Pourquoi, mais pourquoi tout ceci n’arrivait qu’à moi ? Je ne demandais qu’à manger un bon gros bout de camembert, et que récoltais-je en échange ? Des nouvelles visions !

J’étais rentré au pays depuis quelques heures, et je souffrais encore du décollage horaire. Je siégeais non loin de Ground Zero, assis en solitaire. Oui, pour une fois, l’ordure personnelle restait seule, car je ne m’étais pas encore réhabitué à rester vivre ici de nouveau. Entre l’Angleterre et les Etats-Unis, il y avait une sacrée différence. Dans le premier pays, nous n’étions pas sur le même terrain de jeu que le Gouvernement, et les libertés étaient un peu plus présentes. Ce n’était pas le cas aux Etats-Unis, où le pigeon gardait le haut siège du pouvoir. La présidence qu’il mettait en œuvre n’avait rien à voir avec un régime normal. Il se basait sur la terreur, et ceci n’avait rien de démocratique.

- Oui, il y a bien un être qui porte ce nom, mais je vois pas l’intérêt que vous avez à rester près de moi. Partez…s’il vous plait.

Taylor ? Sérieusement ? Cette fille était Taylor, mais ce souvenir demeurait si lointain, et également si perdu…que je n’y comprenais pas grand-chose.

- Laisse-moi tranquille, je t’en supplie. Tu tombes réellement très mal.

Mes visions demeuraient encore présentes, et je les voyais une à une défiler. Ces flashs me faisaient du mal, alors que Taylor était là.

[HRP : pardon pour la maigreur, mais j'avais pas gavé d'inspiration...]

Je ne voyais en aucun cas l’intérêt que Taylor pouvait voir dans le fait de rester auprès de moi. Honnêtement, je n’en valais pas la peine, car je n’étais pas important. Je ressemblais à une épave, une joyeuse et pitoyable épave. Contrairement aux autres humains, heureux et plein de vie, je restais unique en mon genre, enfermé dans ma stupidité enfantine. La vie, additionnée à mon seule corps, perdait toute sa saveur, et semblait plus copine avec la mort qu’avec quelque chose de festif. Taylor ne méritait pas de vivre cela, oh non. Elle voulait m’aider et me soutenir, en apprenant bien sûr ce qui se passait, mais j’en étais incapable. Je savais que je pouvais compter sur elle, mais je n’avais pas envie de la faire souffrir.

*Quelle idée bon sang !*

- Non Taylor. Je t’en supplie, ne reste pas avec moi. Tu ne mérites pas de subir ma vie. Mon horreur m’appartient et je n’ai pas envie que quelqu’un subisse autant d’ennuis que moi.

*Quelle horreur. J’en peux plus…Ces flashs sont trop durs à vivre…*

Taylor se souvenait de cette vision, que je lui avais montrée des années auparavant. Je lui avais en effet montré la vision d’un enfant, son propre fils. Selon elle, il s’agissait du plus beau des cadeaux, que j’avais pu lui faire à l’époque. Elle me fit alors une proposition, au sujet de ma vision. Elle pensait que je pouvais la décharger sur elle, si jamais cela pouvait m’aider, mais cela allait en dehors de mes principes primaires. Je ne voulais pas la faire souffrir, et elle me demandait exactement le contraire.

- Taylor, il n’en est pas question. Je n’ai pas envie de te faire souffrir, surtout que tout ceci sera de ma faute en fin de compte. Je ne veux pas te faire du mal. Je t’en supplie…

Soudainement, je me mis à crier. Mes visions s’accentuaient…Oh non, Sam…quelle horreur. Cela faisait au moins cinq fois que je voyais ce flash, mais pourquoi ?

- J’en peux plus ! Il faut que cela s’arrête !

*Mon dieu, Sam…*

La douleur, que je ressentais, était très forte, au point de me perturber encore plus que la folie normale, qui attaquait mon esprit de manière habituelle. J’étais soumis à un influence qui ne me plaisait pas. Je ne me dévalorisais pas, loin de là, car je savais qui j’étais, à force de continuer à souffrir de manière discontinue. Taylor ne voulait pas s‘en aller, car elle souhaitait m‘aider, mais moi je voulais la préserver.

- Non, Taylor, ne fais pas ça je t’en supplie ! Je ne veux en aucun cas que tu souffres ! Je t’en supplie !

Elle était ferme et déterminée, mais moi aussi. Je ne voulais pas l’emmener dans ma galère personnelle, car elle pourrait en souffrir. Les partages de vision n’étaient guère quelque chose d’anodin. Ma vision n’étant pas une force tranquille, je risquais de lui faire du mal. Je me rappelais beaucoup de mes débuts de partages avec Sam, qui n’étaient pas une partie de plaisir. Selon Taylor, sa santé n‘avait que peu d‘importance pour le moment, car elle ne voulait pas me perdre et qu‘elle ferait tout pour que je puisse rester dans ce monde. Je l‘avais certes aidée, mais la mesure de l‘aide qu‘elle me proposait, n‘était pas rien. Ma vision me faisait souffrir…bon sang

- Si tu me décharge de ma douleur, tu risques de recevoir quelque chose d’horrible. Ma vision ne reflète pas la vie en rose, ne fais pas ça !

Je criais de nouveau. Je n’en pouvais plus. Taylor était là, bien en face de moi, pour montrer qu’elle voulait me décharger de cette vision, ce point horrible qui me faisait souffrir, mais je ne voulais pas lui donner cette torture. Je tenais à elle et je ne souhaitais pas lui faire du mal. Elle était mon ami, comme Sam, alors je refusais de l’inclure dans mes problèmes…

- Taylor, je ne veux pas te faire souffrir. Je ne peux pas te donner ça, car je me sens incapable. Je t’en supplie, ne me demande pas de faire ça !

*non je ne peux pas…*

Duncan était vraiment au plus mal. Je voulais tellement l’aider. Seulement, je me trouvais pour l’instant impuissante. Je devais pourtant rester auprès de lui. Je pourrais trouver une solution. La seule à laquelle j’ai pensé c’est le fait de le décharger de ce poids si lourd. Je me souviens du moment où j’avais vu avec lui cette vision si fantastique. J’ai conscience que tout n’était pas si sublime en voyant l’avenir mais au moins, il pouvait partager sa souffrance avec moi. Il me suppliait de ne pas faire ça. Il ne voulait en aucun cas que je souffre. Je reconnaissais bien Duncan qui voulait tant essayer de me protéger. Je faisais d’une certaine manière la même chose avec lui.

Taylor : J’ai pourtant envie de t’aider Duncan. Je sais que tu tentes de me protéger, c’est vraiment gentil. J’ai envie cependant de t’apporter mon soutien. Je ne souhaite en aucun cas que tu souffres. Tu ne le mérites pas.

J’espère bien le convaincre qu’il avait besoin d’aide. J’étais capable de tout pour lui. Je suis quand même têtue et je me demande bien qui allait céder en premier. Il me dit que si je le décharge de sa douleur, je risquais de recevoir quelque chose d’horrible. Sa vision ne reflète pas la vie en rose. Dans d’autres circonstances, cela pourrait faire sourire mais ce n’est pas le cas à l’heure actuelle. Il m’ordonne de ne pas faire ça. Pour qu’il m’interdise de le décharger de sa vision, celle-ci devait être particulièrement importante.

Taylor : Je suis capable de prendre le risque car tu es important pour moi. Cela va aller pour moi, je t’assure.

Il criait encore. Je pouvais de nouveau voir sa douleur, sa souffrance et sa détresse. J’étais prêt de lui et je ne savais pas quoi faire. Je devais trouver une solution au plus vite. Il me dit à ce moment-là qu’il ne veut pas me faire souffrir. Il ne peut pas me donner ça car il se sent incapable de le faire. Il me supplie de ne pas lui demander de faire ça. Pour l’instant, je n’arrivais pas à le convaincre. Je devais tenter de faire plus.

Taylor : Je sais que tu ne veux pas me faire souffrir. Tu es quelqu’un d’extraordinaire Duncan et tu ne mérites pas de vivre un tel calvaire. Je ne pourrais te laisser dans cet état. Tu m’en demandes réellement trop. Tu t’en sens incapable et je le comprends. Cependant, si on veut empêcher que ta vision ne se produise, il faut que je puisse t’aider. Il n’y a malheureusement pas que nous dans cette histoire. La vision que tu as peut-être en ce moment concerne aussi d’autres personnes, des innocents qui ont besoin d’être sauvé. Ils méritent une vie paisible.

J’avais finalement tenté une autre approche, sur la vision en elle-même car je ne connaissais pas son contenu. En effet, elle peut concerner n’importe qui. J’espère réussir à le convaincre cette fois-ci que ma contribution était essentielle.

Sous les yeux de Taylor, mon état de santé faisait peine à voir. Ma tête était largement diminuée, en même temps frappée par des flashs incessants concernant cet orage, et Sam. Je ne comprenais pas grand-chose à tout ce qui m‘arrivait, mais tous ces événements devaient avoir un sens, une signification, même si elle ne m‘était pas apparue pour le moment.

Taylor, elle, souhaitait m‘aider, mais je l‘excluais, pour lui éviter une quelconque souffrance causée par ma stupidité. Selon elle, je ne pouvais pas continuer de vivre dans ce calvaire et elle ne pouvait pas me laisser dans cet état. Je lui en demandais même trop selon ses propres paroles. Elle avait raison sur un point, réellement important. La vision concernait en effet d‘autres personnes, puisqu‘elle impliquait en effet Sam. Il était mon ami, et je ne pouvais pas l‘oublier. Selon Taylor, si on voulait empêcher que la vision ne se produise, elle devait m‘aider. Je n‘arrivais pas à me résoudre à croire ce qu‘elle disait, car cela ne rentrait pas dans mes souhaits, ce que je voulais pour elle.

- Mais…mais ce n’est pas ce que je veux pour toi. C’est ma vision, mon calvaire, et non le tien. Je n’ai pas envie de te mêler à mes problèmes, surtout que cette vision me fait terriblement souffrir. J’ai du mal à supporter ce qui est en train de m’arriver. J’ai besoin de ton aide, mais je n’ai pas envie de te faire souffrir, te torturer…En gros, tu es mon amie, une des rares personnes qui peut parvenir à avoir de l’estime pour moi, et je tiens à toi.

D‘une gentillesse exemplaire, que je n‘arrivais qu‘à obtenir en la seule présence de Taylor, j‘expliquais mon discours avec une tranquillité qui ne m‘avait jamais appartenu...Je n’étais pas moi, et c’était mieux comme ça.

- Je veux bien que tu le fasses, mais si jamais tu te sens mal, ou que tu souffres, j‘arrêterais de partager ces flashs, d’accord ?

Je me frottais les yeux. J’étais sérieusement fatigué. Allais-je au moins pouvoir tenir toute la longueur du partage ? Sérieusement, j’en doutais.

Duncan était dans un sale état. Je voulais tellement lui venir en aide. Je priais tellement pour qu’il accepte ma proposition. Je sais qu’il veut me protéger mais je ferais tout pour mon ami. Expliquer le fait que cette vision pouvait concerner d’autres personnes faisait réfléchir Duncan. J’espère l’avoir convaincu. Il me disait à ce moment-là que ce n’est pas ce qu’il souhaite pour moi. Ce serait sa vision, son calvaire et non le mien. Il n’a pas envie de me mêler à ses problèmes surtout que cette vision lui faisait terriblement souffrir. Je peux comprendre sa douleur. Il explique qu’il a du mal à supporter ce qui est en train de lui arriver. Il aurait besoin de mon aide mais il n’a pas envie de me faire souffrir, de me torturer. C’était vraiment très gentil de se soucier de moi. C’est rare dans ce monde maintenant qu’une personne s’inquiète pour une autre. Je devrais m’estimer vraiment chanceuse. Ainsi, j’étais son amie et l’une des rares personnes qui peut parvenir à avoir de l’estime pour lui et il tenait à moi. Je tiens également à mon ami.

Taylor : Je sais que tu ne veux que me protéger. C’est en effet ta vision mais tu ne dois pas partager seul cette souffrance. Je ne souhaite que t’aider, te venir en aide. Il n’est pas question ici de moi mais de toi, de ton bien-être. Je ne veux pas te voir souffrir, c’est plus fort que moi. Tu n’as qu’à me dire ce qu’il faut faire afin d’apaiser cette souffrance et nous pourrons ainsi découvrir exactement la vision que tu vois actuellement.

J’avais l’impression qu’il était plus en confiance. Peut-être que j’avais réussi de nouveau à créer ce lien si incroyable entre nous, ce qui caractérisait notre amitié lors de notre enfance. Il accepte que je le fasse. J’étais heureuse qu’il l’accepte mais je ne le montrais pas. Par contre il me disait que si j’avais mal ou que je souffre, il arrêterait de partager ces flashs. Je suis d’accord. Mais j’essaierais quand même de tenir le coup.

Taylor : J’accepte tes conditions Duncan. Je te préviendrais si jamais je ne supporte pas cette vision ou si je souffre. Tu peux compter sur moi. Essayons de savoir quelle est cette vision.

Il suffisait maintenant de connaître cette vision, de l’interpréter et de l’empêcher s’il y a un malheur. Maintenant, j’espère avoir pris la bonne décision. Duncan se frottait les yeux. Il devait être réellement fatigué. Je devais essayer de le rassurer.

Taylor : Je peux te proposer le fait de venir chez moi afin de te reposer si besoin. Ce que nous allons faire risque d’être épuisant.

J’espère qu’il tiendra le coup. Je ne voudrais en aucun cas aggraver son état. Je me sentirais coupable.

Mon corps était sérieusement faible, mais cela n’égalait pas la fragilité de mon âme. Ces flashs n’étaient pas simples à vivre, et ils ne le seraient jamais, jamais… Même si Taylor me proposait de prendre le partage, cela ne changeait rien à ce fait…jamais… Elle acceptait mes conditions, mais je me sentais mal. Je n’avais pas envie de lui faire subir mon calvaire, car elle allait souffrir par ma faute, sérieusement souffrir, et n’importe qui serait considéré comme un être stupide en croyant le contraire.

*Mais quel idiot ! Tu considères les autres comme stupides, alors que tu es exactement pareil…*

J’étais épuisé, terriblement épuisé, et ce flash était là, à me faire aussi mal à la tête.

- Taylor, sérieusement je suis désolé. La dernière chose que je veux est te faire souffrir, et le fait de me trouver obligé de te faire supporter ma douleur. Le fait de penser à cela est trop douloureux, beaucoup…

*Fais-le…maintenant, sinon tu ne verras pas la vision entière…*

- Taylor, s‘il te plait pardonne-moi.

Je mettais mes mains à chaque extrémité de la tête de Taylor, et je débutais le partage de la vision. Taylor allait tout voir, largement tout voir : l’orage, la lune rouge, les souffrances…et ce que Sam allait subir, tout ce que je ne lui avais pas dit, par manque de courage.

Quand la vision s’arrêtait, je sortais violemment du partage, en enlevant mes mains de la tête de Taylor. Faire tout ceci venait de me fatiguer encore plus. Je ne savais pas si j’allais pouvoir tenir debout très longtemps. J’étais même limite à tomber.

J’avais accepté toutes les conditions de Duncan mais au fond de moi, j’étais prête à tout faire pour aider mon meilleur ami. Il avait besoin d’aide et rien que son état me prouve que j’ai raison de faire cette manœuvre. Duncan s’excusait de nouveau. La dernière chose qu’il souhaite, c’était de me faire souffrir et le fait de se trouver obligé de me faire supporter sa douleur. Le fait de penser à cela était trop douloureux. Il ne terminait malheureusement sa phrase. Je sais qu’il souhaite tellement me protéger. Je veux également faire la même chose avec lui. Il s’excusait encore une fois. Je n’avais pas le temps de dire quoi que ce soit car Duncan entamait sa manœuvre pour que je puisse voir la vision. Il mettait ses mains à chaque extrémité de ma tête. Je commençais à voir plusieurs images dans ma tête. Il y avait l’apparition d’un orage. Je ne comprenais pas pourquoi je voyais ça. Etait-ce un signe que ma sœur était en vie ? Peut-être que c’était autre chose. J’ai remarqué d’ailleurs que celui-ci était particulier. Je découvrirais la vérité. Ensuite, je pouvais voir une lune rouge apparaître dans le ciel. C’est impossible. J’étais surprise de voir ça. Je voyais la rue et les effets indésirables sur les personnes. Je n’avais jamais vu ça mais peut-être que Duncan aurait plus d’informations que moi. L’image suivante venait d’apparaître. Je pouvais voir que Sam était en train de souffrir horriblement. Je ne pouvais le supporter. Je voyais qu’il était torturé et avait subi les pires épreuves. Je n’avais pas encore tous les éléments afin de bien comprendre. Je n’avais pas eu le temps de tout retenir mais le but sera pour moi de me souvenir de tout. J’y arriverais. Soudain, je voyais autre chose et cela était plutôt bizarre. Sam était en train de souffrir et il voyait un homme. Il était assez mûr. Soudain, je fais la plus grande découverte de ma vie. Je pouvais voir plus nettement qui était cette personne et c’était mon père. Je pouvais remarquer qu’il travaillait pour le gouvernement. Cette résistance face à ce système devient quelque chose de plus personnel. Je ne sais pas si je vais pouvoir tenir. J’ai subi tellement de chocs mais je devais montrer à Duncan que je pouvais tenir le coup.

Taylor : Comment est-ce possible ? Cet orage est soit quelque chose de normal ou bien, on nous manipule. Je connais des personnes capables d’une telle chose et ils font partie de ma famille. Je n’arrive pas pour l’instant à comprendre. J’espère trouver la réponse très vite. Contrairement à ce que je pouvais imaginer, je ne pensais pas qu’une lune rouge pouvait exister. J’ai pu voir ce que cela avait comme conséquence. On va devoir être prudent et en particulier, nous allons devoir protéger Sam si tu es d’accord. Nous allons essayer de ne pas l’inquiéter. Cependant, ce que je n’arrive pas à croire, c’est ce que j’ai pu voir à la fin. J’ai pu voir mon père. Je me dis que c’est impossible vu qu’il a été déclaré mort. La Compagnie l’aurait tué tout comme ma mère. S’il est toujours en vie, pourquoi il n’a pas pris contact avec ses filles. Cela est dur à supporter. Il va falloir que j’enquête pour découvrir ce qui est arrivé et surtout comment il est arrivé dans ce gouvernement corrompu. Mais surtout, ne t’inquiète pas pour moi. Je saurais faire face.

Je devais montrer à Duncan que j’allais pour le mieux même si toutes ses nouvelles me bouleversent. Mon ami avait enlevé de manière soudaine ses mains de ma tête. Il n’allait pas bien du tout. Ce partage a dû le fatiguer et j’étais responsable alors que je voulais le libérer d’un lourd poids sur ses épaules. Je m’approchais de lui afin de le soutenir.

Taylor : Si tu le souhaites, je peux te ramener à la maison afin que tu puisses te reposer.

La moindre des choses était que je l’accueille à la maison afin qu’il puisse récupérer. Je me rends compte que lui demander de déléguer ses visions était en partie une erreur. On pouvait modifier les choses mais la souffrance elle par contre était encore plus grande.

Nous étions désormais sortis d’une vision d’horreur. Tout ce que je voyais était très dur à supporter, beaucoup trop dur, et cela ne faisait que me torturer de l’intérieur. Malheureusement, c’était ma malédiction unique, celle de la prémonition assistée. J’avais hérité de cette capacité, sans sérieusement comprendre pourquoi je la possédais. Selon moi, je ne la méritais pas, car je n’étais qu’une sérieuse ordure,e t non une personne empathique. Pour moi, ce pouvoir était fait pour une bonne personne, quelqu’un de généreux, un peu comme Sam. S’il y avait bien quelqu’un capable d’utiliser ce pouvoir comme il le fallait, c’était lui…et non moi. Moi, je n’étais personne. Duncan Peregrym n’était qu’une stupidité ambulante.

Taylor avait désormais vu ce que j’avais vu et elle faisait sa propre analyse des événements qu’elle avait pu observer. Moi, j’étais un peu bouleversé. Voir la répétition infini de ces mêmes flashs ne faisait que me torturer, me faire souffrir, et cela m’épuisait sérieusement. J’avais une sérieuse migraine désormais, et j’en avais assez de rester toujours dans la même position. Désormais, j’inquiétais Taylor. Elle me proposait de me ramener, afin que je puisse me reposer. Enfin…c’était si je le souhaitais.

- Je suis sérieusement épuisé… Je crois que cette série de flash m’a sérieusement fait mal, au point que j’en attrape une intense migraine. J’ai besoin d’aide…vraiment. Ce pouvoir est une torture, je ne le mérite pas.

Des larmes commençaient alors à humidifier mes joues, et à me rendre pitoyable. J’avais le visage de quelqu’un de normal et de sincère, alors que je n’étais qu’une véritable face de camembert, une ordure, un monstre, une poubelle…en gros rien du tout…

J‘étais sérieusement épuisé par la vision que je venais d‘avoir, comme si le danger, à la mesure qu‘il grandissait, était responsable de ma douleur et de ma fatigue. Je ne pouvais pas éviter cela, à priori.

Ma face de camembert était humidifiée par mes larmes. Quand Taylor vit mon état, elle s‘approchait de moi, pour tenter de me soutenir et de me rassurer. En faisant cela, Taylor me montrait que je pouvais compter sur elle, et j‘avais réellement besoin de cela en ce moment. C‘était important pour moi. Si je me retrouvais seul, je perdrais ma stabilité, et ferais n‘importe quoi. Au fond de moi, j‘avais de la chance d‘avoir quelqu‘un comme Taylor auprès de moi. Sans elle, et sans Samuel, je n‘étais rien du tout exceptée une unique force sans cervelle avec l‘odorat d‘un espèce de camembert qui fouette. Oui, j‘avais une telle estime pour moi-même que cela en frisait les choses désespérantes.

- Taylor, c’est vraiment gentil de ta part d’être présente auprès de moi afin de prouver que je peux compter sur toi. J’ai réellement besoin de soutien et je ne pouvais pas espérer quelque chose de mieux que toi auprès de moi. Merci de m’aider, sincèrement. J’ai confiance en toi, vraiment.

*Elle est très gentille avec moi…*

- Honnêtement, je crois que je tiendrai le coup, du moins je le pense. C‘est surtout de la fatigue, et non pas une blessure physique, alors cela devrait aller.

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