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 Don't let me down — ft. Anastasia

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Ezechiel A. Romanoff
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Ezechiel A. Romanoff

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MessageSujet: Don't let me down — ft. Anastasia   Don't let me down — ft. Anastasia Icon_minitimeMar 2 Avr - 18:32

« Où est-ce que je vous dépose ? »

« JFK. »

Il me demanda quelle destination, je lui répondis par le numéro de mon terminal de départ. Cet aéroport était un véritable labyrinthe pour tout touriste ayant décidé de s'y jeter, tandis que pour d'autres, ces couloirs au parfum de javel étaient connus comme leur poche - sans pour être aussi propre, avouons-le. La portière claqua et je tirai la ceinture de sécurité sans la boucler, main sur le boîtier. Mon regard se perdit dans le paysage qui défilait au travers de la vitre, qui fut pris de quelques secousses dès les premières chutes de roues sur le bitume. Les rues n'étaient pas aussi bondées qu'on aurait pu l'imaginer. Le quartier de Shibuya à Tokyo était beaucoup plus étouffant que ces quelques paires de jambes matinales new-yorkaises qui trottaient sans allure. Il était clair que ma comparaison n'avait même pas lieu d'être car les surfaces étaient foncièrement différentes. Après quelques avenues traversées comme s'il s'agissait de kilomètres, nous arrivâmes enfin à destination. Je pris soin d'établir le compte deux bonnes minutes avant l'arrêt total du moteur de la Ford, puis m'extirpai de la voiture, mon sac à dos gris à bout de bras et une valise semi-rigide de l'autre.

À ceux qui prônent la combinaison « costard-cravate » tout à fait ridicule, sachez que je ne suis pas de ces hommes à qui l'on cire ses Mephisto en attendant patiemment que les chiffres d'affaires dorés tombent à chaque fin de mois. Je n'avais tout bonnement pas l'âme d'un chef d'entreprise, seulement celle de son fondateur. Il était pourtant clair que le stratagème était un véritable coup de maître. Mes frères étaient là pour en témoigner, et leurs poches ne se sont jamais autant remplies qu'avec l'avènement d'Orion. Je ne gardais que ce qui m'était essentiel, autant dire "trop peu". Je n'avais pas besoin de me couvrir de billets verts pour pouvoir vivre. Le fait même de continuer étant une épreuve à mes yeux, je ne parvenais à respirer qu'en la présence - même spirituelle - de mon aimée. À cette simple pensée, mes doigts se resserrent sur l'anse de mon sac, et une voix me tire de ma rêverie macabre.

« Monsieur, votre passeport s'il vous plaît ? »

Je soupire et dégaine l'objet en question, fuyant son regard sous peine d'être submergé par des envies que je savais incontrôlables. La populace alentours me demandait des efforts surhumains. Un coup d'oeil furtif par dessus mon épaule à chaque blanc de phrases, me permettant d'avoir une main mise sur cet environnement humain. Le bagage disparait, emporté par le tapis automatique. C'est à mon tour de tourner les talons pour pouvoir me rendre à la porte d'embarquement.

***

J'ignore pour quelle raison j'ai pu accepter cette requête de la part d'Isaac. Apporter un colis de la taille d'un demi-bras dont la substance m'était complètement inconnue n'aurait jamais figuré dans mes projets favoris. Sur le moment, je ne me faisais pas tellement de soucis : je savais faire confiance à l'homme qui m'avait bercé plus que ma mère avait pu le faire. Depuis que j'avais grimpé sur l'échelle sociale, il avait consciencieusement ralentit nos affaires communes. J'étais le fils qu'il n'avait jamais eu. Et je ne comprenais toujours pas il m'avait choisit moi plutôt qu'un autre de mes frères…

Une fois arrivé au bout de la passerelle, je repassai en revue le reste de mon billet de vol qui indiquait mon siège. Etant l'une des dernières personnes à monter à bord de cet oiseau de fer, les quelques têtes qui pouvaient manquer m'informaient de mes places potentielles. Le couloir atteint, je tire mes bras vers la cabine de rangement dans laquelle je coince mon bagage à main. Sachant que les climatiseurs étaient opérationnels, je n'eu même pas le réflexe d'ôter mon blouson en cuir qui, je devais l'avouer, m'était plus confortable que les coudes de mes voisins. C'est entre autre pour cette raison que j'avais choisi le couloir plutôt que le hublot.

Mes yeux sont rivés sur une place qui aurait dû être la mienne. De nombreuses combinaisons de circonstances fusèrent, mais très vite, je m'étais rendu à l'évidence : j'ai déposé mon coude sur la tête d'en face, ne prononçant pas un seul mot. Je savais que le silence en valait mille.

Le résultat n'en fut qu'accablant pour cette retraitée au teint ensoleillé. Elle vérifia sa place et, après avoir pesté, se déplaça…une fois assise sur son nouveau siège, je remarquai son signe de croix bâclé sur son visage. Je coupe court à ce regard car un stewart est derrière moi, prêt à réclamer quelque chose par altruisme compulsif. Je m'installe et ferme les yeux un instant, tentant de me droguer aux voix qui m'entouraient.
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Anastasia A. Karenine
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MessageSujet: Re: Don't let me down — ft. Anastasia   Don't let me down — ft. Anastasia Icon_minitimeSam 6 Avr - 20:09


« Убийте його ! »

Anastasia venait d’ouvrir les yeux, réveillée brusquement par cette voix d’homme qui ordonnait qu’on la tue. L’espace d’un rêve, elle avait cru être de retour à Kiev. Ce n’était rien. Regardant autour d’elle, l’ukrainienne était encore dans sa chambre. Elle se laissa retomber sur l’oreiller et poussa un soupir. Impossible de se rendormir. Et son avion qui était dans trois heures encore… Fermant les yeux, elle tenta de dormir encore un peu. La journée d’hier avait été très longue, elle n’avait que peu dormi et même si elle en avait l’habitude, son lit était quelqu’un de très possessif. Il fallait le comprendre, elle n’était pas là souvent. Ce fut alors qu’un tigre miniature lui bondit dessus pour la sortir de sa torpeur. La Douce capitula et puis le félin dans ses bras pour le mettre par terre. Le siamois la suivait en trottant à côté d’elle, fière de l’avoir sorti du lit. Encore en chemise de nuit noire, elle marchait sur la pointe des pieds pour aller jusque dans la cuisine. Passant une main dans ses cheveux, elle regardait la pièce et ouvrit le frigo. Le chat se mit à miauler pour attirer son attention. La propriétaire tourna la tête vers lui pour le regarder. « Зроби це сам. » L’animal compris qu’il devait se débrouiller tout seul. Il sauta alors sur le plan de travail de la cuisine et alla ouvrir un placard. De là, il fit tomber un petit paquet de croquettes et continua son aventure de grand.

Petit déjeuné avalé, Nastia avait filé dans la salle de bain avant de s’habiller. Elle chantonnait une vielle chanson entendu autrefois en Ukraine, cet air envoutant dont on disait qu’il avait été inventé par les sirènes. Mais elle n’avait encore jamais eut l’occasion de tester cela sur un homme. Un jour peut-être, qui pouvait le savoir? Continuant de chantonner, elle fini de se préparer. Il était temps de prendre la direction de l’aéroport pour s’envoler vers Washington DC. Anastasia ne le faisait pas de gaité de cœur, mais le travail était le travail et si on voulait qu’elle vienne donner un coup de main, alors elle venait. Après tout, pourquoi faire la fine bouche? Ce n’était pas comme si elle avait autre chose à faire entre deux attentats et le démentiellement de cellules dormantes terroristes. Avoir une vie privée sans doute ? Non, même pour ça elle n’avait pas le temps.
Montant dans le taxis qui l’attendait, elle donna le nom de l’aéroport et sans plus ajouter quoi que ce soit, elle se laissa conduire là bas. Par la fenêtre, l’Ukrainienne regardait les immeubles et les grattes ciel, le peuple sur les trottoirs, la circulation. L’univers de la ville, surtout de New York, n’était pas vraiment quelque chose qui lui plaisait. Il y avait quelques bons moment, mais jamais elle n’avait oublié son pays natal. Qui pouvait oublier ses racines ? Un jour elle reviendrait à Kiev. Encore fallait il qu’elle trouve l’occasion pour cela.

Le taxis se gara devant l’aéroport, ils avaient presque perdu dix minutes avec la circulation. Gardant la tête froide, l’agent du FBI avait passé l’âge de stresser lorsqu’elle arrivait en retard, même si elle avait horreur de ça. Son sac sous le bras, elle avait pris de quoi partir en expédition pour une journée tout au plus. Au pire Washington DC n’était pas un trou pommé. Cependant, elle ne risquait pas de trainer dans les rues à faire du shopping. Marchant d’un pas décidé, surveillant autour d’elle, Anastasia pris la direction la salle d’embarquement afin de rejoindre son avion. Elle fila comme une flèche une fois son billet et son identité vérifiés. Il n’y avait pas le feu mais il n’y avait pas non plus de temps à perdre. Embarquant sur la passerelle, Anastasia ne mit pas bien longtemps avant d’entrer dans l’avion, souriant aimablement à l’hôtesse. Un peu de gentillesse ne tuait pas, surtout pour le travail qu’effectuait la jeune femme. Certes elle voyageait, mais elle n’avait pas vraiment de vie en dehors de l’avion. Entre femmes, ne fallait il pas être solidaire? L’Ukrainienne se moquait pas mal du mouvement féministe, c’était juste histoire de faire un sourire et de rejoindre sa place. Après tout, elle n’était pas de mauvaise humeur. Avançant dans le couloir de l’avion, elle cherchait la place qui lui avait été attribué sur son billet. Observant les passagers déjà présent, elle voyait la moyenne d’âge, les styles différents, le comportement. Son regarda se baladait partout jusqu’à ce qu’elle trouve sa place. Siège côté hublot… Il n’y avait pas grand chose à voir dans le ciel une fois que l’on avait pris son envole. Elle vit alors qu’un homme avait pris place côté couloir à côté de son siège. La Douce pris le temps de ranger son sac dans le compartiment adéquate. Après quoi seulement, elle décida enfin de déranger aimablement l’homme qui avait les yeux fermés et portait un blouson en cuir. De sa voix légèrement basse qui se voulait douce sans pour autant taper dans la gentillesse, elle s’adressa à lui après lui avoir tapoté l’épaule
« Excusez moi, J’aimerais rejoindre ma place. » Quelque peu penché en avant à la façon d’une hôtesse de l’air, elle esquissait un léger sourire en coin. Ainsi eut-elle le temps de scruter le visage de l’inconnu. Il avait les traits lui rappelant celui des hommes de l’Est. Russie, Bulgarie… Elle ne savait pas trop. Ses yeux bleus vinrent néanmoins confirmer sa pensée lorsqu’il les ouvrit. Dans tous les cas, son âme d’enquêtrice avait rapidement pris le dessus, bien qu’elle restait aussi agréable que possible. De toute manière le vole ne serait pas long, elle n’aurait qu’à fermer les yeux ou lire un magazine pour faire passer le temps. Dans tous els cas, il ne fallait pas qu’elle oublie de couper son téléphone. Il fallait dire que c’était le seul moment ou il n’était pas entrain de sonner. La native de Kiev trouvait tout ça reposant. Encore fallait il que l’homme la laisse passer.
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Ezechiel A. Romanoff
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MessageSujet: Re: Don't let me down — ft. Anastasia   Don't let me down — ft. Anastasia Icon_minitimeVen 10 Mai - 22:04

[HJ : Toutes mes excuses pour le retard ! J’espère que tu n’as pas trop pleuré, hein…enfin, je plaisante. Je ne manque pas à grand monde ! Rolling Eyes]

Des voix peu envoûtantes, il fallait l’admettre. La plupart baragouinaient des inepties sur le gouvernement, d’autres étaient en train d’œuvrer péniblement afin de boucler leurs ceintures. En parlant de ça, la mienne n’était pas encore mise, je devais sans doute m’être assit dessus. Chose peu importante lorsque l’on voyait ce qui allait m’arriver sur ce même et foutu siège. La demande venait d’en face, du moins au niveau de mon couloir : je ne pouvais pas rester indéfiniment les yeux fermés cela va de soi. Je laisse alors cet acier oculaire s’aimanter à ce regard amusé qui me faisait face. Ca te fait rire ? Mon visage te fait rire ? Je fronce légèrement les sourcils, le cœur battant de plus en plus vite. Je n’avais même pas tenté de visiter ce magnifique décolleté qu’elle venait de me faire découvrir en se penchant. Une ruse banale de nos amies les femmes. Elle m’a tapoté l’épaule. Elle ne devait pas être très fine, mais chacun avait ses méthodes pour attirer l’attention sur soi.

« Mais je vous en prie, fit-je en lui désignant le chemin jusqu’au siège qu’elle convoitait. Bien sûr, je n’étais pas d’humeur, et voulais même m’extasier de l’audace de certaines personnes. »

Mon visage s’arme d’un sourire charmant mais à double tranchant. J’étais tout simplement en train de tester les nerfs de cette jeune femme qui avait sans doute plus à observer qu’à parler. Disons que sur ce point, nous étions sur la même longueur d’onde. Son cœur, à elle aussi, se met à propulser davantage de liquide rouge…cette liqueur pourpre dont je ne pouvais naturellement me passer, sauf dans ces moments précis, où beaucoup de sacs à viande comme eux s’entassaient dans les transports. Si seulement je pouvais les crever, ces porcs…

Tout en gardant mes yeux dans les siens, je lui avouai de but en blanc, en préférant ma langue natale :

« Вы идете на, да, или дерьмо !* »

Mon regard s’assombrit. Et elle comprit. Je me déplaçai d'une rangée et tapota sur mon ancien siège...qui, du coup, n'était plus du tout la place qui était réservée à cette femme. Mais je n'en avait absolument rien à cirer.




*Tu viens, oui ou merde ?
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Anastasia A. Karenine
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MessageSujet: Re: Don't let me down — ft. Anastasia   Don't let me down — ft. Anastasia Icon_minitimeMar 11 Juin - 17:11


Les lions n’étaient pas des animaux connus pour leur finesse. Les renards avaient l’avantage de la ruse et les loups de l’instinct de meute et l’endurance. Mais tous avaient juré fidélité et obéissance au grand roi parmi les rois. Une bêtise en soi. Anastasia avait en face d’elle un lion à l’âme blessée. Elle le voyait dans son regard même s’il se cachait derrière des masques. L’ukrainienne n’avait pas eu besoin de l’observer longuement pour le voir, mais elle restait indifférente à cela. C’est alors qu’il prononça une phrase en russe. L’agent du FBI vit le visage de l’inconnu s’assombrir quelque peu tandis qu’il changeait de siège pour lui donner le sien. Décidément, elle ne semblait pas être de bien bonne humeur ne natif d’ex-URSS. Faisant mine qu’elle n’avait pas compris la phrase, elle s’installa pourtant à la place qui venait de lui être cédé. Une fois assise, elle tourna la tête vers l’homme pour lui répondre également en russe « Вы можете засыпай. » En même temps qu’elle l’invitait à se rendormir, elle lui signifiait qu’elle comprenait parfaitement sa langue. Mais le sourire n’était plus là. Nastia était d’une neutralité désarmante, laissant à penser qu’elle allait alors sortir une arme de nulle part pour le tuer, un peu à la façon d’un règlement de compte. Sauf qu’il ne s’agissait aucunement d’une situation comme cela. Elle prit alors son téléphone pour l’éteindre. Après quoi elle attacha sa ceinture. Il n’y avait plus qu’à attendre que l’avions décolle. Elle se doutait néanmoins que sa réponse en russe avait suscité quelque réaction chez cet homme. Certes elle en était amusée mais pas au point de l’afficher sur son visage. A dire vrai, elle était déjà entrain de penser à tout le travail qu’elle aurait à abattre une fois arrivée à Washington. Son esprit et ses pensées était tourné vers ses enquêtes, son équipe tout ce qu’il y avait à faire. Machinalement elle chercha de quoi écrire, oubliant presqu’il y avait un homme à côté d’elle. Peut-être avait il suivit son conseil ou bien avait il été piqué parce qu’elle avait dit. Aucun idée et elle n’avait que ça à penser. Il était libre de faire ce qu’elle voulait, d’autant plus qu’il n’y avait que une heure et quart de vol.

Le regard de l’Ukrainienne se porta tout autour d’elle pour observer et écouter les gens présents dans l’avion. Il y avait notamment deux vieilles dames amusantes qui discutaient joyeusement. Anastasia sourit en les voyants. Ce n’était ni de la moquerie, ni de la pitié. C’était davantage le fait que cela mette la jeune femme de bonne humeur, ce qui la rendait radieuse et apaisée. Il était difficile de croire qu’elle était pourtant le genre à vous mettre une arme sur la tempe si vous refusiez de coopérer. La vie était étrange, mais tout cela était humain. Se concentrant de nouveau, elle se mit à écrire quelques notes sans queue ni tête. Il n’y avait qu’elle pour comprendre le sens de ses mots, tantôt en anglais, tantôt en ukrainien, parfois faisait un mélange des deux. Enfin à lire, cela ne voulait strictement rien dire. En réalité, la Douce se servait de son don pour mettre de l’ordre là dedans tandis que les gens extérieurs ne pouvaient comprendre un traitre mot de tout ça. C’est alors qu’elle sentit l’avion se mettre en mouvement afin regagner la piste d’envole. Sans prêter l’oreille aux instructions donné par les hôtesses, Anastasia jeta un coup d’œil vers le hublot pour tenter de voir quelque chose, mise à par l’aile de l’appareil, il n’y avait pas grand-chose à observer. Son regard passa alors sur son voisin sans pour autant s’attarder sur lui avant de se reporter à ses notes. Finalement elle les rangea une fois l’avions dans les airs. Que faire… Elle n’en avait aucune idée. Son regard fixait le vide. Une heure et quart c’était long. La Douce ferma alors les yeux et s’installa un peu plus confortablement. L’inaction était une torture agaçante. Rapidement son esprit se mit à divaguer.
(si si, tu m'as très beaucoup manqué camarade Very Happy♥️)
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Ezechiel A. Romanoff
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MessageSujet: Re: Don't let me down — ft. Anastasia   Don't let me down — ft. Anastasia Icon_minitimeDim 14 Juil - 23:25

    Son visage aussi charmant soit-il ne m'avait pas inspiré grand chose. D'une part parce que l'énervement était à son comble, et d'autre part parce que je n'avais strictement rien à faire de mon prochain, sauf si je le considérai comme potentiellement dangereux. Or cette femme n'était pas ce ravin duquel j'aimerais sauter, je savais que dans ce regard terne était inscrit beaucoup plus de lettres ensanglantées que la plupart des gens, chose qui ne m'a pourtant pas décidé à me défaire de mon jugement. Le hasard avait également voulu qu'elle comprenne la langue que j'avais employée et y avait répondu, laissant alors un indice crucial contre mes lèvres de barbare. Une surprise qui me valut un sourire, aussi faux puisse t-il sonner. Ce n'était décidément pas le moment de laisser déverser la folie de mes pores. J'ôte mon regard du sien, sachant pertinemment que mon sommeil serait léger...il ne pouvait pas en être autrement, pas à côté d'une ukrainienne. Comment le savais-je ? L'accent. L'accent en dit long, même s'il avait été dissimulé. Je reconnaissais ceux qui étaient mes frères et ceux qui ne l'étaient pas. Question de survie.

    Je me pose alors une question existentielle : pourquoi me déplacer pour un foutu paquet dont j'ignorai tout, même la consistance ? Il était malheureusement trop tard pour y songer et je me tins en réserve,car il s'agissait d'Isaac, et pas d'un strict inconnu. Ma mâchoire se comprime alors que je songe à cet homme qui m'avait pourtant tant offert. Une mafia ? Bien sûr que je suis au courant. Elle est même bien plus importante que l'effigie de McDonald's, tant que cela reste dans le monde souterrain. Qui n'était pas synonyme de bassesse, loin de là. J'avais côtoyé des voyous de haut rang et je n'en étais même pas conscient. Quelle importance désormais ? Les têtes pouvaient tomber, je ne serais plus là pour les rattraper. Le bourreau, c'est moi.

    La Reine apaisa son esprit embrumé par l'ennui tandis que le Fou guettait une nouvelle âme à torturer.

    Comme un toc indescriptible, je tournai ma bague enfilée à mon annulaire (drôle de coïncidence), songeant aux dernières stratégies d'Orion au travers du siège qui me faisait face. Rallier les corps de mutation exogène ? Pas maintenant. Les nouveaux visages s'accumulaient déjà au sein de l'aile communication, le temps devait maintenant faire son effet. J'omets l'hôtesse qui dépose sa main sur le sommet de mon siège afin d'attirer mon attention. Nous n'étions pas en première classe, mais ça y ressemblait fort...j'aurais peut-être dû, à l'image de tous ces nouveaux PDG à la grosse tête...qu'est-ce qui pouvait me différencier d'eux, si ce n'est que mon nom était dans tous les journaux locaux ?

    Nous décollâmes, la louve s'était calée pour passer le temps. Accoudé, le poing contre ma joue froide, je fus interpellé par l'hôtesse ; pour qui je ne me suis pas « déplacé ». Mes yeux errent sur le gris du siège alors qu'elle montre un objet qu'elle venait de trouver.

    « Excusez-moi, est-ce que c'est à votre femme ? »
    « Pardon ? »

    La réaction fut assez brutale, certes. Ce n'était pas l'humeur à se tromper.

    « Ah, pardon...je veux dire, quelqu'un a vu votre voisine de siège avec cette écharpe en soie. Peut-être est-ce que... »

    « J'en sais rien, demandez-lui vous même, bougonnai-je, mauvais enfant. »

    « Madame ? Madame... ? », appela t-elle.
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MessageSujet: Re: Don't let me down — ft. Anastasia   Don't let me down — ft. Anastasia Icon_minitimeVen 26 Juil - 15:36


A quoi pouvait bien rimer toutes ses choses ? Tellement focalisé sur ce brouhaha mesquin qu’était la vie humaine, on en oubliait le délicat détachement de l’âme, la possibilité de voler au dessus de ce monde englouti dans le plus lamentable et le plus terrible des chaos. L’esprit voguant à la dévire, à la limite du conscient et de l’inconscient, l’Ukrainienne prenait le temps de ne plus contraindre son cerveau à maintenir la réalité. Les images défilaient dans sa tête sans plus de logique, la plus part n’étaient pas même issu de souvenirs. Pouvait-on leur donner une explication ? Sans doute que non. L’Homme dans sa grandeur avait cru pouvoir tout expliquer, mais à l’exemple des OVNI de la zone 51, il n’y avait rien pour prouver la véracité de tout ce qui pouvait se passer sur terre et dans les cieux. Aussi Nastia laissait aux autres le crédit de toutes ces folies et ce contentait elle de limiter ces fantaisies. Il fallait néanmoins reconnaître que son esprit était une subtile fabrique d’imagination où sans cesse il sortait des idées extravagantes. La Brune se sentait tellement entravée dans ces libertés, celle notamment de laisse libre cours à la puissance créatrice de son esprit. Son don était en permanence restreint à la réalité suffocante des mortels, lui arrivant parfois de souhaiter être morte en Ukraine et n’avoir jamais connu tout cela.
Qu’est-ce qui pouvait égailler sa journée ? Bonne question. Car à par courir dans les bois, elle n’avait envie de rien. Les méditations sur l’essence même de l’espèce humaine l’avaient lassé, il n’y avait rien à tirer de ce grand singe bipédique et tyrannique. Lassé et en même temps, elle trouvait encore la force de vouloir massacrer des hordes. C’était paradoxale n’est-ce pas ? Car son cœur était fatigué… Fatigué de lutter contre elle-même, d’avoir en tête milles choses à la fois.

Combien de temps s’était écoulé ? Anastasia n’en avait pas la moindre idée, il lui sembla une éternité, mais cela ne faisait en réalité que quelques minutes que l’avion était dans les airs, à frôler les nuages plus haut que les oiseaux. Déjà des voix venaient troubler la paix qu’elle était parvenu à trouver dans les divagations de son esprit. Ouvrant les yeux brusquement, la Louve avait entendu qu’on l’appelait. Tournant son regard vers l’hôtesse, elle l’a voyait brandir un foulard en lui demandant si ce n’était pas le sien. Bien sûr que non, elle n’en avait même pas un seul chez elle.
« Non désolé, ce n’est pas le mien. » Dans combien de langue allait elle devoir le dire pour que la jeune femme comprenne ? Ô oui, elle aurait tout à fait  pu laisser imaginer l’hôtesse qu’il n’y avait aucun foulard, mais cette bassesse ne l’amusait pas.  Aussi regardait-elle l’ingénue avec fermeté pour bien lui faire comprendre les choses. N’est-ce pas étrange qu’on vienne demander pareille chose ? Mauvais pressentiment ou non, la Sauvage observait l’hôtesse s’éloigner pour continuer sa quête. Quoi qu’elle nota qu’elle l’arrêta assez rapidement. Fallait-il s’attendre à d’autres dérangements de la sorte ? Anastasia n’était pas du tout pour. Cependant, elle ne cessait d’observer autour d’elle de façon méticuleuse. Les américains faisaient-ils trop de films d’action dans lesquels il était question d’une prise d’otage dans un avion ? L’Ukrainienne n’en savait rien et pourtant elle redoutait que cela puisse arriver en cet instant. Mourir dans un avion… C’était original. Non assurément qu’elle n’était pas pessimiste. Adressant un nouveau regard à son voisin, elle senti chez lui un agacement contagieux. Décidément, ce russe avait des choses à cacher pour adopter un tel comportement. Animal blessé en son cœur, il ne faisait qu’attiser la colère de la Louve. Aussi préféra-t-elle garde son calme tout en ayant l’œil sur ce qui se passait alentour.
(HS : désolé Darling, je savais pas trop quoi dire xD tu m'fais signe si tu veux qu'on s'embarque dans une prise d'otages *3*)
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Ezechiel A. Romanoff
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MessageSujet: Re: Don't let me down — ft. Anastasia   Don't let me down — ft. Anastasia Icon_minitimeLun 5 Aoû - 1:11


    [HJ: J'essaie de mettre un peu d'action. Si quelque chose t'embête, n'hésite pas à m'en parler via MP.]

    Lorsqu'elle balança de but en blanc à l'hôtesse que ce n'était pas la sienne, je me mis à sourire. Pas de malice, seulement par moquerie, car cette pauvre femme allait pomper l'air à tous les passagers afin de retrouver le ou la propriétaire de ce foutu morceau de tissu. La Louve, elle, replongea dans son mutisme. Sans doute que son self control était supérieur à la moyenne. Comment être calme, dans cette prison métallique, où passageurs sont étriqués, les hôtesses délirantes de bêtise...comment ne pas penser à ces sacs à viande, prêts à exploser par la seule force de ma pensée ? Le sang qui coagulait dans le corps de ma voisine de siège était beaucoup plus régulier. Une chance d'avoir le cobaye parfait pour mes expériences vicieuses...

    Je m'enfonçai dans mon siège et fixa du coin de l'oeil ma future victime. Et la coagulation s'accéléra, augmentant le rythme cardiaque de la belle. La prochaine étape serait les suffoquements.

    Mais la véritable question résidait bien ici : aurait-elle le culot de venir lui demander de l'aide, à moi, l'emmerdeur de service, le russe aux crocs ? Moi, dont l'aura d'effroi refroidirait le plus grand optimiste existant ?

    Alors je glissai mon regard bleuté vers la Louve, je lui demandai, faussement inquiet :

    « Est-ce que vous allez bien ? », lui demandai-je en russe.

    Prise dans mes filets...l'avion avait décollé. J'allais lui faire vivre l'inoubliable. Je voulais de l'animation, je voulais la voir souffrir pour mieux accueillir ses appels à l'aide. J'amplifie alors la pression sanguine. Je ne suis pas dans un bon jour, mais ce jour pourrait être celui d'une nouvelle rencontre, une rencontre forcée par le destin.

    Evidemment il y avait 1 % de chances qu'elle se doute de quelque chose. Elle connaissait sa santé physique mieux que moi, mais de là à me pointer du doigt, cela frôlerait le pourcentage zéro. Je la vois se courber légèrement et réitère ma question. Dans mon esprit, j'avais déjà envie d'elle. Quelque chose d'irrésistible m'attirait. Pas question de minois, elle était dangereuse et elle transpirait le mystère à dix mètres. Mais je savais pertinemment que sa carapace était poreuse...restait à savoir jusqu'où elle tiendrait. Et si j'étais l'élu ou seulement l'observateur.
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