Après l’assassinat de Nathan Petrelli, j’avais un nouveau but, pour me permettre de mener mes objectifs à bien. Ce but, il s’agissait d’un « recrutement » si on peut dire. Effectivement, j’avais appris depuis peu que le président s’était marié. Et quoi de mieux pour une ascension au pouvoir, que d’enrôler la femme d’un président ? Telle était mon idée en ce jour. Grâce aux informations que j’avais pu voir, en lisant dans la mémoire de Nathan, je savais où se trouvait sa résidence, à Manhattan. De plus, ce n’était vraiment pas compliqué de m’y rendre, sachant que j’avais eu l’occasion de copier son pouvoir. Partant donc de mon petit appartement de New York, je m’envolai par la fenêtre, me dirigeant à toute vitesse vers la destination prévue. Une fois arrivé, j’atterris dans le jardin. Pas mal d’hommes sécurisaient la résidence. Donc, pour ne pas perdre trop de temps avec eux, je pris l’apparence du frère du Président, Peter Petrelli.

Avançant dans l’allée du jardin, j’arrivai devant la porte, les agents me regardant en me saluant, car ils savaient qui j’étais, enfin plutôt, qui j’essayais d’être. Je sonnai alors à la porte, et la femme du président venait m’ouvrir. Je devais avouer qu’elle était plutôt canon comme femme. Je la saluai, faisant comme si je la connaissais depuis déjà quelque temps. Une fois complètement rentré, elle me proposa de m’asseoir dans l’un des fauteuils du salon. J’acceptai, bien évidemment, et je repris mon apparence normale. Je voyais dans ses yeux qu’elle m’avait reconnus.

« Oui, c’est bien moi, Raphaëlle. Je sais très bien ce que vous rêvez de faire. J’ai tué votre mari, et je ne le nierais pas. Mais sachez que si j’ai fait cela, c’est pour une bonne cause. Bien sûr, étant sa femme, vous n’avez pas été la cible des chasseurs, moi, oui. J’ai simplement fait ce que les autres n’ont pas eu le courage de faire. C’est pour notre bien, à tous. »

Je me levai, m’approchant délicatement d’elle, en la regardant, le sourire en coin. Je lui pris ensuite la main, transformant mon regard en celui de quelqu’un de chaleureux.

« J’ai besoin de vous. Vous devez me rejoindre. Etant la femme du Président, vous possédez une grande influence sur le monde politique, et sur la population. Et pour mener à bien mon projet, j’ai besoin de ce pouvoir. Imaginez un monde, où nous serions tous égaux. Un monde où chacun aurait des droits, et pourrait vivre comme bon lui semble. Nous, spéciaux, sommes considérés comme des ordures, comme des monstres. Il faut que cela change. »

Je fixai ses yeux, pour peut-être y voir une once d’espoir. Celle-ci semblait douter. Je savais bien qu’elle ne me ferait pas confiance d’un seul coup. Je lui donnais donc un autre argument.

« Si vous me suivez, vous serez promise au pouvoir. A un pouvoir encore plus grand que celui que vous détenez actuellement. Vous savez… J’ai beaucoup entendu parler de vous. Et j’avoue que, de vous voir, ne m’a pas déçu… loin de là. »

Ces mots furent prononcés avec mon sourire légendaire, avant que je ne dépose mes lèvres sur les siennes, ma main gauche se trouvant au niveau de son cou.

Tellement choquée par mes propos, la jeune femme se laissa faire, lorsque je l’embrassai. Elle ne semblait pas rechigner, comme si elle aimait ça. Je ne m’attendais pas à ce qu’elle accepte ce baiser si facilement, mais cela ne me déplut pas, au contraire. Cependant, au bout d’un moment, elle me repoussa, tout de même. Je le savais bien. Lorsque celle-ci fut assez éloignée de moi, elle se précipita dans la maison, dans la cuisine plus précisément, pour y chercher une poêle. Cela me faisait rire sur le coup, surtout quand elle se mit à me frapper avec, de toutes ses forces. Malheureusement pour elle, cette poêle n’était d’aucune utilité contre moi, et elle le savait.

Après ça, se sentant en danger en ma présence, elle accourut en direction de sa chambre, s’enfermant à double tour. Bien sûr, pour plus de sureté, je coupais tout réseau électrique de la résidence, et je fermais toutes les issues présentes dans la chambre. En voyant cela, elle serait sûrement encore plus effrayée qu’à ce même moment. Je m’approchai de la porte de la pièce, mettant ma main sur la poignée de la porte, essayant de la tourner, même si je savais qu’il n’était pas possible de l’ouvrir, c’était pour faire comme dans les films d’épouvante… J’entendis par la suite des choses exploser. Il s’agissait de la tuyauterie de la salle de bain. En peu de temps, l’eau se propagea un peu partout autour de nous. Je souriais en voyant cela.

Déposant ma main sur la porte, j’utilisai mon don de décomposition moléculaire, faisant disparaître petit à petit le bois formant cette porte, ne laissant que de milliers de petits morceaux sur le sol. J’avais donc accès direct à cette chambre. M’approchant d’elle, je lui avouai.

« Vous avez un pouvoir fantastique, Raphaëlle. Mais vous semblez ne pas savoir le contrôler. Je peux vous aider. Vous n’aurez plus besoin de perdre le contrôle pour l’utiliser pleinement. »

Je m’assis près d’elle, sur le lit, lui tenant la main délicatement, et regardant un peu partout autour de moi.

« Un jour, un homme m’a permis de contrôler pleinement ce pouvoir. Autrefois, j’étais obligé de tuer pour m’accaparer le pouvoir d’un autre. Mais cet homme m’a permis de suivre ma soif de pouvoir, sans être dans l’obligation de tuer mes victimes. Je peux maintenant l’utiliser de façon empathique. »

Je souris bêtement en prononçant ces mots, mais je sentais que, à force de parler, elle se calmait peu à peu.

« Imaginez-vous comme une nouvelle femme. Une femme qui n’aurait plus besoin de se soigner contre sa folie, une femme qui serait en mesure de se contrôler, quelle que soit la situation. Ne rêvez-vous pas de ça ? »

Malgré tout, elle restait crispée. Je le sentais au niveau de sa main, elle tremblait. Je devais la mettre en confiance. Je la regardai alors dans les yeux, prenant à nouveaux un air chaleureux, compatissant, et je repris la parole, en parlant d’une voix douce.

« Je ne vous veux pas de mal, Raphaëlle. Tout ce que je souhaite, c’est de vous avoir à mes côtés, que vous me suiviez dans ma quête. »

Au moment où je me relevai, après avoir ressuscité de ce que la jeune Raphaëlle venait de me faire, je voyais son regard changer, ainsi que son attitude. Etrangement, lorsque je fus debout, trempé jusqu’aux os, je le vis s’agenouiller devant moi, comme s’il essayait de me saluer, comme quelqu’un de noble, de respectable. Comme je l’avais prévu, l’être qui à ce moment même, contrôlait Raphaëlle, accepta ma proposition, accepta de me prêter sa force pour atteindre mon but. Peu après, nous entendîmes des tapements à la porte d’entrée. Sans attendre une seule seconde, Raphaëlle se dirigea vers celle-ci, indiquant aux agents de sécurité qu’elle allait très bien, qu’il n’y avait pas besoin de s’en faire pour elle. Ce fut à ce moment-là que je compris que l’être maléfique souhaitait vraiment rejoindre mes objectifs, lorsqu’il les tua sans aucun remord, presque même avec le sourire. Quand il eut terminé, il me proposa de m’asseoir sur le lit, avant de se rapprocher de moi.

Pour sans doute la punir de son affront, l’entité se mit à califourchon sur moi, enlevant son haut et dégrafant son soutien-gorge. Je devais avouer que cette situation était particulièrement agréable, surtout qu’il s’agissait de la femme de Nathan… Cependant, je me sentais assez mal car, à ce moment-là, c’était l’entité qui contrôlait son corps. Je me laissai tout de même faire, mais avec méfiance. Cette entité m’annonça d’ailleurs qu’elle comptait bien la punir de m’avoir défié, et ce, en m’offrant son corps à ce moment. Puis, elle m’informa qu’elle laissait à présent la place à la vraie Raphaëlle. A son réveil, je la voyais désorientée, regardant un peu partout, ne sachant pas où elle se trouvait, ni ce qu’il s’était passé. En s’apercevant de la situation, elle ne put rien faire, elle ne put se détacher, sûrement par désir. Cependant, ce que je trouvais assez étrange, c’est que, en me regardant, elle m’appela Nathan.

Me prenait-elle vraiment pour lui ? Qu’avait bien pu faire cette entité, quant à ses perceptions visuelles ? Je n’en avais aucune idée, mais je trouvais ce principe intéressant. Peu après, elle m’embrassa, passionnément, comme si elle embrassait son mari, réellement. Je m’en trouvais plutôt réjouit, je ne pouvais que l’avouer. Etre dans cette situation était exquis. Et puis, sa réponse m’interpella, et me satisfaisait, surtout. Elle m’annonça qu’elle me suivrait, de son plein gré, quoi que je décide de faire pendant cette « guerre ». Automatiquement, je me mis à sourire, comme à mon habitude lorsque mes plans marchaient, et je lui répondis, avant de continuer à l’embrasser.

« Je savais que tu choisirais cette voie, Raphaëlle. Tu verras, à nous deux, nous réaliserons des choses incroyables, des choses qui nous glisseront au sommet. Mais il y aura une petite règle, ceux qui oseront s’interposer, devront le payer, quels qu’ils soient. Je suis certain que c’est dans tes cordes… »

Je me mis bêtement à rire, regardant autour de moi, les quelques affaires intéressantes, que je pouvais étudier, pour apprendre plus sur Nathan, et sur ses secrets de famille…

« Maintenant, partons, Raphaëlle. Partons vers l’avenir, notre avenir… »

Sortir en laissant les cadavres avachis sur le sol était dangereux, en particulier pour Raphaëlle. En tant que femme du Président, elle ne devait pas être soupçonnée de choses aussi horribles, surtout que personne, politiquement parlant, n’était au courant de ses capacités extraordinaires. Elle était du même avis que moi, il fallait s’en débarrasser pour être tranquille. Sans hésiter, j’agis, décomposant leur corps en de milliers de molécules, se désagrégeant à vue d’œil. J’aimais utiliser mes nombreux pouvoirs devant elle, pour lui montrer ma force, comparée à son mari. Et puis, je ne pouvais évidemment pas sortir dans un tel accoutrement, trempé jusqu’à l’os. Raphaëlle me proposa donc quelques vêtements qui appartenaient à Nathan.

« Je ne pensais pas un jour porter les vêtements d’un Président. C’est assez drôle je trouve. »

Elle partit ensuite prendre une douche et s’habiller de façon très chic. Je me demandais d’ailleurs pourquoi, lorsqu’elle sorti de la salle de bain. Celle-ci m’expliqua alors très vite le pourquoi du comment. Elle m’informa qu’elle était conviée à une réunion avec des politiciens. C’était quelque chose d’extra pour moi, je devais l’avouer. A travers cette réunion, j’allais pouvoir démontrer mes ambitions, mes buts. Une fois prête, je la trouvais vraiment magnifique, encore plus qu’elle ne l’était un peu plus tôt, vraiment resplendissante. Malgré tout, la fatigue l’emportait, ses forces l’abandonnaient en l’espace de quelques secondes. N’arrivant pas à tenir debout à ce moment, elle tomba. La relevant gentiment, Raphaëlle m’expliqua qu’elle n’avait pas mangé depuis déjà plusieurs jours, ce qui expliquait son manque de force. Je lui proposai alors d’aller dans un bon restaurant où elle pourrait récupérer un peu, tout en souriant. J’avais l’impression qu’une relation particulièrement spéciale naissait entre nous, alors que nous ne nous étions jamais vus auparavant… C’était étrange.

Après être sorti de la résidence, je la pris dans mes bras avant de m’envoler en direction du restaurant, lui donnant l’occasion de voir l’admirable vue du ciel. Un restaurant, j’en connaissais un très bon pas loin d’ici, c’était là que j’avais décidé de l’emmener. Nous atterrîmes quelques mètres avant, histoire de ne pas être vus par les clients à travers les baies vitrées, puis nous entrâmes. Le réceptionniste nous amena à une table pour deux personnes, se trouvant dans un petit coin assez tranquille. Au moment de s’asseoir je tirai quelque peu sa chaise, tel un vrai gentleman, et j’attendis qu’elle s’assoie avant d’en faire de même. En sortant de vieilles bagues en plastique, je lui annonçai.

« Vous pouvez prendre tout ce qui vous fait envie, ce n’est pas l’argent qui manque… »

Sur ces mots, les bagues changèrent de couleur, virant au jaune, représentation de l’or pur. Nous commandâmes ensuite nos plats, l’un après l’autre, comme un vrai petit couple en sortie. Alors que le serveur repartait en cuisine pour annoncer les commandes, j’en profitai pour en apprendre un peu plus sur elle.

« Je vous trouve vraiment resplendissante, Raphaëlle. Mais... Parlez-moi un peu de cette réunion dont vous avez brièvement fait allusion tout à l’heure. En quoi consiste-elle exactement ? Vous allez sûrement me trouver légèrement curieux mais disons que… ça m’intéresse, vraiment. »

Je lui pris délicatement les mains en la regardant dans les yeux, un léger sourire aux lèvres.

Lorsque j’eus fini de parler, elle me répondit aussitôt, s’appliquant dans ses paroles et dans ses gestes, comme une vraie politicienne, légèrement sexy. Elle m’informa qu’un grand nombre de politiciens étaient de la partie, dans cette réunion dite secrète. Tous seraient sûrement d’accord de collaborer avec moi, pour mener la rébellion à bien. Je lui répondis de ce pas, en acquiesçant.

« Bien, c’est une bonne chose que le peuple n’en sache rien. Cela va me permettre de me glisser discrètement jusqu’à la gouvernance. Il y a quelque chose qui pourrait m’être utile. Savez-vous si parmi eux, quelqu’un est capable de falsifier des documents officiels, ou même des identités ? »

Il était évidemment plus simple d’y parvenir en changeant d’identité et en me recommandant pour le poste, dans des documents officiels. Pour me rassurer, elle m’assura que tous les problèmes lui seraient adressés, qu’elle satisferait mes désirs pour que mon « règne » soit parfait. Peu de temps après ces mots, le serveur nous apporta à chacun notre plat. Les senteurs qui se dégageaient de ceux-ci étaient sublimes. A vrai dire, je n’avais jamais été déçu de la nourriture dans ce restaurant. J’y étais habitué. En tout cas, elle repartit rapidement à la charge, en me posant quelques questions sur ma vie privée. Bien sûr, j’allais lui répondre, pourquoi lui cacher de telles choses... J’avalai donc ma bouchée avant de lui répondre.

« Eh bien tout d’abord, ce n’est pas tellement à mon avantage mais, avant d’être ce que je suis actuellement, j’étais un simple petit horloger. A cette époque, j’ai fait la rencontre d’une jeune femme qui a essayé de me connaître, de m’apprécier. Mais en réalité, elle m’a tout simplement piégé, et m’a en quelque sorte crée. Aujourd’hui, je dois dire que notre relation est assez compliquée. Après ce que j’ai fait, je ne suis pas sûr qu’elle me pardonne. Il n’y a donc plus que sur vous que je peux compter, actuellement. »

Après avoir parlé, je vis qu’il se passait quelque chose chez elle. Sa folie commençait à refaire surface. Pour éviter ça, elle sortit ses cachets. Malheureusement, la plupart furent écrasés par le serveur, lorsqu’ils tombèrent sur le sol. Cependant, elle parvint tout de même à en récupérer un. Celle-ci s’apprêtait à l’avaler, alors je l’en empêchait, lui attrapant le poignet. Il se passa ensuite quelque chose d’étrange. Raphaëlle semblait fusionner avec l’entité maléfique qui se trouvait en elle. Cette entité devait sûrement être la cause de ses problèmes de schizophrénie. Elle affirma ensuite qu’en ma présence, cette rage ne se manifestait pas, qu’elle se sentait bien. C’était assez bizarre. J’étais peut-être spécial pour elle… Sur ce, elle se leva pour m’embrasser tendrement. Je continuai donc ensuite la conversation.

« A nous deux, nous ferons de ce monde, un monde nouveau. Le pouvoir sera à portée de main. Il va cependant nous falloir quelques alliés car je doute que l’on nous laisse prendre la place du Président si facilement. Et puis… J’ai comme un mauvais pressentiment. En tout cas, je connais quelqu’un qui serait probablement prêt à nous suivre… Une vieille connaissance. »

Je venais d’informer Raphaëlle que je connaissais quelqu’un qui puisse nous suivre dans notre quête de pouvoir. Il s’agissait d’une jeune fille, que je connaissais depuis longtemps et que j’avais d’ailleurs revu peu de temps avant l’assassinat du Président. Effectivement, il s’agissait de la jeune fille si admirative à mon égard, Hope P. O’Connel. J’étais sûr qu’elle me suivrait, après ce qu’elle avait pu m’avouer à notre dernière rencontre. Je regardais donc Raphaëlle, l’air confiant. Celle-ci me demanda aussitôt si je souhaitais passer la voir après la petite réunion que l’on allait avoir avec les hommes du gouvernement. Je lui répondis donc en faisant un signe négatif de la main.

« Non, il n’est pas nécessaire de s’attarder chez elle. Je la contacterai par téléphone, cela ira bien plus vite. En ce qui concerne votre démence, n’ayez crainte, je resterai près de vous. Ou du moins, tant que vous serez dans mon camp… »

Simplement quelque temps après, Raphaëlle commença à m’expliquer son plan, en ce qui concerne la réunion clandestine. Je devais donc mettre hors d’état le ministre de la défense, afin de prendre son apparence pour passer inaperçu. Ceci était la première étape, la plus importante. Une fois ceci fait, je n’aurais plus qu’à tuer tous les autres. Pour le reste, il fallait que je lui fasse confiance. Elle semblait vraiment s’y connaître pour ces plans machiavéliques. Il s’agissait vraiment d’un plan sublime, digne de la femme du Président des Etats-Unis.

« Je vous trouve vraiment très intéressante. Vous semblez vous y connaître dans le milieu. Tout ça s’annonce très prometteur… »

Après cela, elle tenta de me flatter par rapport à ce que je venais de dire sur ma vie passée. Selon elle, je n’étais pas qu’un simple horloger, j’étais bien plus que ça. Une personne impressionnante, incroyable.

« Disons que j’ai travaillé comme horloger car mon père adoptif l’était lui-même. Mais je dois dire que la faculté qui m’appartient réellement, m’a beaucoup aidée. Je suppose que vous aimeriez savoir de quoi il s’agit… Je vois comment les choses fonctionnent. Grâce à ça, je sais facilement comment réparer les montres et je détecte aussi si l’une d’elle est en avance ou en retard. Cela peut paraître anodin comme ça, mais je peux faire d’autres choses plus incroyables… Mais à vrai dire, je n’aime pas tellement évoquer mon passé.»

J’avais hâte de succéder au trône, de pouvoir imposer mes propres lois afin de mettre un terme à cette rage envers les personnes spéciales. Il fallait que tout ça s’arrête. Et puis, j’avais aussi envie de devenir le « maître » des spéciaux si on peut dire… Raphaëlle
m’indiqua la position de la réunion à laquelle nous devions assister. Celle-ci devait avoir lieu dans un parking en travaux, près de la maison blanche. C’était parfait… Avant même qu’elle n’eut le temps de terminer sa phrase, je lui répondis.

« Près de la maison blanche, hein ? Je vais adorer y retourner. Cependant, le seul moyen pour s’y rendre le plus rapidement, sera d’utiliser le pouvoir de votre défunt mari. »

Après avoir fini notre repas et réglé l’addition, Raphaëlle et moi nous envolèrent vers le point de rendez-vous, où devait avoir lieu la réunion. Cependant, Raphaëlle allait devoir s’y rendre seule, au départ, car j’allais avoir quelque chose à faire avant. Effectivement, sur le chemin, j’avais appelé Hope, pour lui parler de mes projets et savoir si elle me suivrait ou non. En lui posant cette question, je m’aperçus qu’elle voulait que l’on arrange quelques petits détails ensemble. J’en avais donc informé Raphaëlle, la rassurant en lui disant que je la rejoindrai une fois que ceci serait fait. Je ne comprenais pas vraiment ce dont elle voulait que l’on parle mais, pour la ranger de mon côté, il fallait que je l’écoute. Donc je m’y rendis, pendant que Raphaëlle commençait la réunion avec les ministres. La discussion dura environ une demi-heure. Après ça, je n’avais plus qu’à m’occuper du Ministre de la Défense.

Arriver jusqu’à lui n’était bien sûr pas compliqué, grâce à mon don de polymorphie. Je l’utilisais assez souvent, en particulier lorsque je devais me rendre dans un endroit important et surveillé. Car, avec ma réputation, passer tranquillement sans se faire reconnaître serait une tâche impossible. Bref, lorsque j’entrai dans son bureau, il s’apprêtait à partir. Sa veste était déjà sur ses épaules et il récupérer quelques dossiers pour la réunion, je suppose. Je repris rapidement mon apparence normale, le regardant droit dans les yeux et fermant la porte derrière moi, d’un coup de télékinésie. Toute autre issue était bloquée.

« Bien le bonjour monsieur le Ministre, je suis Sylar. Mais attendez, vous devez sûrement déjà me connaître, puisque je suis l’ennemi public n°1. Quoi qu’il en soit, je dois rejoindre quelqu’un de très important et… J’aurai besoin de vous. Ou du moins, de votre apparence. Cependant, pour cela, je vais être obligé de vous éliminer. Je m’en excuse d’avance. Ne vous inquiétez pas, vous ne souffrirez pas longtemps… »

Sur ces mots, je levai mon main en sa direction, tendant mon index en direction de sa tête, puis je lui découpai le crâne, comme pour la plupart de mes victimes. Je pouvais entendre ce doux son qu’était le cri de ma victime… Une fois ceci fait, je laissai tomber le Ministre au sol, tapissant le sol de son sang. Bien sûr, je ne devais pas oublier ma signature… Juste avant de partir, j’écrivais sur le mur à l’aide de son sang : « I am Sylar ». Une fois ma mission accomplie, je ressortais du bureau, ayant pris l’apparence du Ministre de la Défense, et je me rendis au point de rendez-vous, où Raphaëlle devait déjà m’attendre depuis pas mal de temps. J’arrivai enfin à cette réunion et, à mon entrée, je pus voir la mine réjouie d’un des ministres du Cabinet. Malheureusement, il ne s’agissait pas du véritable Ministre de la Défense, non…

« Désolé Mme Petrelli, j’ai fait au plus vite pour vous rejoindre mais disons que... J’ai eu un petit contretemps. »

Après m’être excusé pour jouer le jeu, je m’approchai des différents ministres du Cabinet, sortant une arme de ma poche. Je pus voir leur visage dépérir à ce moment-là. Et, sans plus attendre, je tirai une balle sur chacun de ces hommes, mettant rapidement fin à leur vie. J’avais pris soin d’équiper l’arme d’un silencieux pour ne pas interpeller les autorités. Tout ce que l’on avait prévu pour un début, était terminé. Soufflant un coup à l’extrémité du pistolet, j’annonçai en souriant.

« On dirait que mon ascension va se passer comme prévu. J’ai pris soin de laisser le corps du Ministre dans son bureau. De cette façon, personne ne pourra savoir qui est le meurtrier de ces hommes. C’est là que tu vas pouvoir entrer en jeu. Malheureusement, je n’ai pas pu résister à la vue du sang. Malgré ça, je sais que tu arriveras à t’en sortir, je te fais confiance. »

La belle Raphaëlle semblait apprécier ce spectacle. Voir ces corps tomber comme des poids sur le sol, ensanglantés, lui donnait un plaisir fou. Je pu constater cela quant à son attitude et sa réflexion. Elle essayait sans doute de me charmer, et ce n’était pas plus mal, surtout sachant qu’il s’agissait de la femme de Nathan, ou du moins de son ex-femme. Peu après cet incident, elle sortit son téléphone pour appeler une équipe de nettoyage, afin de récupérer les corps des politiciens abattus. C’était une bonne chose. Et puis, ça nous laisserai le temps de partir avant que quelqu’un d’autre ne les découvre. Même si je me doutais bien qu’ils seraient découverts peu de temps après. Ensuite, elle me complimenta à propos de mes initiatives, de mes petites prises de risque. A vrai dire, assassiner le Ministre de la Défense, de sang-froid, m’avait plutôt fait du bien. Cela faisait quelque temps que je n’avais pas tué quelqu’un. Et ce jour-là, j’avais eu ma dose. Une bonne dizaine de cadavres.

En tout cas, une chose était sure, Raphaëlle n’en faisait qu’à sa tête, essayant de me draguer à tout bout de champ, me montrant encore un peu plus ma suprématie. Elle m’annonça pour finir qu’elle s’occuperait de tout le reste, pour mener à bien ma quête du pouvoir. Nous pourrions donc reprendre contact, au moment où les corps seraient retrouvés. Pourquoi pas, mais… J’avais déjà quelque chose d’autre en tête. Lorsqu’elle me le fit remarquer, avant de partir, je déposai délicatement ma main sur son épaule, afin de remettre ses deux personnalités en ordre. Je ne savais pas encore ce que j’allais pouvoir faire ce soir-là. Peut-être me reposer ou bien réfléchir à quelques plans… Le destin et l’humeur en déciderait. Me lançant dans une petite conversation entre mère et fils, je commençais.


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« Tu as avoué être fière de moi, mais l’es-tu encore ? »

« J’ai toujours été fière de toi Gabriel. Quoi que tu ais fais, je t’ai soutenu. »

« Je t’ai tué… »

« Ça n’a aucune importance. Tu es quelqu’un de bien Gabriel, je le sais. »

« Et pourtant, j’ai également tué le Président des Etats-Unis, et bien d’autres encore. »

« Oui, c’est vrai. Mais tu l’as fait pour le bien de tous, pour le bien de ceux qui sont comme toi…. »

En plein milieu de mon apogée, je refaisais une crise d’identité. Je ne savais toujours pas qui j’étais vraiment, si j’étais quelqu’un de bien, ou encore si j’étais un monstre, comme beaucoup m’appellent. Je devais me reposer, et ne pas laisser cette crise me barrer la route.

Le lendemain, je me préparai comme chaque jour. Sauf que ce jour-là était spécial. Les autorités avaient découvert les cadavres, et l’actualité passait aux informations de midi. Un sourire habituel se dessina sur mon visage, lorsque je vis la tristesse et la peur des citoyens filmés. C’était le grand jour, ou presque. Une fois prêt, je me rendis une fois de plus à la Résidence du Président, à Washington, pour y trouver Raphaëlle. Entrant dans le grand jardin, je marchais, sans me soucier de ce qui pouvait se passer, laissant s’échapper de mon corps, de nombreux éclairs, venant percuter les nombreux agents de sécurité. C’était bien assez pour les assommer quelque temps. Puis, je rentrais dans la résidence, ouvrant la porte principale par télékinésie. Raphaëlle fut surprise de me voir si rapidement, et provoquant quelques dégâts. Sans même réfléchir, je m’approchai d’elle, frôlant les meubles de ma main, jusqu’à ce que nos lèvres se touchent enfin, pendant quelques secondes.

« La Présidence sera à ma portée dans peu de temps… Et c’est grâce à toi. T’ayant observé longuement, je crois que je sais déjà comment te remercier pour tout cela… »

Je déposai mes mains au niveau de ses hanches, l’embrassant de nouveau, passionnément.

A peine venais-je d’arriver que, Raphaëlle et moi furent pris dans une tempête de désir. Je l’embrassai et elle continua ce baiser. Cela faisait longtemps que je n’avais pas ressenti autant de plaisir à l’égard d’une femme. C’était comment dire… Impressionnant. Elle et moi ne nous étions pas vu depuis maintenant quelque temps, et, même si sa présence, ses lèvres et ses petites manies me manquaient, il fallait aujourd’hui faire face. Dans tous les cas, j’étais persuadé qu’après mes dernières actions, elle ne me reprendrait pas, c’était terminé. C’était pour moi la fin d’une ère, même si j’avais toujours envie de rester près d’elle. En clair, je ne savais actuellement pas comment m’en sortir. Mais une chose était sûre, je devais penser à mon avenir, à mon avenir de dirigeant, qui approchait à grand pas.

Une fois le baiser commencé, nous ne pûmes nous arrêter. Les choses s’emballèrent, et nous finissions par nous déshabiller l’un l’autre, affichant chacun notre corps nu. Et là, une chose en entraînant une autre… J’avais presque l’impression que ce n’était pas la première fois. J’avais l’impression de l’avoir déjà fait plusieurs fois avec elle. Et pourtant, je pouvais découvrir son corps, resplendissant, faisant monter en moi l’excitation, une excitation intense. Une excitation dont je venais de faire la découverte. Au cours de cette journée, nous avions pu le faire deux fois, ces deux fois se chevauchant presque.

Après cette petite séance de galipettes, je me levai, peu après elle, la rejoignant dans la cuisine. Elle nous préparait un encas, multipliant les petits allers retours dans la pièce, en petite tenue. Je pouvais l’admirer en souriant légèrement, alors que je venais m’asseoir au niveau de la cuisine américaine. C’est alors qu’en mangeant, elle évoqua les quelques idées qu’elle avait en tête, quant à mon avenir. Selon elle, il était préférable que je me repose ce jour-ci, afin d’être plus en forme lorsque je devrais monter à la Présidence. J’acquiesçai d’un hochement de tête, alors que je finissais mon repas. Une fois tout ceci englouti, Raphaëlle quitta la pièce, se dirigeant vers la chambre pour se changer, sûrement. Je décidai de la suivre, silencieusement, jusqu’à ce que j’atteigne également la chambre. A ce moment-là, je me mis derrière elle, la tenant au niveau des hanches puis descendant petit à petit, et je l’embrassai dans le cou, tendrement. Je pouvais l’entendre pousser un gémissement de plaisir.

« Si moi, je dois me reposer… Que vas-tu faire, toi ? »

Je laissai mon visage au niveau de son cou, reprenant les baisers et attendant sa réponse, alors que je repensais à ce que j’avais pu dessiner grâce à la Précognition. Ces révélations m’intriguaient, et vraiment pas qu’un peu… J’avais pu dessiner deux choses. La première correspondait à Nathan. Effectivement, si j’avais pu dessiner Nathan, c’est qui n’était pas mort ou bien qu’il allait revenir, c’était imminent. Pourtant il était bien mort. Il n’y avait qu’une chose possible. Quelqu’un allait le sauver, peut-être quelqu’un manipulant l’espace-temps… Hiro Nakamura. Cela ne faisait aucun doute. Je devais me préparer à ce retour. L’autre chose, qui m’intriguait, se trouvait être une nouvelle plutôt bénéfique pour moi… Quelque chose d’important, en particulier à l’égard de Nathan… Reprenant mes esprits, je continuai.

« Nous allons devoir accélérer quelque peu le processus, Raphaëlle. J’ai bien peur que quelque chose n’essaie de me barrer la route, dans peu de temps… »