonne température pour la réchauffer un peu. Mais ses vêtements ne faciliteraient pas la tâche pour ça car, étant totalement mouillés, ils mettraient beaucoup de temps à sécher. Je m’appuyais ensuite contre un des murs de la pièce, regardant par la fenêtre, la pluie tomber à flots, tout en lui adressant la parole.

« Tu ne comptes tout de même pas utiliser ton pouvoir dans cet état, rassure moi ? Que cherchais-tu réellement en venant ici, ivre, et sans aucun moyen de défense ?... »

Invité

Elle & Lui

J'entrais. Je me moquais bien que ce soit un piège ou pas. Je me moquais de tout. L'alcool abimait mes perceptions de la réalité, mais ce n'était pas la seule raison de mon attitude je-m'en-foutiste. Une petite partie de moi ne voulait pas croire que Gabriel aurait laissé Sylar me tuer. Je voulais me convaincre que si Peter n'était pas arrivé pour me sauver, Gabriel aurait arrêté son geste, de lui-même, avant qu'il ne soit trop tard. A la dernière seconde peut-être, mais il l'aurait fait. Il fallait que j'y crois. C'était le seul rêve, le seul espoir, que j'avais encore.

Il habitait un appartement semblable à lui-même. Net, froid, sombre. A l'image de son caractère. Cela ne m'étonnait guère. Il alla jusqu'au bar se servir un verre mais ne m'en offrit pas. C'était mauvais signe, cela voulait dire qu'il avait remarqué mon état d'ivresse avancée. D'un autre côté, c'était presque... gentlemen de sa part. Ce n'était pas son genre de profiter de la situation, de me droguer pour que je sois moins combattive. Quoi qu'il arrive, Sylar n'était pas un homme déloyal. Il avait un certain honneur, une certaine classe. Une cruauté sans limite, certes, mais qui ne l'empêchait pas d'avoir ce sens moral si étrange...

Tu me croirais si je te répondais que je n'en sais rien ? demandais-je en réponse à sa question

J'ôtais ma veste de tailleur. Je portais, dessous, un simple débardeur de soie bleue et une jupe. J'enlevais aussi mes bottes humides et me retrouvais pieds nus dans l'appartement de Gabriel. Mais ce n'était pas une tentative désespérée pour utiliser plus rapidement mon pouvoir sans me faire mal, je voulais juste ne pas prendre froid. Je m'asseyais, du bout des fesses, sur le dossier du canapé, et croisais mes bras sous ma poitrine.

Je suis peut-être, enfin certainement, un peu saoûle, mais pas encore complètement idiote. Tu peux tuer tous les mutants que tu veux, ça ne t'amusera pas autant que de me tuer moi, n'est-ce pas ? Et si tu me tues maintenant, alors que je suis incapable de me défendre, tu passeras toute ta si chère immortalité à te demander si tu n'es pas passé à côté de ton plus beau combat... Car je pourrais être ton plus beau combat, tu ne crois pas ?

L'alcool m'enlevait toute modestie. Et toute lucidité. Je pensais ces paroles, mais je n'aurais jamais osé les dire si je n'avais pas été dans un tel état d'ébriétée.

Si on discutait, toi et moi ? A moins que tu ais quelque chose de plus important à faire cette nuit...

Qu'est-ce qu'un tueur aurait à faire, à cette heure ?

Invité

Elle entra lentement mais sûrement, se rapprochant du canapé se trouvant contre le mur où je me trouvai, regardant par la fenêtre, mon verre à la main. Elle ôta sa veste et ses chaussures pour se mettre un peu plus à l’aise et pour éviter d’attraper trop froid. Comme je le pensais, elle avait tellement bu qu’elle ne savait même pas ce qu’elle était venu faire ici. Elle s’en rappellerait peut-être un peu plus tard dans la nuit. Je la voyais s’asseoir au bord de l’accoudoir du fauteuil, d’un air un peu plus sérieux, croisant les bras. Elle m’adressa alors un assez long discours, sur la fierté, sur mon immortalité et aussi sur ma soif de pouvoir. Ce discours, je ne savais pas si elle l’avait prémédité, mais ce n’était pas son genre, de s’affirmer comme ça. Décidemment, l’alcool révélait bien des choses sur la personnalité des gens. Elle se considérait comme ma plus belle adversaire, celle qui me donnerait le combat le plus palpitant, le plus intéressant, de toute mon existence. Seulement, savait-elle que, la combattre, même au meilleur de sa forme, ne me servirait à rien ? Ça, c’était encore à déterminer. Au moment où elle termina sa dernière phrase, je m’en allai dans la pièce d’à côté, ma chambre, ouvrant mon armoire. J’en sortis en lançant une veste chaude à la belle blonde. Elle allait sûrement me trouver changé, depuis notre dernière rencontre. Ce n’était pas totalement faux. Je m’efforçais, comme depuis quelque temps, à me battre contre ma soif, pour devenir quelqu’un de bien. Je répondis ensuite à sa petite provocation.

« Mets ça, ça te tiendra chaud. Mais vois-tu, Elle, je n’ai jamais eu réellement envie de te tuer. Cependant, tu sais bien que tu es ma créatrice. Tu es celle qui m’a fait comme je suis aujourd’hui, un monstre, comme tu le dirais si bien. Donc, te considérer comme mon plus beau combat, serait une simple absurdité. »

La belle semblait vraiment sûre d’elle dans ses paroles. Elle me voyait donc toujours comme un meurtrier. En même temps, nous nous étions quittés sur un meurtre que j’allais commettre. Je bus la dernière gorgée de vin, et posai mon verre sur le minibar. Je me dirigeai ensuite vers le canapé, pendant qu’elle me demanda si l’on pouvait parler. Elle insista bien sûr, sur le fait que je pouvais la tuer à tout moment, en tant que meurtrier. Mais je ne répondis pas à la provocation. Aussi près possible du fauteuil, je mis ma main au niveau de sa joue, la passant lentement ensuite dans ses cheveux, rapprochant doucement mon visage du sien, pour que nos lèvres se touchent.

« Je pense que tu as ta réponse. J’ai changé, Elle…»

Invité

Trop facile

Je ne pus cacher ma surprise lorsqu'il s'en alla, me laissant seule dans son salon. Mais lorsqu'il revint, une veste à la main, ma surprise fut encore plus grande ! Gabriel n'avait que rarement eu ce genre de petites attentions pour moi, et Sylar encore moins. Je gardais la veste à la main, sans oser la mettre. Si je l'enfilais, ce serait comme m'avouer vaincue. Avouer ma faiblesse. Avouer que j'avais besoin de lui.

Qu'il me rappelle que c'était moi qui étais responsable de ce qu'il était devenu me fit mal, mais pas autant que je ne le pensais. Qu'il le dise avec autant de calme, sur le ton de l'évidence, me rappela que c'était du passé. Un passé que nous ne pouvions pas changer.

Gabriel, j'avais toujours du mal à l'appeler Sylar, même dans mes pensées, termina son verre. Ses gestes étaient lents, calculés pour ne pas m'effrayer. Lorsqu'il se rapprocha de moi, je n'avais toujours pas enfilé sa veste. Je tremblais quand ses doigts frôlèrent ma joue, mais je ne savais pas si c'était à cause du froid ou de la présence de Gabriel. Il était si proche... Ses lèvres carressèrent les miennes alors que dans un murmure, il m'assurait qu'il avait changé.

Mais je ne pouvais le croire.

Je m'écartais rapidement de lui. Et cela me brisa le coeur d'agir ainsi. Je fis trois pas pour m'éloigner de Sylar. Sylar. C'était Sylar. Pas Gabriel. Je ne pouvais pas croire que Gabriel soit revenu de lui-même, qu'il ait réussi à battre le Monstre. Mes pas m'amenèrent vers la fenêtre. La pluie tombait contre, en un vacarme aussi assourdissant que celui de mon coeur, battant la chamade dans ma poitrine. Je réalisais alors que je tenais toujours la veste de Gabriel. Lui tournant le dos, je retirais mon haut en soie trempée, pour enfiler sa veste chaude sur mon soutien-gorge, à même la peau. Le tissus sentait le parfum de Gabriel. J'avais l'impression de sentir encore son souffle sur ma bouche, son goût sur ma langue.

Tu peux bien le répéter cent fois, Sylar, je ne le croirais jamais avec des mots. Je quittais la pluie des yeux pour me retourner et le regarder un instant avant d'ajouter. Tu as voulu me tuer. Me tuer ! Ce ne sont plus des mots que j'attend de toi, ce sont des actes. Tu m'as fais mal par tes actes, il n'y a que des actes qui pourront réparer ce que tu as fais. Ce que tu M'as fais.

Ma colère noyait complètement mes paroles. Et l'alcool me faisait dire tellement plus que ce que je n'aurais osé avouer en temps normal...

Je ne sais pas si je pourrais te pardonner un jour. Je ne sais pas si j'en aurais envie. Je t'ai toujours su capable de tout, Sylar, mais je voulais croire que Gabriel t'empêcherait de... j'aurais aimé avoir la preuve que la seule chose dont tu ne sois pas capable, c'est me tuer.

Foutu alcool !

J'imaginais que tu m'aimais assez pour ne pas en être capable. Mais je me trompais.

J'avais envie de partir, de quitter tout de suite son appartement, mais je n'en avais pas la force. Je me retournais et posais doucement ma tête contre la vitre, serrant sa veste autour de moi. Se souvenir de Gabriel. Se souvenir de nous.

Invité

Ma douce et tendre ne me rendit pas mon baiser. Au contraire, elle me repoussa, comme si elle n’éprouvait plus rien à mon encontre, comme si mon existence était marquée au fer rouge par le monstre. Je la voyais partir vers la fenêtre pour se changer. Elle enleva son haut, et enfila la veste que je lui avais donnée. Je la sentais si distante. Je me rappelais encore des moments que nous avions passés tous les deux, dans la grande salle sombre de Pinehearst, et lorsque nous avons essayé d’échapper à Bennet. Nous étions si proches. Je ne pouvais pas croire que notre relation avait changé du tout au tout. Elle me dévoila ses sentiments à mon égard. Me disant qu’elle ne me croyait plus, que je l’avais fait souffrir, ce jour-là, sur la plage. Seuls des actes m’acquitteraient, d’après ses dires. Mais qu’avait-elle en tête ? Etait-ce un stratagème pour que je m’allie avec la famille Petrelli, ses grands amis du moment ? Je n’en avais pour l’instant aucune idée, mais il fallait qu’elle m’en dise un peu plus sur cette condition.

« Que devrais-je faire pour te le faire comprendre ? Tu connais le Sylar qui a autrefois voulu t’anéantir, sur cette plage. Selon toi, serions-nous encore en train de parler à ce même moment, si je n’avais pas changé ? Je..J’essaie juste d’être quelqu’un de bien, Elle… Tu me connais mieux que quiconque. Et tu sais combien cette soif de pouvoir peut-être dure à contrôler.. »

Elle me précisait encore que, si je l’aimais vraiment, jamais je n’aurais fait ça, jamais je n’aurais tenté de la tuer… Cependant, même mes sentiments, je ne pouvais les contrôle. Ma soif arrivait toujours à prendre le dessus. Je me rapprochai alors d’elle, lentement, me collant finalement derrière et entourant mes bras autour d’elle. Ma tête se baissait, pour atteindre son cou, et lui déposer un délicat baiser, avant de lui dire.

« Tu peux penser ce que tu veux, mais je t’aime, Elle. Si ça peut te faire du bien, tu n’as cas te défouler sur moi, comme dans le cachot de Pinehearst, si c’est le seul moyen… »

Toujours les bras autour d’elle, je relevai la tête, pour admirer la pluie tomber du ciel, et appliquant quelques gouttes sur la fenêtre. Je trouvais ça tellement beau, la pluie.

Invité

I'm so sorry

Ses mots glissaient sur moi comme de l'eau. Je buvais ses paroles en espérant qu'elles feraient naître en moi quelque chose, une sorte de déclic, une preuve... une preuve qu'il avait changé ? Ou au contraire la preuve que le monstre était toujours là, en lui ? Je voulais cesser de douter de lui. Je voulais être sûre. Qu'il soit Gabriel ou Sylar, au fond je m'en fichais à présent. J'étais déterminée.

Déterminée à l'aimer et à le sauver s'il était Gabriel.
Déterminée à le tuer et à souffrir s'il était Sylar.

Mais pour cela je devais savoir, avec certitude. Dans un monde où le mensonge et les illusions gouvernaient toute chose, tout être, je voulais être sûre de mes décisions. Sûre de mes actes. Et il n'y avait vraiment qu'un seul moyen pour cela...

Gabriel avait passé ses bras autour de moi. Mon dos contre sa poitrine, je me reposais un instant sur lui, dans sa chaleur et la douceur de son contact. Ses lèvres se posèrent sur ma peau, me faisant frissonner et sentir à quel point j'avais besoin de lui. Il était tout, absolument tout pour moi. Je me retournais lentement pour lui faire face, sans quitter son étreinte. Il regardait dehors, la pluie qui tombait du ciel.

Gabriel ? murmurais-je

Nos regards s'accrochèrent. Etait-il sérieux ? Etait-il prêt à souffrir si cela pouvait me "défouler", comme il disait ? Parce que le seul moyen d'être véritablement certaine de moi, c'était effectivement celui-là.

Alors, sans réfléchir davantage, j'entourais son cou de mes bras et embrassait Gabriel. Ou Sylar. Je l'embrassais, avec tout mon coeur, tout mon amour, toute la passion qu'il y avait eu entre nous et que je croyais enfouie en moi à tout jamais. Mais elle ne demandait qu'à renaître avec lui. Notre baiser dura longtemps, une magnifique éternité, puis je l'arrêtais doucement. Des larmes perlaient au bord de mes yeux.

Je suis désolée si c'est toi, Gabriel. Je suis vraiment, vraiment désolée. Mais je dois... je dois être certaine que Sylar est assez bien enfoui en toi pour que personne ne puisse le ramener.

Je m'écartais d'à peine un pas.

Je l'ai fais naître, et s'il a encore trop d'emprise sur toi je pourrais le faire renaître rapidement. Mais j'espère que tu ne m'as pas menti et qu'il est réellement parti.

On allait tout de suite voir si Sylar était encore là ou pas.

Sans me laisser le temps de changer d'avis, j'appelais mon pouvoir. Lorsque des éclairs dansèrent dans mes deux paumes, je pris les mains de Gabriel dans les miennes. Le choc le projeta à l'autre bout du salon, l'assomant à demi contre le mur. Forte et fière, je me rapprochais de lui, lui envoyant des décharges à un rythme soutenu, qui me faisaient souffrir presque autant que lui. Au bout de quelques minutes de ce traitement, à bout de forces, je me laissais tomber à genoux près de Gabriel. En attendant de voir si Sylar allait apparaître pour se battre... ou pas.

Invité

Je tenais Elle dans mes bras, la réchauffant un peu plus par la même occasion. Etre comme ça me rappelait les bons moments que nous avions vécu ensemble, les bons comme les mauvais. Sur ce point-là, elle semblait d’accord avec moi puisqu’elle se retourna, et m’embrassa. Cela faisait tellement longtemps….La douceur de ses lèvres, leur goût, que de souvenirs qui me remontaient à la tête en quelques instants. C’était tout simplement divin. Elle se retira ensuite, et s’excusa de ce qu’elle allait faire dans les secondes qui allaient suivre. Elle voulait être sûr que Sylar ne revienne pas, et pour ça, il n’y avait qu’un moyen, m’attaquer de front, me faire souffrir. C’était également la seule chose qui pouvait me permettre de regagner sa confiance. C’était pour cela que j’avais accepté. Elle s’écarta alors un peu de moi, me regardant avec un air triste et désemparé, puis éclaira la pièce de ses étincelles électriques, formant des sortes de boules entre ses mains. Elle prit ensuite mes mains, m’envoya valser contre le mur d’en face, à cause du choc. Les voisins allaient sûrement se demander ce qu’était tout ce vacarme, mais réellement, je n’en avais rien à faire. Je me laissai donc faire, la laissant se défouler comme elle le voulait, se faire plaisir, se donner des réponses…

A chaque éclair qu’elle envoyait, je poussais de grands cris de douleur. Mes vêtements se déchiraient au fur et à mesure, jusqu’à devenir des lambeaux de tissu. Je savais très bien que, pour se défouler, elle avait besoin de continuer jusqu’à ce qu’elle soit à bout de forces. Je lui disais quelque fois.

« Donne tout ce que tu as, Elle, donne tout ! Aaaaaaaaaaaaaaaargh ! »

Les chocs électriques me faisaient atrocement souffrir, même si je me régénérais à chaque fois. Mon corps était tout le temps brûlé, laissant s’échapper de la fumée. J’étais presque torse-nu à la fin, et mon pantalon faisait vraiment peine à voir. Lorsqu’elle accéda au maximum de sa force, elle tomba de fatigue, à mes genoux, essoufflée et transpirante. Moi, j’étais quasiment allongé sur le ventre, comme brûlé vif, comme un mort tout simplement. Il me fallut quelques secondes pour me régénérer totalement, mais elle avait obtenu ce qu’elle souhaitait. Je me relevai alors un peu, jusqu’à me mettre à genoux devant elle. Je me penchai ensuite en sa direction, tendant ma main droite, finissant juste derrière sa joue, avant de lui adresser un dernier baiser. Mon sourire légendaire se dessina sur mon visage.

« Tu me fais confiance désormais ? Où tu souhaites encore t’acharner sur moi comme tu viens de le faire ? C’est moi Elle, Gabriel. »

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Intrus.

Pas une seule fois Gabriel ne chercha à m'empêcher de faire ce que je devais faire pour me rassurer. J'avais beau m'acharner sur lui comme jamais, il ne broncha pas ni ne supplia. Ce n'était de toute façon pas son genre... heureusement ! J'avais besoin de quelqu'un de fort, quelqu'un dont la seule présence me rassure et me calme. Il criait pendant que je détruisais ses vêtements et la moitié de son appartement. Sans aucune gêne.

Je tombais, vidée d'énergie, alors que Gabriel ne portait presque plus rien sur lui. Nous étions presque à égalité maintenant, lui torse nue avec son pantalon qui lui faisait à peine plus qu'un short, et moi en soutien-gorge sous sa veste trop grande pour moi, les jambes nues. Il glissa sa main encore un peu carbonnisé derrière ma tête, et s'approcha pour m'embrasser. Des larmes, de joie cette fois, coulaient sur mes joues pendant que nous continuons à s'embrasser. Et il souriait pendant que je riais, heureuse de le retrouver mais n'osant encore pas y croire.

On frappa à la porte, timidement. Cela nous figea sur place, immédiatement. Les voisins ? Inquiets ? Sans doute. Je regardais Gabriel, il n'était décidement pas en état d'aller ouvrir la porte. Je me levais, les membres un peu engourdis. Si personne n'ouvrait la porte, les voisins risquaient de s'inquiéter et d'appeler la police. Un homme se tenait sur le palier, une batte de base-ball à la main. Je lui adressais mon plus adorable sourire, dénudant légèrement mes épaules et ma poitrine pour lui donner autre chose à regarder que les nombreuses petites blessures sur mes mains et mes jambes, causées par les décharges électriques et l'eau.

Bonsoir.
C'est chez vous tout ce putain de boucan ?
Du bruit ? Non je n'ai pas...

Il me bouscula sans ménagement pour entrer.

Ne te fous pas de moi, pétasse. Je sais ce que j'ai entendu.

L'homme n'était pas entré dans le salon, il n'avait donc pas pu voir Gabriel. L'homme me plaqua durement contre le mur de l'entrée, relevant mon menton avec sa batte de base-ball. J'essayais de me débattre mais je n'avais plus la force d'utiliser la moindre énergie électrique contre lui.

Sortez. ordonnais-je d'une voix un peu étranglée

J'avais peur, mais pas de cet homme. J'avais peur de ce que pourrait faire Gabriel. Sylar se serait amusé, sûrement, de me voir malmenée par cet homme qu'il aurait sans doute tué ensuite. Mais Sylar n'était plus là. Il ne restait plus que Gabriel. Gabriel. Gabriel ! Je n'avais même plus la force de l'appeler à l'aide. Et j'avais peur de cette aide qu'il pourrait m'apporter...

Pourquoi salope ? ça t'amuse de faire du bruit et de réveiller les gens en pleine nuit ? T'inquiète pas on va en faire du bruit, ...

Son regard s'était allumé d'une lueur perverse qui m'écoeura.

Invité

Notre baiser se prolongea, à même le sol, moi le corps se régénérant petit à petit de ses brûlures, et Elle, était fatiguée, épuisée, portant ma veste autour d’elle, les jambes nues. Elle savait maintenant qu’elle pouvait me faire confiance. Sylar n’était pas apparu pendant qu’elle m’attaquait, c’était un signe. Mais je ne pouvais pas garantir son extinction totale. Dans les moments de faiblesses, il essayerait peut-être de prendre le dessus. Cela allait être un combat à l’intérieur de moi-même, pour rester Gabriel, pour être quelqu’un de bien. Soudain, venant nous déranger dans notre petit moment d’affection, enfin réciproque, un battement dans la porte d’entrée se fit entendre. Qui cela pouvait-il bien être à cette heure-ci ? Un voisin dont le bruit avait dérangé ? Très probablement. Pour le moment, vu mon état, je ne pouvais pas y aller, je ne pouvais pas me montrer comme ça. Ce fut donc Elle qui y alla. Je n’arrivai pas très bien à entendre la conversation, mais au timbre de la voix, j’en déduisais qu’il s’agissait d’un homme. Mais le ton augmenta rapidement. L’homme semblait très énervé. J’entendis par la suite un bruit fort, comme si l’on avait tapé dans le mur. Que se passait-il ? Ce bruit ne m’inspirait aucune confiance. Je rentrais alors assez rapidement dans ma chambre, enfilant un pantalon en bon état, et je me dirigeai ensuite vers le couloir menant à la porte d’entrée. Dès que mes yeux se posèrent sur l’homme, assez costaud et colérique, quelque chose se passa en moi, dans ma tête. Je sentais que Sylar voulait reprendre le dessus, je sentais cette envie de tuer, ce sadisme. Le voisin s’en prenait à Elle. Il l’avait plaqué contre un mur, remontant son menton à l’aide d’une batte de base-ball.

*Ahaha... Regarde-là se faire dominer par ce type. Ça en devient presque jouissif. Aller vas-y, fini de jouer !*

J’entendais cette voix, ces paroles, celles de Sylar, essayant de me ramener à la raison. Je ne devais pas l’écouter. Je levai mes mains et prit le contrôle des mouvements de l’homme, grâce au pouvoir de ce cher Doyle. Il n’allait plus faire son malin désormais… Grâce à mon contrôle, il finit par lâcher Elle, tombant à terre, morte de fatigue. Je la regardais, l’air énervé. Je ne pouvais accepter qu’il lui fasse du mal, c’était plus fort que moi, plus fort que Sylar. Cette détermination l’empêcha de prendre le contrôle de mon être. L’homme lâcha également sa batte de base-ball, la laissant traîner dans le couloir de l’appartement. Je regardais une dernière fois Elle, elle semblait effrayée… J’en terminai en propulsant le voisin à travers le couloir de l’étage, terminant contre le mur d’en face, assommé.

« Ça va toi ? J’espère qu’il ne t’as pas trop fait mal… Par contre, qu’allons-nous faire de lui ? Il a vu mes pouvoirs, et disons qu’un homme étalé dans un couloir où tout le monde passe… »

Invité

Un voisin encombrant

Il avait réagit, mais presque sans violence. Gabriel avait même eu le temps d'aller enfiler un pantalon, ne m'ôtant heureusement rien du spectacle de sa musculature excitante. Le voisin avait été propulsé de l'autre côté du palier, et avait perdu momentanément connaissance. Toute fois le choc n'avait pas été assez violent pour lui briser les cervicales, il était toujours vivant. Et donc, il formait encore un problème.

Je m'approchais de Gabriel pour me pelotonner un bref instant dans ses bras. J'avais froid et je tremblais. J'avais besoin de lui, de sa chaleur. J'avais envie de lui. Mais le voisin était un problème bien plus urgent, pour l'heure. Il allait falloir s'en occuper sérieusement. Très, sérieusement. Nous n'avions pas le choix et heureusement, je n'avais pas perdu cette part tout à fait pragmatique de mon caractère. Je quittais les bras de Gabriel pour sortir de l'appartement et m'assurer que le voisin n'était bien que assomé.

Il va sans doute être inconscient pour un bon moment encore. Allons le recoucher chez lui, il croira avoir rêvé en se réveillant demain. Au pire... on sera là pour veiller à ce qu'il ne dise rien de ce qu'il a vu.

"On". Un "on" qui voulait dire "nous", qui voulait dire "avenir", "ensemble". Un mot venu naturellement dans ma bouche, aussi naturellement qu'à l'époque où... où Sylar n'existait pas encore. Est-ce que tout allait pouvoir recommencer entre nous, comme si rien ne s'était passé ? Non... sans doute que non. Une rage sourde bouillait encore en moi, de la colère contre Sylar qui m'avait volé Gabriel une fois de trop.

J'ai... froid. Est-ce que tu pourrais ramener ton voisin dans son lit pendant que je prend une douche chez toi pour me réchauffer ?

J'espérais que cela ne dérange pas Gabriel que je m'introduise ainsi dans sa salle de bain. Je n'avais pas trop envie de rentrer chez moi et de m'y retrouver seule, toujours éternellement seule.

Invité

Le voisin fou venait d’être expulsé contre un mur, gravement assommé par le choc. On ne pouvait cependant pas s’estimer heureux pour le moment, car son corps serait encombrant pour nous. Il fallait trouver un moyen de le cacher. Je laissai Elle réfléchir à ça, pour ne pas que mon instinct de meurtrier ne resurgisse. Elle se blottit d’abord dans mes bras, pour me montrer son affection et pour se réchauffer un peu, puis elle se dirigea vers le couloir pour vérifier quelque chose sur le voisin. Elle me proposa ensuite son idée : le ramener chez lui, dans son lit, pour qu’il croie qu’il a rêvé de cet évènement. Ce n’était pas une mauvaise idée, je devais l’avouer. Mais bon, le surveiller jusqu’à ce qu’il se réveille pour qu’il ne raconte pas tout ça à quelqu’un, au cas où il s’en souvienne comme un fait réel, cela allait être compliqué.

Elle me regarda avec ses yeux magnifiques, avant de me demander si je pouvais le ramener chez lui, pendant qu’elle prendrait une douche pour se réchauffer. Je souris, lui déposai un délicat baiser sur le front et lui répondis.

« Je m’en charge. Tu sais, si tu n’as nulle part où aller, tu peux rester ici si tu veux. Tu n’auras qu'à prendre la chambre, je resterai dans le salon. »

Sur ces mots, je sortis de l’appartement, refermant la porte d’entrée derrière moi, et je pris l’homme sur mon épaule, le portant jusque chez lui, à l’étage du dessous. J’espérais ne pas trouver un invité dans les couloirs… Je descendais donc les marches, une par une, regardant quelques fois au-dessus de moi pour voir s’il n’y avait personne. Heureusement, ce n’était pas le cas. Une fois arrivé devant la porte de son appartement, je l’ouvrai, par télékinésie, entrant donc dans cette première pièce. C’était parfait, cet homme ne semblait pas avoir de petite-amie, ou bien de femme. Je l’avais déjà croisé dans le bâtiment, donc je savais où il habitait, mais il était vrai que je ne l’avais jamais vu avec une quelconque femme. Arrivé dans sa chambre, je le déposai sur son lit, d’un coup brusque. Tellement brusque que l’on entendit le bruit des ressorts. Je me penchai ensuite au-dessus de lui, le regardant assez sadiquement. Je tendis mon index au niveau de sa tête, prêt à lui découper le crâne à l’aide ma télékinésie. Mais, juste avant de bouger mon doigt, je réfléchis. Non, je ne pouvais pas faire ça, Sylar aurait fait ça impunément, mais pas moi, pas Gabriel… Secouant légèrement ma tête pour reprendre mes esprits, je retirai ma main, me relevant, prêt à rentrer chez moi. Si j’avais fait ça, Elle ne m’aurait jamais pardonné… Je rentrai alors à la maison, et je la retrouvai dans la salle de bain, toujours avec ma veste. Elle était sortie de la douche et se séchait les cheveux. Je passai devant la salle de bain pour aller dans la chambre et, en passant, je lui dis.

« J’espère qu’il croira vraiment que c’était un rêve. Ça me dérangerai d’avoir à le surveiller jusqu’à ce qu’il se réveille. »

Etant arrivé dans la chambre, je sortis une couverture de mon armoire, et je retournai dans le salon, m’asseoir sur le canapé.

Invité

Rien que nous...

L'eau coulait sur ma peau nue, et je me sentais bien. Apaisée. L'eau était froide, au début, et cela me remis les idées en place. L'alcool avait perdu son contrôle sur moi, ou presque. Je me sentais encore un peu bizarre, mais ça irait. Je tournais le robinet pour rapidement avoir de l'eau brûlante. Elle réchauffa mon corps et mon esprit encore un peu embrouillé par les récents évènements de la nuit.

Une petite part de moi avait eu peur de laisser Gabriel seul avec l'homme. Il s'était parfaitement contrôlé en ma présence, mais j'avais peur qu'en mon absence... il ne se laisser aller à ses instincts de tueur. Je n'étais donc pas très rassurée lorsque je l'entendis revenir à son appartement. J'avais trouvé sans mal une serviette pour me sécher, mais je renfilais sa veste trop grande pour moi une fois séchée. J'ouvris la porte de la salle de bain à temps pour voir Gabriel aller à sa chambre.

On ira lui faire une petite visite demain matin pour vérifier. dis-je

Je vis Gabriel repasser dans le sens inverse, vers le salon, une couverture sous le bras. Il allait vraiment avoir la galanterie de me laisser son lit pour la nuit ? Visiblement, oui. Je terminais de me sécher les cheveux avec une serviette puis renfilais mes sous-vêtements sous sa veste, avant d'aller le retrouver au salon. Gabriel était assit sur le canapé, le regard perdu dans le vague.

Je crois que ça me gêne un peu de te faire dormir ici alors que tu as un lit immense dans la pièce d'à côté. balbutiais-je, un peu timidement, en m'asseyant près de lui

Face à ce genre de situations, je ne savais jamais trop quoi faire. J'hésitais, consciente de n'être encore qu'une enfant à côté de lui. Je repliais mes jambes contre ma poitrine et entourait mes genoux de mes bras, en un signe de repli.

J'ai un chez moi, tu sais, de l'autre côté de la ville. C'est P... c'est Peter qui me l'a trouvé, je n'aurais pas su me débrouiller sans lui. Je n'ai jamais vécu seule et c'est assez... compliqué par moment.

Je me souvenais de la première fois que j'avais dû lancer une machine à laver, régler ma première facture d'électricité ou aller faire des courses plusieurs fois par semaine au supermarché. Des choses dont je n'avais jamais eu à m'occuper pendant ces vingt-quatre années où j'avais vécu à la Compagnie.

J'ai toujours été plus ou moins seule, quand je vivais à la Compagnie mais... c'était une solitude différente. terminais-je dans un murmure

Jamais je ne parlais de mon passé là-bas, habituellement, mais la nuit me semblait propice aux confidences. Cela faisait si longtemps que je n'avais pas pu me retrouver avec Gabriel...

Invité

Au moment où je passai devant la salle de bain, Elle en sortit, me voyant retourner au salon avec ma couverture à la main. J’avais réellement l’intention de lui laisser ma chambre le temps qu’elle serait ici. De toute façon, un lit ou un canapé ne faisait pas pour moi une grande différence. Elle me rejoignit bien rapidement dans le salon, s’asseyant sur le canapé, en me disant que ça la gênait de me laisser dormir ici, pendant qu’elle profiterait du grand lit. Elle semblait un peu triste, de par sa façon de répondre et de par la position qu’elle prit juste après. C’était comme si elle essayait de se replier, comme une tortue dans sa carapace. Je la regardai, j’admirais ses magnifiques yeux, ses cheveux blonds, brillants, et ses fines lèvres. Je la trouvai resplendissante, oui, je la trouvai belle…

« Ne t’en fais pas pour moi, ce n’est pas un problème. Si je peux te laisser le maximum de confort, alors cela ne me dérange pas. »

Elle continua en me disant qu’elle avait un appartement, à l’autre bout de la ville. C’était Peter qui l’avait aidé pour en trouver un. Alors comme ça, ils étaient vraiment amis, depuis le temps. Il m’avait également semblé comprendre qu’elle s’était liée d’amitié avec la petite Claire. Peu importe, cela ne me donnait pas l’obligation de les fréquenter. Cependant, j’avais une petite revanche à prendre sur ce cher Président. J’allais devoir mettre ce plan en place, lorsque j’en aurai l’occasion. Bref, elle me disait que vivre seule était assez compliquée pour elle, ayant vécue presque toute sa vie avec la présence de son père, à la Compagnie. Je pouvais comprendre ça. J’ai vécu seul un assez bon moment moi aussi, incompris, évoquant la peur, même chez ma mère… Ce n’était pas de ma faute, je ne l’ai pas tué intentionnellement, ce n’était qu’un accident, un simple accident..

« Je comprends très bien ce que tu peux ressentir. Moi aussi, j’ai subi cette solitude. Vendu par mon propre père, à un simple horloger et une femme collectionnant les boules à neige. Elle n’a même pas essayée de me comprendre, de me voir comme j’étais. Le seul sentiment qui dominait son esprit, c’était la peur. Oui, elle avait peur de moi. C’est la seule chose qu’elle ressentait à mon égard, de la peur et du dégout. Aaah… La famille Petrelli. Tous croient que la vie est paisible, que le monde est tout rose. Et pourtant, ils arrivent même à se séparer les uns des autres. »

Je soupirai, avant de relever un peu la tête, regardant le tableau accroché au mur juste en face. Celui-ci représentait une famille, dessinée par de la peinture. Je posai ensuite ma tête sur le dos du canapé, regardant au plafond.

« Je crois que c’est cette solitude qui m’a engouffrée dans cette soif. Je n’avais personne pour m’épauler, personne pour me dire que j’étais quelqu’un de bien, et non pas un monstre. Au fond, cette vérité est toujours présente. Tout le monde me voit comme un monstre, même toi, Elle. »

Invité

You are my monster

Rarement, Gabriel s'était ouvert à moi. Il m'avait peu parlé de son passé, tout ce que je savais de celui-ci avait été écrit par des hommes de mon père, dans un dossier à la Compagnie. Mon père ne me manquait pas, je n'étais pas encore assez seule pour que la compagnie tel homme puisse me manquer. Mais la vie à la Compagnie, la sécurité relative que j'y avais, ces agents qui veillaient sur moi à leur manière, cela oui, ça me manquait. Je ne savais pas ce que Gabriel regrettait de sa vie d'avant, peut-être rien du tout. A sa place, je crois qu'effectivement rien ne m'aurait manqué. Et certainement pas les boules à neige de sa mère d'adoption !

Le regard de Gabriel s'était posé sur un tableau accroché devant son canapé, puis sur le plafond de son salon. Un regard plein de nostalgie à l'égar de quelque chose qu'il n'avait jamais eu : une vraie famille. J'avais presque oublié à quel point ses yeux étaient noirs et profonds. Des puits sans fond de tristesse, de douleur. Et de solitude. J'hésitais un instant, avant de me décider. Je pensais savoir de quoi Gabriel avait besoin.

De moi.

Doucement, je me rapprochais de lui jusqu'à m'asseoir à califourchon sur ses genoux, mes jambes repliées le long des siennes. Je passais mes bras autour de son cou et l'embrassais.

Vous êtes quelqu'un de bien, Gabriel Gray. murmurais-je tout contre lui

Je posais mon front contre le sien et fermais les yeux.

Tu as été un monstre à mes yeux, mais ce n'est plus le cas maintenant. Je sais qui tu es au fond de toi. Et je vais t'aider à montrer à tout ces gens qui te voient comme un monstre, qui tu es vraiment. Si c'est ce que tu veux.

Je ferais ce que tu veux Gabriel...

On a tous besoin d'aide un jour Gabriel. Accepte la mienne aujourd'hui, s'il te plaît. Ensembles on pourrait...

Faire oublier à tout le monde que tu t'es comporté comme un monstre et que tu as tué un nombre innombrabre de personnes. Faut pas rêver ma petite Elle !

Ensembles, on pourrait recommencer nos vies de zéro.

Invité

Sur ces petites confidences de ma part, je continuai à regarder au-dessus de moi, au plafond, dans le vague. Elle essayait de me comprendre, de me réconforter. Se rapprochant lentement de moi, elle se mit ensuite à califourchon sur moi, m’embrassant tendrement. Décidemment, je ne pouvais pas m’en passer, de ses baisers. Rien que sa présence m’apaisait. Mais quelque chose m’interpella. Elle m’annonça que j’étais « quelqu’un de bien ». C’était la première fois que qu’une personne me disait cela. Je me sentais différent, je me sentais bien. Cependant, ce n’était pas la seule chose qui me réconfortait. Elle m’avoua également qu’elle ne me considérait plus comme un monstre. Je savais qu’au fond, elle le pensait quand même. Elle ne pouvait pas oublier tout ce que j’avais fait, comme ça, d’une traite. Mais, m’aider à montrer aux autres que je ne suis pas le même qu’autrefois, cela relevait de l’impossible. Qui croirait ça ? Le grand meurtrier, Sylar, devenu quelqu’un de bien. Par rapport à l’image, je devais avouer que c’était bizarre. Et puis, personne ne pourrait l’accepter.

Il y avait au moins une personne qui le croyait, c’était déjà ça… Je ne savais pas comment réagir à ça, à cette gentillesse, à cette attention de sa part. Elle voulait que j’accepte son aide. Je voulais bien mais sincèrement, je n’y croyais pas vraiment, à ce changement dans la vie des autres. Elle voulait que l’on recommence notre vie à zéro, ensemble.

« C’est vrai que recommencer à zéro serait bien mais, crois-tu que cela changera quelque chose sur mon image aux yeux des autres ? Je pense notamment à la famille Petrelli. Je n’ai pas prévu au programme de me faire bien voir par Angela et Nathan. »

Je regardai Elle, droit dans les yeux, avant de déposer un délicat et rapide baiser sur les lèvres. Mais je voulais lui faire plaisir, je voulais que notre histoire continue. Je lui répondis alors.

« Mais je veux bien essayer, pour toi, pour nous. Si ça peut te faire plaisir, j’accepte. Je t’aime, Elle. »

Je l’embrassai à nouveau, mais plus longtemps et plus profondément cette fois. Je me sentais bien…

Invité

I love y.....

Ces paroles me réchauffèrent l'âme et le coeur. Je voyais bien qu'il était sceptique, qu'il ne croyait pas trop en mes rêves. Gabriel n'était pas un rêveur utopiste, il était réaliste et parfois aussi, un peu pessimiste peut-être... Ou bien étais-je encore plus folle qu'on ne le disait. Je n'étais plus capable de me passer de lui, et cela depuis le premier jour où je l'avais vu, où je lui avais sauvé la vie et redonner le goût de quelque chose. Mais ce jour me semblait si lointain...

Je restais complètement estomaquée par son "je t'aime, Elle". Complètement perdue, surprise comme je ne l'avais plus été depuis bien longtemps. Un peu tremblante, je descendis de ses genoux, me libérant de ses bras et de ses baisers.

Je... je suis... devrais peut-être... j'ai...

Mes balbutiements devaient être déconcertant et très énervant, mais je n'étais pas capable de produire la moindre phrase cohérente. Je m'étais faite à l'idée que Sylar était revenu, que j'avais perdu l'homme que j'avais aimé. Je venais juste de le retrouver et cet aveu sur les sentiments qu'il ressentait toujours envers moi... Cela me rendait méfiante et me déboussolait complètement. Les seules personnes à m'avoir dit ses mots c'étaient ensuite servies de moi, d'une manière ou d'une autre.

Je me levais du canapé et cherchais mes vêtements des yeux. J'otais la veste de Gabriel avant d'avoir trouvé ce que je cherchais, mais me retrouver en sous-vêtements devant lui ne me gênait pas trop. J'étais encore bien trop sous le choc pour me rendre compte que j'étais à moitié nue devant lui.

On a... j'ai besoin... un peu de temps. Juste un peu de temps pour... voir plus clair et... un peu de temps.

J'évitais à tout prix son regard à présent, terrorisée à l'idée d'y voir de la déception. S'attendait-il à ce que je lui dise que je l'aimais, moi aussi ? Il le savait, n'est-ce pas ? Mais je ne pouvais pas dire ces mots, je n'étais pas prête pour ça. Et puis il y avait Peter, Claire, tous les autres. Du côté où je me trouvais, il y avait tous les ennemis de Sylar qui comptaient sur moi pour les aider à le neutraliser.

Mais de l'autre côté, il y avait Gabriel. Nous pouvions bien nous allier à vingt contre Sylar, au fond de moi je savais que seul Gabriel était capable de le combattre et de le mettre KO pour longtemps. Et j'étais peut-être bien la seule personne à pouvoir aider Gabriel dans cette tâche.

Je m'arrêtais de chercher mes affaires et mon regard se posa de nouveau sur Gabriel.

Mais nous n'avons pas de temps, n'est-ce pas ? Nous devons agir maintenant. Ensembles.

Agir, oui. Mais... comment ?

Invité

Elle me semblait bizarre, une fois que je lui ai dit tous ces mots. Elle tremblait, n’arrivait plus à parler correctement. Ce changement fut si rapide… Ce que je lui avais dit l’avait sans doute perturbée. Etait-ce au moins sûr qu’elle éprouvait encore des sentiments pour moi ? Ou était-ce encore une stratégie pour me faire devenir quelqu’un que je ne suis pas réellement ? Ça, je ne pouvais pas vraiment le savoir, pour le moment. De toute façon, j’allais quand même la surveiller, de telle façon à ce qu’elle ne me plante pas de couteau dans le dos. Peu de temps après, elle se leva, et chercha ses vêtements. Elle avait enlevé la veste que je lui avais donnée, pour finalement se balader dans le salon, en petite tenue. Je ne l’avais jamais vu comme ça, si hésitante, si terrifiée. Et je devais avouer que je ne comprenais pas vraiment. Je la regardai, elle me fuyait du regard.

« Qu’est-ce qui t’arrive, Elle ? J’ai dit quelque chose qu’il ne fallait pas ? Je pensais que mes sentiments étaient réciproques, excuse-moi. A moins que tu n’essaies encore de me manipuler pour me faire devenir quelqu’un d’autre ? »

Je me levai, me dirigeant ensuite vers le minibar pour m’y servir un second verre de vin. Je me rapprochai ensuite d’elle, pour essayer de capter son attention, pour essayer de la rassurer. Mais elle ne semblait pas en démordre. Toujours sur la défensive, avec la tremblote. Il y avait vraiment quelque chose qui n’allait pas, et je n’aimais pas ça. Cependant, au bout d’un petit temps, elle redevint « normale », et elle s’intéressa de nouveau à moi, me regardant dans les yeux. Elle m’avoua que nous devions agir ensemble, et maintenant. Maintenant ? En plein milieu de la nuit ? Ne s’en souvenait-elle pas, qu’il faisait nuit à cette heure ? Je restai près du minibar, la regardant, mon verre à la main et le montant jusque mes lèvres.

« On pourrait commencer par parler avec Peter et la petite Claire. Ce sont les seuls de la famille avec qui je pourrais espérer m’allier. Et encore ce n’est pas certain. »

Mais à part réfléchir, nous ne pouvions rien faire à ce même moment. Je ne savais donc pas vraiment ce qu’Elle avait en tête. J’allais le découvrir bien assez tôt.

Invité

Happy end ?

Non ! Comment pouvait-il... comment osait-il... pourquoi s'imaginait-il que...

Non ! Bon Dieu non ! Comment peux-tu croire que je veuilles te manipuler ? Gabriel...

Je me jetais littéralement dans ses bras qu'il ouvrit pour m'acceuillir. Je le serrais contre moi, contre mon coeur. Puis, je réalisais l'hypocrisie de la chose. J'étais outrée qu'il puisse penser que je veuille le manipuler, mais... ne l'avais-je pas déjà fait, en fin de compte ? Oh que si ! Alors c'était entièrement de ma faute s'il avait à présent peur que je puisse recommencer.

Toi et moi, on a un sacré problème pour faire confiance aux gens. essayais-je de plaisanter, bien que cela n'ait vraiment rien de drôle au quotidien. Essayons d'abord de se faire confiance l'un l'autre, avant de demander aux autres d'accepter de nous faire confiance.

Je l'embrassais.

On va y arriver. assurais-je

J'y croyais. Dur comme fer, je voulais y croire. Un nouveau départ, une nouvelle histoire. Il fallait y croire, avoir confiance en nous et en cet avenir si incertain qui s'offrait à nous. Nous allions aller parler à Claire, puis à Peter. Elle serait sûrement moins difficile à convaincre que lui, mais ce ne serait pas facile quoi qu'il arrive. Ils allaient faire une crise cardiaque rien qu'en me voyant main dans la main avec Sylar.

On va y arriver parce qu'on s'aime, Gabriel. Je... je t'aime.

Je lui adressais un sourire, consciente que la situation était on ne peut plus digne d'un mauvais film à l'eau de rose. Une romance chamallow. Une jolie histoire d'amour, avec des hauts et des bas, du meilleur et du pire.

Un amour impossible. Le notre.

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