Pinehearst était un mauvais plan finalement. Cette organisation que j’avais créée, ne m’avait pas apporté grand-chose, à part un échec. Mon plan avait échoué, à sa toute dernière étape. Les deux parties de la formule avaient bien été réunies, tout comme le Catalyseur, mais il a fallu que Peter s’interpose. Le sérum a été détruit par ses propres soins. Depuis cet échec, je ne l’avais plus revu, tout comme Nathan d’ailleurs. Je n’avais aucune idée de ce qu’ils pouvaient penser de ma seconde disparition. Effectivement, j’avais organisé tout un plan, encore une fois, me faisant passer pour mort. Cette histoire avait déjà été un peu utilisée par mon ex-femme, Angela, et elle avait marché. Cela faisait plusieurs mois déjà que je n’avais montré aucun signe de vie, ni dans la famille, ni dans un milieu très fréquenté par les caméras. Je me préparai à faire un retour inattendu, ce jour-même précisément ! Mes intentions étaient des plus claires : je comptais me rendre dans la propriété de mon fils, Nathan, maintenant devenu Président des Etats-Unis, pour lui montrer que j’existais encore, et que je ne comptais pas m’arrêter ici. Il était évident que je connaissais l’adresse de celle-ci, sachant que j’y étais déjà allé plusieurs fois, avant ma première disparition et mon « divorce » avec Angela. Et puis, avec mon don de super-vitesse, il était rapide de m’y rendre.

Une fois sur les lieux, j’admirai l’immense et chaleureuse bâtisse, à travers le grand portail qui donnait une magnifique vue sur le jardin. J’avais déjà aperçu quelques voitures de sécurité, dans la rue, mais celles-ci ne semblaient pas être très peuplées. Les agents avaient surtout l’air de se trouver dans le jardin, gardant l’entrée du domicile. Je me débrouillai donc, simplement, pour entrer dans le jardin parsemé d’herbe bien verte, bien nourrie. Plus j’avançai sur la pelouse, et plus je m’approchai de la porte d’entrée. Les agents me repérèrent rapidement, et se mis à courir en ma direction, pistolet à la main. Sans même m’arrêter de marcher, j’usai de mon don de persuasion télépathique, leur disant.

" Je suis Arthur Petrelli, faîtes comme s’il ne s’était rien passé. Restez devant la porte, et armez-vous en direction du Président Nathan Petrelli. "

Directement après ces paroles, le groupe d’agent, fis mine qu’il ne s’était rien passé, se postant à l’entrée du domicile, arme pointée vers la porte. Mon fils semblait être à l’étage, car je ne le voyais pas au rez-de-chaussée. J’entrai donc, tranquillement, sans problème dans la maison, avant d’utiliser une nouvelle fois ma super-vitesse pour me faufiler derrière lui, à l’étage, sans qu’il ne s’en rende compte. En arrivant, je commençai à lui adresser la parole. Puis, à la fin de ma phrase, je le plaquai contre un des murs de la pièce, en maintenant la force, grâce à ma télékinésie.

« Je suis ravi de te revoir, Nathan. Où devrais-je dire, Président Petrelli… »

Cela faisait longtemps que je n'avais pas vu mon fils, Nathan. Il avait bien évolué politiquement depuis la dernière fois. Effectivement, il était passé de Sénateur à Président des Etats-Unis, le grade le plus puissant. On pouvait dire qu'il avait l'autorité absolue ici. Ce n'était donc pas compliqué de convoquer une armée de soldat pour sa cause. Cependant, même s'il essayait de se renforcer, cela ne changerait rien pour moi, mutant. Je venais de le retrouver, et ne lui avais laissé aucune chance de m'apercevoir avant qu'il ne se retrouve plaqué contre un mur de la pièce. Il m'avait préparé une petite surprise apparemment. Son don avait évolué. Il n'était plus seulement capable de voler, il pouvait désormais faire léviter les choses, une sorte de Télékinésie au fond, puisqu'il tenta de se dégager en me frappant à distance avec un pistolet. Cette rencontre allait être très intéressante.

Je le regardais avec mon air habituel, sérieux, pendant qu'il essayait de se relever. Puis, pendant ce temps, je m'avançais vers lui, marchant normalement, et en utilisant mon don de télépathie et de persuasion.

"N'aies crainte, Nathan. Je ne te veux aucun mal. Il y a juste quelque chose dont j'aurais besoin..."

Au fil de mes paroles, il semblait se relâcher un peu, me permettant de poser ma main sur son épaule tout en parlant, comme pour le féliciter ou lui montrer de l'affection. J'avais ce que je voulais... Mais je n'étais pas seulement venu pour ça. Je repris la parole.

« Il me semble que tu cherches toujours à anéantir les spéciaux, me trompe-je ? J'ai une proposition à te faire, fils... Le peuple ne semble pas particulièrement t'apprécier, et encore moins les spéciaux. Si tu acceptes de me laisser ne serait-ce que toucher chacun de ceux que tu attraperas ou que tu arriveras à retenir un peu, je ferais en sorte de changer leur opinion à ton égard, te promettant un long futur dans la Présidence... Qu'en dis-tu, fils ?»

Mon don de persuasion semblait fonctionner sur son esprit, le faisant tomber dans la tranquillité pendant un petit temps, juste pendant que je lui adressai la parole à cet instant. Pour le moment, j’avais eu ce que je voulais, le pouvoir de voler. Mais ce n’était pas ma seule ambition. Je souhaitai copier le plus grand nombre de pouvoirs possible. Car pour l’instant, je n’étais pas le seul à pouvoir en collectionner. Effectivement, sur ce point, j’avais un rival : Gabriel « Sylar » Gray. Et pour avoir la chance de m’imposer dans ce monde, je devais le mettre hors d’état. Tel était mon but depuis la dernière fois que je l’avais vu à Pinehearst. Je venais donc de demander à Nathan s’il accepterait de me laisser simplement toucher les spéciaux qu’il pouvait retenir. Il me demanda à quoi cela pouvait bien me servir. Il ne semblait donc pas connaître mon réel pouvoir. Il ne savait pas qu’il me fallait toucher les spéciaux pour copier les dons des autres. C’était d’ailleurs pour cela que j’avais eu besoin de le calmer, pour poser ma main sur son épaule. Il me raconta en quelque sorte qu’il ne pensait pas pouvoir me faire confiance à nouveau, depuis les deux fois où je m’étais éclipsé du monde un certain temps. Je le regardai alors avec mon air sérieux, attrapant un verre dans placard, avant de me servir du Whisky.

« Nathan… Quand apprendras-tu à me faire confiance ? Je suis ton père après tout, peut-être même le seul en qui tu peux avoir confiance aujourd'hui. On ne peut pas dire qu’Angela se soit imposée comme une mère digne. Et puis, Peter… Tu sais comme moi qu’il est imprévisible. »

J’aperçus, avant que je ne lui réponse, qu’il sortit son téléphone pour envoyer un message à quelqu’un. Celui-ci devait sûrement s’adresser à quelqu’un de son entourage, peut-être un agent, pour lui venir en renfort. J’avais toujours un plan en tête pour arriver à mes fins. Et pour cela, il fallait que je regagne la confiance de mon fils, pour qu’il accepte ma proposition, me permettant de me gorger de nouveaux pouvoirs… C’était une très bonne opportunité pour arriver à mes fins. Cependant, il m’imposa une certaine restriction, pour peut-être l’accepter. Il m’affirma que, s’il acceptait ma proposition, je serai obligé d’être dans son équipe, sous ses ordres. Il se demandait si j’accepterai, compte tenu de ma certaine fierté et de mon habitude à diriger mes troupes. Je bus une gorgée de mon Whisky, avant de répondre à cette restriction.

« Bien sûr que je l’accepterais. Je t’ai toujours poussé pour que tu sois un certain homme, un dirigeant. J’ai toujours voulu que tu grimpes dans la hiérarchie, que tu deviennes un homme influent. Aujourd’hui, tu es Président des Etats-Unis, et j’en suis fier. Donc, si tu acceptes ma proposition, j’intègrerais ton équipe. Mais seulement sous cette condition… »

Je venais de répondre positivement à la proposition de mon fils. Celui-ci voulait être aux commandes, diriger certains de mes actes. Ce qui était normal pour le Président des Etats-Unis. Et puis de toute façon, je ne pouvais refuser car, accepter ces conditions, m’aiderait grandement dans ma conquête du pouvoir. Nathan semblait assez étonné, mais aussi ravi. Cela faisait longtemps que je ne lui avais pas fait de compliment, et surtout que je ne lui avais pas dit que j’étais fier de lui. C’est gentilles attentions le mettait un peu plus en confiance, c’était très bien. Il m’annonça qu’il avait vraiment été déçu par l’attitude de sa mère et de son frère. Et qu’il avait réussi à obtenir des informations sur moi grâce à la Compagnie. Je me demandais bien quelles étaient ces informations. Sûrement rien de bien important, vu la durée de mon éclipse depuis la création de la Compagnie. Une fois qu’il eut terminé son premier discours, il enchaîna sur un deuxième, où il me disait qu’il était heureux, d’être ma fierté et qu’il était prêt à accepter ma proposition. Il me demanda si j’allais encore une fois l’abandonner ou même le tuer s’il s’opposait à ma volonté. Je lui répondis alors.

« Tu sais bien que je ne suis pas comme ça, Nathan. Je crois que tu as une mauvaise image de moi… En ce qui concerne ma sécurité, j’ai déjà ma petite idée, ne t’en fais pas pour moi. »

Dès que j’eus terminé de parler, j’entendis un bruit de pas, non loin de nous, puis quelqu’un se mit à parler, en me disant de ne plus faire un geste. J’avais raison. Nathan avait bien envoyé un message à quelqu’un de son escouade, pour qu’il vienne le rejoindre. Pour avoir agi de la sorte, il devait être sur ses gardes. Normal remarque, mais depuis mon arrivée, je ne lui avais encore rien fait de mal, après tout… Je tournai alors la tête et regardait l’homme, voyant également qu’une arme était pointée derrière ma tête. Elle lévitait. C’était un télékinésiste, donc… Je souris juste un instant, et je retournai la tête vers mon fils. En temps normal, je l’aurai déjà projeté contre un mur, et aurait essayé de le tuer. Mais aujourd’hui, ce n’était pas mon but, et puis, je devais montrer que j’avais changé. Je me dirigeai alors vers la fenêtre de la pièce, l’ouvrant délicatement, avant de dire.

« Enchanté monsieur Sorian. Il est maintenant temps de m’éclipser, j’ai eu ce que je voulais… Nathan, j’attends ton appel. »

Sur ces mots, je sautai, et repartit très rapidement dans les airs, utilisant le don de Vol que je venais de copier sur mon fils.