"A Week Through The Hell" [Rexia&Sam] (Intrigue : The Day They All Died...)

Light Of The Assassin

Ma tête avait beau tenter d’y penser, de réfléchir de toutes ses forces, pour tenter de découvrir la nature de ce mal qui m’épuisait tant, elle ne trouvait rien, aucun semblant de réponse. Je ne pouvais que souffrir, sans comprendre pourquoi, et en ayant surtout peur de la suite des événements, car un mal aussi grand que celui-ci me secouait que lors d’une trop forte utilisation de l’un de mes pouvoirs, même les deux en réalité. Dans ces cas-là, ce n’était qu’un épuisement, juste quelque chose de passager capable de passer avec du repos, des heures de sommeil précieuses pour un être humain. Mais…le fondement cette fois-ci restait inconnu. J’avais beau chercher à comprendre, rien n’expliquait ce qui m’arrivait. Je n’avais utilisé aucun de mes deux pouvoirs. La dernière chose que j’avais faite était de dormir sur le dos de Rexia, rien d’autre et surtout rien d’épuisant.

Je ne comprenais rien…mais je souffrais.

Ma respiration était largement affecté par ce que je ressentais, prenant une accélération inexplicable, mais surtout dangereuse pour un organisme aussi fragile que le mien en cet instant. C’était la preuve que quelque chose n’allait pas. S’il s’agissait d’un épuisement simple, je serais simplement épuisé, faible, et non pas avec une respiration aussi difficile que maintenant. Cela alimentait ma peur, une peur de voir un mal inconnu me déchirer, car c’était ce qui se produisait en fin de compte, quelque chose de grave. Je m’en voulais tellement, pensant que j’étais le seul et unique fautif de ce qui se passait. Je croyais que tout était de ma faute, que rien n’aurait pu se produire si j’avais fait un peu plus attention à ce que je faisais. J’aurais peut-être éviter un mal aussi grand si j’avais contrôlé l’utilisation de mes pouvoirs, du moins je le pensais.

Rexia tentait tout de même de me rassurer, d’une part avec un coup de langue et un ronronnement profond. Ces actions me prouvaient qu’elle était là, pour moi et pour m’aider à aller mieux. Mais j’étais toujours inquiet…et surtout de plus en plus mal. J’avais déjà du mal à entendre l’intégralité de son discours surtout parce que je tentais de concentrer mes forces pour me maintenir éveillé et éviter de m‘écrouler tout contre elle. Je ne voulais pas l‘inquiéter.

- Je ne sais pas…mais je pense que tu as raison. Je devrais…je devrais tenter ma chance…dormir et me reposer… Peut-être que cela ira mieux par la suite…je l’espère.

Avec mes dernières forces, j’esquissais un faible sourire avant de dire :

- Merci d’être là pour moi… Rexia…

Mais je ne parvenais plus à tenir…je n‘y arrivais plus. J‘avais beau tout tenter pour rester, mais j‘échouais.

Je venais de m‘écrouler d‘épuisement, tout contre le corps de Rexia.

Invité

[Je suis vraiment désolée pour le retard]

C'était la première-fois que Rexia voyait ce genre d'épuisement chez son ami... les quelques fois où elle l'avait vue dans un état aussi avancé d'épuisement, lors d'une utilisation irréfléchie de l'un de ses pouvoirs à trop grande échelle, il avait été fatigué, serte, vraiment très fatigué, au point de ne plus pouvoir faire un geste et de devoir rester couché sous son aile, au chaud, le temps de récupérer son énergie, jusqu'à ce qu'il puisse à nouveau bouger... mais maintenant, la fatigue, en plus de ne pas savoir d'où elle pouvait bien venir, était assez différente des autres. Samuel semblait avoir du mal à respirer, c'était comme si il avait couru un marathon, un nouveau genre d'épuisement auquel la jeune dragonne n'avait jusque-là pas été confrontée. Elle avait peur, et elle ressentait également la peur de son ami, ce qui ne faisait que rajouter à sa panique... si le Spécial aux pouvoirs curatif avait tellement peur de ce mal, c'était qu'il devait se sentir aussi impuissant qu'elle-même ne l'était face à ce qui le rongeait. Hélas, pour le moment, tout ce qu'elle pouvait, c'était rester-là, et attendre que les choses passent, à être présente pour lui, tenter de le rassurer...

La fatigue fut plus forte que l'esprit du jeune-homme, et après avoir remercié la créature d'être présente près de lui, il s'écroula contre les écailles tranchante de la jambe avant-droite de la bête, avant que celle-ci ne puisse lui répondre que c'était normal... en fait, elle eut à peine le temps de faire tourner son membre sur le côté où ses écailles étaient les plus lisses, afin d'empêcher le bipède de se blesser sur leur tranchant. Elle observa Samuel, sentant son coeur se mettre à battre tellement fort que si elle avait encore été une humaine, il aurait surement explosé... avant de se rendre compte qu'il n'avait fait que s'endormir. Bien-sûr, Rexia se sentait toujours vraiment inquiète pour lui, mais au moins, elle pouvait se rassurer en se disant qu'il était en vie... il se reposait, voilà-tout, et peut-être que cette façon de s'effondrer sur elle n'était qu'une réaction de défense de son organisme. Peut-être... en tous les cas, elle l'espérait, il fallait que ce soit ça.

Elle resta quelques longues minutes à l'observer tristement, puis finalement, elle décida que le fait qu'il reste ici, à moitié couché par-terre, l'autre moitié sur ses écailles qui avaient la même consistance du métal, n'était pas bon pour lui. Il fallait qu'elle l’emmène dans un endroit où il pourrait se reposer plus confortablement. Mais comment le transporter ? Elle ne savait pas comment le mettre par elle-même sur son dos, car ses membres n'étaient pas capables de s'étirer jusqu'à ce point, et elle refusait également de demander à quelqu'un de le faire, car elle avait peur que la personne ne se coupe, ou ne blesse Samuel, sur ses écailles. Elle refusait aussi de le prendre dans sa serre, car elle risquait de le cogner en marchant sur trois pattes, et encore moins dans sa gueule... un seul faut-mouvement, et elle le couperait en deux, et en plus elle n'osait pas imaginer les réactions des autres humains qu'ils pourraient croiser, ils croiraient qu'elle était en train de le dévorer. Finalement, elle décida que le plus prudent, ce serait sur son museau... le plus prudent, c'est vrai, mais pas le plus facile.

Doucement, elle baissa la tête vers-lui et fit passer son museau sous son ventre... lorsqu'elle se redressa, les bras et les jambes de Samuel pendaient de part et d'autre de ses mâchoires. Elle avait du mal à s'empêcher de loucher sur lui... elle avait l'impression d'avoir une drôle de moustache. En plus, ça ne devait pas être particulièrement confortable pour lui... cependant, c'était-là le seule moyen qu'elle avait trouvée. Il fallait simplement qu'il se dépêche. Elle se releva, sortit non sans quelques difficultés de la chambre, et fut accueillie par l'ami aux goûts sauvages de Samuel. Celui-ci leur jeta un regard inquiet, et Rexia, préférant lui expliquer plus tard, se contenta de lui demander :

Où est sa chambre ?

Le Spécial sembla hésiter, puis finalement il lui fit signe de la main de le suivre. Il lui fit traverser une petite partie de l'étage. Rexia devait garder la tête levée et droite, gardant de plus d'équilibre possible, afin d'empêcher Samuel de glisser sur un coté... heureusement, les quelques personnes qu'ils croisèrent se contentèrent de dégager le passage et de ne pas poser de question devant-elle, car elle ne se sentait pas d'avoir des obstacle avec son ami sur le nez. Finalement, son guide ouvrit une porte et entra, et la dragonne le suivit. Dans la chambre de Samuel, le bipède défit le lit, et elle fit glisser leur ami dessus, avant de rabattre la couverture sur ses épaules. Puis elle se retira afin de laisser sortir le Spécial animal.

Tous deux se regardèrent un moment, puis se firent un signe de la tête... et Rexia rentra seule dans la chambre. Elle eut du mal à se trouver une place, mais elle réussit à se coucher entre les meubles en se contorsionnant et sans rien casser. Ce n'était pas très confortable, mais ça ferait l'affaire. Puis elle leva la tête et posa son regard ambré sur le visage de Samuel... elle allait rester là, et veiller sur lui, aussi longtemps qu'elle le pourrait...

Light Of The Assassin

Mon organisme, au fil du temps, se révélait encore plus fragile que ce que je pensais, en proie à des épuisements et des maladies qui pouvaient parfois défier les lois de la médecine, et par conséquent me faire peur. Cette fois-ci, avec ce que j’avais, il s’agissait encore d’une preuve, preuve que je n’étais pas si fort que cela, bien au contraire.

Ce mal inconnu, dont j’étais la victime, était puissant, très dur à supporter, et surtout d’une source que je ne pouvais pas déterminer dans l’immédiat. Quel était le responsable de cet épuisement, en espérant qu’il ne s’agisse que de cela ? Je pouvais exclure mes pouvoirs sachant que je n’en avais pas utilisé, mais c’était la seule chose dont je pouvais être certain car, malheureusement, je ne pouvais rien exclure d’autre. J’étais pour ainsi dire pétrifié dans mon ignorance, j’en avais ras le bol. Mais je pouvais pousser une sorte de ouf de soulagement, car je commençais à revenir à moi, à ouvrir mes yeux faiblement. Je commençais à me réveiller…mais au bout de combien de temps ?

Combien de temps étais-je resté inconscient ? Au plus profond de mon être, j’ignorais la réponse à cette question car, durant toute cette période, peu importe sa longueur, ma conscience s’était éteinte, comme un ordinateur pouvait se mettre en veille. Dans cet état, ma souffrance n’était plus visible de l’extérieur, mais elle existait encore, à l’intérieur de ma conscience. Je souffrais dans mon sommeil, ce qui était le pire dans une vie, car on pouvait subir les pires douleurs sans que personne n’en ait conscience autour de soi. On était seuls, terriblement seuls, et je venais de subir cette dure réalité. De plein fouet je m’étais reçu la pire chose en quelque sorte. Je m’en étais sorti, d’accord, mais combien de temps avais-je du supporter cela ? J’avais pu rester inconscient cinq minutes ou même cinq heures sans le savoir réellement. La seule façon de savoir combien de temps j’avais pu resté en sommeil était de le demander à Rexia. Mais je n’osais pas le faire…surtout après ce que je venais de lui faire subir. En m’écroulant de la sorte, et en restant inconscient pendant cette durée inconnue que j’ignorais, j’avais du l’inquiéter, lui faire peur, et je m’en voulais pour cela, car ce n’était en rien mon intention.

Une fois réveillé, la première chose qui me frappa fut cette fièvre dont j’étais la victime. Ayant une forte impression de chaleur, ma main droite alla se glisser sur mon front, pour s’en dégager dans la seconde. Il était brûlant…trop brûlant en quelque sorte. Je ne savais pas si ceci venait de ma chaleur humaine ou bien de la chaleur liée à mon pouvoir, mais j’avais trop chaud. Ce n’était pas normal. C’était une preuve que ce n’était pas qu’un simple épuisement, qu’il y avait quelque chose là-dessous. Quoi, je l’ignorais, mais quelque chose était là, et me faisait du mal. Bon sang…mais quelle veine… C’était comme si j’étais gâté par la malchance alors que je ne l’avais absolument pas demandé. Dieu, s’il existait, ne devait pas réellement m’aimer, au point de me faire vivre cet immense calvaire. Bon sang, mais que m’arrivait-il…que subissais-je encore comme horreur ? Ne pouvais-je pas vivre normalement pour une fois ? Je me le demandais encore.

Du regard, je cherchais la présence de Rexia, en espérant qu’elle était encore là auprès de moi. Je mis du temps à la trouver, mais je la vis enfin. La première phrase qui sortit de ma bouche ne fut alors pas révolutionnaire, loin de là.

Je lui dis :

- Pardonne-moi…

Invité

Rexia resta un long moment ainsi, contortionné à travers la pièce à un tel point qu'elle sentit comme des bleus se former sous certaines parties de ses écailles... et encore, heureusement que son corps était presque aussi souple que celui d'un serpent. De l'oeil vigilant d'une mère veillant sur son enfant... c'était un peu ainsi qu'elle voyait son petit-homme, pour le moment, comme un oeuf fragile qui avait besoin de sentir sa présence chaude et rassurante... elle resta là, bougeant à peine, respirant lentement, comme si elle avait peur de faire trop de bruis et de le déranger dans son sommeil qui était, elle espérait, peut-être réparateur, durant un temps qui lui parut très long, peut-être bien une heure, surement un peu plus. Et durant ce temps où elle veilla sur lui, elle eut tout le loisir... et le malheur... d'observer l'évolution du mal de Samuel...

Et cela continua avec une forte fièvre qui s'empara de lui, le faisant suer à grosses goûtes. Lorsqu'elle vit ça, la jeune dragonne attrapa la couverture qui le recouvrait avec le bout de son museau en forme de bec et la tira, l'envoyant au bout du lit. Hélas, elle était bien trop corpulente pour aller jusqu'à la salle de bain récupérer un gant plein d'eau fraîche pour le lui mettre sur le front, et elle se refusa aussi à appeler quelqu'un pour qu'il le fasse à sa place... déjà, ils risquaient de réveiller son ami, elle la première en criant, et en plus ce serait vraiment la galère pour qu'un autre bipède puisse se déplacer à travers la pièce avec elle au milieu, et elle avait déjà eue assez de mal comme-ça à se mettre en place, elle ne comptait pas en sortir temps qu'elle ne serait pas certaine que Samuel allait aller mieux !

Enfin, après que les longues minutes de son attente se soient écoulés, le jeune deux-patte finit par ouvrir les yeux. La créature sentit son coeur faire un bond à l'intérieur de sa poitrine, plus que ravis de voir que, au moins, il allait assez bien pour se tenir éveillé... bien qu'il ne soit pas encore sortie d'affaire. Elle sentait encore en le jeune homme la fatigue, la peur... et la maladie, il avait toujours de la fièvre. Samuel sembla la chercher un moment avant de finalement réussir à voir qu'elle était là, tout près de lui. De toute évidence, il avait encore le regard un peu flou, surement embrumé par son sommeil maladif. Et, lorsqu'il la vit, il s'excusa...

Que je te pardonne pour quoi ?

Lui demanda-t-elle d'une voie douce.

Tu n'es pas responssable de ce qu'il t'arrive, tu n'as rien à te reprocher... et je suis ravie de voir que tu es au moins capable d'ouvrir les yeux, que tu as encore tes esprits. Je suis heureuse de voir que tu es toujours là, avec nous...

Et elle était plus que sincère, en disant cela... elle osait à peine imaginer comment elle réagirait si elle devait perdre son ami. Surement qu'elle entrerait dans une rage folle, au moins aussi grande que celle qu'elle avait ressentie le jour où Michel était partie et qui lui avait donnée la force de s'échapper des laboratoires où on l'avait torturé depuis tant d'années. Et, poussée par cette rage, elle partirait à la recherche des responsables de ce drame pour, si il y en avait, et si un jour elle devait réussir à les trouver, leur faire payer ce qu'ils avaient osés faire à son ami.

Rexia baissa tristement le museau et posa le bout sur la matelas, tout près de la main de Samuel. Elle n'aimait pas particulièrement faire ce geste... elle avait l'impression que c'était celui que ferait un chien pour réclamer une caresse à son maître... mais c'était, sur le moment, le seul geste d'affection qu'elle pouvait faire envers son ami malade, afin d'essayer de le rassurer, car sa queue se trouvait à l'autre bout de la pièce, tout près d'une lampe, et qu'elle n'osait pas la bouger de peur de casser quelque-chose. Il fallait dire que, vu sa taille, elle ne pouvait pas faire comme n'importe quel être-humain et lui donner une tape amicale dans le dos ou sur l'épaule, sinon elle risquait de l'écrabouiller.

Elle resta un moment ainsi, silencieuse, puis lui donna un petit coup de langue sur la main, avant de dire :

Je vais rester encore un peu avec toi, puis je quitterais ta chambre. Tu as besoin de calme et de repos, et la présence de mon corps chaud ne t'aidera surement pas à faire baisser ta température. De plus, je ne suis pas douée pour soigner les malades... tu as besoin d'autres humains.

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Allongé sur ce lit, je venais de reprendre connaissance, mais mon état demeurait toujours critique, surtout avec l’arrivée de cette intense fièvre sortie d’on ne sait où…

La chaleur était immense, plus forte qu’avec mon pouvoir de feu en parfait état de marche, sans que je ne comprenne pour quelle raison elle avait augmenté. Cela me faisait du mal, et n’arrangeait pas mes problèmes de respiration. Peu importe quelle était la nature de mon mal, mon organisme avait du mal à le supporter dans l’immédiat. Le regard encore plongé dans le brouillard de ma douleur, je pouvais voir que Rexia était auprès de moi, et cela me rassurait dans un sens, car je n’étais pas seul pour affronter ce qui m’arrivait. Le fait de sentir sa présence auprès de moi m’aidait à penser au fait que je pouvais m’en sortir, parvenir à guérir de ce mal et donc ne plus subir toutes ces douleurs. Je gardais espoir en la sentant près de moi…cela me faisait du bien.

Mais je me sentais coupable, du fait d’avoir fait subir autant d’inquiétude et d’avoir encore cédé sous un fort épuisement. Inquiéter une personne de mon entourage, peu importe de qui il s’agissait, était quelque chose qui me dérangeait. Par principe…je ne voulais pas les faire souffrir. C’était pour cette raison que je m’étais excusé auprès de Rexia.

Et moi je suis surtout ravi de te voir…j‘ai vraiment eu peur…j‘ai cru que je ne pourrais plus le faire…

Et cette peur était sincère…car peu importe le temps que j’avais passé en sommeil, j’avais eu peur de ne pas m’en sortir, et par conséquent de ne plus la revoir.

Cette peur-là, je ne pensais pas la rencontrer en subissant un mal comme celui-ci, mais je l’avais fait, comme autrefois, la première fois que j’avais rencontré cette fièvre. Dans mon passé, lorsque j’avais subi cela, c’était lorsque je ne maitrisais pas encore mon pouvoir. Le surplus de chaleur était alors limite à me tuer à l’époque. Cette fois-ci même chaleur, mais probablement une nature de mal différente, chose clairement établie, du moins à ce que je croyais. J’ignorais ce qui provoquait une telle chaleur.

Je vis Rexia poser le bout de son museau sur le matelas, proche de ma main droite, qui pouvait le toucher simplement en bougeant les doigts, ce que je fis un instant. Ce n’était pas une caresse…non…mais simplement une touche histoire de me convaincre que j’étais encore présent en réalité. Je cessais ce mouvement un instant plus tard, pour continuer de l’observer alors qu’elle me parlait. Elle me proposait de rester un peu auprès de moi. Elle quitterait ma chambre un peu plus tard par la suite…

- Merci de rester là…ça m’aide à ne pas me sentir seul… disais-je avant d’avoir un peu de mal à respirer. Je ne trouvais plus mon souffle, que je récupérais un peu plus tard en retrouvant mon calme.

La main gauche sur mon front, je pouvais me rendre compte que ma fièvre ne s’arrangeait pas…elle était encore trop forte…

À vrai dire je ne saurais même pas dire si cela s‘était un peu arrangé… je n‘étais plus vraiment conscient de l‘influence des choses sur moi…

Invité

Rexia aussi avait eue peur que son ami ne puisse le faire, qu'il ne puisse pas revenir à lui, qu'il reste dans cet état comateux à jamais, et même, le pire de tout, que cela finisse par le tuer... mais au fond d'elle-même, elle avait toujours sue que Samuel finirait par ouvrir les yeux, comme il l'avait fait à chaque fois qu'elle avait due veiller sur lui, lorsque la puissance de ses pouvoirs l'emportaient sur sa volonté. Ce jeune humain était quelqu'un de vraiment très fort, et même, elle n'avait pas honte de l'avouer... et c'était d'ailleurs la première fois qu'elle n'avait pas honte d'avouer une faiblesse... il était quelqu'un de plus fort qu'elle. Après-tout, la force pouvait prendre bien des visages, et la force de l'esprit était parfois bien plus importante que la force physique, car c'était cette force-là qui nous permettait de tenir face à la difficulté, qui nous permettait de rester éveiller, de garder nos esprits même lorsque tout espoir de gagner la bataille semblait perdue, de nous battre jusqu'au bout... sans la force de l'esprit, notre corps, qu'il soit celui d'un humain chétif ou d'un puissant dragon, ne servait à rien. Rexia possédait une grande force d'esprit, mais pas aussi grande que celle de Samuel... elle n'était pas certaine d'être un jour capable de résister à une telle fatigue, un tel état d'épuisement psychique, sans doute parce qu'elle n'avait jamais eue à supporter ce genre de situation, et que son corps, contrairement au Spécial aux dons de feu, n'avait pas eu à s'habituer à cela. Elle pensait que la force mentale de son ami était due à une évolution naturelle, tout comme elle qui avait les os creux pour lui permettre de voler malgré son poids... cependant, le fait que cela soit naturel ne changeait rien à la grandeur de cette capacité.

Samuel la remercia d'être tout-simplement là, près de lui, de faire en sorte qu'il se sente entourait, qu'il sente qu'elle était là, à veiller à ce qu'il aille bien... et l'entendre dire que le fait qu'elle soit là lui permettait de ne pas se sentir seul fit un peu culpabiliser la créature. Pourquoi ? Tout simplement parce que elle savait qu'elle ne pourrait pas rester très longtemps avec lui, et l'idée de le laisser là dans son état ne lui plaisait pas du tout... mais elle n'avait pas le choix : son ami avait besoin de soins, des soins qu'elle ne serait jamais capable de lui prodiguer, même si elle savait comment il fallait faire. C'était bien la première fois de sa vie que, sur le coup, elle aurait préférée être encore une humaine...

Rexia resta encore aussi longtemps qu'elle le put, respirant doucement, comme si elle voulait se mettre au rythme de la respiration de Samuel et ainsi l'encourager à aller mieux. Les minutes passèrent en silence... elle ne ressentait pas le besoin de parler. Rien que le fait de sa présence, son ami disait que cela lui faisait du bien, et cela lui convenait donc. Être là, près de lui, était suffisent pour elle, pas besoin qu'elle lui fasse la conversation, surtout qu'il avait déjà du mal à respirer, alors inutile qu'il se fatigue encore d'avantage. Et, finalement, elle avança son museau, qu'elle avait jusque-là laissée sur le matelas, pour le cas où il aurait voulu encore la toucher pour s'assurer qu'elle était près de lui, jusqu'à ce que se soit elle qui touche sa peau chaude et humide... une chaleur qui fit un peu dresser les écailles de la bête aux couleurs rubis de contentement, indépendamment de sa volonté, car elle aimait tout ce qui était chaud, et elle n'aima pas vraiment ressentir ça à ce moment... avant de se redresser, et de lui dire doucement :

Je suis désolée, mais je vais maintenant sortir. Tu as besoin d'être soigné, et je ne suis pas la meilleure placée pour ça... tu as besoin de la présence d'autres bipèdes. Ne t'en fait pas, tu ne seras pas seul, et moi je resterais dans le couloir. Si tu as besoin de moi, chuchote mon nom, je t'entendrais et je viendrais...

Doucement et avec difficulté, elle se leva... ses membres étaient engourdis, et couverts d'une sensation de fourmillement, à force d'être restés dans une position inconfortable en-dessous de son corps. Sa patte arrière-droite lui fit même mal lorsque le sang se remit à circuler à vitesse normale, et son aile gauche, sur laquelle elle s'était également couchée, avait maintenant la membres froissée... mais ce n'était rien de grave, elle se remettrait en place lorsqu'elle battrait un peu.

Un bruit de verre qui se brise se fit entendre... ce qu'elle avait craint depuis le début était finalement arrivé : sa queue, une fois qu'elle s'était levée, avait battue l'air dans un geste qu'elle n'avait pas pue contrôler. Rexia avait réussie à éviter la lampe, mais elle avait frappée un mur et avait au passage brisée un miroir qui était accroché dessus. Le regard brillant d'une lueur d'excuse, elle regarda à nouveau Samuel et lui dit :

Oups... désolée.

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Quand les multiples aspects de ma « maladie » actuelle s’étaient manifestés, les uns après les autres, la peur de ne pas en échapper n’avait cessé de grandir en moi et de m’inciter à faire ne serait-ce qu’une seule chose : me battre. Je ne voulais pas voir tout ceci se terminer sans que je ne puisse faire quoi que ce soit afin d’y remédier. On disait souvent de moi que j’étais quelqu’un de déterminé, parfois trop, mais je considérais cela surtout comme une manière de m’accrocher le plus fort possible à la vie, à toutes ces belles choses qu’elle pouvait apporter à l’humanité. La vie, je l’aimais, et je n’avais pas envie de la quitter, surtout quand elle commençait à m’apporter enfin la chance de ressentir autre chose que de la souffrance. L’espoir était ce qui m’incitait à me battre. Je croyais en l’existence elle-même. J’y croyais…sincèrement. Certains pouvaient me croire fou, en voyant à quel point je pouvais être déterminé à continuer de croire en l’espoir quand il s’agissait de la vie, mais moi je continuais quand même, peu importe leur avis, et c’était ce qui me donnait la force de combattre, probablement la force d’esprit qui avait amené mon réveil, même si je souffrais encore de ce mal inconnu, notamment responsable de cette fièvre. J’avais mal…mais j’étais loin d’être fini.

Être réveillé me donnait l’occasion de vivre encore, de profiter de tous ces aspects de la vie que j’avais eu peur de quitter. Je voyais Rexia, je sentais sa présence, et cela me permettait d’être plus calme, plus rassuré sur ce qui m’arrivait, même si je ne savais pas pourquoi je subissais tout ceci. Je n’étais plus seul, et c’était probablement le facteur qui me permettait de ne pas avoir peur. J’avais de la chance en quelque sorte d’être avec quelqu’un comme elle. Sa présence me rassurait. Seul, je n’aurais probablement pas su tenir. J’aurais pu me réveiller, rester conscient, mais je serais probablement en pleine crise de panique si elle n’était pas là. Enfin c’était ce que je supposais.

Je passais alors de longues minutes à observer Rexia, même si mon regard était encore affaibli par ce que je ressentais. Je la regardais pour m’assurer qu’elle était là, mais aussi en quelque sorte pour m’assurer que j’étais encore là moi aussi. Quand elle rapprochait son museau, j’avançais ma main lentement vers lui, pour l’atteindre. Cela me rassurait de pouvoir le toucher. J’avais de la chance de la voir. Mais elle ressentait ma chaleur elle aussi, chose qui était probablement responsable de son discours, du moins je le supposais.

- Non…tu n’es pas obligé… commençais-je à dire faiblement. Mais je comprend…je comprend ce que tu ressens…

Elle se leva, lentement, mais un mouvement de sa part brisa quelque chose derrière elle. Rexia avait réussi à éviter la lampe, mais avait brisé un miroir. Elle se retourna vers moi, comme pour s’excuser.

- Ce n’est pas grave. disais-je

Alors qu’elle n’était pas loin de s’en aller, j’eus à nouveau du mal à retrouver mon souffle, comme si j’étouffais. Je tentais de calmer cela en buvant un peu, à un rythme plutôt lent, afin de pouvoir me canaliser, car j’en avais besoin. Je fis ceci grâce à une bouteille planquée comme toujours sous mon lit, au cas où, précaution que m’avait apprise quelqu’un par le passé.

Invité

Samuel ne lui en voulait pas pour le miroir, et même si Rexia se doutait qu'il lui dirait une chose comme-cela, elle se sentait toujours rassurée de vraiment l'entendre le lui dire. Lorsqu'elle commença à partir, elle s’aperçut que son ami avait de nouveau du mal à respirer... elle s'immobilisa et l'observa, le temps que sa nouvelle crise se calme, le temps qu'il boive un coup d'eau à une bouteille, ce qui l'aida à réguler son rythme respiratoire et à à-nouveau respirer normalement. Le voir dans cet état fendait le coeur de la créature, et elle avait beaucoup de mal à le laisser entre les mains d'autres personnes qu'elle-même, surtout si il s'agissait d'humain qu'elle ne connaissait pas... elle avait confiance en Samuel et Arthur, mais lorsqu'il s'agissait de membres de leur espèce qu'elle ne connaissait pas, elle en avait du mal. Elle avait toujours trouvée que les humains avaient tendances à êtres maladroits... cependant, sachant que le fait qu'il soit soigné était plus important que celui qu'elle se sente rassurée, elle finit de reculer à travers la porte et sortit complètement de la pièce, le laissant vraiment seul, cette fois.

Tendis qu'elle reculait dans le couloir et qu'elle se couchait complètement sur le mur de droite, afin de laisser quand-même un minimum de place pour que les gents puissent passer à côté d'elle, Rexia entendit certains de ses os craquer, alors qu'ils se remettaient en place après cette heure passée toute tordue. Mais rien de tout-cela n'était grave, elle l'ignora complètement. Devant-elle, quelques deux-pattes étaient rassemblés... les nouvelles semblaient allées vite dans le Serenity, et déjà ce groupe de personnes étaient présentes pour aller voir Samuel, afin de lui prodiguer des soins, surement. Cependant, ils n'avaient pas osés essayer de rentrer temps qu'elle était à l'intérieur... était-ce parce qu'ils avaient sus qu'ils ne pourraient pas passer parce que son arrière-train bloquait la porte, ou par peur de sa réaction ? Elle ne savait pas, et pour tout dire, elle s'en fichait, tout ce qui importait pour-elle, pour le moment, c'était l'état de son ami.

Il est réveillé, vous pouvez y aller,

se contenta-t-elle de leur marmonner... certains semblèrent particulièrement étonnés de l'entendre parler aussi bien leur langage. Elle préféra cependant ajouter, alors qu'ils passaient la porte :

faites attention à ne pas vous couper, j'ai brisée un miroir, sans le faire exprès.

Certaines personnes diraient que ce genre de maladresse, même lorsque ce n'était pas fait exprès, comme elle le disait si bien, rapportaient sept ans de malheurs... heureusement pour elle, Rexia n'avait jamais été mise au courant de ce genre de légendes urbaines, et puis, même sans ça, elle n'était pas du genre à être superstitieuse.

Et la jeune dragonne resta-là, couchée sur la moquette, écoutant d'un air distrait les mouvements et les voies qui jaillissaient de la chambre de Samuel. Celui-ci lui avait dit qu'elle n'était pas forcée de rester là, mais elle tenait à le faire, au moins jusqu'à ce qu'elle soit sûre qu'il aille bien, ou que sa faim ne commence à être trop puissante et qu'elle ne doive partir chasser. Patiente et silencieuse, elle attendait que quelqu'un sorte, afin de lui demander des nouvelles...

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Ces multiples crises, où je ne retrouvais pas mon souffle, étaient inquiétantes, car c’était bien la preuve que mon mal n’était pas lié qu’à une simple fatigue, qu’une maladie m’infectait et me torturait peu à peu. J’en souffrais, de plus en plus. J’avais déjà passé une semaine dans l’enfer de cette base scientifique, mais mes douleurs n’étaient pas achevés loin de là. Je devais encore vivre un calvaire, comme si je n’avais pas le choix. Je n’en pouvais plus… Je gardais la bouteille d’eau dans mes mains et en buvais quelques gorgées de temps en temps, d’une part pour tenter de me rafraichir mais également pour tenter de garder un rythme respiratoire à peu près normal. Il en allait de ma santé.

Rexia sortit complètement de la pièce cette fois-ci et me laissait seul à l’intérieur. Pour éviter de rentrer dans une crise de panique, je pris ma bouteille d’eau pour cible et en bus une grande gorgée pour tenter de me calmer, de conserver ma tranquillité d’esprit. J’en avais besoin, de telle sorte à penser à mon bien-être, à ma santé… Il était temps. Je restais quelques minutes dans cet état, seul avec ma bouteille d’eau dans les mains.

Mais cet état ne resta pas ainsi éternellement, car des personnes, des membres du Serenity vinrent me voir, probablement pour tenter de me soigner, mais le monde me brusqua tout d‘un coup. Mon souffle fut coupé tout d‘un coup et j‘avais énormément de mal à le retrouver. Seul un d‘entre eux vint vers moi et tenter de me rassurer. Il me dit :

- Sam…chut…calme-toi. Garde ton calme, respire lentement surtout. Aie confiance, nous sommes là pour t’aider…

En restant près de moi, il parvenait à me rassurer, je retrouvais mon calme même s’il était très difficile pour moi de respirer. Mon souffle fut très long à retrouver, encore plus long que lors de la dernière crise avant que Rexia ne sorte. Ceci me faisait d’ailleurs peur, car j’avais peur de ne pas pouvoir le retrouver, et donc de m’enfermer dans un danger immense, quelque chose qui pourrait me faire du mal et même chercher à me tuer. Le fait de boire encore un peu m’aida, tandis que cela qui m’avait rassuré mit une bassine d’eau froide non loin du lit, dans laquelle il trempa un gant destiné à être sur mon front, pour tenter de faire baisser ma température.

- Garde ton calme Sam. L’important est que tu conserves ton rythme respiratoire et que ta température puisse baisser, sinon cela risque d’être dangereux pour toi. Il faut que tu puisses de reposer…garde espoir on est là pour toi.

- Merci…ça me fait vraiment peur cette histoire…

- On est là, tu n’as pas besoin d’avoir peur je t’assure. Tu vas t’en sortir… L‘important est que tu puisses guérir. Je t‘assure, tu t‘en sortiras, on fera tout pour ça.

- J’ai vraiment peur…ça me fait du mal…

- On est là…reste tranquille.

Il attrapait un petit quelque chose à manger, que je puisse avaler un peu de nourriture afin de tenter de me restaurer. Il s’agissait là de petits gâteaux, simples à avaler. J’en prenais un, et je tentais de le manger, à vitesse bien lente, pour éviter de brusquer mon système digestif.

- Prend ton temps, cela ne peut que t’aider.

- Merci énormément…

- De rien, c’est normal.

Je restais tranquille, contre lui… Je devais prendre le temps du repos pour tenter de me rétablir, retrouver mon calme et ma santé.

Mais je voulais savoir où était Rexia…

- Et Rexia…où elle est ?

- Elle n’est pas loin de ta chambre rassure-toi. Si tu as envie de la voir on peut toujours lui demander de venir si tu le souhaites.

- Merci de me rassurer…

Invité

Durant le temps où Rexia resta seule à l'extérieur de la chambre, à écouter, à essayer de deviner ce qu'il s'y passait, ses pensés ne quittèrent pas Samuel et son mal inconnu. Elle espérait sincèrement que les humains qui venaient de rentrer saurait trouver ce qui n'allait pas, et qu'ils sauraient surtout trouver un moyen de lui permettre de se sentir mieux. Pendant un moment, elle se demanda même si tout-cela n'était pas en partie sa faute... non-seulement à cause du fait qu'elle lui avait fait gaspiller beaucoup d'énergie lorsque son ami lui avait sauvé la vie, mais aussi parce que, il n'y avait pas si longtemps que ça, elle avait échouée dans la promesse qu'elle lui avait fait de le protéger. Samuel s'était fait capturé par des gents qui lui avaient fais du mal, qui l'avaient torturés, alors qu'elle lui avait promis qu'elle veillerait sur lui en échange que lui l'aiderait à mieux comprendre son monde. Il avait passé une semaine avant qu'elle ne réussisse à le retrouver, une semaine à travers laquelle elle ne connaissait même pas la moitié de ce qu'ils avaient bien pus lui faire. La jeune dragonne baissa tristement le museau... si elle s'était montrée plus prudente, si elle avait insisté pour l'accompagner quand Samuel avait voulu partir seul pour sa mission, peut-être qu'il ne serait pas dans cet état, aujourd'hui...

De temps en temps, elle voyait un deux-pattes tourner à l'angle du couloir et venir dans sa direction, se rendant elle ne savait où, et elle ressentait aussi des gents arriver de cette même façon dans son dos... mais à chaque fois, ces personnes faisaient demi-tour et repartaient dans l'autre sens, surement pour essayer de trouver un autre chemin pour se rendre où ils voulaient aller sans être obligés de passer à côté d'elle. Les humains avaient encore peur de la créature écailleuse, et craignait de la déranger en lui passant à côté, bien qu'elle ait bien fait en sorte de garder un espace entre elle et le mur... dire que quelques heures plus tôt, elle disait ne pas vouloir sortir de sa chambre pour ne pas leur imposer sa présence. C'était dommage, parce qu'en fait, en ce moment, tendis qu'elle se sentait inquiète, elle n'aurait pas été contre un peu de compagnie. Pas forcément quelqu'un avec qui parler, mais une personne près d'elle, une présence, ça l'aurait un peu rassuré de ne pas se retrouver seul dans son inquiétude. Elle se demanda à un moment où pouvait bien être Arthur... sans doute s'amusait-il avec d'autres Spéciaux de son âge, tout du moins elle l'espérait... avant de changer d'avis, se disant qu'elle préférait qu'il ne soit pas au courant du mal qui rongeait Samuel. Déjà que pour elle, c'était difficile, alors pour un enfant...

Finalement, au bout de plusieurs longues minutes où elle ne put qu'écouter sans rien comprendre les sons de la chambre et se ronger les sangs pour son ami, la porte s'ouvrit et Rexia vit un homme sortir. Apparemment pressé, lui ne fut pas effrayé par l'idée de lui passer à côté... mais la jeune dragonne lui coupa la route avec sa queue, simplement le temps de lui demander :

Peut-on avoir des nouvelles ?

Nous faisons ce que nous pouvons,

se contenta de répondre l'inconnu après un temps d'hésitation.

Et lui, il tient le coup... il a demandé où vous étiez.

Ayant entendue ce qu'elle voulait entendre, Rexia reposa sa queue et libéra le passage, et l'homme partit au pas de course. Il ne lui en avait pas appris autant que ce qu'elle aurait voulue, mais elle ne pouvait pas non-plus l'arrêter dans son travail simplement pour le plaisir d'en savoir plus, les soins de Samuel passaient en premiers. Au moins, elle était rassurée pour une chose : son état ne semblait pas avoir empiré et ne demandé qu'à aller mieux... et apparemment, il voulait toujours qu'elle soit près de lui. Alors la bête aux écailles de rubis décida finalement une nouvelle fois de le rejoindre.

La porte de la chambre était restée entre-ouverte, et elle la poussa du bout du museau pour passer sa tête et son long coup de serpent à l'intérieur de la pièce... et ce fut tout ce qu'elle passa, le reste de son corps resta à l'extérieur. Ainsi, au moins, elle pourrait être près de Samuel sans pour autant déranger les mouvements de ceux qui lui apportaient des soins. Ceux-ci, justement, s'arrêtèrent un moment pour l'observer, et elle chercha à les rassurer en disant :

Je ne viens qu'assister le malade... faites comme si je n'étais pas là.

C'était surement plus facile à dire qu'à faire, mais les gents reprirent quand-même leurs activités comme si de rien n'était. Les yeux de Rexia tombèrent donc sur le visage de son ami. Tout ce qu'elle regrettait, c'était que, hélas, elle ne pouvait étirer assez le cou pour aller le toucher, mais au moins, il y avait déjà un homme près de lui, qui s'occupait de le rassurer. Elle lui fit un sourire amical et se voulant rassurant, et lui accorda un clin d'oeil.

Light Of The Assassin

Ma tête posée contre le torse du type qui tentait de me rassurer, je tentais de garder mon calme afin de préserver ma santé et retrouver une respiration normale. Mon but était de ne surtout pas me mettre en danger, afin de pouvoir espérer m’en sortir et reprendre une vie normale après tout ce que j’avais subi pendant cette semaine de torture. Ces scientifiques ne m’avaient guère épargné pendant ce temps-là, où ils s’étaient amusés à me faire subir le pire. Les tortures que j’avais subies restées encore enfermées dans un coin de ma tête pour le côté récent qu’elles adoptées. Elles étaient encore trop récentes pour être oubliées. Peut-être qu’avec le temps j’allais pouvoir les oublier, passer à autre chose, mais je ne le pouvais pas encore. Pourtant, le fait d’oublier cette chose terrible aurait pu suffire à me faire du bien, à me soulager de cette douleur immense qui me brisait le cœur.

Les paroles de ce type me réconfortaient, car je parvenais à penser à autre chose, afin de retrouver mon rythme normal de respiration. J’étais plus tranquille de cette manière et cela améliorait en quelque sorte ma santé. J’avais des chances de m’en sortir si j’y croyais. Le fait de savoir que ces personnes étaient là pour me soigner et me rassurer, et que Rexia était également là elle aussi, m‘aidait à ne pas me sentir seul. J‘étais accompagné…j‘avais de la chance dans mon malheur.

- J’ai besoin d’y croire…de m’en sortir…aide-moi.

- Reste tranquille près de moi. On t’apporte les soins nécessaires pour que tu puisses te sentir mieux. Tu t’en sortiras, je te le promets…sincèrement.

- Merci…

- De rien c’est normal.

Une des personnes présentes pour m’aider était en train de préparer une sorte de breuvage, quelque chose qui m’étonnait rien qu’en apparence et par l’odeur. C’était probablement pour me soigner, mais cela m’intriguait.

Je ne pus m’empêcher de demander à celui qui était auprès de moi quel pouvait bien être la nature de ce breuvage.

- Qu’est-ce que c’est ?

- Un breuvage, afin de t’aider. Tu manques de souffle ce qui est une preuve de faiblesse dans tes poumons, et il faut te libérer de cela afin que tu n’ais plus de faiblesse respiratoire car c’est l’aspect le plus dangereux de ce que tu as. Après pour ta fièvre, on va veiller sur toi, je te le promets. Tu as besoin de repos et de fraicheur, c’est important…

Je souriais faiblement en le regardant, mais également en surveillant la préparation du breuvage étrange.

En jetant un œil vers la porte restée entre ouverte et je la vis. Rexia venait de passer sa tête et son long coup à l’intérieur de la pièce. La voir me donnait le sourire.

- Cela me fait plaisir de te voir…

Le type qui préparait le breuvage venait de terminer toutes les étapes de la préparation, et la boisson s’approchait alors de mon nez. L’odeur…oh bon sang que je ne la supportais pas…

- Oh bon sang c’est quoi cette odeur…

- Le mélange des ingrédients lui donne une odeur et un goût épouvantable mais je peux t’assurer que cela fonctionne, je l’ai déjà essayé avant toi, aie confiance.

J’avais confiance en celui qui me rassurait, mais celui qui a préparé le breuvage ne m’inspirait guère confiance lui par contre.

- J’ai confiance en toi…mais en lui…j’ai des doutes…

- Il faut que tu penses à ton bien-être et pour cela tu dois te soigner…prendre soin de toi tu comprends ?

- Et donc prendre cette espère de truc qui pue… Les trucs dégoutants sont souvent les plus efficaces, mais ça ne m’inspire pas confiance…

- Je suis là, avec toi si jamais tu ne le supportes pas. Garde espoir et confiance surtout, tu n’es pas seul…

- Si tu le dis…

Je prenais le verre, et le fixais avec un air dégouté…bon sang quelle galère…

- Non…je peux pas boire ce truc… disais-je en le reposant sur table à côté de moi. C’est beaucoup trop fort, je ne pourrais pas le supporter…

Mais je ne parvenais pas à finir ma phrase, car quelque chose m’arriva. Le souffle m’échappa encore, et je ne parvenais plus à le retrouver…

*au secours…*

Invité

[Encore désolée pour le retard]

Que Samuel puisse enfin avoir une vie normal... c'était également là l'un des rêves actuels que pouvait avoir la jeune dragonne, l'un de ses désirs les plus fort, les plus profond : qu'il puisse enfin profiter de sa vie, oublier tout ce que ces horribles personnes avaient pus lui faire subir, ou au moins, si il n'était pas capable de l'oublier, faire en sorte de ne plus y penser, de ranger ces souvenirs dans un coin sombre et éloigné de sa tête pour ne plus jamais les ressortir. Si il y avait bien une personne qui méritait d'avoir une vie normale, c'était bien Samuel... il faisait tant pour les autres qu'il serait peut-être temps qu'il en fasse autant pour lui-même. Surtout qu'il en avait la possibilité, si il le souhaitait... Rexia savait que elle, elle ne pourrait jamais avoir une vie normale, ne serai-ce que pour son physique si particulier, si imposant. Mais son ami, lui, gardait le physique de l'humain qu'il était, le fait d'être un Spécial n'avait en rien changé sa nature profonde... si seulement il pouvait arrêter de vouloir venir en aide à tout-le-monde, si seulement il pouvait ne plus se servir de ses dons, alors peut-être réussirait-il à se faire passer pour un Normal aux yeux du monde... cependant, et elle s'en rendait bien compte : tout-cela était beaucoup plus facile à dire... ou plutôt, dans son cas, à penser... qu'à faire.

Le jeune deux-pattes repéra rapidement la présence de la créature qui était revenue... enfin, disons plutôt en partie revenue... dans la chambre. Il lui disait que ça lui faisait plaisir de la voir, et elle lui répondit de son sourire le plus réconfortant et de son long ronronnement, n'osant plus trop parler... déjà que sa présence semblait déranger ceux qui étaient lànpour le soigner, elle préférait se montrer silencieuse pour ne pas en plus les déconcentrer. Silencieusement, donc, elle gardait un oeil protecteur posé sur le Spécial aux dons curatifs qui, ce coup-ci, ne semblaient pas décidés à s'activer pour rendre des forces à leur propriétaire. La lumière bleue de Samuel s'activer pour soigner ses propres plaies et celles d’autrui, mais il était maintenant clair aux yeux de la bête aux écailles de rubis que pour fonctionner, elle était comme une machine : elle avait besoin d'électricité, et dans ce cas-là, l'électricité, c'était de l'énergie vitale. Ne pouvant créer sa propre énergie, la lumière puisait dans celle de Samuel, mais par la suite, elle ne pouvait pas s'activer elle-même pour lui redonner de l'énergie. Les dons des Spéciaux étaient tellement étranges, parfois, leurs logiques lui échappées, comme bien des choses chez les deux-pattes, d'ailleurs...

Une odeur acre emplit bientôt toute la pièce, une odeur très désagréable et si forte qu'elle lui piquait la gorge sans même que Rexia n'ait eue besoin de goûter à la mixture que les médecins étaient en train de préparer pour son ami... généralement, tous les médicaments avaient un mauvais goût, donc elle osa supposer que cela était normal, que ces gents savaient ce qu'ils faisaient, et que c'était la seule chose capable de lui faire du bien... enfin, elle chercha surtout à se convaincre elle-même, car elle devait l'avouer : elle manquait de confiance en tout ces étranger...

Quelque-chose lui tapa sur le coin de la cuisse... en fait, ça faisait près de deux minutes que quelqu'un lui tapait sur la cuisse, mais il avait avant ce moment tapé tellement timidement qu'elle ne l'avait pas sentie, et lorsqu'enfin, il décida de mettre sa crainte de côté pour la taper pas assez fort pour lui faire mal, mais au moins pour qu'elle comprenne que quelqu'un essayait d'attirer son attention, Rexia retira sa tête de la porte pour se retrouver nez-à-nez avec l'homme à qui elle avait demandée des nouvelles de Samuel... celui-ci avait finit par trouver ce qu'il était allé chercher et était revenue. Il entra dans la chambre d'un air mécontent d'avoir perdu autant de temps. S'en voulant, la tête de la jeune dragonne le suivit et reprit sa place, en marmonnant un simple léger :

Désolée...

... mais très vite, son attention fut détournée par autre-chose, quelque-chose de bien plus inquiétant : Samuel refusait de boire son médicament, il disait qu'il ne le supportait pas rien qu'à l'odeur, et qu'il n'avait pas confiance en celui qui l'avait préparé. Puis à nouveau, il eut une crise qui lui coupa la respiration. Doucement, Rexia rampa vers la lit, décidant d'intervenir... elle non-plus, elle n'avait pas confiance en celui qui avait préparé cette immonde mixture, mais elle était la preuve vivante qu'il ne fallait pas se fier aux apparences. Peut-être que Samuel et elle se trompaient sur cette personne, que réellement, il ne cherchait qu'à les aider. Pour en avoir le coeur net, et bien qu'elle n'en ait pas du tout envie, la dragonne approcha le museau vers ce qu'il restait dans le bol, ce qui n'avait pas finit dans le verre posé sur la table, et y trempa la pointe. Lorsqu'elle se releva, une petite goûte était en train d'y osciller... elle tira la langue pour qu'elle tombe dessus, et avala... malgré la faible quantité de ce qu'elle venait d'avaler, elle sentit les larmes lui monter aux yeux. Mais elle se sentit tout-de-même rassurée, car elle put se tourner vers Samuel et lui annoncer :

Ce n'est pas bon, mais ce n'est pas non-plus empoisonné... crois-moi, je l'aurais sentie, sinon. S'il-te-plais, prend ton médicament, Samuel... je veux que tu ailles mieux.

Tristement, elle tourna le museau vers l'homme qui était près de lui afin de le rassurer. Elle avait le regard d'un chien abattu de tristesse, car elle ne savait que faire de plus pour l'aider...

Pitié, dit-moi que vous savez ce qu'il a,

supplia-t-elle.

Et dit-moi que ce n'est pas grave...

Light Of The Assassin

Cette maladie, si inconnue et si horrible, me faisait énormément souffrir à un point tel que je ne supportais pas ce que je subissais. J’étais affaibli, terriblement affaibli, et c’était de pire en pire. Mes crises, ces absences respiratoires qui me coupaient le souffle et qui pourraient me tuer si j’étais un être mortel. Je ne savais pas ce que j’avais, mais cela m’avait infecté en profondeur, sans que je ne comprenne pourquoi.

La présence de Rexia me rassurait un petit peu, car je ne me sentais plus seul grâce à cela. Je me sentais accompagné, surveillé par une présence proche de moi, et cela ne me perdait pas. J’avais une chance du tonnerre en étant encore en vie, enfin plutôt en pouvant dire que j’étais encore en vie. Pourvu que cela puisse durer. Je devais garder espoir de guérir, de retrouver mes forces et par conséquent de retrouver ma vie, enfin l’étrange côté de ma vie en réalité.

Et maintenant…je devais boire ce truc ? Boire cette absence de bonne odeur, cette horreur ? Je n’y arrivais pas… Rien que le fait de penser que ce truc, probablement immonde, allait atterrir dans ma bouche était plutôt dur à supporter. Je n’aimais pas cette idée et connaissant ma fragilité j’avais peur de ne pas être capable de supporter cela. Je me battais pour rester en vie, mais certaines choses étaient perçues comme des limites, même si elles ne l’étaient pas forcément en apparence. Pourtant, cette chose-là avait été préparé dans le but de me guérir, que j’aille mieux afin de pouvoir mieux respirer par la suite, mais pourquoi n’avais-je pas confiance alors ? Pourquoi m’obstinais-je à refuser une aide qui pourrait me sauver la vie, me permettre de retrouver la vie sur mes deux jambes d’humain ? Je ne le savais pas…j’étais peut-être trop stupide pour comprendre les motivations d’une décision qui n’avait pas de sens au fond d’elle.

Mais il était évident que cette mixture sentait mauvais, une odeur tellement gênante que Rexia avait l’air de la sentir elle aussi. Tous les médicaments avaient mauvais goût, enfin tous ceux que j’avais pris, mais la forte sensation désagréable que me procurait celui-ci me dégoutait. Je n’aimais pas cela loin de là. Cela me faisait peur, et je n’aimais pas cela au point de le refuser. La peur mélangée à ma faiblesse avait déclenché une nouvelle crise. Mon souffle ne revenait pas encore. Je ne parvenais pas à me sentir mieux sur le coup. Le fait de penser à mon état, qu’il empirait sans cesse, était probablement une sorte d’entretien de mon stress, quelque chose d’horrible quand on y songeait, mais j’entretenais mon mal à sa souche. Stupide… Rexia décida d’intervenir et rampa jusqu’à mon lit. Elle avala une goutte de l’horreur, avant de me dire que la substance n’était pas empoisonnée et elle souhaitait que je boive ce truc afin que je puisse aller mieux. Ce truc en question avait l’air fort tout de même mais ce n’était pas empoisonné selon elle. Je la croyais…mais je n’osais pas faire le premier pas pour boire ce truc.

Un sursaut m’en convint. Je tenais le verre dans mes mains et regardais Rexia, toujours avec ma difficulté de respirer.

- Je te crois…je vais…je vais essayer.

Pour éviter de subir l’horreur en profondeur, je bus la mixture d’une seule grande gorgée et avalais le tout d’un seul coup. Le goût remonta très vite…je ne me sentais pas très bien. Je quittais les bras de celui qui me rassurait pour m’allonger sur le lit, le visage crispé et tendant de retrouver mon souffle.

Rexia posait la question de ma santé à celui qui tentait de me rassurer. Il dit

- Quelque chose s’est détraqué en lui mais on ne comprend pas pour quelle raison. En théorie un pouvoir utilisé de manière intense ne provoque pas un mal pareil, même s’il s’agit du sien qui est une exception pour le dire ainsi. Pour être honnête, je pense que la source du mal n’est pas en lui, que quelqu’un l’a provoqué soit en injectant quelque chose que Samuel ne supporte pas, soit il y a autre chose que j’ignore. Peu importe quelle est la solution cela me fait peur, car je l’ai jamais vu souffrir à ce point. Cela me déchire. Samuel est important ici, pour chaque membre de cet endroit mais aussi pour le fondateur. On tient à lui, c’est pour ça que cela me fait du mal, mais cela m’incite à me battre pour qu’il aille mieux.

Invité

Rexia aussi ne le supportait pas... en fait, le simple fait de voir son ami dans cet état, elle ne le supportait pas. Elle aurait préférée avoir à supporter elle-même la maladie plutôt que de voir Samuel être forcé de la subir. Mais hélas, même si elle l'aurait souhaitée de tout son être, elle n'avait pas le pouvoir d'échanger sa place avec lui... tout ce qu'elle pouvait faire, c'était de le regarder supporter son état, et de supporter de le regarder dans cette état, d'être présente près de lui, de tenter d'apaiser son mal par sa voie, ses caresses, tenter de le rassurer. Tout ce qu'elle pouvait faire, c'était tentée de lui faire penser à autre-chose qu'à son mal jusqu'à ce qu'il guérisse... elle voulait qu'il guérisse, plus que tout, et c'était pour cela que, même si elle n'aimait pas l'idée de lui faire du chantage pour qu'il avale une mixture aussi infecte, elle le suppliait presque pour qu'il avale son médicament, car de toute évidence, selon les autres humains, c'était vraiment la seule chose qui pouvait lui faire du bien, vu son état avancé de faiblesse.

La jeune dragonne ne perdait cependant pas espoir de vite revoir son ami sur pieds, et elle espérait que lui aussi ne perdait pas cette espoir... elle resterait toujours près de lui, temps qu'elle ne serait pas certaine qu'il se sente bien, qu'il soit sur le chemin de la guérison. Elle serait là pour chasser les mauvaises pensés, la sensation de solitude qui pouvait planer au-dessus des malades dans ce genre de situation, mais aussi, et surtout, elle serait là pour veiller sur lui... personne aux mauvaises intentions ne s'approcheraient de Samuel temps qu'elle serait près de lui. Rien qu'à l'idée qu'une personne puisse tenter de lui faire du mal, elle ne pouvait s'empêcher de montrer un peu les crocs... temps que le jeune deux-pattes ne serait pas en mesure de se défendre seul, elle serait sa gardienne, elle veillerait sur lui, et si quelqu'un tentait de passer outre son regard de rapace et cherchait à lui faire du mal, elle l'enverrait tout-droit en enfer... et c'était tout comme ce médecin et son breuvage fumant. Elle demandait à Samuel de boire, car elle voulait bien croire que cela pouvait l'aider, mais si elle s'était trompée et que, au contraire, cela lui faisait encore plus de mal, il le paierait amèrement !

Le jeune humain aux pouvoirs curatifs regarda longuement son amie, hésitant encore à avaler ce verre qu'on lui avait donné... puis final, il accepta d'essayer, sans doute plus pour lui faire plaisir à elle qu'autre-chose, devant son air triste de le voir aussi mal. Cela arracha un sourire rassuré à la créature écarlate, et elle lui murmura un léger :

Merci...

... tendis qu'il buvait la chose d'une traite et se laissait retomber sur le lit, le visage crispé. Rexia devait faire preuve de beaucoup de volontés pour ne pas couiner devant son état. Elle tourna le museau vers l'ami humain de Samuel qui était là pour le rassurer, et celui-ci lui expliqua donc... que en fait, ils ne savaient pas grand-chose à propos de ce qu'il avait.

Mais apparemment, et contrairement à ce qu'elle-même avait pensée, cet état n'était pas dû à une sur-utilisation de ses pouvoirs, car jamais aucun don de Spécial n'avait mis son propriétaire dans une telle situation. Selon-lui, c'était plus simplement un produit que quelqu'un lui aurait injecté, à un moment ou à un autre, qui le ferait se sentir comme-ça... Rexia grogna en entendant ça, et, afin de se retenir de pousser un hurlement au milieu de la chambre du malade, elle griffa le plancher, créant des sillons dans le bois du parquet. Si c'était vraiment le fait d'avoir injecté quelque-chose à Samuel qui provoqué cette maladie, cela n'avait pu arrivé qu'à un seul moment...

Ces maudit lézards sans écailles, immondes briseurs d'oeufs, raclure de mue, sales... !

Commença-t-elle à dire d'une voie de plus en plus enragée et puissante, et elle continua ainsi pendant deux bonnes minutes, déversant tout un flot d'insultes imagée qui lui venait de la mémoire hérité des dragons. De nombreuses de ces insultes étaient particulièrement grossières, chez cette espèce.

Je suis certaines que ce sont eux... dans cette base, quand je suis allé le libérer... ils ont dus lui faire quelque-chose avant que je ne le sorte de là.

A nouveau, Rexia s'avança vers son ami, mettant son museau tout près de son visage :

il faut que tu réfléchisses, Samuel. Est-ce que tu te souviens de ce qu'ils t'ont fais ? Ou au moins, connais-tu le nom de ce Spécial aux pouvoirs téléquinésiques qui a essayé de nous retenir ? Je sais qu'il a survécu à mon feu, et crois-moi, dès que j'aurais mis la patte sur lui...

elle claqua des mâchoires en l'air...

je saurais le forcer à parler !

Light Of The Assassin

Une semaine en enfer, voilà ce que j’avais passé dans cette base de scientifiques, à voguer de cellule en cellule pour subir d’immondes traitement qui devraient tuer n’importe qui, en tout cas n’importe qui censé encore pouvoir mourir de blessures ou d’empoisonnement.

Moi, j’étais en dehors de cette catégorie. Ce que certains jugeaient comme étant horrible, je l’avais supporté durant une semaine entière, quand d’autres seraient décédés au bout de seulement quelques heures. Ce pouvoir, que James m’avait donné, m’avait plongé dans des ennuis inestimables, car beaucoup de personnes s’intéressaient à moi désormais, se demandant la plupart du temps comment un tel pouvoir avait pu naître en moi. Ils croyaient que j’étais particulier, qu’une partie en moi avait servi à la naissance d’un tel pouvoir et que cela pourrait être une découverte majeure pour la science et l’évolution de nos vies. C’était pour cette raison, entre autres, qu’ils m’avaient enlevé, subtilisé de force à la vie, pour me garder ici, en tant que cobaye qu’ils pouvaient torturer autant que cela leur plaisait. Ils m’avaient traités comme une chose, et non pas comme un être humain vertébré qui ressentait toute douleur, même si l’apparence des choses semblait l’avoir fait devenir invulnérable face à la mort. La mort n’était peut-être plus, en tout cas cela en avait l’air, mais je ressentais toujours la douleur, toujours, et cela me faisait du mal, j’en souffrais terriblement, probablement encore plus que n’importe qui. L’arrivée de ce pouvoir en moi m’avait fait devenir le plus grand souffre-douleur du monde. Je subissais tout, absolument tout, sans risque de mort sur ma conscience. C’était horrible et insupportable rien qu‘en y pensant. Je n’étais qu’une victime, une intense victime de ces douleurs qu’on avait jugé bon de m’infliger. Je n’en pouvais plus. J’avais envie que tout ceci puisse cesser, me laisser en paix afin que je puisse oublier et penser à autre chose. J’en avais besoin…besoin de ce temps tranquille que je chérissais tant, et qui me manquait énormément. Je n’avais pas eu la chance de profiter de nombreux moments sereins dans ma vie, mais j’en rêvais encore, juste une fois.

Allongé sur le lit, crispé par le goût si amer de ce produit, je subissais encore l’enfer. La douleur, cette maladie qui me faisait tant de mal, était quelque chose d’étrange, qui était comme impossible à caractériser. Je ne comprenais rien, absolument rien du tout. Pétrifié, voilà ce que j’étais. Je savais que je ne pouvais rien faire. J’en avais assez d’être le constant soumis dans cette histoire. J’avais envie de voir tout ceci changer pour une fois. J’avais besoin de survivre. Je tentais de combattre ce mal, notamment pour retrouver mon souffle et tenter d’aller mieux. Tant de personnes s’inquiétaient pour moi, avaient envie de me voir m’en sortir, je voulais leur faire ce cadeau, car leurs visages si inquiets accentuaient ma responsabilité dans cette histoire. Ils ressentaient cette peur parce que j’avais mal.

Ma respiration était encore lente, bien trop lente parce que je n’arrivais pas à la fixer correctement. Je tentais de rester calme, de penser à un minimum de choses pour pouvoir me fixer sur mon rétablissement seul. Seul un espoir et une pensée dédiée à mon avenir et au fait que je pourrais être de nouveau sur pieds pourraient me sortir de là, j’en avais l’impression.

Selon les dires de celui qui me rassurait, mon état ne serait pas du à une sur-utilisation importante de mes pouvoirs, car aucun spécial ne serait tomber dans une telle maladie avant moi. Il émit l’hypothèse qu’une injection serait responsable de cela. Cette hypothèse me faisait peur, car les monstres m’avaient injecté trop de choses, une multitude de fioles que personne ne connaissait pour la plupart. Mais, quand même, j’avais pu reconnaître un grand nombre de sédatifs ou de tranquillisants, qui avaient agi en moi comme une drogue, quelque chose qui ralentissait mon organisme. Je connaissais les effets de ces trucs que trop bien malheureusement.

Mais un produit inconnu avait du se glisser parmi ces choses communes, destiné justement à me plonger dans cet état. Je devais réfléchir, me rappeler de l’apparence de toutes les fioles de produits, toutes sans aucune exception, car n’importe laquelle pouvait être responsable de mon état actuel. Je devais plonger mes souvenirs dans toute l’horreur qui avait rempli cette semaine en enfer.

Quand Rexia était à côté de moi pour me demander si mes souvenirs avaient gardés l’image de ce que ces types m’avaient fait subir, je ne me sentais pas très bien. J’étais encore faible, la respiration encore difficile, même si ce plan-là s’améliorait un petit peu mais pas au point de redevenir pleinement fonctionnel. Je n’étais pas encore guéri. Je tentais de plonger dans mes souvenirs, même s’ils n’étaient remplis que de choses horribles, des choses que j’avais envie d’oublier sans hésiter parce qu’elles me faisaient énormément de mal, elles étaient horribles. Je revoyais ces fioles, toutes les fioles…des tranquillisants et des drogues pour la plupart. Quand je pensais à elles, je savais qu’il ne s’agissait pas de la source de mal. Une overdose n’était pas aussi forte et surtout aussi longue. Après avoir subi quelques-unes de ces saloperies, je savais comment elles fonctionnaient. J’étais pour ainsi dire rodé contre ce type de torture.

- Le nom de celui qui a survécu à ton feu…je l’ignore malheureusement. Je ne l’ai pas entendu, et j’ai à peine vu le visage de ce type pour pouvoir le reconnaître par la suite. Désolé…

Je pris une pause de quelques instants dans mes paroles avant de dire :

- Mais le reste, je m’en souviens… disais-je en étant encore faible. Mon regard était fixé sur Rexia, mais rempli d’humidité, des larmes présentes mais qui refusaient de tomber. Je me souviens de ce qu’ils ont injectés…pour la plupart des choses en tout cas…la plupart n’était que des tranquillisants…des choses pour m’empêcher de m’enfuir et d’utiliser mes pouvoirs…chose que j’ai souvent subi mais pas à ce point-là…pas comme cette semaine. Mais…quelque chose m’intrigue.

J’y resongeais deux minutes avant d’en parler.

- Parmi les fioles…il y avait un produit que je ne connaissais pas…

La personne qui était auprès de moi me regardait alors, et me demanda.

- Peux-tu la décrire la fiole ? C’est peut-être ce que l’on recherche.

Je réfléchissais.

- Cette fiole…elle n’était pas comme les autres. Les autres étaient transparentes…prenant la couleur du produit, mais pas celle-ci. Elle était…elle était violette je crois…le produit à l’intérieur était incolore. C’est le dernier produit qu’on m’a injecté.

- Te rappelles-tu d’autre chose en rapport avec cette fiole ?

- Un dessin…sur la fiole elle-même. Il y avait je crois une sorte de panneau comme pour prévenir d’un danger. Sur l’autre face…c’est encore flou… commençais-je à dire. C’était deux lettres en fait…un I et un F je crois…mais je ne sais pas ce que cela veut dire malheureusement.

Il fit alors la plus effrayante des expressions faciales. Il savait de quoi je parlais.

- Je sais de quoi il s’agit…et il va falloir agir vite.

Cela me faisait peur…

- Je n‘aime pas ta réaction…c‘est si grave que ça alors…

- Cela m’ennuie de te dire la vérité, je n’ai pas envie de te faire peur.

- Je veux la vérité…

- Un inhibiteur, voilà de quoi il s’agit. Cet inhibiteur avait pour but de ralentir toute puissance en toi de t’affaiblir à l’extrême au point que tu ne le supportes plus et qu’ils puissent faire ce qu’ils veulent de toi. Ils devaient leur manquer quelque chose, et ils voulaient l’obtenir de force, de la pire des manières.

J’étais encore plus effrayé, et cette réaction l’incita à me dire.

- Il existe quelque chose pour contrer les effets d’une telle chose, mais jamais personne n’a pu être sauvé par un antidote car l’effet était beaucoup trop rapide et trop violent. Ton cas est différent. Tu subis les mêmes effets violents mais ton organisme tente de le combattre afin de s’en sortir. Tu es plus résistant que tout ceux qui ont reçu un inhibiteur en eux auparavant.

Il s’approcha de moi pour me dire.

- Tu peux t‘en sortir, mais il faut trouver cet antidote au plus vite.

Invité

Rexia ignorait tout ce qu'avait pu subir son ami dans cette base militaire, pendant la semaine entière où elle avait perdue sa trace... elle ne savait qu'une seule chose : elle l'avait récupérée dans un état assez lamentable, et les tortures qu'il avait dû subir n'avaient pas encore finis de le faire souffrir. Une deuxième fois... elle avait envie de brûler cette base et tout ceux qui s'y trouvaient une deuxième fois, c'était tout ce qu'ils méritaient pour avoir osés faire ça à un être aussi exceptionnel que Samuel, un être qui savait si bien faire passer son proprebien-être après celui des autres. Elle avait, sur le moment, une horrible envie de vider sa poche à venin, les glandes cracheuses au fond de sa gorge l'en démangeaient... heureusement, elle savait se contrôler, mais lorsqu'elle sortirait d'ici, elle irait brûler quelque-chose, n'importe-quoi. Un arbre, une voiture... la première-chose qu'elle pourrait brûler sans risquer de mettre la vie d'autrui en danger, elle viderait sa poche dessus. Il fallait qu'elle le fasse, il fallait qu'elle défoule, qu'elle se vide de la colère qu'elle éprouvait en voyant Samuel dans cet état, sinon elle sentait qu'elle risquait, lorsqu'elle irait dormir, de se réveiller quelques heures plus tard avec le parquet de sa chambre en charpie, après qu'elle l'ai déchirée à coups de griffes durant la nuit.

La jeune dragonne n'avait pas vraiment à "jalouser" les horribles traitements qu'avait pu subir son ami, car elle-aussi avait subie des horreurs, dans sa vie. Des mutations contre-nature et douloureuse dues à l'injection d'un ADN étranger dans son organisme, qui avait changée sa façon de vivre, sa façon de penser, et sa propre espèce pour devenir ce qu'elle était aujourd'hui, une chose qu'elle appréciait, c'était vrai, mais qui n'avait plus rien de ce qu'elle était le jour de sa naissance... et par la suite, ses propres tortures avaient elles-mêmes commencées, des tortures dignes du plus mauvais centre de dressage canin au monde, où l'on croyait que la peur et la douleur suffisait à faire obéir les bêtes. Cependant, si elle-aussi en avait vue de toutes les couleurs, elle savait que ce n'était rien comparé à Samuel... son instinct, sa capacité de ressentir les sentiments d'autrui lui permettait de sentir à quel point il était faible, et, parfois, lorsqu'elle arrivait à entre-voir ses cicatrices sur une parti ou l'autre de son corps, sur ses bras nus, ou dans son dos lorsqu'il relevait son tee-shirt, elle savait que ce qu'il avait vécu devait-être bien plus horrible que ce que elle-même avait due subir. Ses créateurs la torturaient, mais au moins, ils ne cherchaient pas à la tuer. Malgré sa grande résistance plus élevé que celle des frêles humains, Rexia doutait qu'elle aurait été capable de survivre plus de quarante-huit heures sous les coups, les injections venimeuses et les humiliations qu'avait subit Samuel. Elle regardait ce petit être avec un regard triste et compatissant, se demandant toujours comme son petit corps pouvait supporter tout-ça...

Elle en était presque à préférée le voir mourir, plutôt que de continuer à le regarder devoir supporter tout-ça, et de le forcer à ressentir tout-ça. Elle le perdrait, serte, mais au moins il n'aurait plus toute cette douleur. Cependant, elle pouvait pas souhaiter sa mort parce qu'elle ne supportait plus de le voir ainsi, elle n'en avait pas le droit, c'était égoïste... elle n'aurait le droit de le souhaiter que si LUI, il disait le souhaiter, et si il n'y avait vraiment aucun autre moyen de le sauver de l'emprise empoisonnée du mal. Alors, peut-être, elle supporterait l'idée, si il lui demandait, d'abréger ses souffrances... mais pas maintenant, pas aujourd'hui, et pas dans ce lit. L'ami qui était là pour réconforté Samuel disait qu'il y avait un moyen de le sauver, et elle tourna les yeux vers-lui, l'espoir brillant dans son regard ambré.

Samuel ne savait pas qui était l'homme aux dons de Spéciaux qui avait, elle en était certaine, survécu à ses flammes... Rexia décida donc qu'il était inutile de penser plus longtemps à lui. Elle se souvenait de son odeur, peut-être aurait-elle pue le retrouver... mais il avait fallu plusieurs jours à la dragonne pour réussir à retrouver son ami de cette façon, et elle ne pouvait pas se permettre de patienter plusieurs jours, elle craignait que Samuel ne puisse plus le supporter... posséder un don de régénération qui nous protégeait de la mort ne signifiait pas pour autant que notre esprit était lui-même protéger de la folie, et la douleur était le meilleur moyen de rendre quelqu'un fou.

Enfin, au final, ils avaient pus mettre un nom sur ce qui était en train de brûler les forces de Samuel comme on ronge un morceau de papier à l'aide d'une flammèche... enfin, plutôt, c'était Samuel qui mit un nom dessus, I.F., et son ami leur expliqua de quoi il s'agissait : un Inhibiteur de Force, voilà ce que c'était, un poison qui devait anéantir les forces de celui en qui il coulait dans les veines avec une vitesse folle, à tel point que personne n'avait jamais survécu à son injection, le venin était plus rapide que son antidote... mais pour le Spécial aux pouvoirs de lumière, c'était différent : vu que son organisme combattait la maladie et la ralentissait, l'antidote aurait une chance de marcher, mais à la condition qu'ils agissent vite... la réaction de Rexia fut beaucoup plus féroce que ce qu'elle avait voulue que ce soit en réalité, poussée par la peur qu'elle ressentait de perdre son ami...

Le regard brillant d'une lueur démente qui était de la détermination, elle s'avança si près de l'autre être-humain que celui-ci dut se reculer contre le mur, la pointe du museau de la créature aux écailles de rubis posée sur sa poitrine. D'une voie grognante, presque hystérique, elle demanda :

Alors où est-ce qu'on peut le trouver, cet antidote ?! Dit-le moi ! Je suis prette à tout... A TOUT, tu entends, pour sauver Samuel ! Je ferais le tour du monde, pour le trouver, et si c'est le prix, je donnerais mes ailes, en échange...

es ailes d'un dragon étaient les choses les plus précieuses que ceux-ci pouvaient posséder.

Dit-moi juste où on peut le trouver, et j'y volerais aussi vite que je pourrais. Je ramènerais cet antidote...

et là, elle se tourna vers son ami, couché dans le lit, pour lui dire :

et je te sauverais, Samuel, tout comme toi, tu m'as si souvent sauvé !

Light Of The Assassin

Toute cette semaine je l’avais vécue enfermée dans toutes les tortures humiliantes auxquelles une âme humaine n’osait pas même pas songer dans une vie, tout simplement parce qu’il s’agissait de la pire déchéance que l’on pourrait connaître, sans même s’y attendre.

Ces tortures ne cessaient d‘exister, de plus en plus horribles, et les supporter avaient probablement été le moment le plus pénible de toute ma vie. Depuis que j’étais devenu un hybride, quelqu’un qui avait obtenu un second pouvoir par l’intermédiaire d’une expérience scientifique à laquelle il n’avait même pas consentie, j‘étais pour ainsi dire gâté par les ennuis, des horribles traitements que je ne cessais de subir. Je n’en pouvais plus… J’avais envie que cela puisse changer, que je puisse vivre mieux ma vie. Ces blessures, tout ce que j’avais subi dans cette base, hantaient mes souvenirs comme jamais et n’allaient probablement s’effacer de ma tête qu’avec le temps…beaucoup de temps. Mais, même si je m’étais cru tiré d’affaire pendant un long moment, ce passé compliqué me rattrapait, comme si je ne pouvais pas y échapper. J’étais poursuivi par l’horreur, même si je ne la supportais plus. Mon second pouvoir m’avait donné une entité de souffre-douleur, qui ne cessait de subir blessures sur blessures, mais des blessures qui n’allaient jamais le tuer, même s’ils tentaient d’insister. La mort s’échappait quand il s’agissait de tenter de me frapper, de faire quelque chose contre moi. Elle n’était plus là, mais la douleur subsistait toujours en moi. Elle était encore et toujours là… Les ennuis les plus inhumains du monde, des tortures censées être mortelles, mais qui ne me tuaient pas, déchiraient mon corps…mon âme…l‘intégralité de ma carcasse. Cela déchirait tout en moi. La douleur ne cessait d’attraper mes larmes. C’était très dur à vivre.

Allongé sur ce lit, je subissais probablement ce qui ressemblait à une torture ultime, quelque chose de pire que tout. Pour être sûr de me tester à tout prix, sans que je ne puisse résister ne serait-ce qu’une seule seconde à ce qu’ils pourraient me faire subir. Je serais pour ainsi dire anesthésié de tout mouvement. Je n’aurais plus bouger, je n’aurais plus été capable de faire quoi que ce soit pour me défendre car je me trouverais démuni de la pire des manières. Cet inhibiteur m’ôtait toutes mes forces. Il s’agissait de la pire torture interne jamais imaginée, où un corps demeure affaibli au point de se laisser mourir. Le nombre de personnes survivant à cet inhibiteur de force n’était malheureusement pas suffisamment grand pour me réjouir. Toutes leurs chances s’étaient terminées par leurs morts. Je risquais de subir le même sort à la longue, enfin si ce truc me tuait réellement. Mais une preuve flagrante existait. Pour guérir, j’avais besoin d’un antidote, un antidote qui devait être rapidement administré de telle sorte à me redonner mes forces…que je vive comme avant ou au moins dans une image de ma vie comme je le faisais auparavant, quand je n‘avais qu‘un seul pouvoir : mon pouvoir de feu. Quand je n’avais qu’un seul pouvoir, mes rencontres avec les scientifiques n’étaient que peu nombreuses, du nombre même de deux dans une seule vie, alors que mon pouvoir de guérison attirait toutes les convoitises du monde. Je n’avais aucune chance…

Si seulement je pouvais survivre…sans douleur ni rien. C’était tout ce que je voulais, tout ce dont j’avais besoin en réalité. J’avais besoin du renouveau de la paix, d’une tranquillité d’esprit sans peine et sans douleur. C’était tout ce que j’espérais : la chose la plus importante qu’un être humain puisse espérer : ne plus souffrir, ne plus subir la pire des souffrances. Parfois je me demandais comment la mort pouvait me détester à ce point-là, haïr mon corps et le délaisser de la mort, mais sans trouver une seule et unique réponse valable. Je ne comprenais toujours pas comment un tel événement pouvait être possible et je n’allais probablement jamais être capable de le comprendre sans preuve tangible.

Et pourtant, un moyen existait, un moyen valable pour me sauver.

Le regard faible, j’observais la scène. Déterminée Rexia s’avança au plus près celui qui me rassurait, au point qu’il fut obligé de reculer juste devant le mur. Rexia voulait à tout prix savoir où se trouvait l’antidote d’une si horrible chose. Les larmes que je versais n‘étaient pas bercées que par la douleur cette fois-ci. Il y avait autre chose, une toute autre chose.

J‘étais touché par les paroles de Rexia, tout ce qu‘elle voulait faire pour moi était la plus belle des choses que je voyais.

J‘écoutais ce qu‘ils disaient.

- L’antidote est dans une zone inaccessible pour des humains comme nous, enfin sans don de téléportation avancé, ce que l’on n’a pas à disposition ici en ce moment. Ce que je connais de l’antidote est qu’il était fabriqué autrefois par deux médecins de l’ombre qui avaient découvert justement l’existence de cet inhibiteur de force, et qui ont travaillé sur un antidote pour guérir un de leurs proches affecté par ce truc. Mais les créateurs de l’inhibiteur n’ont pas apprécié cela, et les ont attaqués. Avant de mourir, ils ont cachés les fioles d’antidote là-bas, une grotte en pleine façade sud des montagnes rocheuses, celle qui se situe au sein même des Etats-Unis. Les créateurs de l’inhibiteur étant morts personnes ne les a touchées et par conséquent bougées de là où elles étaient. dit-il à Rexia - C’est le seul moyen que je connais.

Je ne quittais pas Rexia du regard, car ses yeux m’aidaient à retrouver espoir, à croire que tout allait s’arranger même si je me trouvais encore dans un état pitoyable, quelque chose qui me faisait énormément de mal.

Ma main gauche, aux mouvements encore bien affaiblis, approchait ses doigts du museau de Rexia, qui était proche de moi. Un mouvement de confiance et de remerciement à la fois…cela voulait tout dire et surpassait les mots que je n’aurais probablement pas su dire.

Invité

Rexia écouta l'histoire que lui raconta l'humain avec autant d'attention que si c'était sa propre vie, qui était en danger, et qui dépendait de ce qu'il était en train de lui apprendre. Elle ignorait la signification de certaines choses dont il lui parla, comme par exemple ce qu'était exactement un médecin de l'ombre... bien qu'elle se doutait, en entendant leur nom et leur découverte, que ce n'était pas forcément quelqu'un de gentil... mais sur le moment, ce n'était pas le plus important. Le plus important, c'était qu'elle venait de comprendre qu'un antidote existait, qu'il était caché, mais qu'il existait quand-même, dans un endroit où les hommes ne pouvaient aller, à cause de la hauteur des montagnes, de la pression du vent et du manque d'oxygène, et sans doute de la difficulté du terrain... seulement voilà : la bête écarlate n'en était plus une, d'humaine, elle était devenue quelque-chose de bien plus puissante, et de bien plus résistante. Elle pouvait supporter la pression du vent et le froid qu'il en résultait aussi bien qu'un calamar pouvait survivre à la pression des fond marins, les produits chimiques qui coulaient dans le sang de ses veines lui permettait de survivre à un froid polaire, et même en supposant qu'elle ne puisse pas se servir de ses ailes pour atteindre la caverne, elle serait en mesure de s'accrocher aux roches avec ses serres pour atteindre le lieu où elle devrait se rendre pour trouver ce dont Samuel avait besoin.

La jeune dragonne se sentait tellement heureuse, tellement excitée à l'idée qu'elle allait surement pouvoir sauver son ami, à la condition qu'elle ne fasse vite, que sa queue frétillait... elle mourrait d'envie de la gigoter, cependant elle se retint, sinon elle risquait de frapper et de briser le mobilier, ou pire, de faucher accidentellement et de blesser l'un des humains qui se trouvait dans la pièce, lui brisant surement les jambes sur le coup. Elle était déjà prête à partir... cependant, quelque-chose la retint : si elle voulait être vraiment efficace et rapide, elle ne pouvait pas partir seule.

Un mouvement attira ses yeux vers le lit : Samuel essayait de croiser son regard, et levait la main, voulant sans-doute lui gratter les écailles. Rexia avait déjà l'impression que le médicament qu'il venait de boire, bien que nauséabond, semblait faire de l'effet... effectivement, il arrivait au moins, maintenant, à faire quelques mouvement, à lever la main. Mais il ne fallait surtout pas qu'il se fatigue, alors pour ne pas le forcer à la tendre d'avantage et de la laisser en l'air, elle se baissa et posa bien le museau contre le matelas, se couchant elle-aussi en partie, bien qu'elle faisait en sorte de ne pas trop s'appuyer, car elle n'était pas certaine que le lit puisse supporter son poids, même si ce n'était que celui de sa tête. Il fallait l'avouer, même si elle avait du mal à supporter qu'on le lui dise en face, que la dragonne était bien lourde. Tendis que la main de son ami grattait le bout de son museau, Rexia se mit à ronronner, dans un signe de présence, un signe se voulant rassurant. Et tendis que dans les yeux du deux-pattes, la reconnaissance brillait au milieu des larmes, ceux de la femelle étaient remplis d'un espoir nouveau, maintenant qu'elle savait qu'il y avait une chance, ainsi que par de la détermination...

Je le trouvais, Samuel,

lui dit-elle d'une voie à la fois douce et catégorique.

Je trouverais cet antidote, je te le promet. Tu ne partiras pas aussi facilement, petit-homme...

Puis elle tourna à nouveau son regard en direction de l'homme qui était présent pour rassurer Samuel, sans, cependant, quitter la position de sa tête sur les couvertures de son ami, afin qu'il puisse autant qu'il le désire continuer à la caresser. Elle sentait que le fait de la sentir près de lui le rassurait, et elle, ce qui la rassurait, c'était de le sentir bouger... au moins, ça voulait dire qu'il était toujours conscient, là, parmi-eux. Derrière-elle, elle entendit quelqu'un marmonner... son corps qui se trouvait au milieu de la pièce gênait le passage. Elle qui avait voulue, au début, ne déranger personne... mais Rexia sentait que Samuel avait autant besoin de sa présence qu'il avait besoin de leurs soins, alors elle refusa de reculer, et personne n'osa lui faire de remarque supplémentaire. C'était quand-même parfois bien utile, de faire peur. Elle eut quand-même la présence d'esprit de lever la queue, pour qu'ils aient la place de passer derrière-elle, mais elle ne fit rien de plus.

Levant son regard ambré en direction du visage de son interlocuteur, la dragonne lui laissa le temps de lire sa détermination dans la lueur de ses pupilles, avant de lui dire :

C'est moi qui partirait le chercher. Je ne peux pas ma téléporter, mais je résiste bien mieux au froid et autres intempéries que les humains, et mes ailes peuvent me porter durant des heures. Cependant...

elle hésita un peu, se demandant si il était vraiment prudent qu'un bipède vienne avec elle, avant de finalement se lancer :

j'ignore exactement où se trouvent les montagnes dont tu parles, et pour ce qui est de lire une carte, je ne crois pas que vous devez en avoir une à la dimension de mon oeil. De plus, comme tu dis que personne n'a jamais pénétré dans cette caverne, j'imagine que tu ignores si elle sera à ma taille ou pas. Il faudrait que quelqu'un vienne avec moi. Y aurait-il par hazard un Spécial, dans le Serenity, qui pourrait résister au froid du ciel et me chevaucher pour me guider jusque là-bas ?

Bien-sûr, si il lui disait que non, que personne ne pouvait l'accompagner, car ce serait vraiment trop dangereux pour un humain, elle serait prête à partir toute-seule... cependant, cela risquait de lui prendre bien plus de temps, le temps de trouver les montagnes, trouver la caverne, et réussir à s'y glisser, à la condition qu'elle ne soit pas forcée de creuser. Et de plus, il valait mieux des mains, pour pouvoir porter l'antidote, plutôt que ses grosses pattes qui risquait de l'écraser...

Light Of The Assassin

Plus le temps passait, et plus ce mal grandissait. Tordu de douleurs, et enfermé dans une immense faiblesse, mon corps ne ressemblait plus à grand-chose tandis qu’il luttait pour sa survie. Cet inhibiteur de force était réputé pour sa mortalité sur quiconque. Toute victime en mourrait…toujours…et dans des souffrances largement atroces. Moi, un peu sans le vouloir, je demeurais une sorte d’exception à un principe pourtant logique. La vie et la mort constituait un cycle normalement immuable, que personne ne pouvait bouleverser même en faisant tout ce qu’ils pouvaient. Pourtant, je le faisais, à moi seul. Cette lumière, qui habitait mon corps, me préservait de la mort et me permettait également de la combattre mieux que d’autres personnes, qui méritaient pourtant tout autant de survivre, de poursuivre le cours normal de leurs vies. À cause de cette histoire, je me sentais mal au fond de moi, car j’avais une forte impression d’illégitimité à l’intérieur de moi. En échappant de cette façon de la mort, j’avais l’impression de ne pas mériter un tel don, de ne pas être la personne faite pour ça. Pourtant je devais m’y faire, des chaines me reliaient à la vie, et elles étaient bien présentes. La preuve, ce truc qui était censé tuer tout le monde ne me tuait pas tout de suite. Je luttais. Je tentais de tout faire pour réussir à survivre, car cette souffrance atroce était terrible.

Le fait de pouvoir en quelque sorte gratter le museau de Rexia avec mes doigts était un mouvement rassurant pour mon esprit, quelque chose qui me permettait de garder la foi en ma guérison, que je pouvais encore m’en sortir et tirer un trait définitif sur cette terrible histoire.

Elle me le promettait, en souhaitant même prendre un grand risque pour moi. Elle voulait aller chercher l’antidote dans cette caverne pour essayer de me sauver. Je ne parlais peut-être pas, mais ma réaction pouvait être visible sur mon visage. J’étais touché par une telle attention, ce qu’elle souhaitait faire pour moi, au point que ma main n’allait jamais quitter son museau. Je ne voulais pas lâcher Rexia alors qu’elle faisait la plus belle des choses pour moi.

La seule chose dont elle avait besoin, avant de partir pour ces montagnes était l’assistance d’un humain pour des critères que je comprenais. Celui qui était auprès de moi, et qui était probablement l’humain le plus rassurant de la pièce se proposa.

- Je peux éventuellement venir avec toi pour t’aider dans cette caverne. Je connais l’accès et donc je peux t’être utile si tu le souhaites.

Je l’observais, surpris et en même temps touché par son attention, sans que ma main ne quitte le museau de Rexia.

- Je connais l’accès, je connais cet endroit mieux que d’autres. Je pourrais t’aider si jamais tu en as besoin. Si on y va à deux, on sera plus rapidement de retour ici.

Bon sang, mais je voulais parler !

Je voulais les remercier tous les deux pour ce qu’ils souhaitaient faire pour moi. J’avais du mal, mais je surpassais mes limites pour sortir ne serait-ce qu’un mot.

- Merci…

Un simple merci sortit et rien d’autre que ce mot. Avec mes forces actuelles, ou plutôt ma faiblesse actuelle, c’était déjà un miracle.

Invité

La morts avait beau tentée de refermer ses serres crochues et froides sur le corps du pauvre jeune humain, Samuel lui échappait et il sembler bien qu'il lui échapperait toujours... mais était-ce une bonne ou une mauvaise chose ? Dans l'esprit de Rexia, c'était un peu les deux à la fois... son ami était un être tellement extraordinaire que, plus que n'importe qui d'autre, il méritait de posséder un tel pouvoir, celui de pouvoir vivre, vivre longtemps, vivre et parcourir le monde afin d'en découvrir les merveilles, de rétablir la paix, ce qu'il avait cherché à faire pendant si longtemps. Mais hélas, la vie éternelle ne signifiait pas la santé, ni l'absence de douleur... Samuel était malade, mortellement malade, à un point que normalement, il n'aurait jamais dû pouvoir survivre aussi longtemps, et que sa résistance lui coûtait vraiment très cher. Quel était le pire ? Mourir, ou vivre dans la douleur et la faiblesse ? Selon la créature géante, il n'y avait pas photo... elle se demandait si, malgré son don de guérison, elle serait capable de transformer le deux-pattes en un tas de cendre, si elle le baignait dans son souffle ardent. Jamais elle ne tenterait l'expérience d'elle-même... cependant, si vraiment rien ne pouvait sauver son ami, et que c'était lui qui le lui demandait, de mettre fin à son tourment, cela lui ferait mal, elle en pleurerait... mais elle le ferait. Elle le tuerait, pour que l'ombre de lui-même qu'était en train de devenir le Spécial aux dons pyrotechniques puisse enfin trouver la paix.

Cependant, Samuel ne mourrait, son corps résister, empêchait son âme de partir... et cela ne devait pas être sans raison, Rexia croyait mal en les coïncidences. Elle ne croyait pas en grand-chose, en fait... elle ne croyait en un dieu, elle ne croyait pas que tout était écris quelque-part... cependant, elle croyait en le destin, cette chose qui nous guidait et nous donnait la possibilité de faire des choix, des choix qui faisait de nous ce que nous étions, que nous fassions partis du bien, ou du mal. Elle croyait en le destin, et en les caprices du destin... ces moments où celui-ci décidait que nous ferions quelque-chose d'important, quelque-chose qui pouvait se traduire à travers une prédiction. Les ailes de l'immortel allaient bientôt se déployer... Samuel n'avait pas raconter à la dragonne ce rêve si particulier qu'il avait fait, mais si jamais elle avait pue être au courant, elle aurait été persuadée que cela était un message qui disait que Samuel était bien plus important que ce qu'il croyait. Elle aurait été persuadée que l'immortel, c'était lui, et qu'il devait survivre pour pouvoir déployer ses ailes, faire ce qu'il avait à faire, faire ce qui lui été destinée. A moins que les ailes ne se rapportent à elle-même, une alliance entre l'immortel et la créature ? Il n'était jamais facile de lire dans les prophéties.

L'homme qui était auprès de Samuel afin de le rassurer se proposa de partir avec la dragonne, disant qu'il était celui qui connaissait le mieux l'emplacement de l'endroit où ils devaient se rendre. Etant donné qu'il connaissait déjà l'existence de cet ancien remède, cela ne l'étonné qu'à moitié... Rexia ne connaissait pas l'homme, mais déjà, elle le considérait comme son ami. Si les ennemis de mes ennemis son mes amis, comme le disait si bien la célèbre expression, les amis de amis pouvaient aussi êtres mes amis, surtout ceux qui étaient prés à aider à sauver ce fameux ami. Le museau de la créature s'étira dans un sourire de reconnaissance, puis elle reporta à nouveau son attention sur le malade... tant bien que mal, Samuel réussit à souffler un "Merci' à leur adresse, ce qui accentua à nouveau le sourire de la femelle. Mais elle dut, au final, et à contre-coeur, séparer son museau de sa main...

Ce fut difficile, car ni l'un, ni l'autre ne voulait quitter ce contact, et Rexia dût relever très lentement la tête, pour éviter que le main qui resta sur son nez jusqu'au bout ne soit entaillés par les écailles coupantes. Lorsque finalement, elle se retrouva hors de portée de Samuel, elle s'avança doucement vers-lui afin de lui donner un coup de langue affectueux sur le front, et chuchota à son adresse :

Je reviendrais aussi vite que possible, c'est promis. Tu ne resteras pas seul bien longtemps.

En fait, Samuel ne restera pas seul tout-court, car dans le Serenity, il y avait toujours du monde, mais elle voulait dire par-là qu'il ne resterait pas bien longtemps sans qu'elle soit-là pour veiller sur lui. Elle dirigea son regard vers l'homme qui rassurait Samuel, et lui dit, d'une voie bien plus sereine que lorsqu'elle lui avait demandée ce qu'il fallait qu'elle fasse pour sauver leur ami commun :

Si cela te convient, nous allons partir tout-de-suite. Prépare tes affaires, tout ce qu'il te faudra pour survivre dans les montagnes, et moi je vais monter sur toit et t'attendre. Je n'ai besoin de rien, mon organisme peu survivre au manque d'air et aux faibles températures. Si tu as besoin de plus de temps, cependant, n'hésite pas à le prendre, je serais patiente...

Light Of The Assassin

Même si je me battais de toutes mes forces, afin de ne surtout pas succomber au pire, mon corps était en proie à la pire des douleurs. Il perdait ses forces, de minutes en minutes, et voyait son énergie dégringoler vers l’inexistence totale. Pour un être normalement mortel, cette étape ressemblerait à l’agonie, celle où l’organisme succombait à sa fin, sans qu’il ne puisse rien faire pour empêcher cela. Il était pour ainsi dire soumis à une mort certaine que personne ne pouvait combattre. Je vivais cette lourde étape d’une vie normale, mais tout en longueur, sans qu’il n’y ait ne serait-ce qu’une seule fin. La mort m’évitait. La souffrance était alors infinie et n’allait jamais se résoudre à s’enfuir pour me laisser en paix. Je ne devais que l’ombre de moi-même alors que mon état devenait préoccupant. Le degré de fièvre que je venais d’atteindre était réputé comme mortel pour tout être humain bien constitué. Personne, je disais bien personne, ne devrait échapper à une chose pareille. Pourtant, je le faisais, pour vivre quelque chose de bien plus pénible que la mort, un tourment qui n’avait pas l’air de trouver sa fin. Pourtant, je ne rêvais que de la paix, le fait de ne plus souffrir. Je voulais que tout puisse s’arrêter car je n’en pouvais plus. Un corps pouvait supporter des tortures, y survivre par forcément en ressortant indemne de toute cette histoire. Mais là, c’était beaucoup trop dur pour moi. Cette torture était grave au point de me rendre mortellement malade et soumis à un risque important pour mon avenir.

La souffrance éternelle était la pire des tortures. Mon pouvoir d’auto-guérison parvenait à me guérir de mes blessures, mais quand mon corps n’avait plus de force, le pouvoir perdait de son intensité, et gardait la priorité sur le maintien de ma vie plutôt que sur ma guérison intégrale. La souffrance me dominait alors, laissant mon pouvoir abandonner un organisme qui avait pourtant besoin de lui pour s’en sortir. Si je croyais en la simple fatalité des choses, je pourrais me croire capable de mourir, de succomber à cela, mais au fond cela n’avait pas l’air d’être réalisable. J’étais bloqué, emprisonné dans la vie et la souffrance qu’elle apportait. Peut-être étais-je immortel, mais je n’étais pas invulnérable au point de ne plus rien ressentir. Les blessures me faisaient toujours hurler de douleur, pleurer quand je ne le supportais plus. Si je manquais d’air, je suffoquais, mais sans passer par l’étape suivante, où mon âme ne serait plus de ce monde. Elle serait montée dans un paradis dont j’ignorais l’existence, ou bien descendue dans une chose bien pire : l’enfer, dont j’avais souvent une image pendant mon existence, par toutes les souffrances que je vivais. Croire en une chose aussi malsaine pour l’après-départ de cette Terre était quand même quelque chose de malheureux. Comment croire au fait que la souffrance se poursuivait quand on n’existait plus. Pourquoi ne pas croire simplement au fait que tout pouvait s’arranger ? Parfois, la complexité de l’humanité me perdait, même si au fond de moi-même je demeurais pareil, exactement pareil. J’étais complexe au point que la conscience humaine pourrait exploser rien qu’en réfléchissant sur qui j’étais, et surtout sur ce que je pouvais devenir par l’avenir.

Mon devenir…je priais tant pour que l’enfer ne me suive plus. En étant brisé par ces douleurs, j’avais peur, peur de ne pas survivre pleinement à cette histoire. Cette peur incitait mon corps à se rapprocher de sa présence comme pour se rassurer et avoir confiance au fait de s’en sortir, de ne plus être en danger. Rexia était forte, j’avais toujours cru en elle. Le fait qu’elle soit là auprès de moi m’aidait. Je me calmais au fond de moi, même si ma douleur était largement trop présente encore. La part de douleur qu’elle m’imposait était bien trop présente pour que je parvienne à la supporter pleinement. Je n’étais pas assez fort, jamais je ne le serais. Je pouvais croire que je possédais toute la force du monde, mais c’était un tort, le plus immense des torts.

Mon Dieu, je ne voulais pas la quitter. Je ne voulais pas que ma main abandonne son museau, parce que je savais que j’allais être effrayé sans elle, que j’allais laisser la douleur prendre possession de mon corps et ne plus le quitter. J’allais être en proie à la pire des horreurs si elle n’était plus là, et cela m’attristait. Cela se voyait. Rexia me donna finalement un coup de langue sur le front, me promettant de revenir aussi vite que possible, pour ne pas me laisser longtemps seul, même si je ne l’étais pas à proprement parler. Au Serenity, il y avait toujours du monde mais, au fond, j’allais surtout être seul sans elle.

Elle dit alors à l’homme qu’il pouvait préparer ses affaires pour survivre dans la montagne, et qu’ils allaient partir tout de suite.

- D’accord. lui dit-il. On a surtout besoin de quelque chose qfin de pouvoir mettre en sécurité la fiole une fois récupérée et il me semble que Samuel possède quelque chose du genre.

Il se tourna vers moi, la boite en main

- Je peux te l’emprunter ? Enfin si cela ne te dérange pas bien sûr.

- Non vas-y mais couvre-toi quand même, le froid polaire des montagnes n’est pas bon pour un organisme humain.

- Je le supporterais. Je suis un être de glace Samuel, je m’en sortirais

- Mais fais attention quand même… Je ne veux pas te perdre…

Mais voilà que tout recommençait. J’avais peur.

Je vivais une crise nouvelle, où je n’avais plus ma respiration. J’étais en danger...et limite à m’effondrer dans l’inconscience.

Oh non…

L’homme s’approcha de moi.

- Sam, regarde-moi, reste avec nous, je t’en supplie. Il faut que tu tiennes le coup, que tu te battes. Tu es le seul à avoir pu sortir indemne de ce truc. Je t’en supplie, reste…

- Je n’y arrive pas…je ne sais pas…

Je m’écroulais dans l’inconscience, alors que l’homme me tenait dans ses bras, ne cessant d’appeler mon nom et me demander de me réveiller. Mais je ne réagissais pas. L’inhibiteur venait d’atteindre la vitesse supérieure, parce que je n’étais pas assez stupide pour tout bêtement abandonner et accepter la mort sachant que la mort m’évitait.

Cette absence de mort était ce qui me rendait aussi faible face à l’inhibiteur. C’était ce qui m’arrivait.

Etant certain que je n’allais pas me réveiller tout de suite, l’homme regarda Rexia et lui dit

- Il n’y a plus de temps à perdre. Il faut y aller le plus vite possible.

Invité

Je t’attendrais là-haut !

S’exclama Rexia en se glissant à reculons par la porte de la chambre de Samuel, et, une fois qu’elle fut de retour dans le couloir, elle réussit tant bien que mal à se retourner en se tortillant… sur le coup de la panique, elle n’avait pas trop fait attention à ce qu’elle faisait et s’était retrouvée face au mauvais côté… et se mit à courir à travers les couloirs du Serenity en direction de sa propre chambre, se maudissant d’avoir perdue aussi bêtement du temps.

La dragonne courait si vite que tout le bâtiment en tremblait, et qu’en bas, dans la salle où la fête se déroulait, elle crut entendre des voies demander ce que c’était que ça par-dessus la musique rock’n roll. Pourtant, tout avait semblait commencé à si bien s’arranger, chez son ami… il recommençait à parler normalement. Serte, il était encore faible, encore malade, mais il arrivait à nouveau à faire des phrases, ce qui était vraiment un mieux. Rexia s’était sentie si heureuse en voyant ça qu’elle avait encore voulu rester un peu dans la chambre, afin de profiter de la présence de Samuel et de lui faire profiter de la sienne… et voilà que maintenant, celui-ci venait de perdre connaissance… il semblait que, en fait, sa récupération d’énergie n’avait été qu’une apparence, et que maintenant, il en avait trop dit, ce qui lui avait fait gaspiller trop du peu de forces qu’il lui restait. L’homme qui avait été là pour rassurer leur ami disait qu’il n’y avait plus de temps à perdre, et la dragonne ne se l’était pas fait dire deux fois…

Ecartant d’un coup de museau tout humanoïde qui ne le faisait pas assez vite à son goût qui lui coupait la route, et écrasant au passage un portemanteau dans le faire exprès, la grande bête aux écailles de rubis traversa donc une petite partie de l’étage où se trouvaient les chambres… heureusement, la sienne n’était pas très loin de celle de Samuel. Elle ouvrit une fois de plus sa porte d’un coup de museau, si puissant ce coup-ci qu’elle faillit en briser la poignet, et s’élança à travers sa bais vitrée sans prendre la peine de fermer derrière-elle… que des gents entrent ou regardent dans sa chambre si ça leur chanté, de toute façon, il n’y avait rien à voir ou à voler, elle ne possédait rien. Sur le trottoir, en bas, un chapeau sur la tête d’un homme s’envola, emporté par les courants créés par ses ailes. L’homme leva la tête, mais ne la vit pas, car elle était toujours sous l’influence du champ d’invisibilité… heureusement, car, pour le moment, se montrer discrète était bel et bien le cadet de ses soucis ! En trois battements d’ailes, Rexia se posa sur le toit désert, et elle commença à faire les cents pas dessus en attendant son futur cavalier. Elle lui avait dis de prendre son temps, afin de se préparer correctement au voyage, autant pour son propre confort et sa propre sécurité que pour celui du remède… il n’était pas temps de l’abîmer sur le chemin du retour… mais maintenant, bien qu’elle n’attendit pas très longtemps, elle avait l’impression qu’il lui fallait vachement de temps pour arriver…

Lorsque, enfin, la porte sur le toit s’ouvrit à la volée et qu’il s’élança dans sa direction, la dragonne ne perdit pas de temps : elle se coucha contre le sol de béton et tendit une patte vers lui sur laquelle il se hissa pour réussir à venir s’asseoir sur son dos, tendis qu’elle l’aidait en le poussant du bout du museau. Elle lui donna ses quelques conseils de sécurité, afin d’être certaine que le vol se passe en toute sécurité pour lui et pour elle :

Met-toi bien derrière l’articulation de mes ailes, pour ne pas en gêner le mouvement. Je vais voler vite, alors accroche-toi bien à mes piques, en prenant garde de ne pas t’embrocher dessus. Je préférerais ne pas perdre de temps avec-ça, mais si tu tombes, ne t’inquiète pas, je te rattraperais. Si tu as un problème, à cause de la pression de l’air, ou quoi que ce soit d’autre, et que je ne t’entend pas, n’hésite pas à me frapper pour attirer mon attention.

… et, sur ceux, après avoir dit ce qu’elle avait à dire, la dragonne s’élança jusqu’au bout du toit en courant et se jeta en direction du ciel, s’envolant vers les montagnes, suivant les indications de son cavalier. Chacune de ses pensées allaient à son ami, couché sur son lit, incapable de respirer convenablement…

Light Of The Assassin

Tout était allé beaucoup trop vite et avait surpassé la résistance d’un corps, affecté par un mal inconnu qui la détruisait. Ce corps si affaibli n’avait plus la force de tenir debout, conscient, et surtout capable d’agir afin de montrer sa présence. Cette sensation de mieux, qui montrait que l’organisme semblait retrouver ses forces peu à peu, n’était qu’une apparence, quelque chose pour rassurer les personnes attendant impatiemment des bonnes nouvelles, mais l’apparence avait une facette noire, quelque chose d’horrible. Le mieux ne durait qu’un temps, car le pire arrivait par la suite, un pire symbolisé par ma perte de conscience. Je m’étais soudainement évanoui et enfermé dans quelque chose de bien pire qu’auparavant, un mal que plus personne ne pouvait voir à cause du fait que je ne bougeais plus du tout. Le danger sur ma vie devenait de plus en plus grand à mesure que le temps passait. Je risquais ma santé, ma forme…je risquais de tout perdre. L’homme qui était là restait un instant près de moi, pour tenter de me réveiller, même si je savais que Rexia était partie à cause des tremblements qui avaient secoué le sol sur toute sa surface.

- Sam, je t’en supplie, réveille-toi. Tu t’es tant battu même pour vivre dans la plus grande des souffrances. Tu as la plus grande des forces que je connaisse dans ce monde. Reste avec nous…je t’en supplie…

Mais je ne réagissais pas. J’étais comme bloqué dans mon inconscience…et je n’arrivais pas à m’en sortir.

- Ne nous abandonne pas…je t’en supplie…

- C’est trop dur…je n‘y arrive pas…

- Tiens le coup, accroche-toi à la vie et surtout ne la lâche pas. On va aller chercher l’antidote pour te sortir de là. On reviendra le plus vite possible je te le promets.

- Plus ça va…plus ce truc a de l’effet…c’est de pire en pire… disais-je en respirant de plus en plus fort, preuve de ma faiblesse.

- Sam, regarde-moi. Il est hors de question que je t’abandonne alors qu’il est possible de te sauver. On tient tous à toi ici, on ne veut pas te perdre, alors on va tout faire pour te sauver, te sentir de cet immense problème. Tu ne seras plus en danger, je te le promets. Tu as déjà confiance en Rexia, aie confiance en moi à présent…

- J’ai peur…

- Dis-toi que tu vas t‘en sortir. On va te sauver avec la fiole d‘accord ?

- D‘accord…mais avant il faudrait que je te dise quelque chose…si jamais cela ne fonctionne pas, j‘aimerais que tu lui dises quelque chose.

- Mais on va te sauver…

Avant de repartir dans l’inconscience, je m’étais approché de lui et avait murmuré une phrase, une phrase destinée à Rexia si jamais tout ceci échouait malgré tous leurs efforts. Il prit la boite pour enfermer le remède et le protéger de toute cassure avant de rejoindre Rexia sur le toit.

Ils devaient être partis à présent…

Invité

Le vol se passa sans le moindre incident particulier, mais passa également beaucoup trop lentement aux yeux de la jeune dragonne... et pourtant, elle n'avait jamais volée aussi vite, à tel point que la fine membrane de ses ailes menacée à tout moment de se déchirer sous la pression de ses muscles. C'était normalement dans ce genre de situation que l'instinct de Rexia lui ordonnait de se poser et de reposer ses ailes... cependant, cet après-midi là, elle se montra complètement sourde à la petite voie qui marmonnait à l'intérieur de sa tête, chose qu'elle n'aurait jamais faite si jamais cela n'avait pas dépendu de la vie de son ami. Ne pas suivre son instinct était aussi idiot que de demander son chemin à une personne dans la rue, et de partir complètement à l'opposé de l'endroit que cette personne nous aurait indiquée. C'était stupide, et c'était dangereux, autant pour elle que pour son cavalier... mais elle était décidée, et elle savait que celui qui se trouvait sur son dos devait être d'accord avec elle : la vie de leur ami commun était plus importante que ces quelques douleurs. Après, le mal, ce n'était qu’éphémère, comparé à la mort, et puis si la membrane se déchirée, elle cicatriserait de toute-façon. La créature aux écailles de rubis se contenta juste de ralentir un peu, afin de faire subir à ses instruments de vol un peu moins de pression... d'accord, elle voulait aller vite, mais si elle se faisait briser les ailes parce qu'elle aurait été trop pressée, cela n'aurait surement pas aidé Samuel à avoir son remède à temps... mais l'idée d'être obligée de ralentir la frustrée horriblement !

Afin d'essayer de voir passer le temps plus vite et d'éviter de laisser ses penser vagabonder jusqu'à son ami dans son lit, la faisant ainsi se déconcentrer du trajet, Rexia entama la conversation avec son chevaucheur, s'intéressant d'assez près à son état de Spécial... chaque fois qu'elle rencontrait un nouvel humain aux pouvoirs particuliers, elle se montrait curieuse envers ses dons. Elle apprit donc ainsi, chose qu'elle avait crue entendre dans la chambre de Samuel, qu'il était un Spécial de glace, et que c'était la raison pour laquelle il avait eu besoin de s'habiller aussi chaudement qu'elle... c'est à dire pas du tout... pour se diriger vers les montagnes : la froid polaire qui y régnerait n'aurait aucune emprise sur lui. La jeune bête géante trouva que l'amitier entre Samuel et lui formait un peu comme un paradoxe... mais peut-être que c'était pour cela, qu'ils s'entendaient, en fait. Leurs dons étaient comme les deux cotés d'une même pièce : un manipulateur de feu, un don de la chaleur, et un manipulateur de glace, un don du froid, deux éléments qui auraient pus paraître ennemis, dans la nature... mais ici, ils étaient unis. Les éléments ne possédaient pas de conscience, ils ne savaient pas ce qu'était l'amitier... si Rexia trouvait que les humains étaient des êtres étranges qui faisait bien plus souvent de mal que de bien autour d'eux, elle pouvait au moins leur accorder ceux-ci : eux, ils savait ce qu'était les sentiments, l'union et les amis... enfin, tout du moins, pour la plupart... et c'était sans-doute pour cela que la créature arrivait à vivre auprès de certains d'entre-eux, des gents bien, tel que Samuel et ses camarades, sans éprouver de crainte ou de dégoût.

Il fallut un peu plus d'une heure aux deux voyageurs pour réussir enfin à atteindre les montagnes vers où le Spécial du gel la guidait, et encore quelques bonnes minutes pour qu'elle ne réussisse à atteindre l'endroit où se trouver la caverne tant recherchée, bien plus haut que ce qu'elle avait pensée. Elle devait accorder cela aux médecins obscures : ils avaient cachés leur remède à un endroit où très peu de créatures pourraient l'atteindre, même en ayant la chance de savoir où il se trouvait. Sa propre résistance était déjà mise à rude épreuve... elle craignait moins le froid que les humains, mais là, elle le sentait. Du givre se déposa entre ses écailles, et elle devait faire en sorte de continuellement bouger les ailes, ne pouvant plus se permettre de planer... autrement, celles-ci allaient gelées, et ils feraient une chute mortelle jusqu'au bas des montagnes. Rexia dut déployer devant ses yeux la membrane de peau transparente qui lui servait généralement à bien voir sous l'eau, afin de ne pas être aveuglée par la neige perpétuelle qui lui tombait drue sur la tête...

Surtout, accroche-toi bien !

Cria-t-elle à son cavalier par-dessus la tempête de neige, après avoir repérée l'entrée de la grotte au milieu de tout ce blanc...

Et elle fila dans cette direction, réussissant tant bien que mal à s'accrocher aux bords déchiquetés de la falaise où ses griffes glissaient sur le neige gelée. Afin de ne pas perdre son chevaucheur, elle l'enroula avec sa queue après avoir réussie à se poser. Poussant à l’extrême-limite sur ses membres, elle réussit à se dresser et à se hisser à l'intérieur, son gros arrière-train obstruant l'entrée et réussissant à empêcher la tempête de continuer à pénétrer dans la caverne. La langue pendant, haletante et épuisée, la créature se baissa, afin de laisser son cavalier descendre... et aussi afin d'éviter de faire racler ses cornes contre le plafond. Pour une dragonne, l'endroit était drôlement étroit... elle espérait qu'elle pourrait avancer jusqu'au bout.

Bon,

dit-elle, d'une voie qui résonna dans l'endroit qui, avant leur arrivée, était complètement désert :

et maintenant, on va où ?

Light Of The Assassin

Le commun des mortels voyait la fin de la vie comme une sorte d’envolée de l’âme vers un chemin de lumière, la dernière lumière que l’on voyait dans notre vie, cette dernière action. Il s’agissait d’une croyance commune, quelque chose qui pouvait rassurer les consciences avant l’escapade finale vers la mort, mais bon comment être rassuré par une maigre lumière ? Je ne comprenais pas ce choix, mais peut-être que je ne parvenais pas à comprendre ce que les gens pensaient de la lumière, simplement parce que je ne la verrais jamais par moi-même. Je ne pouvais pas la voir pour la simple raison que je ne pouvais plus mourir comme tout le monde, partir tout bêtement. C’était impossible car mon pouvoir de guérison me retenait sur Terre. Cela m’empêchait de partir…cela m’empêcherait toujours de partir…de m’enfuir, enfin bref de quitter mon quotidien, mes proches, tout ce qui faisait ma vie. Si j’étais un être mortel, jamais je ne pourrais supporter une telle chose, le fait d’être contraint de quitter tout ce que j’aimais plus que tout sans pouvoir choisir le jour de ma propre fin. Mais bon…au fond y avait-il un bon côté à l’immortalité que j’avais l’air de posséder ? Y avait-il un bon côté à rester ici et à voir toutes les choses que l’on aimait devenir poussière ? Honnêtement, je l’ignorais. Il était clair que j’étais seul à être dans cet état. Au fond, ma destinée se mêlait encore à la solitude, comme si je ne pouvais jamais la quitter. J’en avais assez de rester mêlé à cette histoire. J’avais envie de changer d’air et de vivre heureux, mais je devais pour cela guérir de ma maladie, ne plus avoir affaire au pire pour une fois.

Combien de temps étais-je resté en sommeil ? Je l’ignorais… mais je commençais à reprendre connaissance, même si j’étais au plus mal. L’un de ceux qui veillait sur moi me vit et me demanda :

- Content de te revoir. Comment te sens-tu ?

- Comme si un camion ne cesse de m’écraser et d’en rajouter pour me faire du mal… J‘ai une migraine et une fièvre atroces mais bon, je suis censé survivre…non ?

- Oui, tu vas survivre.

- Mais à quel prix ?

- Ne dis pas ce genre de bêtises.

- Je suis affaibli…clairement affaibli par un truc dont je ne suis même pas certain de guérir pleinement sous peine de vivre avec une constante faiblesse en moi… L‘espoir n‘est pas vraiment présent dans ma tête…j‘ai l‘impression de bruler…alors que l‘allumeur est censé être moi, non le reste du monde…le monde veut me brûler…

- Mais qu’est-ce que tu racontes ?

- La vérité…le monde me brûle comme si je dois regretter d’exister…

- Mais arrête de raconter des bêtises. Tu as ta place sur le monde, comme tout le monde, alors ne dis pas que tu ne mérites pas de vivre.

- Le malheur me poursuit comme s‘il s‘est mis en tête que j‘étais la proie idéale…comme si j‘étais seul…alors que j‘ai besoin de survivre…

- Tu survivras, je te le promets. Tu as confiance en Rexia, et en ce Mister Freeze ? Ils sont partis chercher ce remède dans cette caverne, braver le froid pour pouvoir te sauver, et ils réussiront. Ils n‘ont juste qu‘à déterrer la boite à droite de la caverne. Ils vont réussir et j‘y crois.

Je me figeais de nouveau, comme si une nouvelle crise allait me faire du mal…mais cela avait l’air d’être différent cette fois-ci. Ce qui s’était figé n’était pas mon corps, mais mon organisme ne fonctionnait plus correctement, et cela me mettait en danger. C’était comme si mon âme se sentait étouffée par une mort que je ne subissais pas. Cela me perdait.

- Sam, tu m’entends ?

- Elle m’attrape…

- Quoi ?

Le souffle coupé, je repartais dans le noir, sauf que cette fois-ci j’allais y rester…mon cœur ne battait qu’à peine même si j’étais toujours en vie.

Le seul espoir de réveil demeurait en l’éventuelle réussite de Rexia et de Mister Freeze…

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